Top 50 comédies

Et hop, la liste complète et les liens ci-dessous.

Petit break estival pour Grande remise, bonnes vacances à toutes et à tous.

#1 40 ans, toujours puceau – The 40-year old virgin

#2 American Pie

#3 L’Amour Extra-Large – Shallow Hal

#4 Anchorman – Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy

#5 Austin Powers 2, l’espion qui m’a tirée – The Spy Who Shagged Me

#6 Les Beaux Gosses

#7 The Big Lebowski

#8 Les Bronzés font du ski

#9 Bienvenue au gîte

#10 La Chèvre

#11 La Cité de la Peur

#12 …Comme la lune

#13 Cuisine et Dépendances

#14 Didier

#15 La Dilettante

#16 Dodgeball

#17 Dumb and Dumber

#18 La Fille du 14 Juillet

#19 Fou(s) d’Irène

#20 Frangins malgré eux

#21 Les Gamins

#22 Harold et Kumar chassent le burger

#23 Jacky au royaume des filles

#24 Un jour sans fin

#25 Liberté-Oléron

#26 Mars Attacks!

#27 Mary à tout prix

#28 Mes meilleures amies

#29 Mes meilleurs copains

#30 Mon beau-père et moi

#31 OSS 117, Rio ne répond plus

#32 Palais Royal!

#33 Papy fait de la résistance

#34 Un poisson nommé Wanda

#35 Pour un garçon

#36 Les Randonneurs à Saint-Tropez

#37 Retour à la fac

#38 Rushmore

#39 Monty Python : Sacré Graal !

#40 Steak

#41 Les sous-doués passent le bac

#42 SuperGrave

#43 Top secret!

#44 Vampires en toute intimité

#45 La vérité si je mens! 2

#46 Very Bad Trip

#47 Wayne’s World 2

#48 Rien que pour vos cheveux

#49 Comédies dramatiques

#50 Séries

#50 Séries

Et pour conclure ce top consacré à la rigolade, quelques mots sur mes séries comiques préférées :

Flight of the Conchords

Les parodies/chansons comiques, je suis vraiment pas fan : soit la musique n’est qu’un prétexte et elle est pourrie, soit les textes sont pas drôles. Souvent les 2 à la fois (= la catastrophe).
La première réussite de Flight of the Conchords, c’est que les parodies tiennent la route (elles tendent donc davantage vers le pastiche), les chansons s’écoutent bien, voire très bien. En sus, elles sont toujours très bien intégrées aux différentes intrigues. Rien que ça, ça assure 50% de la réussite du show (même s’il n’y a généralement que 2 courtes chansons par épisode).
Après, le show en lui-même joue évidemment pas mal sur le classique registre des différences culturelles et du fish-out-of-the-water (2 néo-zélandais largués dans New-York) mais il le fait sur un mode subtil, low-key, presque minimaliste, aidé en cela par le jeu très atone des 2 acteurs et plus particulièrement de Jemaine Clement. Y a peu de vannes au final, ou même de gags, ou alors des gags pas-drôles-mais-drôles-en-fait et c’est ce qui fait sa singularité.

Curb Your Enthusiasm – Larry et son nombril

J’ai déjà parlé en détail de la série ici et ici.

Seinfeld

Etre fan de Curb Your Enthusiasm et pas de Seinfeld serait absurde : c’est la matrice, la Genèse, l’Ancien Testament. Indépassable.

The League

Un des innombrables shows estampillés « nouveau Seinfeld » en raison principalement de son absence de véritable intrigue (ou de l’inintérêt fondamental de celle-ci), d’une attention portée aux détails du quotidiens et aux petits travers des comportements humains et enfin d’un mauvais esprit confinant à la misanthropie.
J’ai lâché l’affaire parce que je trouvais plus les épisodes en cours de saison… 5 je crois ? Je sais plus, et ça devrait pas être très bon signe, d’autant que j’ai pas l’intention de reprendre mais les 3 premières saisons sont parmi les trucs les plus grossiers, scandaleux et drôles que j’ai jamais vus. Pour situer, on va dire que ça serait le versant le plus trash et décomplexé de la neo-comédie, et qu’il n’est pas étonnant d’y retrouver un Seth Rogen en roue libre dans un petit rôle intermittent. Vraiment très crade et très drôle – j’insiste car il vaut mieux savoir où on va, c’est pas pour tout le monde.

The Office

Sur le coup ça a été un choc. Le sentiment à la fois d’être face à un truc totalement nouveau et que j’attendais depuis toujours. Le rire, le vrai, le malaise, le vrai aussi, et souvent les 2 ensemble évidemment.
Rétrospectivement, c’est non seulement un jalon, qui ouvre la porte à plein de trucs fantastiques, et à un registre humoristique nouveau, mais on réalise que rien ne va aussi loin que The Office. C’est un coup de génie qu’a réussi Ricky Gervais, un truc rare, parfait de A à Z, comme la plupart des auteurs et créateurs se contentent d’en caresser le souhait et peuvent s’estimer heureux de seulement s’en approcher.
Si la suite a prouvé qu’il avait de la ressource (Extras et Life’s too short, toutes 2 excellentes), elle a aussi démontré que lui non plus n’ira jamais aussi loin et ne fera jamais aussi bien. Mais quand on a pondu un truc pareil, on peut s’arrêter tranquilou, on a fait son travail.
Par ailleurs, c’est bien sûr la meilleure fiction imaginable sur cet enfer à peine déguisé qu’est le monde de l’open space.

Eastbound and Down – Kenny Powers

Voilà par exemple une série qui doit pas mal à The Office. J’ignore si elle a été une source d’inspiration et la filiation n’est pas évidente (si tant est qu’elle existe même) mais disons que The Office a préparé le terrain.
Héros détestable, aussi sûr de lui que pathétique, terriblement humain avant tout évidemment, Kenny Powers serait un genre de David Brent testostéroné, aussi américain que Brent est anglais. Là aussi, je n’en croyais pas mes yeux quand je suis tombé sur cette série et la saison 2 (celle qui se déroule au Mexique) m’a valu des éclats de rire mémorables.

#49 Comédies dramatiques

Ca m’embêtait de mettre les films ci-dessous dans le classement car c’est pas des comédies-hihi à proprement parler mais c’est des comédies quand même, et surtout des films de chevet donc voilà une petite sélection de films que Télé 7 Jours qualifierait de « comédies dramatiques » et Télérama de « comédies douces-amères » :

La Famille Tenembaum

Comme tous les films de Wes Anderson, un film marqué par la mort et le deuil. Il débute par la mort du couple avec une scène au cours de laquelle un père annonce à ses enfants que lui et son épouse vont divorcer; on découvre ensuite que l’un d’eux, interprété par Ben Stiller, élève ses 2 enfants seul suite au décès de son épouse; plus tard son frère interprété par Luke Wilson tente de se suicider en s’ouvrant les veines. Je pourrais citer d’autres événements mais pour faire bonne mesure, le film s’achève sur un enterrement : cette manière de rire ou sourire, d’adopter un certain détachement par rapport à des faits ou des caractéristiques dont on tire les drames voire les mélodrames est évidemment ce qui fait tout le sel et tout le charme de La Famille Tenenbaum et de tout le cinéma de Wes Anderson.

Kennedy et moi

Je suis malgré tout un énorme fan de Jean-Pierre Bacri (malgré la répétition des rôles et de leur interprétation je veux dire) et Kennedy et moi représente sans doute l’apogée du bacrisme, cette misanthropie de façade résultant d’une trop grande sensibilité (je résume).
Je suis également un grand fan de Jean-Paul Dubois, romancier certes reconnu mais encore sous-estimé selon moi, et la rencontre des 2, Bacri et Dubois, tombe sous le sens (le film est l’adaptation du roman éponyme).
Ceci étant, Kennedy et moi est signé Sam Karmann, surtout connu pour son second rôle auprès de Roger Hanin dans Navarro mais aussi réalisateur de quelques films humbles, bien troussés, et sensibles là encore.
Ici donc l’histoire d’un écrivain dépressif qui se soustrait peu à peu au monde qui l’entoure (son travail, sa femme qui le trompe, ses enfants) et qui graduellement là aussi, retrouve l’envie d’avoir envie, notamment en se focalisant sur la montre de son thérapeute (le génial et trop rare François Chattot) qui aurait appartenu à JFK.
Le film échappe au ronron potentiel du drame familial franco-français grâce, comme toujours dans l’écriture de Jean-Paul Dubois, à une grande lucidité du personnage principal, à un recul salvateur mais aussi grâce à la cocasserie des manifestations de sa dépression (il sympathise avec l’amant de sa femme, attrape les mouches au vol, casse la gueule de son dentiste etc) et son intérêt réside évidemment dans son casting, impeccable (Nicole Garcia, Patrick Chesnais, Sam Karmann, François Chattot donc, et Bacri). C’est une histoire (pas vraiment d’histoire d’ailleurs) qui me touche, elle est simplement racontée, excellemment écrite et interprétée. C’est à l’instar de The Big Lebowski ou des films de Wes Anderson par exemple, un des films que je revois régulièrement. Par ailleurs, il se déroule à Saint Jean de Luz et sur la côte basque, autrement dit et comme chacun sait, dans Le Plus Beau Pays du Monde. Ca joue aussi.

Ghost World

Celui-là aussi je le revois très régulièrement depuis des années, disons 1 fois par an en moyenne. Un film doudou. Sans doute dans le top 5 de mes films préférés en vérité.
C’est marrant parce qu’à sa sortie, j’étais encore suffisamment jeune pour m’identifier au personnage interprété par Thora Birch (enfin, disons que les souvenirs du lycée étaient encore relativement frais) et en vieillissant, j’en suis venu à pencher du côté de celui interprété par Steve Buscemi, normal. On est d’accord que c’est pas forcément une bonne nouvelle pour moi.
Sinon, Ghost World c’est tout simplement avec Supergrave et Rushmore le meilleur film jamais réalisé sur l’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte, y a pas débat.

Funny People

Sans doute objectivement le meilleur film de Judd Apatow, celui qui réussit la synthèse parfaite entre sa veine comique et ses aspirations quasi bergmaniennes. « Entre Woody Allen et Blake Edwards » dit l’affiche et pour une fois, elle dit juste ».
Apatow y revisite ses débuts en tant que comédien de stand up en compagnie de celui avec qui il les a effectué, Adam Sandler, et de celui qu’il a révélé et mis à plusieurs reprises au premier plan, Seth Rogen. C’est un portrait sans concession des « funny people », professionnels de la rigolade jusqu’à la nausée, jusqu’à devenir des « funny people », des drôles de personnes, handicapées de la vie. On y rit beaucoup mais jamais vraiment de bon coeur, constamment gêné aux entournures par le malaise, l’aigreur, la frustration, la tristesse voire le désespoir sous-jacents. Un film aussi émouvant qu’impressionnant.

#48 Rien que pour vos cheveux

Agent d’élite du Mossad et véritable star dans son pays, Zohan a un secret : il rêve de devenir coiffeur en Amérique. Profitant d’un combat contre son pire ennemi, un terroriste connu sous le nom de Fantôme, Zohan se fait passer pour mort et s’envole pour New York armé uniquement de ses ciseaux et de son sèche-cheveux.
Malgré son inexpérience, il est engagé par la patronne d’un salon de coiffure, une jeune et jolie Palestinienne. Très vite, Zohan va se faire un nom dans la coiffure et attirer dans le modeste salon une clientèle toujours plus nombreuse.
Alors que son passé d’agent semble loin derrière lui, Zohan est repéré par le Fantôme, qui compte bien en finir avec lui une bonne fois pour toutes… (Allociné)

Me suis planté dans l’ordre de ma liste: j’aurais dû parler de ce film avant mais j’avais pris en compte son titre original qui commence par un Y (You don’t mess with the Zohan) donc voilà.

Il y a ceux qui ne comprendront jamais que les Farrelly, c’est pas QUE des types qui font de l’humour pipi-caca. Il y a ceux qui font des Farrelly et de Judd Apatow des auteurs à part entière. Et puis il y a ceux qui vont encore au-delà et qui vouent un culte à Rien que pour vos cheveux (produit par Apatow, dans sa veine la plus ZAZ, à l’instar de Walk Hard: The Dewey Cox Story, sa parodie des biopics musicaux à la Walk The Line). Rien que pour vos cheveux, c’est un peu le Metal Machine Music de la neo-comédie, ça va très, très loin.

Inutile de préciser que si tu fais partie de la 1ère catégorie, c’est même pas la peine d’envisager de tenter de le regarder. Et je pense, sincèrement, qu’il te manque une importante grille de lecture du monde qui t’entoure. Désolé, j’ai bien conscience que c’est extrêmement puant et prétentieux de dire ça mais je le pense. C’est la fin du top, peut-être aussi de Grande remise, je sais pas encore, j’en ai plus rien à foutre de rien, j’ai plus de filtres.

Putain mais rien que l’affiche sans déconner : les claquettes blanches, le short en jean, le t-shirt Mariah Carey, le bouc… LE GENIE DE CES TYPES NOM DE DIEU!

#47 Wayne’s World 2

On retrouve nos deux étudiants rockers en Angleterre, où ils sont venus réaliser un rêve : monter le plus grand concert rock de la décennie. (Allocine)

Pour moi, Wayne’s World marque un peu le début de l’âge d’or récent de la comédie américaine car juste après, on a les premiers Farrelly, Jim Carrey, Ben Stiller, et très vite ça enchaîne sur le Frat Pack, Judd Apatow, la bande à Seth Rogen etc. Gros coup de mou depuis quelques années d’ailleurs mais ça aura bien duré une grosse quinzaine d’années, c’est beaucoup.

Bref, je dis ça mais je choisis le 2 qui, comme avec Austin Powers, constitue un modèle de second volet d’après moi: les personnages sont bien identifiés, les acteurs et auteurs plus à l’aise, le budget est plus conséquent donc tout le monde se lâche davantage et c’est la grosse régalade: l’entraînement des roadies, le combat de kung fu, les rêves/rencontres avec Jim Morrison, Garth et Kim Basinger etc., que des moments forts.

Il me semble que les 2 compères, Mike Myers et Dana Carvey, se sont brouillés peu après la sortie du film, ce qui explique que contre toute attente nous n’ayons pas eu droit au 3ème volet qui s’imposait. Mike Myers a bifurqué sur Austin Powers, Dana Carvey a lui sombré dans l’oubli.

#46 Very Bad Trip

Au réveil d’un enterrement de vie de garçon bien arrosé, les trois amis du fiancé se rendent compte qu’il a disparu 40 heures avant la cérémonie de mariage. Ils vont alors devoir faire fi de leur gueule de bois et rassembler leurs bribes de souvenirs pour comprendre ce qui s’est passé. (Allociné)

Judd Apatow, qui est LE comedy maker le plus important et influent à Hollywood depuis une bonne dizaine d’années, n’aime pas ce film. Du tout. A tel point, l’histoire est désormais connue, qu’il lui en a inspiré un en réaction (le génial Mes meilleures amies).

En gros, Apatow reproche à Very Bad Trip sinon son machisme (ça serait de la mauvaise foi) du moins son apologie d’une camaraderie un peu trop virile, émanation des frat houses, ces immondes fraternités étudiantes remplies de garçons de bonnes famille testostéronés. Le côte « bros before hoes » en gros.

Quoiqu’il en soit, je ne vois rien de tout cela dans Very Bad Trip. Effectivement, les personnages féminins sont réduits à la portion congrue, mais ils ne sont pas rabaissés, moqués ou ridiculisés pour autant. Effectivement, les 2 gars déjà en couple dans la bande (Bradley Cooper et Ed Helms) ne sont pas les plus épanouis, voire se sentent piégés dans leur relation. Effectivement, c’est entre mecs qu’ils vont passer un weekend d’enterrement de vie de garçon mémorable à Las Vegas. Mais pas de misogynie manifeste dans Very Bad Trip, en tout cas c’est mon sentiment. Après, évidemment, le concept d’enterrement de vie de garçon à Vegas, c’est sûr, c’est pas ce qu’il y a de plus féministe…

En revanche ce que je vois, indépendamment de la drôlerie ou non de la chose qui dépendra de la subjectivité de chacun, c’est un film à la mécanique impeccablement huilée dans le genre « effet boule de neige » (un gag/une situation critique en entraîne une autre, qui en entraîne une autre etc etc). Avec, comme dans tout bon film de bande qui se respecte, une super alchimie entre les 3 acteurs, et comme dans toute bonne comédie qui se respecte, le second-voire-troisième-rôle-inattendu-qui-casse-la-baraque-à-chacune-de-ses-apparitions : ici le génial Ken Jeong qui a un peu capitalisé sur son personnage de tyran imprévisible notamment dans Community mais qui a pas mal disparu des radars ces derniers temps.

Enfin, puisque j’ai cité tous les rôles principaux (ça tombe bien que le futur marié disparaisse très rapidement et jusqu’à la fin car l’acteur est d’une grande fadeur. D’ailleurs 1. je me souviens pas de son nom 2. j’ai aucune envie d’aller chercher cette information), un mot quand même sur LA star du film, qui s’est révélée au grand public grâce à ce rôle, Zach Galifianakis. Jusque là, il a quelques petits rôles dans des sitcoms, quelques films et il fait du stand up: complètement barré, déjà, il se situe dans un registre à part, invectivant le public de façon très inconfortable et citant aussi bien Belle and Sebastian que Noam Chomsky. Il rôde le personnage de doux-dingue borderline et parfois franchement inquiétant qui fera sa renommée. La suite (Moi, Député avec Will Ferrell, la géniale série rétro-bobo Bored to Death ou encore l’OVNI Baskets) démontrera qu’il sait varier les registres. Génie, bien sûr.

#45 La vérité si je mens! 2

Dans le quartier du Sentier, Eddie Vuibert, Dov et Yvan sont confrontés aux procédés pour le moins expéditifs de leur nouveau client, Eurodiscount, une chaîne européenne d’hypermarchés. Karine, lasse des turpitudes de son volage époux, Dov, le chasse du foyer. La bande de copains se disloque. Dov et Patrick partent tenter leur chance sous le soleil de Californie, tandis qu’Eddie et Yvan font les marchés. Entre temps, Serge, devenu livreur, noue une idylle avec Chochana Boutboul, une jeune fille de bonne famille à qui il fait croire qu’il est très fortuné. C’est alors qu’Eddie découvre que sa faillite dépasse le simple échec commercial et qu’il a été victime d’une scandaleuse escroquerie. Dès lors, il décide de se venger et conçoit un plan qui va réunir et mobiliser tous ses amis. (Allociné)

Là je sais pas trop quoi dire en fait… C’est pas mon registre humoristique de prédilection (c’est quoi comme registre d’ailleurs ?), c’est pas une comédie subversive, transgressive, novatrice, loufoque, absurde etc. Y a même pas tant de gags que ça en réalité. Et puis c’est casse-gueule, potentiellement très caricatural, voire pire. Mais le regard porté est plus tendre que réellement moqueur et ça me fait beaucoup rire, tout simplement.

Et « ça », c’est évidemment José Garcia qui trouve ici son meilleur rôle et bouffe l’écran à chacune de ses apparitions. Il bouffe en tout cas Richard Anconina qui n’est le rôle principal que sur le papier. Le génie du mec dans ce rôle de shalala loser… La vérité si je mens! 2, c’est José Garcia / Serge Benamou, point barre ! L’inverse est également vrai parce que bon, au final, il a fait quoi le José ? Ses prestations dans Nulle Part Ailleurs s’apparentaient davantage à de la bouffonnerie, c’était sympathique mais bon … Au cinéma ensuite, rien de bien significatif, et rien tout court depuis pas mal d’années maintenant.

#44 Vampires en toute intimité

Comment fait-on quand on est vampires depuis des siècles et qu’on doit discrètement vivre en coloc en 2015 dans la banlieue de Limoges ?
C’est ce que nous propose de découvrir une équipe de documentaire, en partageant l’intimité d’une bande de potes suceurs de sang ! Geoffroy, Miguel, Aymeric et
Bernard nous ouvrent les portes de leur cœur et celle de leur quotidien un tout petit peu complexe. Comment organiser les tours de vaisselles sur 5 siècles ? Comment rentrer en boîte de nuit en redingote et chemise à jabot ? La vie éternelle, est-ce vraiment si cool ? Doit-on forcément traiter son esclave comme un esclave ? Un humain peut-il aussi être un ami et pas un diner ? Comment éteindre un pote vampire qui a pris feu sans extincteur ? Comment dévorer une fille sans lui faire passer une trop mauvaise soirée quand même ? Comment se retenir de casser la figure à JC, apprenti vampire super sympa mais super pas discret ?Autant de questions auxquelles ils n’ont pas forcément les bonnes réponses ! (Allociné)

Vampires en toute intimité est une comédie néo-zélandaise. Provenance incongrue a priori pour une comédie sauf que derrière ce film on trouve le génial Jemaine Clement, moitié placide des non moins géniaux Flight of the Conchords. Il est ici à nouveau en binôme mais pas avec Brett McKenzie, son comparse habituel au sein du groupe et de la série, mais avec qui Taika Waititi qui a co-écrit le film avec lui et y interprète le rôle principal.

Vampires en toute intimité (What we do in the shadows en vo) est un faux-documentaire, forme pas mal utilisée ces dernières années suite au succès de The Office. Il suit le quotidien d’un groupe de vampires à Auckland. Evidemment, le mode de vie qu’on imagine être celui de vampires, et qui plus est de vampires dont certains ont plusieurs centaines d’années, confrontés au monde de 2015 est source inépuisable de gags et situations comiques.

Si le procédé peut sembler facile, voire paresseux, le film est réellement très drôle, tirant à chaque fois le meilleur parti de problématiques qui paraissent cocasses mais partent toujours d’un questionnement plein de bon sens: on va où concrètement quand on est un vampire et qu’on veut sortir sans se faire repérer ? Qu’est-ce qui se passe quand on « convertit » accidentellement un humain en ne le saignant pas complètement ? Ou au contraire quand on le saigne à mort : on fait quoi de son corps au juste ? Qu’est ce qui se passe quand un crew de vampires croise son crew ennemi, celui des loups garous ? Cf le résumé du film ci-dessus, que j’avais pas lu avant de rédiger mon billet, désolé pour la redondance. Encore une fois, c’est vraiment très drôle, constamment malin et surprenant. Gros potentiel culte.

A noter enfin que le film est adapté en vf et doublé par les excellents Nicolas Charlet et Bruno Lavaine du Message à caractère informatif (on reconnaît également les voix de Fred Testot, Bruno Salomone, Alexandre Astier). Ils n’ont manifestement pas pris le boulot à la légère car c’est vraiment très réussi (ça explique aussi le choix des prénoms très Cogip ou celui de Limoges pour Auckland). Du coup le film peut être vu en VO ou en VF, au choix mais aussi dans les 2 versions si on en est fan, c’est suffisamment rare pour être souligné.

#43 Top secret!

Nick Rivers, une star américaine du rock and roll, participe à Berlin-Est à un festival culturel international. Ce rassemblement est en fait l’instrument d’un complot fomenté par un groupe de néo-nazis nostalgiques. Nick participe, à sa façon, à la résistance qui s’organise. (Allociné)

Comme avec les Monty Pythons, c’est via les Nuls que j’en suis arrivé aux films des ZAZ (d’après les initiales des co-créateurs des films, David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker), tels qu’on a pris coutume de les nommer tant les dits films sont tous issus du même moule humoristique mêlant parodie, références diverses, absurde, jeux de mots visuels.

J’aurais pu choisir les Hot Shots (surtout le 2), Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, ou encore Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (pour le génial Leslie Nielsen) mais j’ai préféré retenir Top Secret! qui est sans doute moins connu que ceux que j’ai cités et qui m’avait fait très forte impression. Un gag notamment, m’avait vraiment marqué. Un téléphone sonne dans un bureau. Le téléphone est au premier plan,  et avec la profondeur de champ, il semble donc énorme. Un officier allemand s’en approche puis décroche : on réalise que le téléphone EST énorme, que ça n’était pas une question de perspective.

J’avais trouvé ça véritablement génial (au sens propre : la manifestation du génie intellectuel) et avec le recul c’est un bon exemple du registre humoristique des ZAZ (attention à l’orthographe là : « le registre humoristique de Zaz », c’est pas la même chose et je veux pas savoir à quoi ça ressemble en fait).

Dans le même registre, je conseille aussi :

Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?

Y a-t-il un flic pour sauver le président ? (le 3, Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? est moins bon)

Hot Shots II , parodie de Top Gun, avec Charlie Sheen et Valeria « Ciao Signora » Golino

#42 SuperGrave

Evan et Seth sont deux amis pas très futés qui ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. Pourtant, il va bien falloir qu’ils apprennent, parce que cette année, ils sont inscrits dans deux universités différentes ! Evan est craquant, plutôt intelligent et constamment terrifié par la vie – et les filles en particulier. De son côté, Seth parle trop, ne tient pas en place et s’intéresse vraiment beaucoup à tous les aspects de la reproduction humaine… Pour ces deux-là, il est temps d’affronter l’existence, les filles et leur destin, mais pour cela, ils doivent d’abord survivre à cette nuit fatidique, leur première nuit, celle qui vous excite, vous terrifie et dont vous vous souviendrez toute votre vie ! (Allociné)

Il y a souvent 2 films dans les meilleures comédies contemporaines, qui à la fois dialoguent et pourraient faire l’objet de 2 films séparés. C’est un schéma somme toute assez classique (celui de l’arc narratif principal et de l’arc narratif secondaire) mais il est souvent utilisé par Judd Apatow et ses acolytes.

Dans 40 ans toujours puceau, il y a tout ce qui tourne autour du magasin et de ses employés (interprétés par Seth Rogen, Paul Rudd etc) dont Steve Carrell, le héros du film, fait partie. Et il y a sa propre histoire à lui, à partir du moment où il rencontre Catherine Keener. Dans Mes meilleures amies, il y  a d’un côté la préparation du mariage, et de l’autre l’histoire naissante entre Kristen Wiig et Chris O’Dowd. Dans le génial Sans Sarah, rien ne va ! (qui a longtemps fait partie de mon top et que j’ai éjecté in extremis faute de « place »), il y a d’un côté tout ce qui a trait aux vacances et à la vie de l’hôtel hawaiien dans lequel se rend Jason Segel, le héros, (Paul Rudd, encore lui, en prof de surf complètement débile, Jonah Hill en serveur intrusif, le couple de jeunes mariés etc), et de l’autre la trajectoire de Jason Segel à proprement parler (le deuil de son couple avec Kirsten Bell, la naissance de son histoire avec Mila Kunis).

Dans SuperGrave, Superbad en vo (pas mal le titre français, c’est suffisamment rare pour une comédie américaine pour être signalé), on a pas vraiment le même schéma : le film est vraiment centré sur la relation des 2 héros, Mac Lovin/Christopher Mintz-Plasse interprètant le classique sidekick. Et pourtant on a, de fait, pendant une bonne moitié du film, 2 arcs narratifs quasiment indépendants l’un de l’autre, quasiment 2 films séparés en vérité: Seth/Jonah Hill et Evan/Michael Cera d’un côté, Mac Lovin de l’autre. Ils se retrouvent bien à un moment pendant leur folle nuit mais seront à nouveau séparés, jusqu’à la fin. Et ça mine de rien c’est un parti pris fort et un choix de scénario assez risqué. Ca demande une intelligence d’écriture et une science du montage remarquables pour arriver à les gérer et à donner une cohérence à l’ensemble.

Bon, ça n’est qu’une des nombreuses qualités de ce film absolument génial, celle qui m’a sauté aux yeux lors de mon dernier visionnage. SuperGrave, c’est LA comédie définitive sur l’adolescence et l’adieu à l’enfance, traduit à l’écran par cette géniale idée de mise en scène (la caméra embarquée avec Jonah Hill sur l’escalator qui descend et fait petit à petit disparaître l’image de Michael Cera). Ca honnêtement, c’est du même niveau que le bruit du train à la fin de Pet Sounds, c’est aussi juste et poignant…

Seth Rogen et son binôme Evan Goldberg, co-auteurs du scénario, ont évidemment beaucoup mis de leur propre relation et de leurs propres souvenirs dans ce film (les 2 héros se prénomment Seth et Evan faut-il le rappeler), c’est leur création la plus personnelle et la plus aboutie. Mais il faut aussi saluer le travail du subtil Greg Mottola , réalisateur par ailleurs du très mélancolique Adventureland, autre teenage film remarquable, et du chouette Paul avec Simon Pegg et Nick Frost, qui a su traduire leurs partis-pris (les 2 films séparés dont je parlais plus haut) et trouver de brillantes idées de mise en scène (l’escalator).

Même si le film est absolument culte et désormais reconnu comme une réussite majeure de la neo-comédie, je suis sûr que vous êtes encore nombreux à vous arrêter à cette vilaine tag line « On veut du cul ! » sur l’affiche.
C’est dommage car même si elle n’est pas complètement erronée (les héros veulent bien du cul au cours de l’une de leurs dernières soirées de lycéens), elle est réductrice: encore une fois, SuperGrave est l’un des plus beaux films qui soient sur l’amitié et le passage à l’âge adulte. Un film intelligent qui contourne les clichés du teen movie, notamment ceux de la sacro-sainte scène de la première fois, à la quelle il se confronte non pas une mais deux fois, de manière totalement différente dans les deux cas, mais avec la même honnêteté et sensibilité.

Avec, comme dans Les beaux gosses, des adolescents qui ressemblent à de vrais adolescents : capables de parler de cul de manière totalement désinhibée en public (la géniale scène du supermarché au début), absolument terrifiés, au sens propre, lorsqu’ils sont confrontés à l’objet de leur obsession ainsi qu’au monde des adultes (la fête dans laquelle Seth et Evan se retrouvent).
Accessoirement, s’il ne fallait en garder qu’une (comédie), ça serait peut-être celle-là…