#9 Bienvenue au gîte

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Couple en proie au stress de la vie urbaine, Caroline et Bertrand décident de tout quitter et de partir reprendre le gîte de leur amie Sophie en Provence. Une nouvelle vie commence : le soleil, les cigales, les oliviers, les clients et les villageois. Ils découvrent la joie d’avoir tourné une page, mais ne l’auraient-ils pas tournée trop vite ? (Allocine)

Personnage atypique dans le monde du cinéma français (auquel on ne peut pas dire qu’il appartienne vraiment de toutes façons), Claude Duty a réalisé son premier long-métrage à… 56 ans ! C’est celui pour lequel il a gagné une certaine notoriété, et sans doute celui pour lequel on se souviendra de lui : Filles perdues, cheveux gras, premier « grand » rôle au cinéma de Marina Foïs, jusque là uniquement connue comme membre des Robins des Bois. Avant ça, il a essentiellement réalisé des courts-métrages, ce qui l’a amené à prendre en charge le département des programmes courts de Canal Plus dans la seconde moitié des années 90.

Filles perdues, cheveux gras a donc eu pas mal de succès en 2002 dans un registre souvent qualifié de « comédie musicale décalée ». En fait les personnages y interprètent simplement des chansons. Je ne l’aime pas beaucoup: je le trouve trop volontariste dans sa volonté justement de se démarquer, et un peu trop cynique.

Il a dans la foulée réalisé un 2ème film, Bienvenue au gîte, plus traditionnel mais également nettement plus réussi selon moi.
Plus traditionnel car il est dans la lignée de ces comédies « sociologiques » ou « sociologisantes » françaises à la Bronzés, avec ici comme cas d’école les trentenaires urbains et aisés en quête d’authenticité et de quiétude rurales : le couple Marina Foïs/Philippe Harrel qui décide de quitter Paris pour reprendre un gîte rural dans le Lubéron. Traditionnel également (et pas uniquement propre aux comédies françaises évidemment), le procédé qui consiste à plonger des personnages dans un univers qui leur est totalement étranger: ce que les anglo-saxons nomment « fish out of water », mot à mot « le poisson hors de l’eau » ie le héros hors de son milieu habituel. Les exemples sont légion mais pour situer, le film se rapproche pas mal des Randonneurs si on veut (citadins vs ruralité, pour faire court).

Bon, tout ça pour dire que Bienvenue au gîte n’invente absolument rien mais que ce qu’il fait, il le fait très bien. La préparation de la fête médiévale du village par une Marina Foïs trop heureuse d’endosser à nouveau son costume de working girl ultra-compétitive après des semaines de frustration par exemple, est un grand moment. Quant à l’indispensable petit plus, celui qui me fait choisir ce film plutôt qu’un autre, c’est sans doute son traitement, dépourvu de manichéisme (elle a du mal à s’adapter mais lui se sent au contraire comme un poisson dans l’eau) et sa conclusion, à la fois maline et touchante. J’ai beaucoup de tendresse pour ce film, je ne peux pas expliquer pourquoi exactement mais ça explique en tout cas sa présence dans mon classement.

Duty a par la suite réalisé un 3ème long-métrage, Chez nous c’est trois (pas vu)… 10 ans après celui-ci. Il a aujourd’hui 69 ans et tient un blog où il parle semble-t-il de tout et de rien: http://www.claudeduty.com/. Un personnage atypique oui, et attachant.

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