Will Freeman est un trentenaire londonien et un célibataire endurci. Vivant allègrement grâce aux droits d’auteur qu’il perçoit sur une chanson de Noël écrite par son père, il s’invente un fils pour draguer des mères célibataires.
Un jour, il fait la connaissance de Marcus, un garçon de douze ans, fils de Fiona, hippie et végétarienne, et tête de Turc de l’école. Will et Marcus deviennent amis, et pendant que Will apprend à Marcus l’art d’être cool, Marcus apprend à Will l’art d’être… adulte. (Allociné)
Dans le duo d’adaptations des 2 meilleurs bouquins de Nick Hornby (Haute-Fidélité et A propos d’un gamin), j’ai une préférence pour celle-ci car Paul Weitz l’américain a judicieusement choisi de rester à Londres, là où Stephen Frears le britannique a choisi de transposer l’action à Chicago (et d’utiliser un casting quasi exclusivement américain). C’est paradoxal, et c’est surtout une petite trahison qui ne passe pas pour moi tant les romans de Nick Hornby, quoiqu’imprégnés de son amour pour la soul, le folk et la country américaines, restent profondément anglais. Tu me diras qu’il s’agit d’une adaptation et que les meilleures d’entre elles « trahissent » plus ou moins l’oeuvre originale et je te répondrai que certes mais aussi que transposer l’action de Haute-Fidélité de Londres à Chicago ne change absolument rien. A ce moment là, pourquoi ? Ca a dû rassurer les producteurs que le film se déroule aux Etats-Unis j’imagine mais c’est dommage à mon sens.
Du coup, Pour un garçon est selon moi le fleuron de ce qui est devenu un genre à part entière suite au succès de films tels que 4 mariages et 1 enterrement, Coup de foudre à Notting Hill ou Le journal de Bridget Jones : la comédie britannique. Mieux, puisqu’il ne t’aura pas échappé que le gars est présent dans chacune d’entre elle, il est le fleuron du Hugh Grant movie.
Mais évidemment, Pour un garçon va plus loin puisqu’il joue précisément de l’image-cliché du Hugh Grant spirituel, charmant et maladroit, maladroitement charmant, charmamment maladroit auquel on a systématiquement droit. De spirituel, il devient ici sarcastique, cynique même et très sûr de lui. Au début… Contre toute attente, Hugh Grant incarne ainsi le parfait héros hornbien, désabusé mais confortable, qui va tout à coup devoir se remettre en question. J’en dirais pas plus pour pas spoiler même si le film est aujourd’hui devenu un petit classique multi-diffusé sur les chaînes de la TNT.
Enfin, argument de poids dans mon affection pour ce film, la géniale bande originale signée Badly Drawn Boy qui n’a tout simplement rien fait de mieux selon moi.
Là aussi, un choix audacieux de la part du réalisateur Paul Weitz et des producteurs du film : il avait certes le vent en poupe à l’époque (on parlait de « Beck anglais » même s’il était plus proche d’Elliott Smith en réalité mais passons) mais on peut pas dire qu’il constituait le choix le plus commercialement évident. Chapeau à eux donc encore une fois.
Dans le même registre, je conseille aussi :
Haute-Fidélité bien sûr, avec un excellent John Cusack et un génial Jack Black.
Deux autres comédies signées Paul Weitz, réalisateur d’American Pie je le rappelle, qui prouve qu’il a décidément l’œil pour finement croquer les personnages et les relations humaines : En bonne compagnie, film étonnamment franc et juste sur le monde de l’entreprise et American Dreamz (avec encore Hugh Grant) sur l’univers de la télé-réalité… et du terrorisme.