#46 Very Bad Trip

Au réveil d’un enterrement de vie de garçon bien arrosé, les trois amis du fiancé se rendent compte qu’il a disparu 40 heures avant la cérémonie de mariage. Ils vont alors devoir faire fi de leur gueule de bois et rassembler leurs bribes de souvenirs pour comprendre ce qui s’est passé. (Allociné)

Judd Apatow, qui est LE comedy maker le plus important et influent à Hollywood depuis une bonne dizaine d’années, n’aime pas ce film. Du tout. A tel point, l’histoire est désormais connue, qu’il lui en a inspiré un en réaction (le génial Mes meilleures amies).

En gros, Apatow reproche à Very Bad Trip sinon son machisme (ça serait de la mauvaise foi) du moins son apologie d’une camaraderie un peu trop virile, émanation des frat houses, ces immondes fraternités étudiantes remplies de garçons de bonnes famille testostéronés. Le côte « bros before hoes » en gros.

Quoiqu’il en soit, je ne vois rien de tout cela dans Very Bad Trip. Effectivement, les personnages féminins sont réduits à la portion congrue, mais ils ne sont pas rabaissés, moqués ou ridiculisés pour autant. Effectivement, les 2 gars déjà en couple dans la bande (Bradley Cooper et Ed Helms) ne sont pas les plus épanouis, voire se sentent piégés dans leur relation. Effectivement, c’est entre mecs qu’ils vont passer un weekend d’enterrement de vie de garçon mémorable à Las Vegas. Mais pas de misogynie manifeste dans Very Bad Trip, en tout cas c’est mon sentiment. Après, évidemment, le concept d’enterrement de vie de garçon à Vegas, c’est sûr, c’est pas ce qu’il y a de plus féministe…

En revanche ce que je vois, indépendamment de la drôlerie ou non de la chose qui dépendra de la subjectivité de chacun, c’est un film à la mécanique impeccablement huilée dans le genre « effet boule de neige » (un gag/une situation critique en entraîne une autre, qui en entraîne une autre etc etc). Avec, comme dans tout bon film de bande qui se respecte, une super alchimie entre les 3 acteurs, et comme dans toute bonne comédie qui se respecte, le second-voire-troisième-rôle-inattendu-qui-casse-la-baraque-à-chacune-de-ses-apparitions : ici le génial Ken Jeong qui a un peu capitalisé sur son personnage de tyran imprévisible notamment dans Community mais qui a pas mal disparu des radars ces derniers temps.

Enfin, puisque j’ai cité tous les rôles principaux (ça tombe bien que le futur marié disparaisse très rapidement et jusqu’à la fin car l’acteur est d’une grande fadeur. D’ailleurs 1. je me souviens pas de son nom 2. j’ai aucune envie d’aller chercher cette information), un mot quand même sur LA star du film, qui s’est révélée au grand public grâce à ce rôle, Zach Galifianakis. Jusque là, il a quelques petits rôles dans des sitcoms, quelques films et il fait du stand up: complètement barré, déjà, il se situe dans un registre à part, invectivant le public de façon très inconfortable et citant aussi bien Belle and Sebastian que Noam Chomsky. Il rôde le personnage de doux-dingue borderline et parfois franchement inquiétant qui fera sa renommée. La suite (Moi, Député avec Will Ferrell, la géniale série rétro-bobo Bored to Death ou encore l’OVNI Baskets) démontrera qu’il sait varier les registres. Génie, bien sûr.

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