Top 10 cinéma 2017

Une petite année cinéma pour moi, notamment par rapport à l’an dernier, avec un ratio « films que j’ai pas aimés »/ »films que j’ai aimés », très légèrement en faveur de ces derniers (42 vs 47). Mais c’est la règle quand on voit beaucoup de nouveautés: la majorité de ce qui sort est loin d’être impérissable.
J’ai raté et pas pu rattraper des trucs potentiellement topables, tant pis (Le Jour d’après, Faute d’Amour, Bad Buzz, Certaines femmes entre autres)… Rien qu’hier, j’ai vu le magnifique Florida Project qui aurait eu tout sa place ici mais bon, comme je dis toujours, je vais pas faire mon top en mars non plus.
Le numéro 1 écrase la concurrence, pour les autres le classement ne veut trop rien dire mais ce sont les 9 films qui m’ont le plus ému, convaincu, fait rire, stimulé etc.

Les daubes, ici. Les films que j’ai pas aimés, ici. Les « oui », ici et les « OUI! » ici.

#10 L’Atelier

Avec le recul, je me dis que c’est bien mais que c’est presque trop bien. J’entends par là qu’il me manque quelque chose d’un peu déstabilisant sur la forme, quelque chose d’inattendu ou de sale ou d’imparfait, je sais pas, pour me convaincre totalement ou plutôt pour m’emporter totalement. Parce que convaincu je le suis : c’est d’une subtilité, d’une sensibilité et d’une intelligence remarquables.

 

#9 Thor : Ragnarok

Voilà, ça c’est sûr que c’est moins parfait… Mais justement ! J’en parle ici.

 

#8 Coco

Le film Toutes Les Larmes de Mon Corps de l’année. Au-delà de la manière et de l’intensité dont le film peut toucher la sensibilité de tout un chacun (entre nous: si ça te touche pas, je considère que t’es un nazi. Voilà, c’est dit, bisous), au-delà de l’inévitable aspect « film pour enfants » avec des gags plus ou moins drôles, de l’action, des courses poursuites, des seconds rôles cocasses etc (aspect brillamment traité d’ailleurs), c’est quand même dingue de voir un « film pour enfants » précisément, aborder de manière aussi frontale (j’allais écrire « brutale ») et subtile à la fois les questions du deuil, de la mémoire, de l’héritage, de la « trace » etc. Et puis j’ai trouvé ça visuellement splendide. Je crois que c’est la 1ère fois que je place un DA dans mes films de l’année, j’en suis le premier surpris, surtout après la déception de l’over-hypé et surestimé Vice Versa.

 

#7 Logan

Brutalité toujours. Hurt de Johnny Cash était utilisé dans la bande annonce et ça tombe sous le sens : c’est comme si le traitement appliqué par Rick Rubin à la musique du maître avait été également adopté pour le personnage de Wolverine. J’en parle ici.

 

#6 Une vie violente

Pas très aimable, des personnages pas vraiment sympathiques, des acteurs inconnus ou presque, des dialogues parfois peu audibles et des scènes parfois peu compréhensibles : Une vie violente se donne moins les moyens de trouver son public que Le sens de la fête. C’est cette rudesse qui m’a plu (insérer ici une comparaison avec le peuple et le paysage corses), cette intransigeance, tout autant que cette volonté de ne jamais juger les actes ou les paroles des personnages. Avec tout ça, c’est sûr que c’est pas le film le plus fun de l’année mais c’est remarquable.

 

#5 Logan Lucky

Le feelgood movie de l’année, mais pas que. J’en parle ici.

 

#4 Petit paysan

C’est un film qui me touche beaucoup parce qu’étant issu du milieu agricole et ayant grandi à la ferme, tous les films qui prennent ce cadre et abordent ses problématiques me touchent. Mais au-delà de ça, je trouve ce film excellent car ces problématiques précisément (le poids de la famille, le poids des normes d’hygiène, la pression financière, l’attachement aux animaux qu’on élève, le célibat etc.), il les aborde à travers un récit parfois étonnant et avec un ton à la fois grave et fantasque, drôle, émouvant, parfois un peu effrayant même. Y a un côté « premier film français » type qui est sans doute trop prévisible voire caricatural pour certains mais je sais pas, ça fonctionne ici pour moi. Sans doute parce qu’on est plus près de la fausse légèreté des Combattants que de la fausse gravité d’Ava (exemples pris un peu au hasard).

 

#3 Good Time

Plan large sur la ville. La caméra se rapproche d’un immeuble, et se rapproche encore, et encore, à tel point qu’elle finit par pénétrer dans une pièce (le bureau d’un expert-médecin). C’est ça Good Time: on accède dans les 1ères secondes au coeur de la ville, au coeur des personnages et de leurs actions et on restera à leur côté jusqu’à la toute fin, jusqu’aux toutes dernières secondes là aussi. Cette proximité, cette énergie dingue, cet enthousiasme à filmer, à raconter (le génial flashback du non moins génial Buddy Duress), et à le faire dans la rue avant tout, rappelle évidemment beaucoup le Nouvel Hollywood : mais il faudrait alors parler de « nouveau Nouvel Hollywood » tant le genre semble s’inventer sous nos yeux, indifférent à tout ce qui s’est fait précédemment. Sans doute le film de mon top 10 que j’ai déjà le plus envie de revoir.

 

#2 L’autre côté de l’espoir

Les films sortis en début d’année sont toujours les grands perdants des bilans de fin d’année et c’est parfois injuste : L’autre côté de l’espoir est un très beau Kaurismaki, peut-être pas son meilleur mais une belle prolongation de son oeuvre sur le fond et sur la forme (ces beaux aplats de couleur, cette lumière caractéristiques, sans compter le jeu atone, bressonien, des acteurs évidemment). Il y prolonge avec une vigueur étonnante son plaidoyer pour une Europe ouverte et bienveillante à l’égard des migrants et des laissés pour compte comme dans Le Havre, son précédent film. C’est drôle, c’est beau, c’est émouvant, c’est du grand Cinéma.

 

#1 Twin Peaks, the Return

Je sais pas si c’est 1 film de 18h, 18 films d’1h, une série traditionnelle, ce débat ne m’intéresse pas. Enfin, si je le classe dans mon top films (comme Les cahiers du cinéma notamment), c’est que je dois avoir ma petite idée je suppose.
Je sais surtout que si j’ai trouvé l’année cinéma relativement pauvre, c’est essentiellement parce que cette 3ème saison de Twin Peaks m’a complètement niqué une grande partie de ce que j’ai vu en salle: je n’ai rien vu qui arrive à la cheville de l’invention et de la puissance formelle de ce que David Lynch a créé cette année. Sans jamais laisser les sentiments (humour, effroi ou émotion) de côté. Avec en outre, et outre toutes les (multiples) fascinantes zones d’ombre qui subsistent encore, quelque chose d’un peu surnaturel, d’un peu magique et d’indéfinissable propre à cette merveilleuse forme d’art et contenu parfois dans une simple séquence, une simple apparition, une simple image qui fait que « le cinéma c’est ce qui rend la vie plus belle (mais aussi plus effrayante et plus joyeuse) que le cinéma ».

Top cinéma 2017 – OUI !

Juste en dessous du top 10. Les daubes ici, les quasi daubes ici, les ok-ça-passe ici.

Problemos

Je sais plus où j’ai eu l’info, une interview télé ou sur le net, mais il faut remercier Quentin Dupieux d’avoir fait découvrir The Office (UK évidemment) à Eric Judor: sans ça, pas de Platane, sa géniale série inspirée d’Extras, autre création de Ricky Gervais, et pas de Problemos. Il faut aussi saluer le travail d’écriture et l’interprétation de l’excellente Blanche Gardin, sympathisante Nuit Debout suffisamment lucide et intelligente pour porter un regard acerbe sur les zadistes, alters et gauchos de tout poils. Il faut enfin noter la présence de plusieurs autres keumiques de talents: Monsieur Fraize, une totale découverte pour moi, Bun Hay Mean dans le rôle du chamane-SDF et surtout l’immense Youssef Hajdi, déjà génial dans Platane. Tout ça fait de Problemos la comédie de l’année, haut la main.

« L’enfant »

Money

Ici.

Life: Origine Inconnue

Pas vu le (catastrophique il semblerait) volet d’Alien sorti cette année mais ce film donne parfaitement le change: ça n’invente absolument rien (puisque c’est quasiment un remake du tout premier Alien) mais c’est fait avec énergie et enthousiasme, c’est ramassé, bien interprété, maling. Que demander de plus ?

« Oh qu’il est meugnooooon »

Lala Land

Ici

Detroit

C’est fort quand un film parvient à combiner pamphlet et mise en scène. Message / cinéma. C’est pas facile pour un réalisateur de ne pas se laisser submerger par ce qu’il/elle veut transmettre, et de ne pas faire que les spectateurs soient submergés eux aussi, par l’émotion, en l’occurrence un sentiment de rage et de révolte. C’est ce que réussissent, ô combien Detroit et Kathryn Bigelow. Rien à dire de plus, ce film est peut-être la plus grande évidence de 2017, sur les 2 plans là encore, le pamphlet et la mise en scène. En gros: ça calme.

FDP de l’année

 

Happy Birth Dead

Ici

 

La confession

Un remake de Léon Morin, prêtre avec Romain Duris dans le rôle titre, on était en droit de flipper. Mais avec le subtil, quoiqu’inconstant, Nicolas Boukhrief aux manettes, on pouvait légitimement être rassuré. Et de fait c’est plus que correct puisque c’est même un beau film Qualité Française, qui n’apporte peut-être pas grand chose à l’original mais ne le déshonore absolument pas, au contraire. Excellente Marina Vacth également, comme toujours.

Il en a fait du chemin, le Tomasi du Péril jeune…

John Wick 2

Ici

 

Dunkerque

C’est le 1er film signé Christopher Nolan que j’apprécie quasiment sans réserves: 1. cette « musique » là, omniprésente, m’a presque gâché certaines séquences et 2. conclusion trop patriotique. Ca va qu’il est Anglais et au-delà de tout soupçon le gars (?) parce que si un Français ou un Américain fait ça… Mais c’est bien prenant, bien mis en scène et régulièrement impressionnant. Comme quoi, il est capable de faire du travail correc lorsqu’il s’est pas mis en tête de nous expliquer la Vie, La Mort, le Cosmos et les toupies.

Quand ça presse vraiment beaucoup beaucoup

 

20th century woman

Ici

 

Que Dios nos perdone

Polar madrileño. Un peu cliché parfois (le flic psycho-rigide et bégayant, son appartement clinique) mais super efficace. Supers acteurs aussi globalement, avec une mention pour Roberto Alamo, aussi drôle et subtil qu’animal. Et puis s’il y a bien un truc que les Espagnols savent utiliser dans une fiction, c’est 2 des piliers de l’espagnolité, à savoir les vieux et la religion. Les 2 ensemble ça donne droit à des moments bien glauques.

Quand tu supportes le Real et ton collègue l’Atletico.

 

La colère d’un homme patient

Un peu comme ci-dessus, en plus sec, plus minimaliste. Belle galerie de personnages et de gueules, notamment lorsque le scenario va faire un détour par un Madrid moins carte postale et plus populo.

 

Cessez-le-feu

Encore une belle interprétation de Romain Duris: je pouvais pas le supporter mais depuis 4-5 ans, il enchaîne, rien à dire, et il me convainc à chaque fois. Curieux film que ce Cessez-le-feu: à la fois film d’aventures méditatif inspiré par l’expérience africaine de Rimbaud (je grossis bien évidemment le trait hein), et film Qualité Française (la reconstitution historique, la romance) mais nouvelle manière (la romance… contrariée on va dire, la sécheresse du ton, le refus du sentimentalisme, du manichéisme). Beau film, vraiment, un peu passé inaperçu et qui mérite une seconde chance en DVD. Ou à gratos évidemment, je vais pas te faire un dessin.

Ceci n’est pas un cigare

 

Un jour dans la vie de Billy Lynn

Ici

 

Les Gardiennes

Après les moines de Des dieux et des hommes, Xavier Beauvois s’intéresse au quotidien d’une autre communauté, celui des femmes vivant dans une ferme du Nord de la France pendant la Première Guerre Mondiale, pendant que les hommes (enfants et pères) sont partis combattre. On y retrouve sa rigueur quasi-documentaire mais cette fois la fiction est plus présente, à travers la trajectoire de la véritable héroïne du film, Francine (formidable Iris Bry), une orpheline embauchée par le personnage interprété par Nathalie Baye. Ca rigole pas beaucoup (je me suis laissé dire que ça rigolait pas des masses à l’époque) mais c’est beau, à la fois sur le fond et sur la forme: on pense évidemment à l’Angelus de Millet mais le film parvient heureusement à s’en détacher. C’est parfois maladroit mais sans concession et j’aime bien l’utilisation de la musique (signée Michel Legrand), à la fois très parcimonieuse et dramatique, qui fait à chacune de ses interventions basculer le film de la fiction documentaire à l’aventure romanesque. La famille Smet s’en sort très bien, notamment Nathalie Baye dans un rôle pas vraiment à son avantage. Ca sent les multiples nominations aux Césars pour tout dire, et ça sera pas volé.

Il est génial le papy en arrière-plan

Pris de court

Ici

 

Split

The Visit l’annonçait, Split le confirme: retour en forme pour l’ex-wonder boy des années 2000. On est pas encore revenu au niveau des Incassable, Signes ou The Village mais certaines séquences impressionnent à la fois par ce qu’elles montrent et/ou par la seule puissance de leur mise en scène. Rien que la scène somme tout assez banale sur le papier de l’apparition du personnage interprété par James McAvoy au tout début, sur le parking, pfiou… Et puis évidemment, cet épilogue qui m’a mis le kiki tout dur je l’avoue. Welcome back M. Night.

James McAvoy, plus régulier dans la performance que son sosie Mesut Ozil

 

La Villa

J’y vois des défauts et des choses qui ne me plaisent pas (c’est trop didactique et les personnages s’expriment parfois un peu trop comme s’ils se trouvaient sur une scène de théâtre ou dans une AG de Lutte ouvrière) mais c’est un film qui défie foncièrement tout jugement objectif de ma part: j’ai pleuré quasiment du début jusqu’à la fin.

 

Paddington 2

Tu me juges. Je sais que tu me juges. Tu juges de plus haut. Et pourtant… Les auteurs de Paddington (les mêmes pour les 2 volets) réussissent une chose rare et bluffante dont on a perdu la recette: le film de bébé pour adultes. UN film universel quoi, autant appréciable par les enfants, petits, moyens, grands (bon, OK, les ados auront peut-être un peu de mal devant un tel étalage de mignoncité), que par les adultes, si tant est que ces derniers veuillent bien se donner la peine de le voir. Mais ceux qui savent, savent. Après, et après la grande Nicole (Kidman) dans le premier volet, c’est le grand Hugh Grant qui endosse avec délectation le costume du méchant. Et il en endosse justement des costumes dans le film, illustrant à merveille ce concept purement anglais, intraduisible et très subtil du camp qui englobe à la fois l’extravagance, l’entertainment, le style etc.
Un mot enfin sur la direction artistique, à tomber, comme si le Village Green des Kinks était revisité par Wes Anderson.

The Grand Budapest Hotel

Top cinéma 2017 – Oui

Certains n’ont été repêchés que par la peau des fesses, certains autres pourraient figurer dans la catégorie supérieure mais j’ai aimé les films ci-dessous. Les daubes, ici, les films que j’ai pas aimés, ici.

Moonlight

C’est un tout petit oui. C’est mignon. C’est un peu « le cinéma d’auteur pour les nuls » quand même mais c’est mignon. Evidemment ils sont pas trop habitués aux Oscars alors si en plus c’est une histoire de garçons pas blancs qui se font des guilis au kiki, ça les défrise complètement. M’enfin, ça se regarde. Dernier plan à la fois prévisibe et inadmissibe en revanche.

 

Le Brio

Là aussi c’est un tout petit oui, un tout petit moui même car c’est d’un conformisme dans ses grandes lignes… M’enfin, Yvan Attal les gère avec une certaine malice, une certaine distance, une certaine justesse aussi, il faut bien l’avouer, qui font que c’est pas dégueulasse alors qu’on pouvait s’attendre au pire. Disons que c’est un téléfilm qui se regarde bien.

Camelia Jordana joue tellement bien qu’on l’oublie complètement et qu’on se dit jamais « dis donc, elle joue super bien en fait Camelia Jordana« . Si tu me suis.

 

My Cousin Rachel

Petite meringue anglaise pour lesquelles j’ai un faible, type Confident royal. Du coup, cf ci-dessous.

 

Confident royal

Ici

 

The Young Lady

Ca pourrait entrer dans la même catégorie que les 2 films précédents car c’est aussi un genre de period piece comme disent les anglo-saxons (un « film historique ») mais c’est moins pittoresque, moins aimable. Moins meringue. Il s’agit en réalité d’une sorte de conte froid et cruel qui à ce titre mériterait d’être scandinave. C’est pas mal. Pas dingue mais pas mal. Comme un film scandinave.

Quand t’a choisi le Klövall 2 places et que tu regrettes de pas avoir pris le Stygruld 3 places.

 

T2 Trainspotting

Ici

 

Un beau soleil intérieur

Ici

 

Get out

L’un des films plébiscités cette année : faut pas déconner quand même… Mais c’est bien foutu oui, à la fois plaisant et édifiant, efficace dans son versant pamphlétaire. Utilisation un peu trop systématique et paresseuse des jump scares dans les scènes de suspens/horrifiques en revanche.

Quand tu regardes Coco.

 

Ouvert la nuit

Ici

 

The Meyerowitz Stories

Celui-là il était vraiment à ça d’aller dans la catégorie inférieure, voire dans le Flop 2017: insupportable caricature de cinéma new-yorkais bourgeois, avec d’insupportables personnages bourgeois qui s’écoutent parler de leurs insupportables préoccupations bourgeoises d’insupportables bourgeois new-yorkais. Mais en se recentrant in extremis sur le personnage le plus humain et touchant (celui interprété par un excellent Adam Sandler), le film finit par toucher in extremis là aussi. Mais j’ai beaucoup de mal avec le cinéma de Noah Baumbach

Ben Stiller est vraiment le sosie de Claude Puel dans ce film

 

Santa & Cie

Ici

 

KO

Ca démarre comme une satyre féroce, brutale même, du milieu de la télévision (Fabrice Gobert est le créateur de la série Les Revenants, sympa l’image qu’il donne de ce milieu qu’il connait donc bien…) puis ça bascule sans crier gare vers du Lynch soft. Dommage que la fin, un peu édulcorée, dilue ce qui a été mis en place précédemment mais KO mérite une 2ème chance si t’en as l’occasion.

Elle a pris Chiara.

 

Marie-Francine

Ici

La Mécanique de l’ombre

Ici

La colle

Chaque année, j’attends avec une certaine impatience l’article/bilan/top de Slate sur les comédies françaises de l’année. Je suis souvent en phase et il me fait découvrir des films négligés ou que je n’ai pas eu le temps de voir. Cette année par exemple, La colle, chouette teen movie plus que comédie en réalité, énième mais efficace variation sur Un jour sans fin. J’en dis pas plus, l’article en parle très bien. Après, son problème (à l’article en question), c’est qu’il donne aussi très envie de voir les daubasses de l’année…

L’un des couples de l’année

 

The Lost City of Z

Je pensais le mettre dans la catégorie supérieure parce que c’est quand même beau, c’est parfois fort et la conclusion est superbe. Mais il m’en reste quasiment rien sinon un gros sentiment de frustration : je trouve que ça manque d’ampleur, que c’est trop court, que ça va trop vite. C’est paradoxal pour un film aussi long et probablement assez cher mais j’ai vraiment eu le sentiment d’un film un peu tronqué, un peu inabouti. Pas hyper convaincu par l’acteur principal non plus (Charlie Hunnam), qui se donne pourtant beaucoup de mal et se donne tout court. Sienna Miller est excellente en revanche.

 

L’Echange des princesses

En littérature, il y a Didier Van Cauwelaert, Erik Orsenna, Jean-Claude Ruffin (ou Marc Dugain, réalisateur du film également auteur), des écrivains que je qualifierais de « patrimoniaux », sérieux, dignes, français et un peu chiants (j’en ai évidemment lu aucun, c’est un jugement gratuit). L’Echange des princesses est à l’image de cette littérature confortable et bourgeoise : y a pas beaucoup de cinéma mais c’est pas scandaleux non plus, ça se regarde assez bien. En réalité, le film tient uniquement grâce à son intérêt historique (il narre un épisode relativement méconnu mais passionnant) et si je n’en avais aucun à son égard (d’intérêt. Pour l’intérêt historique), j’aurais trouvé ça chiant comme la pluie.

« Retrouvez Secrets d’Histoire avec Stéphane Bern tout de suite après la météo d’Anaïs Baydemir« 

 

Spider-Man: Homecoming

Si j’ai bien compris, l’AMN (Amicale des Marveliens Nazis) conchie ce film. Mais bon, si j’ai bien compris aussi, ils sont jamais contents ces gens-là. Moi qui ne suis ni marvelien, ni amical, ni nazi, je me fous un peu de leurs débats: j’ai passé un bon moment. Ok, c’est scandaleux que Peter Parker n’ait visiblement pas été génétiquement modifié et qu’il doive se ravitailler en fluide comme on va faire le plein d’essence, Michael Keaton reprend son rôle, voire son costume de Birdman, et c’est beaucoup trop long, comme tous les Marvels. Mais l’acteur qui interprète Peter Parker est vraiment super, son pote side-geek est super, la petite nana est super, les vannes sont super (drôles). Que demander de plus ?

 

Numéro une

Marrant comme certains films donnent l’impression d’avoir été tournés dans l’ordre chronologique: ça démarre très bien, ça s’essouffle un peu jusqu’à un gros coup de mou au début du dernier tiers et puis c’est comme s’ils s’étaient rendu compte que ça partait en couille, hop, ça remet un bon coup de collier et ça se termine bien. En tout cas c’est globalement de la belle ouvrage comme on dit. Un sujet très 2017, forcément, et puis réalisé par une femme, parfait… Enfin, mais ça c’est très perso, j’aime beaucoup les films qui se déroulent dans le milieu des grandes entreprises (cf Corporate aussi par exemple, que j’ai nettement moins aimé mais que j’ai quand même aimé pour cette raison. Oui j’ai plus rien à dire et je m’enlise, à demain pour la suite).

Il a pris Zoukim Batchiary Bey.

Top cinéma 2017 – Non

Des films, nombreux, que j’ai pas aimés sans qu’ils m’aient fait régurgiter mes shortbreads pour autant. Les daubes, c’est ici.

Baby Driver

J’ai trouvé ça plutôt agréable sur le coup, même si le film ne tient pas sa promesse du formidable 1er quart d’heure. Le problème c’est que je n’en retiens rien et que je l’ai même totalement oublié dès le générique de fin. Et puis j’ai un problème avec l’acteur principal que je trouve inintéressant et anti-charismatique au possible. Et puis j’ai pas ri ni même souri une seule fois, c’est embêtant…

Charisma level: Pierre Rochefort.

 

La planète des singes: Suprématie

Énorme déception car j’en attendais beaucoup après des critiques quasiment unanimes et un 2ème volet absolument parfait. A vrai dire je l’ai lui aussi rayé de ma mémoire, je saurais plus expliquer ce qui m’a déplu/gêné ici. Je crois que j’ai jamais été dedans, tout simplement, et que je n’ai pas adhéré à la forme (et au fond) nettement plus universaliste de ce volet.

 

Brimstone

Centré sur la condition des femmes dans le Far West, condition dont on peut dire qu’elle était peu enviable, Brimstone est un western gothique néerlandais (wtf) construit comme une variation sur La Nuit du chasseur : un pasteur maléfique (Guy Pearce) poursuit une jeune femme (Dakota Fanning) sur 4 chapitres modestement intitulés « exode », « genèse » etc. Ça se veut lourd de sens mais c’est prétentieux et emphatique, ça s’imagine gore, c’est surtout sadique voire complaisant. C’est super long en plus. Et l’utilisation, sadique là aussi, qui est faite de Carice Van Houten, qui a par ailleurs rencontré son mari (Guy Pearce) sur le tournage mais bon, passons, je saurai attendre, est proprement scandaleuse : on la voit jamais à poil.

Scandaleux

 

Le sens de la fête

Ici

 

The Square

Quand un film censé créer le malaise (et il se donne du mal pour y arriver) génère plutôt de l’embarras qu’autre chose. Enfin, je suis réducteur, pardon : de l’embarras, de l’ennui, de l’agacement. Et puis comme j’ai une haute opinion de moi, j’aime pas me faire faire la leçon. Mais alors quand je me la fais faire par un type qui n’a rien à m’apprendre… Enfin, c’est pas insupportable, c’est déjà ça je suppose.

Quand tu veux pas faire tourner les serviettes.

 

Thelma

J’ai pas trouvé ça mauvais, je vois mal comment on peut trouver ça mauvais d’ailleurs tant le film s’évertue à avoir tout juste, sur tout, tout le temps, mais précisément, c’est ce qui me gêne et finit par m’agacer : ce côté « ta bite a un goût », « film de genre pour lecteur de Télérama« . C’est trop propre, trop chichiteux, trop aseptisé. Si on compare avec le film dont il se rapproche le plus (Carrie)… C’est vraiment scandinave. Mais ça se regarde plutôt bien. C’est scandinave.

 

Ça

J’ai pas lu le bouquin et j’ai pas vu non plus le célèbre (?) téléfilm multi-diffusé et qui a traumatisé des générations (?) de téléspectateurs. Tout ça pour dire que je suis simplement allé voir un film, sans attentes ni a priori. Bon, je me suis pas ennuyé m’enfin… Ca surfe à mort sur le succès de Stranger Things, qui lui-même est redevable de tout ce que Ca synthétise (Stephen King, les productions Amblin, les enfants martyrs/vengeurs, « les années 80 » pour faire court etc).  On se retrouve donc devant un film qui s’inspire d’une série qui elle-même s’inspire en partie du livre dont il est l’adaptation. L’un des gamins de la bande est carrément l’un des gamins de Stranger Things, c’est dire s’ils se sont cassé le cul les mecs.

 

Le Bonhomme de neige

La critique a massacré le film et c’est un peu exagéré : ça va, c’est pas non plus la catastrophe absolue décrite par beaucoup. C’est simplement très mal branlé, avec un montage bancal qui confère au film un rythme inconfortable: on dirait un cycliste qui change de braquet toutes les 2 minutes sans jamais parvenir à trouver le bon. Pour rappel, la production n’a pas pu filmer tout ce qu’elle voulait faute de budget et devant le résultat, forcément foireux, le studio a complètement remonté le film. C’est dommage car j’aime beaucoup les 2 précédents films d’Alfredson (Morse et surtout La Taupe) et s’il y a bien un mec qui aurait pu sublimer une somme tout classique histoire de serial-killer bien glauque, c’était lui. Malheureusement, on ne verra probablement jamais le film qu’il avait en tête.

Sinon évidemment, y a Rebecca « coeur avec les doigts » Ferguson

 

Les Proies

J’étais à ça de le mettre dans mon flop de l’année mais c’est joli, comme toujours avec Sofia Coppola. Quelle paresse intellectuelle quand même… Y a vraiment rien ici qui n’était déjà dans le film original. Et qu’on ne vienne pas me parler d’un regard féminin/iste, ça aussi c’était dans le film de Siegel.

 

Kingsman 2

J’aurais aimé l’aimer, je l’attendais avec une certaine impatience: j’ai revu le 1 juste avant et j’en sous toujours aussi fan. Malheureusement j’ai l’impression d’y trouver tout ce que certains reprochent au premier volet: puéril, superficiel, vulgaire etc. Et puis c’est loooooooong. Gros coeur avec la bite les doigts pour Julianne Moore en revanche.

Ah la la…

 

Corporate

Ici

 

120 battements par minute

Ca m’a un peu impressionné sur le coup, à défaut de m’emporter mais plus le temps a passé, moins le film m’a laissé un grand souvenir. C’est assez programmatique et convenu en fait cette façon de ne pas céder au pathos, d’être (un peu) radical, de créer malgré tout l’émotion par la bande. C’est prévisible, sur le fond et sur la forme. Je remets pas en doute la sincérité ni l’ « importance » du projet évidemment mais 120 battements par minute matérialise une autre forme de conformisme cinématographique en réalité. Enfin, j’aimais beaucoup Adèle Haenel quand elle a débarqué mais putain, ses éternels yeux ronds grands ouverts et bouche pincée/air interdit, j’en peux plus. Elle était à ça de mon top « dégage ».

 

Rock’n’Roll

Il faut être honnête : ça commence bien. Si si, vraiment. C’est tout pompé sur Platane et donc Ricky Gervais mais c’est drôle. En version un peu édulcorée certes mais drôle quand même. Sauf que ça dure qu’une petite demie-heure. Et qu’après ça, il faut s’enquiller 1h45 de private joke complaisante et plus drôle du tout. M’enfin ça évite le flop car un truc aussi suicidaire, ça force le respect quelque part.

Aujourd’hui 5 janvier 2018, je n’ai aucun commentaire négatif à émettre au sujet de Marion Cotillard

 

Ava

Cahier des charges « premier film français » respecté à la lettre: récit d’apprentissage, éveil à la sexualité, ancrage naturaliste, acteurs amateurs, acteurs films-d’auteur (Laure Calamy) etc etc. Qu’est ce qui fait qu’ici ça m’ennuie alors qu’ailleurs (j’ai pas d’exemple qui me vienne là), avec les mêmes éléments, je peux marcher à fond ? Difficile à dire…

 

Wind River

Le cinéma indé américain a ses poncifs lui aussi : les grands espaces métaphysiques, la violence sèche, les oubliés du rêve américain (l’action se déroule dans une réserve indienne), l’ambiguïté morale, les acteurs bankable/grand public venus s’encanailler (Jeremy Renner et Elizabeth Olsen). Il y a tout ça dans Wind River, et ça se regarde bien car cette forme de mythologie US inversée dont Les Raisins de la colère de Steinbeck seraient le terreau (avec le Nebraska de Springsteen en bande son), ça marche toujours. Mais j’ai trouvé ça un peu forcé, un peu prévisible, notamment dans les touches d’humour censées désamorcer la tragédie… J’ai vu au générique de fin que c’était produit par le lourdingue Peter Berg, qui, après le succès (mérité) de Friday Night Lights, s’est fait le dépositaire de ce registre viril-humain-pathos-sans-être-complètement-pathos-non-plus et ça ne m’a pas du tout surpris.

Petit, moche et jamais marquant mais pourtant toujours casté sur des « gros » films : Jeremy Renner est une énigme totale pour moi

 

Loving

Ici

 

D’après une histoire vraie

Le film s’est fait massacrer, il est resté qu’une semaine à l’affiche dans « mon » ciné. Bon, c’est nul mais ça va, c’est pas du Carax non plus, faut pas déconner. On sent un petit peu la patte du maître au détour d’un plan, d’une ligne de dialogue. Faut chercher évidemment parce que oui, c’est naze mais bon, c’est déjà ça.

 

Chez nous

Complètement oublié ce truc… Je suis bien en peine d’en dire quoique ce soit sinon que je m’y suis puissamment fait chier et que j’ai trouvé ça lourdaud.

Je viens de percuter que le jeune gars là joue aussi dans le film de Xavier Beauvois. Acteur ch’ti donc.

 

Le Redoutable

J’avais envie d’aimer, parce que le film s’est fait démolir un peu par principe j’ai l’impression (alors que le sujet me paraissait intéressant), parce que je suis un énorme fan des 2 volets d’OSS 117 et parce que j’ai beaucoup d’affection pour Michel Hazana(sid)vicius, cinéaste-cinéphile intelligent, humble, cultivé, passionné et par conséquent foncièrement aimable. Je me suis pas ennuyé mais bon… Qu’est-ce qu’on en retient au-delà de la reconstitution fétichiste et bluffante? Pas grand chose j’en ai bien peur. Ceci étant, je n’en démords pas, je trouve ça intéressant et même courageux d’avoir fait ce film alors que Godard est à la fois intouchable (on l’a bien vu avec les réactions critiques) et que plus personne n’en a rien à foutre de lui : fais un sondage autour de toi pour vérifier qui a déjà vu un de ses films, tu vas rire (ou pleurer).

 

Coexister

C’est une déception car j’aime les précédents films de Fabrice Éboué et qu’ici, le film ne va jamais plus loin que son postulat. Alors oui, y a de très bons gags (les parodies de tubes au début par exemple), vraiment terribles mais c’est un peu paresseux/prévisible. C’est en outre un film foncièrement bienveillant, surtout avec l’idée même de religion, c’est peut-être ça qui me gêne au fond. J’imagine que vu le climat ambiant, Eboué a préféré jouer cette carte là mais j’eusse aimé davantage d’iconoclasme, d’irrévérence et de mauvais esprit d’autant qu’il est coutumier du fait.

Jonathan Cohen réclame un vrai premier rôle pour lui tout seul : il le mérite.

 

Jackie

Ici

 

Alibi.com

Bon, c’est nul évidemment… Mais y a quelque chose de sympathique, parce que modeste, chez cette petite bande qui me les rendra jamais détestables. En revanche je suis pas allé voir Épouse moi mon pote, leur autre film sorti cette année, faut quand même pas déconner.

 

It Comes at Night

Encore un film de genre-d’auteur. Et les films de genre… bah c’est bien quand c’est fait par quelqu’un qui aime ça et qui y va à fond quand même. Et puis quand tu te fais chier pendant un film très court…

Quand tu veux pas du tout spoiler le film

 

Le Caire Confidentiel

Je sais plus quelle était la phrase exacte mais j’ai pensé à ce qu’a dit Godard un jour: qu’en gros, on aurait progressé lorsque le public irait voir aussi bien un mauvais film turc qu’un mauvais film américain. En ce sens, le relatif succès de Le Caire Confidentiel (film égyptien), est une bonne nouvelle. Je suis peut-être un peu sévère : c’est pas si mauvais que ça, je me suis simplement ennuyé devant cette histoire de flic corrompu pris d’un sursaut d’amour-propre et d’intégrité lors d’une affaire de meurtre couverte par une hiérarchie encore plus corrompue que lui. Un récit très classique jamais transcendé sur le plan cinématographique, le seul intérêt étant qu’il se déroule dans un décor inédit pour le public occidental.

 

La grande muraille

Là encore un film qui s’est fait massacrer de manière un peu disproportionnée selon moi: c’est nul mais c’est pas non plus hyper nul. Putain les mecs, voyez les comédies signées Farrugia ou Philippe de Chauveron et on reparle. Ici au moins on s’ennuie pas. Mais c’est nul oui, y a pas débat.

Le plus naze dans cette histoire, c’est Matt Damon et ses propos de gros beauf au sujet de l’affaire Weinstein

Flop cinéma 2017

J’ai vu beaucoup de films cette année. Enfin, selon mes standards: en général c’est autour de 50, cette année c’est 89, quasiment tous en salle.

Même si je fais pas de classement (à part le top 10), je liste et parle de tout ce que j’ai vu, avec des liens vers les critiques déjà publiées.

C’est ti-par, avec dans un premier temps et comme de bien entendu, les grosses daubes.

Grand Froid

Je fais pas de classement mais c’est LA purge de l’année pour moi. Au bout de 2h, je regarde où on en est: 10 minutes seulement s’étaient écoulées. 6h plus tard, il restait encore 45 minutes de film. Du coup j’ai fait d’autres trucs en même temps (je l’ai vu chez moi celui-là, heureusement nom de Dieu): sms, mails, vaisselle, lessive, bilan comptable, toiture. Malgré ça je me faisais encore chier donc j’ai fait une chose que je ne fais quasiment jamais: j’ai arrêté pour reprendre le lendemain. Ultime précision: le film dure en réalité 1h20. Une purge.

Cocasse: le film est dans le cercueil.

Mother!

Ici

L’amant double

Après 2 franches et belles réussites ( Une nouvelle amie et Franz) le retour du Ozon le plus détestable: vulgaire, misogyne, grotesque, maladroit. Ridicule.

Les fantômes d’Ismaël

Je sauve vaguement la fiction dans la fiction (le truc avec Louis Garrel) mais je suis en train de passer de « j’aime pas Desplechin » à « c’est complètement naze en fait ». Tout le passage sur Noirmoutier ressemble à un publi-rédactionnel pour un hors-série crossover et cauchemardesque de Elle Déco et Psychologies magazine, c’est dingue d’en être arrivé là. Je parle même pas du combo Charlotte Gainsbourg Marion Cotillard, cauchemardesque lui aussi.

Frisson de la honte absolu

Jeune femme

Ici

Nocturnal Animals

Ici

Silence

Top 1 cheveux-soyeux pour Andrew Garfield en revanche. Sans déconner, le mec (sur)vit dans la campagne japonaise au Moyen-Âge, il doit se laver environ 1 fois tous les 2 ans et demi mais quels beaux cheveux bon sang ! Le film sinon: ça aurait pu n’être « que » long, lent et chiant mais la conclusion, le tout dernier plan en réalité, finissent d’en faire un « objet » au prosélytisme pour le moins gênant.

« 4 Notre Père, 3 Je vous salue Marie et Pantène Pro-V Repair and Protect. Tu me remercieras plus tard. »

 

Orpheline

Sale. En même temps, avec Adèle Exarchopoulos

Gangsterdam

Puuuuuuutain, j’ai vu ce truc, j’avais complètement oublié… J’ai dû sourire à 2 ou 3 reprises mais c’est vraiment pas à mon honneur : au-delà de la polémique, c’est à chier, un énorme ratage, un accident industriel, y a pas grand chose à dire de plus.

Sous le même toit

Dans une année où j’ai finalement vu peu de comédies françaises, et pas les pires apparemment (Bad Buzz, A bras ouverts, Si j’étais un homme unanimement conchiés) j’ai quand même vu cet avatar de la comédie française dans ce qu’elle a de plus détestable: vulgaire, ringarde, bourrée de clichés, faussement subversive, tristement conformiste. Et encore une fois, c’est Dominique Faruggia qui est derrière la caméra. Tristesse.

Pratique: le film est dans le sac poubelle.

 

Song to Song

Ici

Wonder Woman

Alors oui, ok, c’est peut-être un film important, ça renverse un peu la table mais enfin il faut le dire… c’est quand même à chier non ? Quel ennui en tout cas. Interminabe.

« Mais ouvre les yeux bordel, je te dis qu’il est tout nul notre film »

 

Ce qui nous lie

Ici

A Ghost Story

Pendant la scène du mangeage de tarte, je pensais: « American Pie >> ah bah dis donc, j’espère qu’ils ont pas fait 8 prises >> bah, au moins ça va la remplumer un peu >> Stop pitié stop arrêtez ça STOOOOOOOOOOOOOOOP ». A partir de là évidemment…

Ce que vous n’allez pas voir dans 564 minutes ne va pas vous étonner !

A Beautiful Day

L’un des trucs les plus cons qui soient depuis qu’on ne traduit plus systématiquement les titres de films américains/anglo-saxons, c’est de les sortir avec un autre titre en anglais: ici A Beautiful Day à la place de You Were Never Really Here, le titre original. Voir aussi Happy Death Day « traduit » en Happy Birth Dead. C’est vraiment très con ça. Presqu’aussi con que ce film.

Ôtez-moi d’un doute

Ici

Jalouse

Ce soir là y avait la première de Mariés au premier regard sur M6 donc tu penses bien que j’avais prévu de rester chez moi. Sauf que le chauffage du salon avait lâché donc plutôt que de passer la soirée recroquevillé sous 3 couvertures en laine, je me suis dit que je profiterai du confort de « mon » cinéma. Bien mal m’en a pris tant ce film est la quintessence de ce qui cloche dans le cinéma français du milieu (ces films qui ne sont ni des films d’auteur ni des films à gros budget): c’est plat, tiédasse (Karin Viard est détestable mais faut qu’elle attire notre sympathie quand même mais c’est une connasse mais on l’aime bien mais quelle salope etc etc)  bourgeois, bourré de clichés, c’est un mauvais téléfilm en vrai.

Habile: le film est dans le hachis parmentier.

Boys, Boys, Boys

Après les repoussoirs et les actrices, voici une petite liste d’acteurs qui m’ont marqué cette année :

Michael Fassbender dans Le bonhomme de neige et Song to Song

La perfection au masculin. Même en semi-clodo, même en jouant mal, même dans un mauvais film. Même dans une horreur absolue (Song to Song).

 

Mahershala Ali dans Moonlight

J’avais repéré ce type et son visage doux dans la série Les 4400 dont j’avais bien aimé les 2 premières saisons, j’étais étonné qu’on le voit pas davantage. Là, vu le succès du film, c’est sûr, on va le revoir : il va notamment jouer l’un des flics dans la saison 3 de True Detective.

 

Tom Hardy dans Dunkerque

C’est presqu’un gag car on ne découvre son visage qu’à la toute fin mais je le tope car j’aime bien ce mec. Il m’est sympathique et je trouve qu’il a une belle gueule et une belle présence physique qui compensent des qualités d’acteur limitées.

 

Cillian Murphy dans Dunkerque

De là à dire que Dunkerque est un manifeste homo-érotique… Un physique un peu inquiétant pour lui, à la fois beau et bizarre, un peu à la Christopher Walken.

 

Swann Arlaud dans Petit Paysan

Idem. Et puis il interprète avec brio un magnifique personnage dans un de mes films préférés cette année.

 

Pedro Pascal dans La grande muraille

La chorizo touch du top. Il est chilien en réalité mais tu vois l’idée. Beau mec dans le genre.

 

Ryan Gosling dans La La Land

J’assume totalement le fait de le toper lui et pas sa partenaire. Quoiqu’il en soit, je comprends tout à fait qu’il soit l’un des acteurs les plus appréciés actuellement : il est mignon, il est charmant, il joue bien, il choisit bien ses rôles, on le voit ni trop, ni trop peu, il est avec Eva Mendes, un sans faute. Salaud.

 

Pio Marmaï dans Santa et Cie

Le seul de la liste que j’ai « vu en vrai » comme on dit, puisque j’étais assis plein centre au 2ème rang lors de l’avant-première de Santa et Cie qu’il est venu présenter à Toulouse avec Alain Chabat. Il est pas très grand, un peu en surpoids (très en surpoids dans le film de Klapisch sorti cette année également) mais il est très drôle et il a un charme dingue dans le style brun-ténébreux-italiano. Salaud aussi.

 

Adam Driver dans Logan Lucky

Le prototype du moche-beau-hyper talentueux, à la Gainsbourg. Pas vu la dernière saison de Girls (j’ai fini par jeter l’éponge) et pas vu le Star Wars mais je suis à ça d’y aller rien que pour lui. Over-hypé mais super mérité, il est génial et hyper charismatique quoiqu’il fasse.

 

Chris Pine dans Wonder Woman

C’est terrible de ne retenir d’un film loué pour son féminisme que son second rôle masculin mais c’est comme ça… C’est surtout terrible pour le film non ? Bref, quand Chris Pine est apparu, je me suis dit « popopo mais c’est quoi cette caricature de Ken ? ». Et puis au fur et à mesure de ses différent rôles, je me suis rendu compte qu’il jouait bien, très bien même et qu’on avait affaire à un type modeste, sensible, et toujours prêt à défendre la cause des actrices et des femmes en général justement. Un mec bien donc.

 

Billy Crudup dans Jackie et 20th Century Women

Il nous a fait une Matthew McConaughey lui : monté très haut, très vite, il a complètement disparu pendant un bon moment, et bam, alors que tout le monde l’avait oublié, come-back de l’année. Dans les 2 films (on peut y ajouter la série Gypsy), dans un genre et avec une apparence très différents, il apporte sa virilité élégante et tranquille.

 

Laurent Laffite dans KO

La Bébel touch, le charme à la française, à la Dujardin mais en plus classe, plus bourgeois.

 

Channing Tatum dans Logan Lucky

Ce mec ressemble à un vulgaire chippendale (ce qu’il était je le rappelle) mais il est à l’aise partout: en redneck mélancolique chez Soderbergh cette année, en salopard charmeur chez Tarantino l’an dernier, en flic bêta dans 21 et 22 Jump Street précédemment etc. J’adore ce mec.

 

Colin Firth dans Kingsman 2

Il m’était insupportable jusqu’au superbe A Single Man, dans lequel Tom Ford en faisait une icône de l’élégance masculine (entre autres..). Nul doute que c’est ce qui a inspiré son rôle dans Kingsman puisqu’il y incarne cette fois rien moins que l’Elegance Britannique éternelle, tout en style sartorial et montures Cutler and Gross.

Girls on Film

Après les repoussoirs (ici), les actrices qui m’ont convaincu en 2017. Et quand je dis « convaincu », il faut bien entendu comprendre convaincu et convaincu.
Sans ordre particulier là encore:

Naomi Watts dans Twin Peaks, the Return et Gypsy

Pas de classement mais j’ai spontanément pensé à elle au moment de me lancer dans ce top. Soccer mom ultime (Twin Peaks) ou psy sophistiquée (Gypsy, à chier,  et que j’ai abandonnée au bout de quelques épisodes), elle a écrasé la concurrence à tous les niveaux. Convaincu et convaincu donc. Je parle même pas de Mulholland Drive que j’ai revu cette année encore et dans lequel elle est au-delà des mots et des éloges.

 

Carice Van Houten dans Game of Thrones et Brimstone

On la voit à peine dans GoT (et pas à poil), un peu plus dans Brimstone (pas à poil non plus) mais je sais pas, elle m’obsède un peu en ce moment. J’ai même rêvé d’elle 2 fois (ici et ici). Du coup j’ai revu le génialissime Black Book de Paul Verhoeven (beaucoup à poil).

 

Alessandra Mastronardi dans Master of None

Monica Vitti / Sophia Loren / Virna Lisi / Claudia Cardinale / Laura Antonelli / Stefania Sandrelli / Ornella Muti / Ilona Staller / Monica Bellucci / Violante Placido / Alessandra Mastronardi.

 

Rebecca Ferguson dans Le Bonhomme de Neige et Life : origine inconnue

J’ai fait mienne la maxime de Ron Swanson dans Parks & Recreation : “I’m a simple man. I like pretty, dark-haired women and breakfast food.” Entrée fracassante et durable dans mon top filles depuis que je l’ai découverte dans Mission Impossible 5 donc.

 

Julianne Moore dans Kingsman 2

C’est marrant, si j’ai toujours trouvé que c’était une super actrice, j’ai jamais été trop sensible à son charme mais je la trouve de plus en plus belle avec l’âge. Dans Kingsman 2, avec sa garde robe rétro-chic et ses manières désuètes, elle est à tomber.

 

Cate Blanchett dans Thor : Ragnarok

Idem. Pire même : elle avait plutôt tendance à me gonfler, y compris physiquement. J’ai eu un déclic dans Blue Jasmine : j’ai trouvé qu’elle allait à fond dans le grotesque et qu’on voyait bien qu’elle en avait rien à foutre de ce qu’on pouvait penser de sa tronche ou de son personnage (très antipathique dans le cas où t’aurais pas vu le film). J’adore ça chez un acteur/une actrice. Je parle pas de Carol il y a 2 ans, elle y était géniale évidemment  mais dans Thor: Ragnarok c’est un peu pareil : elle s’abandonne complètement dans son rôle d’emo-queen, jusqu’au grotesque (au sens propre là encore : aussi bizarre que ridicule et même risible) et ça m’a impressionné. Du coup, c’est con mais j’ai complètement révisé mon jugement et je la trouve de plus en plus belle elle aussi.

 

Karin Viard dans Jalouse

Toujours eu un faible pour elle. Dans Jalouse c’est un peu paradoxal car à la fois elle a un peu pris (je pense même qu’elle a fait des trucs et ça commence à se voir…) et elle est y très pulpeuse. Elle joue mal en plus… Enfin, elle joue mal : le film est à chier, faut voir ce qu’on lui donne à jouer surtout.

 

Jennifer Lawrence dans Mother!

Petite exception fraîcheur dans mon top. Je disais à propose de Natalie Portman que sa perfection m’insupportait : Jennifer Lawrence possède elle aussi une plastique irréprochable, voire lisse diront à juste titre certains et pourtant elle, je sais pas, elle me plaît. Inessplicab.

 

Anaïs Demoustier dans La villa

Exception fraîcheur bis. Evidemment, c’est pas le film où elle est le plus en valeur mais Anaïs Demoustier, dans n’importe quel film (sauf chez Guédiguian), c’est ta voisine étudiante en lettres classiques fan de Rohmer : tu tombes amoureux illico, c’est scientifique.

 

Laura Smet dans Les Gardiennes

Elle ressemble un peu trop à son père, elle a, comme lui, un léger problème niveau coupe-de-bouche, elle joue un peu comme une patate mais elle a aussi du charisme et elle dégage un certain magnétisme. Comme son père finalement.

 

Juliette Binoche dans Un beau soleil intérieur

Le film a pas mal divisé (il me divise d’ailleurs moi-même puisque je sais toujours pas où je me situe à son sujet) mais s’il y a bien une chose sur laquelle tout le monde s’est entendu, c’est sur son actrice principale qui n’a probablement jamais été aussi belle.

 

Virginie Efira dans Pris de court

Pas le film où elle est le plus en valeur mais je l’ai également vue dans Caprice cette année, et là évidemment, c’est pas la même limonade. En plus je trouve qu’elle joue de mieux en mieux et qu’elle fait de bons choix. En plus.

 

Rachel Weisz dans My Cousin Rachel

Membre à vie de mon top filles. Evidemment, c’est pas sa présence dans un period piece victorien qui allait changer la donne, bien au contraire.

 

Sienna Miller dans The Lost City of Z

Alors je la trouve jolie évidemment, puisqu’elle l’est mais c’est surtout que je l’avais trouvée absolument bluffante dans American Sniper, et qu’elle est encore d’une intensité et d’une justesse remarquables dans le film de James Gray. J’aime bien qu’elle se soit révélée un peu sur le tard aussi puisqu’on ne la connaissait jusqu’au film d’Eastwood qu’en tant que vague it-girl/épouse de Jude Law/actrice de 3ème zone.

Hey ! You ! Get off of my screen !

Pour commencer le bilan ciné de Grande remise par une touche granderemisesque, une sélection des acteurs/actrices qui me sont sortis par les yeux cette année : soit par leur performance ponctuelle, de manière conjoncturelle je dirais, soit de manière plus structurelle. Certain.e.s sont à la limite du je-peux-pas-voir-ce-film-car-il-ou-elle-joue-dedans. J’espère ne jamais en arriver là mais c’est pas facile tous les jours.

Dans le désordre, je commence par les gars:

Andrew Garfield dans Silence

Alors dans le film il est cracra bien sûr, mais TOUJOURS des cheveux impeccables. Le mec, tu lui colles un polo Lacoste bien repassé, un petit short et hop, il te balance des coups droits solides et des revers à 2 mains bien soporifiques sur le central court de Flushing Meadows. Y a des limites au propre-sur-soi, merde.

 

Joaquin Phoenix dans A Beautiful Day

Un membre régulier de mon top mecs (oui, j’ai un top mecs) mais là c’est pas possible. Il a pris 20 kgs, il sent la dormite à 3 kms, y a des limites au négligé, merde.

 

Ansel Elgort dans Baby Driver

J’imagine qu’il plait, beaucoup même sans doute, surtout aux plus jeunes mais je trouve qu’il ne dégage absolument rien. Un charisme d’endive, il m’a quasiment plombé le film. J’arrive jamais à me souvenir de son nom en plus, ça m’énerve.

 

Gilles Lellouche dans Le sens de la fête

Là par exemple c’est structurel: c’est limite si je détourne pas le regard quand il est à l’écran. Je peux pas ce mec, tout simplement. Cheveux hyper chelou non? Des implants probablement mais j’en suis pas sûr à 100%. Hyper chelou. Et je parle même pas de sa voix, de sa beaufitude, de sa filmo de merde, de son frère etc.

 

Jeremy Renner dans Wind River

Je comprends pas : le mec est petit et moche et malgré ça on le voit partout (Avengers, The Immigrant de James Gray etc etc). Je comprends pas. Il ressemble à Sim putain !

 

Will Poulter dans Detroit

Ce type a vraiment un physique de petit fdp des années 50-60, c’est fou. On dirait qu’il sort d’un tableau de Norman Rockwell. Evidemment, ça colle parfaitement à son rôle dans le film et il y est excellent.

 

Je passe aux filles. Y en a plus, tout comme il y aura davantage d’actrices dans mon top filles. Et je suis plus disert à leur sujet: c’est pas de la misogynie ou peut-être que si, je sais pas, même si je le pense et ne l’espère sincèrement pas mais je suis plus sensible aux actrices, en bon hétéro-beauf qui se respecte, tout simplement.

Adèle Exarchopoulos dans Orpheline

J’arrive plus à la visualiser autrement que la bouche pleine de sauce bolognese (cf La vie d’Adèle). Je la trouve extrêmement vulgaire, même quand je la vois en interview, tout simplement.

 

Natalie Portman dans Jackie et Song to Song

Calme toi : évidemment qu’elle est jolie. Très jolie même. Mais justement : sa perfection m’insupporte. Pas dans le sens où j’ai obligatoirement besoin d’un petit défaut, d’une imperfection, que sais-je: y a plein d’actrices que je trouve parfaites et qui me plaisent. Elle non. Après, elle est très bien dans Jackie, je dis pas.

 

Alison Williams dans Get Out

Un rôle de connasse insupportable dans Girls, un rôle de connasse insupportable dans Get Out. Et après on va dire que c’est moi…

 

Elizabeth Moss dans The Square et The Handmaid’s Tale

Alors déjà physiquement, pas mon truc mais bon ça à la limite on s’en fout. Je trouve surtout que son jeu vire à la formule, qu’elle a toujours les mêmes réactions, les mêmes mimiques, les mêmes intonations.

 

Ruth Negga dans Loving

Fragile, pudique, délicate, gracile gnagnagnagnaaaaaaaa: le genre de nana que je trouve physiquement chiante. Un peu comme Audrey Hepburn. Mic drop.

 

Golshifteh Farahani dans Santa et Cie

Idem. Cette affectation permanente, c’est pas possible, ça me rebute complètement.

 

Marion Cotillard dans Les fantômes d’Ismaël

Et pour l’ensemble de son oeuvre. Quand je dis que « certain.e.s sont à la limite du je-peux-pas-voir-ce-film-car-il-ou-elle-joue-dedans », c’est à elle que je pense en premier lieu.

 

Charlotte Gainsbourg dans Les fantômes d’Ismaël et Le bonhomme de neige

Idem. Pourtant je l’aimais bien pendant longtemps..  Mais elle joue toujours de la même manière depuis quelques années, le cou tendu, gracile, la bouche entrouverte. Et cette « carrière » musicale… « Bonjour, je suis la fille d’un génie respecté/adulé dans le monde entier, j’ai envie de faire un disque, tiens je vais appeler BeckAirJarvis CockerSebastiAnDaft PunkDieule Pape etc etc pour m’aider ». Ben tiens, pourquoi s’emmerder ? Putain de fils/filles de.

 

Kristen Stewart dans… bah dans rien, je l’ai pas vue cette année en fait mais je peux tellement pas la blairer que je la tope quand même

Un peu comme pour Jeremy Renner, incompréhension totale. Evidemment, elle est pas moche elle mais je trouve que son physique d’adolescente froide ne dégage absolument rien et qu’elle est très mauvaise actrice. Quand elle sort un peu de son registre habituel, comme dans le Woody Allen l’an dernier (Cafe Society), au secours… Même dans la pub Chanel, AU SECOURS. Je me dis que ça va bien finir par se voir un jour, qu’elle va retourner dans l’oubli, trouver un boulot dans une boutique de fringues et que tout rentrera dans l’ordre.

 

Céline Sallette dans Corporate et Cessez-le-feu

Je vois des dreadlocks. Je vois des chiens à punk. Je vois des djembés, des bâtons du diable, des yeux rougis, des pupilles dilatées. Je sens des odeurs désagréables.

 

Top albums 2017 – 2ème partie – Top 10

La 1ère partie du top ici.

10 Baxter Dury – Prince of Tears

Je n’avais été que partiellement convaincu par ses précédents albums (hormis le tout premier que j’aime beaucoup mais qui est dans un style assez différent de ce qu’il a adopté par la suite) mais ici j’aime tout, ou presque, et ce que j’aime, je l’aime très fort. Ca l’effectue toujours les albums de rupture…

 

9 Nev Cottee – Broken Flowers

Angleterre et coeurs brisés toujours avec une révélation en ce qui me concerne: tel un Richard Hawley qui aurait fait une fixette sur Gainsbourg, Nev Cottee écrit et interprète des chansons-vampires i.e. qu’il est formellement déconseillé d’écouter à Palavas en plein cagnard au mois d’août. Pense plutôt « fin de journée sombre et pluvieuses à Manchester« . C’est noir donc, mais c’est beau. Très beau même.

 

8 King Gizzard and the Lizard Wizard – Flying Microtonal Banana

Y a quelques années, Le Rock était incarné par Ty Segall, et avant lui par Thee Oh Sees qui eux-mêmes prenaient le relais des Queens of the Stone Age, White Stripes etc etc, à chaque époque son incarnation fulgurante et plus ou moins fugace. En 2017, y a pas, c’est King Gizzard and The Lizard Wizard les plus habités, les plus furieux et les plus talentueux. Ils ont donc sorti 5 albums cette année, tous excellents et tous, ou presque, différents les uns des autres. J’ai choisi celui-ci, le second paru cette année, car il représente selon moi une bonne porte d’entrée à leur garage-psych-prog-rock et que c’est celui que j’ai le plus écouté, tout simplement.

7 The Proper Ornaments – Foxhole

 

L’album de guitar-pop de l’année, trancoolos, et peut-être même l’album le plus évident de l’année. On peut penser que c’est pas très original et on aura pas forcément tort. On peut aussi penser que c’est une gageure de réaliser un tel album près de 50 ans après le Velvet, avec une telle fraîcheur, comme si le genre venait d’être inventé. En réalité je pense que c’est très fort. Pour info c’est les mêmes branlous qui sont derrière les chansons tout aussi impeccables d’Ultimate Painting.

 

6 Pugwash – Silverlake

L’invité de la dernière heure de 2017, y en a toujours un. Pugwash rentre en prime dans la catégorie je-connais-ça-me-plait-mais-j-ai-jamais-creusé-pourquoi-je-l-ai-pas-fait-avant-c-est-vraiment-génial-je-suis-trop-con. Je connaissais bien, et appréciais le travail de Thomas Walsh, leader irlandais de Pugwash, avec Neil Hannon au sein de The Duckworth Lewis Method, leur projet commun, mais je ne m’étais jamais jusqu’ici sérieusement intéressé à son propre travail. Et c’est fantastique, une orgie de classic pop inspirée et euphorisante, entre XTC et Jellyfish. D’ailleurs c’est produit par Jason Falkner. J’ai pas grand chose à dire de plus, c’est d’une telle évidence… Indispensable pour tout amateur de pop, tout simplement. Pochette dégueulasse en revanche, on est d’accord.

 

5 Ricky Hollywood – Le Modeste Album

Ricky Hollywood aka Stéphane Bellity est un personnage un peu insaisissable, auteur d’une production un peu anarchique et pas toujours facile à suivre (parue chez les intégristes de La Souterraine), actuellement batteur sur la tournée de Juliette Armanet. Pour situer. Son album s’essouffle un poil sur la seconde moitié je trouve mais la 1ère est vraiment formidable. Un modèle de pop française contemporaine, élégante, exigeante et populaire à la fois, faussement légère, digne héritière de 2 modèles assez évidents, Katerine et Bertrand Burgalat. D’ailleurs ce dernier prête sa voix à l’un des tubes de l’album et de l’année, L’Amour (peut-être).

 

4 Bertrand Burgalat – Les Choses qu’on ne peut dire à personne

Héros granderemisesque absolu (je rappelle que le blog tire son nom de l’une des innombrables merveilles qu’il a composées), Bertrand Burgalat jouit aujourd’hui, et enfin, d’une certaine reconnaissance : son influence est palpable chez de nombreux jeunes auteurs-compositeurs français (pas plus loin que le gars juste au-dessus dans ce top) et surtout, il est l’auteur de Diabétiquement vôtre, « un livre paru en 2015 qui a soufflé un vent de fraîcheur dans l’univers propret du diabète » selon le Huffington Post, et qui lui a valu d’être invité sur de nombreux plateaux télé. Reconnaissance par la bande donc mais reconnaissance quand même.
J’ai mis beaucoup de temps à apprécier son dernier album à sa juste valeur: je le trouvais bien mais « juste » bien, rien de particulier par rapport à tout ce qu’il avait fait auparavant. Y avait peut-être un peu de ce ressentiment idiot qu’ont les fans lorsqu’un de leurs artistes favoris accède à la notoriété après des années de vache maigre durant lesquelles ils faisaient partie des happy few. Je sais pas. Quoiqu’il en soit, si Les choses qu’on ne peut dire à personne n’apporte « objectivement » rien de neuf à ce que Bertrand Burgalat a enregistré jusqu’ici (comprendre: il s’est pas mis au death metal), il représente une synthèse absolument remarquable et très inspirée d’une carrière qui court désormais sur 25 ans. Mais il faut s’y plonger, s’y immerger pour se laisser doucement submerger par sa tendre mélancolie: sa durée (68 minutes) prend elle aussi le contre-pied de l’époque, c’est un album qui se mérite. Et qui le rend au centuple.

 

3 Phoenix – Ti Amo

J’y croyais plus trop honnêtement, je pensais même que c’était fini Phoenix… Qu’ils continueraient à sortir des albums et à tourner bien sûr mais sans génie, en ronronnant gentiment. Et puis en allant chercher leur inspiration du côté de l’Italie pré-Berlusconi (italo-disco, gelati, plages de Rimini, festival de San Remo, Illona Staller et tutti quanti), ils sortent un album quasiment aussi irrésistible que Wolfgang Amadeus Phoenix : que des tubes, dansant ou enjôleurs, avec une délicieuse et minuscule once de vulgarité, oh pas grand chose, juste ce qu’il faut pour les rendre gentiment subversifs.

 

1 Dent May – Across the Multiverse / Forever Pavot – La Pantoufle

Impossible de les départager, comme en 2014, d’autant que je les trouve là aussi complémentaires.

Je m’attarde un peu sur Dent May car il est encore largement méconnu en France.

C’est un auteur-compositeur originaire du Mississippi (2 s, 2 s, 2 p, c’est facile) et aujourd’hui installé à Los Angeles. Il s’est fait connaître il y a une dizaine d’années avec son 1er album entièrement joué au ukulele qu’il a sorti sous le nom de Dent May and His Magnificent Ukulele. Il s’est vite démodé et c’est dommage car c’est un excellent album. La vague ukulele s’étant fort heureusement échouée aussi vite qu’elle avait enflé, c’est un album qui s’écoute aujourd’hui encore super bien car il y a l’essentiel: les chansons.
Ne voulant pas être catalogué « dandy rigolo », Dent May a très rapidement changé son fusil d’épaule avec un album nettement plus electro, puis un 3ème plus classiquement pop.
C’est la tendance que confirme cet Across the multiverse qui est en réalité un véritable best of de pop californienne qui fait songer à la fois à Randy Newman, Harry Nilsson ou au yacht rock le plus classieux. C’est son album le plus « organique » et ça lui va très bien.
Il a changé de style pour quasiment tous ses albums mais il y a bien une constante chez Dent May, outre son talent pour trousser des petits tubes imparables, c’est sa personnalité de dandy 2.0 et d’observateur pince-sans-rire des mœurs de son époque.
Si on additionne tous ces éléments, on obtient un type et un artiste que j’apprécie énormément, à la fois ironique, détaché, élégant, drôle mais aussi très émouvant lorsqu’il fend l’armure. J’adore ce mec, vraiment et j’adore cet album, son meilleur et le plus indiqué si on veut découvrir son travail.

Forever Pavot commence lui à être plus connu, son dernier album a bénéficié de pas mal d’exposition.

On retrouve dans La Pantoufle ce qui a fait de Rhapsode, son premier album, une aussi belle réussite : une musique foncièrement cinématographique, dans le fond et dans la forme, puisque Emile Sornin se pose délibérément en héritier des grands compositeurs français des années 60-70, François de Roubaix en tête. Ici, c’est encore plus prononcé puisque le disque déroule quasiment un récit type film noir, autour de la disparition de cette fameuse pantoufle. Ca lui permet d’évoquer son enfance en Charente et ça le rapproche aussi, sur le fond et sur la forme, de Katerine. C’est donc à la fois beau, virtuose, drôle et un peu étrange voire inquiétant. Ca vole très haut en tout cas.

Bonne fêtes de fin d’année à toutes et à tous, rendez-vous après les vacances pour le top cinéma.

Top albums 2017 – 1ère partie

Des valeurs sûres, des confirmations, des révélations.

Sur le banc des remplaçants, prêts à enlever leur survêt et à entrer à tout moment:

Ty Segall

 

 

 

 

 

 

 

Un petit Ty Segall mais un petit regain de forme malgré tout et une de mes chansons préférées de l’année, Orange Color Queen.

LCD SoundsystemAmerican Dream

 

 

 

 

 

 

Un des albums plébiscités cette année et c’est mérité. Pas grand chose à dire de plus, c’est une évidence et c’est esstra.

Real EstateIn Mind

 

 

 

 

 

 

 

Jamais très bien compris toute la hype autour de ce groupe (je comprends d’ailleurs toujours pas vraiment) mais cet album-ci me plaît beaucoup.

The War on DrugsA Deeper Understanding

 

 

 

 

 

 

 

Toujours aussi beau mais toujours aussi claustro. Quand le disque se termine, j’ai envie d’aller voir la mer, comme si je sortais de taule.

Lana Del ReyLust For Life

 

 

 

 

 

Cette fille est vraiment sous-estimée et pâtit de la surexposition de ses débuts. C’est dommage et injuste car elle a beaucoup de talent et tous ses albums sont excellents.

C’est parti pour le top 20:

20 Beck – Colors

Evidemment, faut faire son deuil du Beck qu’on a connu dans les années 90 mais c’est fait depuis longtemps maintenant. Evidemment, y a 2-3 titres un peu embarrassants mais je trouve le reste super bien foutu et super accrocheur (Dreams, Colors, Dear Life notamment). Ca me suffit.

 

19 Juliette Armanet – Petite Amie

Ca démarre fort, très fort, trop fort sans doute, avec L’amour en solitaire, un classique instantané. Ca démérite pas par la suite mais c’est moins brillant. Carton mérité en tout cas même si avec de bons avocats, Véronique Sanson pourrait sans doute gratter quelques royalties. Enfin, je chipote, ça fait plaisir de constater que ce type de chanson française, aussi précise que populaire, trouve encore un écho.

 

18 Nick Power – Caravan

Un membre de The Coral, également romancier et poète, pour son 1er album en solo. Ca s’appelle Caravan car il l’a enregistré tout seul dans une caravane paumée dans le Nord du Pays de Galles. Du coup, c’est assez minimaliste voire famélique mais comme il fait partie de The Coral, il sait ce que c’est que d’écrire des chansons, mélodiques de préférence. Très joli donc.

 

17 Serpent Power – Electric Looneyland

Deux membres de The Coral pour leur 2ème album. Autant ci-dessus ça se démarque sensiblement, malgré un même goût pour les mélodies mélancoliques, autant ici ça pourrait être une suite à Distance Inbetween, l’album paru l’an dernier. En plus psyché mais c’est très proche. Et très bon.

 

16 Zombie Zombie – Livity

Psychédélisme toujours mais instrumental cette fois, tendance electro-kraut. Poisseux et planant à la fois, clinique et organique, immédiat et labyrinthique. Mystique. Fantastique. OK, j’arrête. Le duo (Etienne Jaumet et Cosmic Neman, ex-Herman Dune) a muté en trio avec l’addition du bon Docteur Schönberg. Ca ne change foncièrement pas grand chose depuis leurs débuts sur A Land for Renegades il y a bientôt 10 ans, et c’est tant mieux.

 

15 Grizzly Bear – Painted Ruins

Tu les avais oublié eux pas vrai ? Voire même tu ignorais qu’ils avaient sorti un album cette année, je me trompe ? J’ai la nette impression que Painted Ruins est passé complètement inaperçu, un peu comme le Crack-Up de leurs potes de Fleet Foxes d’ailleurs. C’est dommage… (pour Grizzly Bear, le Fleet Foxes m’ennuie profondément). Painted Ruins est un album qui me bluffe un peu plus à chaque fois que je l’écoute. Le problème c’est qu’à chaque écoute également, j’ai un peu de mal à aller jusqu’au bout… Les new-yorkais ont peut-être opté pour un son plus musclé, voire pêchu, ils n’ont rien cédé concernant leur penchant pour les harmonies, rythmiques et mélodies complexes et leur pop cérébrale m’ennuie un peu sur la longueur. Mais c’est quand même très brillant tout ça…

 

14 Kelley Stoltz – Que aura

Héros granderemisesque s’il en est, Kelley Stoltz m’avait un peu déçu avec son précédent album (In Triangle Time), sur lequel il renouait de manière un peu maladroite à mon goût avec ses amours new wave. Que aura est beaucoup plus fluide et abouti, une synthèse impeccable de ses 2 influences majeures: la new wave donc, et la pop des années 60. Echo and the BunnyKinks.

 

13 Orval Carlos Sibelius – Ordre et Progrès

Membre de la talentueuse écurie Born Bad Records à l’instar de Forever Pavot ou Dorian Pimpernel, 2 autres de mes chouchous French pop actuels, Orval Carlos Sibelius est lui aussi un esthète pop à la fois aimable et déviant, et son dernier album un objet aussi confortable que malaisant (ça parle quand même pas mal de dépression et de suicide tout du long). Ca sinue, ça chausse-trappe, ça coq à l’âne de manière toujours très ludique et inventive. Ca me fait beaucoup penser, dans la démarche sinon dans la forme, à Fed de Plush, autre avatar d’une pop orchestrale à guitare (si si, ça existe) aussi évidente qu’étrange.

 

12 Wesley Gonzalez – Excellent Musician

Déjà, le mec a un patronyme qui claque : il pourrait être surfer californien ou gitan. Mais non, il est anglais (il y a des gitans anglais bien sûr, c’est pas la question). Ce qui le prédispose à brillamment raconter son quotidien, ses vacances en Espagne, sa virée à Amsterdam, ou encore la fois où il a défoncé un serpent trouvé dans le jardin de la maison de ses parents. L’Angleterre. Biberonné à la mélodie qui tue comme tout bon sujet de sa majesté qui se respecte, Wesley Gonzalez souffle avec fougue et fraîcheur sur les cendres à peine refroidies du post punk et de la new wave à guitare (pense Elvis Costello, pense Madness, pense Joe Jackson). Et il les ravive. Les cendres.

 

11 Foxygen – Hang

Album sorti en début d’année = album négligé. Si on ajoute à ça le fait que Foxygen fatigue déjà un peu tout le monde par son hystérie et son jemenfoutisme caractérisés… C’est dommage, Hang est un bel album dans le genre pop opulente et camp. Pour situer. C’est produit par Matthew E. White.