Bye-Bye

Ca devait bien finir par arriver à un moment ou un autre. Ça fait un moment que j’y pense en vérité, c’est une envie récurrente depuis… 2 ans je dirais. Nous y voilà donc : le dernier article de Grande remise.

J’aurais bien aimé atte(i)ndre la fin de l’année, pour accomplir un septennat dans son intégralité (mon côté République Française old school je suppose), pour faire un dernier bilan ciné/musique/kiki dur et mou mais non, tant pis. C’est le bon moment.
OK, pour être tout à fait honnête, je n’exclus pas de redonner exceptionnellement vie au blog à cette occasion là et seulement celle-là. Je verrai sur le moment. Mais pour le reste : c’est fini.

« Mais pourquoi ?! PUR-KEU-WAAAAAAA ?!?! » entends-je (?).

Parce que. Déjà.

Pour des raisons personnelles, que je ne dévoilerai donc pas ici.

Et parce que, de la même manière que j’avais plus ou moins arrêté de moi-même mon activité de pigiste dans la presse musicale, j’ai l’impression d’avoir un peu fait le tour de la question. Sentiment de lassitude, besoin d’ « autre chose »… Quoi exactement ? Je ne sais pas bien encore.

Bien sûr, je continue, et je continuerai, à m’enthousiasmer/m’offusquer pour tel ou tel film/série/album, à sourire ou m’émouvoir d’une conversation glanée dans la rue etc. Simplement, je ne ressens plus, ou en tout cas beaucoup moins, le besoin de partager ces enthousiasmes ou ces déceptions ici. Envie d’ « autre chose » encore une fois. D’un autre blog peut-être, avec un autre nom et une nouvelle orientation, de nouveaux thèmes abordés. De la fiction sans doute. Je ne sais pas.

Sans plus de cérémonial, et comme le dit Séb, l’un des héros du blog, « bye-bye » donc et à bientôt, ici, ailleurs, ou encore là-bas.

Bye-bye, et surtout merci à mes fidèles lecteurs, de plus en plus nombreux chaque année depuis le lancement de Grande remise fin 2012. Apprendre via l’interface de statistiques de WordPress, l’hébergeur du blog, que j’avais un ou des lecteurs réguliers en Pologne, au Japon, en Argentine, en Côte d’Ivoire, en Afrique du Sud, en Algérie (pour ne citer que quelques pays « exotiques » ou improbables) ou, pour citer l’exemple le plus récent, à Haïti, aura été une source constante d’étonnement, de joie toute bête et, je ne le cache pas, de fierté.
Merci à toutes et à tous, d’où que vous m’ayez lu et que vous lisiez ces quelques lignes.

On se quitte en musique, comme il se doit, avec le morceau qui a donné son nom au blog.

A vous les studios.

Laurent

Mon rêve 22

Aujourd’hui, un rêve сделано в россии*, richement illustré.

Je me trouve dans une sorte de soirée en Russie : ça parle russe dans tous les coins et les gens ressemblent à des Russes (me demande pas…). Ca parle également anglais donc je suis pas complètement perdu. Y a de quoi boire, de quoi manger, de la bonne musique, c’est pas désagréable. C’est même plutôt cool: je peux dire que je passe une bonne soirée.

Je fais la connaissance d’une nana prénommée Svetlana (évidemment). Elle est plutôt belle (évidemment), dans un style que je qualifierais de slave (évidemment). En fait, elle ressemble à Géraldine Martineau, qu’on a vu notamment dans Le Nouveau ou cette année dans Le Poulain.

En moins juvénile (elle l’est tellement que dans Le Nouveau elle joue une gamine de 13 ou 14 ans alors qu’elle a 30 ans…), elle a mon âge on va dire. Elle porte une robe qu’on qualifierait aujourd’hui de vintage, et qui serait dans ce genre là:

Oui parce que je bloque un peu sur Dakota Johnson depuis Suspiria. Et j’aime bien cette photo.
Donc une robe dans ce genre là mais plus retro. Je vois par exemple un col en dentelle. Difficile de dire si elle est issue d’une garde-robe démodée-retour-de-hype ou simplement démodée-pays-de-l’Est. J’arrête avec la robe non ?

Et donc, on fait connaissance. Et même un peu plus que ça puisque je réalise qu’une fois la soirée s’est achevée, on vit ensemble, Svetlana et moi. Bon bah ok, pourquoi pas. Je parle pas russe mais j’apprends, un peu. On parle anglais entre nous, on rit bêtement etc. Tout va bien.

Puis je sors de la maison (de la datcha?). J’ai la sensation que c’est un petit événement, comme s’il s’agissait de ma toute première sortie après être resté à l’intérieur pendant une durée inhabituellement longue. Je reste d’abord un moment sur le perron, impressionné par un paysage spectaculaire, entre massif alpin verdoyant, Tyrol, Yosemite Park et vision fantasy pure.

Là c’est les Dolomites. Y a de ça aussi.

D’ailleurs je remarque au loin des ours qui semblent vivre en liberté et gambadent près de chevaux, en liberté eux aussi, qui ne paniquent pas le moins du monde. Tout va bien.

Je m’aventure enfin à l’extérieur et me balade sur un pré verdoyant. Le paysage est à couper le souffle, le ciel bleu et le soleil brille. Plusieurs maisons entourent la nôtre (puisque c’est chez moi maintenant, ça ne fait plus de doute), quasiment identiques: d’énormes chalets en bois, type la vision que j’ai du Tyrol là encore.

Je me balade nonchalamment, je prends le soleil et je réalise que les voisins sortent de leur maison pour venir à notre rencontre. Svetlana me rejoint et m’explique qu’ils ont envie de faire ma connaissance: ils ont organisé une sorte d’apéritif de bienvenue dans un chalet situé en peu en contrebas.

On va donc tous dans cette direction. Alors que nous marchons, les gens, essentiellement des types, viennent me saluer de manière assez froide. Ils ressemblent à des caricatures de bad guys russes dans les films d’actions ou mauvaises séries: crâne rasé, mine pas très kawai, veste en cuir 2 fois trop ample etc.

Sans batte de base-ball quand même.

Ceci étant, à mesure qu’on avance, je réalise qu’ils m’escortent davantage qu’ils m’accompagnent : ils sont plusieurs à m’entourer désormais, le visage fermé, voire hostile. Je me retourne et je cherche Svetlana du regard : je ne la vois pas. Je m’arrête, un peu interdit et j’explique en anglais à l’un des gars, le plus proche de moi, que je préfère l’attendre et y aller avec elle. Là le gars me pousse en me disant, en russe, « On a pas le temps, avance. Il t’attend ».

« Il » m’attend? Nom de Dieu… Là je comprends que je me suis fait piéger et que ça pue. Svetlana a complètement disparu COMME PAR HASARD.

On s’apprête à monter les quelques marches qui nous séparent de la porte d’entrée de l’énorme chalet censé nous accueillir. Sauf que tout le monde s’arrête: seuls 2 mecs, bien costauds, bien patibulaires (veste en cuir beaucoup trop large), m’encadrent, m’agrippent de part et d’autre par le bras et montent les marches avec moi. Les autres commencent à tourner le dos et à rebrousser chemin.
Le mec de droite ouvre la porte sans frapper et nous entrons dans une pièce entièrement vide, à l’exception d’un grand bureau orné de 2 petits drapeaux de la Fédération de Russie et derrière lequel « Il » est assis.

Et là je me réveille.

*made in Russia

Mon rêve 21

Aujourd’hui, j’aime ma boîte.

Je suis avec mon patron et son fils. Son fils dans le rêve : dans la vie il n’a que des filles. Un fils qui souffre d’embonpoint, avec un visage un peu disgracieux. Il est complexé et son père le malmène un peu. Il ne ressemble pas à ce qu’il avait imaginé. Ambiance.

On sillonne la campagne dans une sorte de méhari. Où va-t-on ? J’en sais rien, on vadrouille simplement. On est peut-être à la recherche de champignons : mon patron soliloque un peu là-dessus, je fais comme si ça m’intéressait et que je m’y connaissais. C’est pas désagréable: il fait beau et doux, ça ressemble à l’automne dans un coin pas loin de là où j’ai grandi, un coin très bucolique avec des collines, des prés, des forêts, un coin que j’aime beaucoup.

Il s’arrête car il a repéré un gros spot (de champignons): on se croirait dans un conte de fées, il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes, de toutes les couleurs et sur la mousse verte, au pied d’un arbre imposant, c’est très beau. J’essaie d’impressionner mon patron mais je raconte de la merde, évidemment: « ah oui là, c’est une amanite rocoïde, c’est très bon sauté avec un peu d’ail », « oh une amanite spinachiale, ça il faut s’en méfier » etc etc. Je dis « amanite » une fois sur 2, je me dis que ça devrait passer. Il ne m’en tient pas rigueur, trop occupé qu’il est à apprendre tous les noms à son fils, qui n’en retient aucun, donc ça l’énerve et ça lui fait de la peine (à son fils). On repart.

Il faut imaginer le personnage de Jack Black enfant dans L’Amour Extra-Large

On roule pendant un moment avant de réaliser qu’on a fait fausse route. On est sur un sentier forestier: impossible de faire demi-tour, il faut retourner sur la route principale, en marche arrière. C’est parti mais c’est long, ça dure plusieurs kilomètres.

A un moment, on aperçoit au loin un genre de marché de producteurs ou d’articles artisanaux (genre poteries de merde etc): il va falloir le traverser avec précaution, outre les stands, y a des visiteurs un peu partout. On se rapproche dangereusement d’un stand (toujours à reculons donc) mais mon patron, qui est au volant, est trop occupé à parler pour le voir. Je commence à dire « stop, stop! » mais il ne m’entend pas, il continue à rouler. On va percuter le stand, c’est sûr, je hurle « STOP! STOP! » mais c’est trop tard: on reverse le stand.

Plus de peur que de mal heureusement : c’est juste le stand qui est défoncé, personne n’a été blessé. Mais les gens (du marché, visiteurs et commerçants) sont devenus dingues, ils sont furieux, à juste titre évidemment. Ils s’en prennent tout de suite à mon patron, évidemment là encore. Ils l’entourent, le poussent, lui gueulent dessus. En catalan ! Merde alors… Bon, je parle pas catalan mais je parle espagnol et je comprends un peu ce qu’ils disent : ils pensent qu’il a délibérément foncé sur le stand. Merde… Je commence à parler (en espagnol), avec un des gars qui s’en prennent à lui. Le mec m’écoute, « rassuré » de m’entendre parler espagnol : on comprend tous les deux qu’on va pouvoir s’expliquer. J’essaie donc de le convaincre qu’il s’agit d’un accident, d’un horrible accident mais qu’on avait aucune intention de faire un carnage ou de saboter leur manifestation etc etc.

Le mec m’entend, il est plutôt cool. Il ressemble à un gauchiste espagnol: la petite trentaine, t-shirt à slogan anti-fa, barbu (barbu pas-rasé-depuis-3-mois, pas barbu hipster), petit mullet. Je continue à expliquer ce qu’on foutait là, qu’on s’était paumé alors qu’on se baladait simplement etc. lorsqu’il m’interrompt, me désignant du doigt à une vingtaine de mètres un groupe de personnes bien remontées entourant mon patron, pour me dire « viens, faut faire quelque chose là, ils vont le lyncher ».

Et là je me réveille.

En vrac

Dans ma rue : un mec se tient sur le perron de son immeuble, dans l’attente du livreur Uber Eats, ou autre. Je le sais car je vois ce dernier arriver, à vélo donc. Ils se checkent, « salut, ça va ? ouais tranquille » blablabla. Je me suis dit que soit ça lui faisait rien de se faire livrer sa bouffe par un pote, soit il se faisait livrer tellement souvent qu’il avait développé une certaine familiarité, voire même une familiarité certaine à ce niveau là, avec « son » livreur. Je me suis dit que quoi qu’il en soit, ce mec devait être un sacré connard.

 

Il est grand.
Il est blond.
Il a les cheveux longs.
Il est beau (lui).
Il joue de la guitare.
Il vient au bureau en skate.
Il donne du « yes », du « ouais gros » à tout le monde dès son 1er jour.
Le nouveau stagiaire, c’est Hansel.

 

 

Les filles : quand vous pourriez vous envelopper de la tête aux pieds dans le foulard que vous portez au cou, ça s’appelle plus un foulard mais un plaid.
Les garçons : quand vous avez fait tellement de revers au bas de votre chino/slim que vous avez obtenu un pantacourt, c’est que vous avez fait beaucoup trop de revers au bas de votre chino/slim.

 

Depuis plusieurs séances ciné, je me tape l’horrible bande-annonce d’Un homme pressé, le nouveau film de Fabrice Luchini. Et les gens rient, ce qui me désole. Mais ce qui m’attriste encore plus, me met en colère même, c’est que le cinéma français puisse encore produire un tel film (un grand patron insensible retrouve les vraies valeurs suite à un AVC). Quel cynisme, quelle paresse…
Le « gag » final de la bande-annonce symbolise le monde de 2018 à merveille, hélas: Luchini a donc fait un AVC, et se retrouve avec des difficultés de langage (je ne connais pas les termes techniques mais il est dyslexique, il utilise un mot pour un autre etc etc.). Dans cette fameuse scène, il est à la terrasse d’un café et commande « un thé… et un féca ». Le serveur noir marque une pause, un peu interloqué, puis croyant que Luchini utilise un terme de verlan, lui répond en souriant « OK frère ».

Ca, cette scène là en particulier, me paraît absolument ignoble dans sa volonté de créer l’illusion d’un rapprochement, mieux, d’une connivence entre le grand patron issu des beaux quartiers et le modeste serveur noir, issu des quartiers tout court. Illusion qui repose sur un malentendu (le serveur croit que Luchini parle en verlan alors que c’est sa dyslexie qui se manifeste), malentendu qui naît d’un accident (l’AVC de Luchini). MAIS NOM DE DIEU DE BORDEL DE MERDE, QUEL CYNISME.

Mon rêve 20

Aujourd’hui, l’âne voit l’ange (?).

Je dois passer un examen d’anglais. Fastoche normalement (j’ai fait des études d’anglais) mais là, je sais pas, je le sens pas trop. A cause de la difficulté de l’épreuve ou de son importance pour la suite de ma carrière ? Difficile à dire mais je suis fébrile.

Je commence à discuter avec les autres candidats et remarque très vite une certaine nervosité. L’atmosphère est carrément électrique, n’ayons pas peur des mots: « l’an dernier, personne a été reçu », « il paraît qu’IL a déjà frappé un candidat » ou « vous croyez qu’IL choisit lui-même les sujets ? ». Ca se précise: c’est donc l’examinateur qui est la cause de la fébrilité ambiante. Je stresse encore plus et ça n’est pas la présence de mon amie X qui est faite pour me rassurer : elle m’adresse à peine la parole, elle est là pour la gagne. Bon.

Après quelques minutes de discussions paranoïaques, on s’installe tous en silence dans la salle de classe (c’est davantage une salle de classe qu’une salle d’examen; d’ailleurs on est tous assis derrière des pupitres en bois individuels, à l’ancienne).
Et IL déboule enfin : Nick Cave nom de Dieu !

C’est donc lui qui va nous faire passer l’examen…

Un Nick Cave plus nickcavien que nature : costume noir, chemise blanche largement ouverte, chaussures vernies. Dire qu’il « ne sourit pas » ou qu’il « fait la gueule » serait un euphémisme : il a l’œil noir et le sourcil froncé. Il dit même pas bonjour le type, il attaque direct : une dictée, en anglais. Un texte issu de sa production personnelle, peut-être de son roman Et l’âne vit l’ang: tortueux, abscons, faulknerien, plein de constructions alambiquées à la ponctuation incertaine et de mots de vocabulaire rares et/ou désuets.

Bilan, on pane rien à ce qu’il raconte mais surtout, il marque à peine des pauses et ne répète absolument rien, ne nous permettant pas de tout noter, encore moins de souffler : c’est pas les dictées de quand on était petits et c’est la panique. Tout le monde essaie de grattouiller tant bien que mal et à la va-vite ce qu’il croit comprendre, en échangeant des regards plein de douleur et d’incompréhension. Je finis même par me dire que je ferais peut-être mieux de tout prendre en dactylo et de le retranscrire dans les quelques minutes imparties à la relecture mais c’est évidemment une très mauvaise idée.

On approche de la fin. Son texte ressemble de plus en plus à une incantation ou à un prêche un peu possédé. Nick Cave quoi. Il finit en répétant en boucle « mercy wife mercy wife mercy wife » : merde, il le dit combien de fois ? Tout le monde essaie de compter mais il va de plus en plus vite, il est en transe. Mais putain, ça fait combien de « mercy wife » tout ça ?!?! Panique totale, tout le monde s’échange le regard du lapin pris dans les phares d’une voiture.

En désespoir de cause, je tente un coup de poker : il n’y a en réalité qu’un seul « mercy wife » dans le texte, c’est son interprétation qui fait le reste.
Je note donc « mercy wife » sur ma copie, ajoute un point final, effectue une relecture rapide et me lève pour la lui rendre.

J’avance d’un pas mal assuré vers l’interprète de Loverman, qui ne m’a jamais paru aussi intimidant. Les autres candidats sont encore assis derrière leur pupitre, ils attendent de voir ce qui va se passer.
Arrivé devant Cave, je lui tends ma copie d’une main tremblante. Il s’en saisit et y jette un œil, puis plante son regard dans le mien. Il lève alors lentement sa main droite, sa red right hand rouge sang et la pose sur mon épaule, en signe d’adoubement… ou de condamnation ?

Je le saurai jamais car là, je me réveille.

Mon rêve 19

Aujourd’hui, vous avez le droit d’en connaître.

En ce moment, je suis A FOND dans Le Bureau des légendes. Et quand je dis « A FOND », en lettres majuscules, je suis en deçà de la réalité. Je trouve d’ailleurs que mes collègues me regardent bizarre, m’étonnerait pas qu’y en ait 1 ou 2 qui travaillent pour le Mossad ou le FSB (d’ailleurs je me dis que je prends des risques inconsidérés à écrire « Mossad » ou « FSB » dans un billet, putain je viens de le refaire, ça va être hyper suspect).

J’ai une tendresse particulière, comme beaucoup de fans de la série j’imagine, pour le personnage de Raymond Sisteron, interprété par Jonathan Zaccaï. Sacré Raymond.

Et là donc, je me trouve avec lui, dans un lieu public, genre restaurant d’hôtel  cossu et feutré comme il arrive d’en voir dans la série. Il est accompagné de sa nana/collègue : pas la petite jeune avec qui il finit par baisouiller dans la saison 3, une autre, non identifiée.

Et ils sont en train de me former, un peu comme dans la 1ère leçon reçue par le personnage de Marina Loiseau (Sara Giraudeau) au cours de la saison 1, lorsque Malotru (Kassovitz) lui demande de choper des infos sur 2 mecs au comptoir d’un café en 15 minutes chrono. Y a plein de gens partout et Zaccaï aka Sisteron, pointe une personne, j’y vais, puis je reviens vers lui et sa collègue, il me débriefe, puis il me dit ce qui va pas, ce que j’ai bien fait, puis m’assigne une autre mission etc. Faut rester discret donc je lui refile les infos de manière détournée et non conventionnelle. Genre à un moment, je me mets à faire des grimaces et à baver mais pas de panique, c’est un code. Enfin, c’est ce que je croyais car en fait il capte rien, il me prend pour un débile.* Bon.

Et là, paf, sans transition, je me retrouve dans un bus du 3ème âge, genre voyage touristique… du 3ème âge. Je suis la seule personne en dessous de 70 ans quoi, à part peut-être le chauffeur. Suis-je leur accompagnateur? J’en sais rien mais je dois avoir une couverture quelconque puisque je comprends qu’il s’agit de ma 1ère véritable mission: je dois ramener des infos. Infiltré dans un groupe d’une soixantaine de vieux… Ils représentent une menace pour la sécurité nationale? Pire que ça: je reconnais en 2 ou 3 d’entre eux des membres actifs, et donc dangereux, du mythique « complot des vieux » de Groland.

Je suis donc aux aguets, gonflé à bloc. Ils vont pas s’en tirer comme ça ces salopards.

Et là je me réveille.

 

 

*je tiens à rassurer mon lectorat féminin: non, je ne me suis pas réveillé avec de la bave au coin des lèvres.

Les belles gosses

Dans la rue, 2 jeunes filles, entre 13 et 15 ans je dirais, marchent devant moi:

– Non mais moi tu vois quand je dis « moche » c’est moche quoi mais c’est pas genre MOCHE tsé c’est juste quand j’aime pas quelqu’un genre j’la supporte pas, j’dis « elle est moche ». Y a « moche » et puis après y a « moche » mais vraiment LAIDE quoi
– Ouais mais trop c’est comme quand on dit « elle est con », y a genre « con » et puis carrément STUPIDE
– Mais trop mais chais pas mais elle, elle est moche quoi, chais pas comment dire tsé
-…
– Mais en vrai tsé je suis pas mieux qu’elle. Je dirais pas je suis moche mais je me sens genre pas bien quoi
– Non mais ça va, t’es pas…
– Non mais tsé non mais des fois c’est GRAVE quoi tsé je me suis rendu compte quand je parle avec quelqu’un mais genre quand on est super près, faut toujours que j’ai un truc devant moi pour cacher un peu ou chais pas genre je touche mes cheveux ou je regarde mon téléphone mais je me sens trop mais trop mal quoi genre hier avec Ingrid chais pas si t’as vu
– Mais t’as des problèmes d’anxiété des fois?
– Non mais chais pas des fois tu vois je me mets à réfléchir à des trucs et ça me prend trop la tête tu vois hihi je sais c’est débile mais je réfléchis mais TROP quoi c’est comme la fois ou je croyais j’étais bi mais genre j’arrêtais pas d’y penser! J’ai pensé « je suis bi » mais pendant 1 semaine quoi et puis en fait je me suis dit mais c’est trop bizarre quoi. Enfin chais pas t’imagines toi? Tu sors avec une fille enfin chais pas, j’ai pensé « je suis bi » et après je me disais nan mais en fait c’est trop trop bizarre quoi hihi
– Ouais enfin chais pas quand je suis sorti avec Alice ouais parce qu’en fait je suis sortie avec Alice chais plus si je t’ai dit ou pas
– Non tu m’avais pas dit…
– Chuis sortie avec Alice, c’était à l’anniversaire de Ghislain, chais pas c’était bizarre mais pas trop non plus, enfin je me suis pas dit « je suis bi » ou quoi, on est sorti ensemble, ça c’est fait quoi
-…
-…
-…
-…

Elles sont restées silencieuses sur une centaine de mètres puis nos chemins ont bifurqué.

Tous les matins 2

J’ai déménagé il y a un peu moins d’un an. Nouvel itinéraire (en partie), « nouveaux » horaires (je vis plus près du bureau mais comme je suis prêt à partir à la même heure, je fais mon trajet plus tôt), donc nouvelles personnes croisées sur le chemin:

Il y a les mamans qui accompagnent leur(s) enfant(s) à l’école qui se trouve juste à côté de chez moi. Les mamans car très (très) rarement les papas : école privée catholique qui m’a l’air bien gratinée. Quand elles ne sont pas à pied, c’est un défilé de Fiat 500, Austin Mini mais aussi de 4×4, pardon de SUVs comme on dit désormais, EXTRÊMEMENT UTILES en centre ville.

Il y a cette maman en particulier, qui galère avec son petit, la pauvre… Au début de l’année (scolaire, en septembre donc), il faisait sa toute première rentrée j’imagine car elle devait littéralement le traîner par la main sur le trottoir ou le porter alors qu’il se débattait, hurlant qu’il voulait pas y aller. Ca a duré super longtemps cette histoire. Mais maintenant il a pris la confiance, il pète le feu: il fonce à toutes berzingues sur son petit vélo à petites roues et elle doit lui courir après, essoufflée. C’est la seule maman « normale » que j’ai pu voir jusqu’à présent (pas super apprêtée, voire sentant encore la dormite) au milieu d’un contingent de bourgeoises toulousaines sans doute fraîches et dispos dès 7h du matin après leur cours de pilates.

Il y a ce type très mince toujours habillé en noir et souvent en polo manches courtes que je croise à différents endroits de mon trajet (parfois près du bureau, parfois dans ma rue) et j’ai toujours pas réussi à comprendre où il se rendait, quel pouvait bien être son boulot et ça m’énerve. Je vais finir par le suivre un jour.

Il y a le propriétaire du bar L’Autan, un des bars historiques de Toulouse, notamment pour la scène et le public punk. Il balade son chien, un énorme bouledogue anglais qui a du mal à se déplacer tellement il est énorme (probablement un peu âgé aussi). Lui est imposant, tatoué (y compris sur le visage et le crâne qu’il a évidemment entièrement rasé), renfrogné, un peu âgé aussi et ils forment à eux 2 le plus parfait exemple du cliché qui veut qu’un animal domestique et son propriétaire se ressemblent.

Il y a ce moment où je rentre dans le parc situé juste avant le bureau et que j’aime bien

Il y a ce type qui vient probablement de déposer son enfant à la crèche près du bureau (ou alors sa trottinette est beaucoup trop petite pour lui) et qui arbore toujours d’invraisemblables combinaisons de couleur. Je pense immédiatement et systématiquement aux Teletubbies en le voyant.

Il y a toujours cette femme d’âge moyen qui s’habille de manière légère quelle que soit la saison et dont j’ai déjà parlé dans mon premier billet. Aujourd’hui par exemple, je porte un polo, un pull, une veste et je regrette de pas avoir pris mon foulard. Elle marchait tranquilou en débardeur et nus-pieds.

Il y a ce petit mec avec qui je prenais souvent le métro et que je ne croisais plus depuis que j’ai arrêté de le prendre. Je le revois assez régulièrement maintenant. Je dis « petit mec » parce qu’il est vraiment très petit. Je sais que c’est con et condescendant mais les mecs vraiment très petits me font toujours un peu de peine. Lui avait l’air toujours triste de surcroît, même si j’ai bien conscience que ça n’avait sans doute rien à voir avec ça. D’ailleurs il n’était peut-être pas triste, c’était juste son expression visagale. Quoiqu’il en soit, ça faisait un bon moment que je l’avais pas recroisé: pour nos « retrouvailles », il menait un petit groupe de types en costume qui sortaient d’une banque. Il était transformé, à tel point que j’ai mis du temps à le reconnaître mais c’était bien lui : cheveux gominés et coiffés en arrière, beau costume, très sûr de lui cette fois, mais pas dans le bon sens du terme. Si ça se trouve c’est un connard en fait et Randy Newman a raison :

Il y a cette jeune fille qui porte tous les jours une robe plutôt courte, unie ou à imprimé. Tous les jours, été comme hiver. Un jour qu’elle marchait avec une amie, et alors que je l’imaginais volontiers en héroïne rohmerienne, je l’ai entendue parler droit des entreprises avec beaucoup d’entrain.

Il y a ce type à la gueule incroyable, taillée à la serpe, l’œil noir, entre ex-junkie, ex-SDF et ex-exécuteur de basses œuvres dans un pays de l’Est. Toujours vêtu comme un régisseur en charge d’événements et structures complexes (chaussures de randonnée hyper techniques, cargo pants aux nombreuses poches visiblement bien remplies, sac à dos j’ai-fait-le-K2-l’été-dernier) il a l’air super vif, super fit, et marche d’un pas nerveux. Il me fait un peu peur.

J’ACCUSE

Car je n’en puis mais :

– les gens qui, sur un trottoir, marchent à 2 à l’heure et parviennent, alors qu’ils sont parfois plus minces que toi, et donc souvent par le seul truchement de leur démarche, à le bloquer entièrement et à t’empêcher de les dépasser. Alors que t’es dans une situation de stress et de détresse totale, genre coup d’envoi imminent d’un match du Real en Ligue des Champions (c’est un exemple. Pris au hasard). Bonus je-m’arrête-sans-crier-gare-de-sorte-à-ce-que-tu-me-rentres-dedans-ou-que-tu-sois-contraint-de-faire-un-écart-de-gymnaste.

– les gens qui roulent à vélo sur les trottoirs.

– les gens qui roulent à vélo sur les trottoirs et qui te jettent un sale regard signifiant que c’est toi qui les dérange (peine de mort pour ceux là).

– les gens qui, pendant une séance de ciné, sont assis juste derrière ton siège et n’arrêtent pas de taper dedans, volontairement ou pas. Alors que t’es là, juste devant eux. Et qu’ils te voient très bien. Et qu’ils te pissent à la raie, donc.

– les gens qui, pendant une séance de ciné, ne prennent pas la peine de régler l’éclairage de leur écran de téléphone portable au plus bas.

– les gens qui, pendant une séance de ciné, ne prennent pas la peine de couper leur sonnerie.

– les gens qui, pendant une séance de ciné, répondent au téléphone ( = peine de mort).

C’en est trop

– les gens qui mettent l’intégralité de leur message dans l’objet du mail et t’envoient donc un mail vide. Mais comment vivent ces gens? Qu’auraient-ils fait durant l’Occupation? Je pose la question.

– les gens à qui tu fais découvrir un artiste, qui en ont rien à carrer et qui, X mois ou semaines plus tard, se ramènent la gueule enfarinée: « Oh tu connais chanteur-groupe-que-tu-lui-as-fait-découvrir ? C’est gééééééééééniaaaaaaaaaaal, je t’assure, tu devrais écouter ça ».

– les gens qui, dans une salle d’attente ou un lieu public, font profiter absolument tout le monde de leur conversation téléphonique mais te lancent un regard désapprobateur quand tu fais montre de la plus petite réaction à ce qu’ils viennent de dire à leur interlocuteur.

– les gens qui tapent la causette à l’employé.e de caisse du supermarché/du ciné/de-ce-que-tu-veux alors que 45 personnes attendent derrière eux, en vous remerkiaaaaaaaaaaant.

– les gens qui, à la boulangerie, demandent une baguette pas trop cuite/bien cuite (déjà faut être un peu déviant pour demander une baguette bien cuite. Sans doute les mêmes gens qui mangent des pains au raisin au petit-déjeuner ou qui se déplacent en trottinette MAIS PASSONS.) et qui, non-pas-celle-là-non-celle-à-gauche-là-voyons ?-ah-non-pardon-ça-va-pas-oui-celle-là-parfait. Peine de mort en cas de combo 1 seul.e employé.e/9 personnes derrière eux.

– les gens qui, de façon générale, en définitive, et très globalement, ne se plient pas à mes habitudes, desiderata et modes de fonctionnement.

– les gens.

Mon rêve 18

Aujourd’hui, classe.

Je triche un peu car c’est pas mon rêve de la nuit dernière mais de la précédente. Je venais de friser l’arrêt cardiaque devant la qualification aux forceps de mi Madrid contre les sales rouges du Bayern. D’où le pourquoi du comment, en partie.

Et donc me voilà dans l’équipe de tournage de Nouvelle Star, wahou ! Je sais pas très bien quel est mon rôle au juste mais je suis là, avec les éclairagistes, preneurs de son etc.

Sauf qu’au même moment se jouent les demies-finales de la Ligue des Champions : d’un côté LiverpoolRoma, comme IRL, et de l’autre, mi Madrid affronte non pas les wurst de Munich mais les ex-Yougos d’Hajduk Split. Des demies à la saveur bien 80s donc. Et à chaque fois que je regarde mon téléphone pour suivre l’évolution du score (je bosse au moment où le Real joue un match de cette importance, preuve ultime que je suis vraiment dans un rêve sinon en plein délire), c’est comme si je me retrouvais sur le terrain, en plein match, au milieu de l’action. Sensation assez cool je dois l’avouer.

Mais faut bien bosser et je m’en retourne donc à l’ « épisode » de Nouvelle Star qu’on est censé tourner : un casting qui se déroule à la campagne, dans une belle demeure bourgeoise. Dédé Manoukian est de la partie évidemment, il traîne dans les coulisses. Parmi les membres du jury, il y a aussi cette ancienne candidate de l’émission dont je ne souvenais que du visage:

Je te dis pas comme j’ai galéré pour la resituer afin de choper une photo. Elle est très volubile, c’est un peu la chef des jurés.

Sauf qu’arrivé à la dernière candidate, qui soit dit en passant se fait littéralement massacrer par le jury, elle s’est transformée en

Mais genre transformation lynchienne, substitution, à la Lost Highway: c’est telle personne et puis pouf, c’est la même personne mais incarnée par une personne différente, tu vois ? Qui, elle, était candidate de la Star Academy et qui m’a bien fait galérer itou car je ne connaissais là aussi que son visage (Carine en fait; la première c’est Myriam).

C’est la fin du tournage. Ni une ni deux, les journalistes accrédités sur le plateau se ruent sur la dite Carine qui a manifestement des choses à leur raconter. D’ailleurs tout le monde s’est comme figé dans l’attente des paroles de l’Oracle: « Ouais en fait je voulais annoncer qu’une page se tourne pour moi, c’est fini Nouvelle Star. J’ai de nouveaux projets, des projets d’envergure ».

C’est manifestement un énorme scoop, tout le monde est sur le cul (dans mon rêve Carine est donc une méga-star. Dans mon rêve et dans les siens j’imagine, vu sa « carrière » post-Star Academy). Un journaliste la relance donc, normal:
« – Et qu’allez-vous faire maintenant ?
– Je vais devenir animatrice sur la nouvelle chaîne Cuisine & Foot « .

Là je peux pas m’empêcher de pouffer et de lâcher « ah ouais, classe ». Tout le monde se fige à nouveau mais vers moi cette fois, en me lançant des regards désapprobateurs sinon vindicatifs.

Et je me réveille.