En 1943, les Bourdelle se voient eux aussi envahis par les Allemands, et se retrouvent logés à la cave. Le fils, GuyHubert, dissimulé derrière les traits d’un coiffeur homosexuel, est en fait Super-Résistant, sorte de Zorro du moment, et qui complote contre les nazis. (Allociné)
Sans doute la comédie, voire le film que j’ai le plus vu de ma vie. Il serait inutile de répertorier toutes les répliques et expressions que j’en ai gardé dans mon langage quotidien, il y en a beaucoup trop. J’ai vraiment fait chier beaucoup de monde et pendant très longtemps avec ce film (série en cours).
Avec le recul critique de l’âge adulte, et presque 35 ans après sa sortie et son premier visionnage, j’en suis toujours extrêmement fan. Je pense que c’est une vraie bonne comédie, bien foutue, bien rythmée, avec un parfait équilibre entre ancrage réaliste (disons plutôt « vraisemblable ») et fantaisie débridée (pour ne pas dire « portnawak complet »).
Et puis c’est assez osé : le final, parodie d’un numéro des Dossiers de l’écran, qui démystifie et écorne le mythe des résistants, fallait… oser, précisément. « De plus je sais que c’est Super Résistant qui a étranglé froidement de ses mains le nain Enrique parce qu’il couchait avec Colette sa sœur !!! » Fantastique Gérard Jugnot dans le rôle d’Adolfo Ramirez Jr, fils de collabo exilé en Colombie. Quand on voit ce film, son énergie, son inventivité, et son iconoclasme donc, on se demande plus que jamais comment ces mecs (et ces filles) là ont pu devenir aussi conformistes voire, pour certains, puants (entre ici, Christian Clavier)…
Quoiqu’il en soit, Papy fait de la résistance représente une sorte d’apogée pour eux, en même temps qu’un point de non retour : le film allie leur habituel esprit corrosif à celui d’une « grosse » (eine grösseu) comédie populaire française à la Gérard Oury. Gros budget, casting « Cérémonie des Césars« , acteurs patrimoniaux (Maillan, Galabru, et on aurait même dû avoir De Funès), je me souviens que le film était présenté comme un énorme événement à l’époque et qu’il avait quasiment fait de l’ombre au Retour du Jedi qui sortait au même moment.
Mais après Papy…, c’est fini pour le Splendid : Michel Blanc (déjà à peine présent ici) se barre avec Patrice Leconte et Jean-Marie Poiré collabore de plus en plus étroitement avec Clavier seul pour des projets de plus en plus hystériques, et de moins en moins réussis. Le génial Mes meilleurs copains fait figure d’exception.