J’ai un peu fait le foufou dans mon précédent papier consacré à la série de Larry David en avançant que je pouvais bien en parler dès la fin de la saison 6 puisque tous les épisodes étaient absolument identiques.
J’ai fait le foufou parce que les saisons 7 et 8 du show révèlent non pas une évolution mais une rupture nette avec ce qui précède.
Il me sera difficile d’en parler plus en détails tellement cette rupture est liée à UN évènement bien précis dans la série. Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher ton plaisir.
La saison 7, quoique sensiblement différente de celles qui précèdent donc, est la plus meta de toutes : elle est celle qui pousse le plus loin la mise en abyme du personnage de Larry, à un niveau proprement étourdissant et, toujours, génial (attention : mot clé). Rétrospectivement, et vu ce qui suit, elle aurait pu fournir une belle conclusion à la série.
Car la saison 8 m’a un peu laissé sur ma faim. Il serait sévère de parler de déception mais enfin…
L’action se déplace à New-York, ce qui est en soi on ne peut plus logique quand on connait le bonhomme, sa vie, son œuvre. Le problème c’est surtout qu’elle se ramifie trop, qu’elle multiplie trop les possibles, tout en n’ayant pas véritablement d’arc bien défini, perdant ainsi de son caractère monomaniaque et névrosé. Ce sont de menues réserves car la série balance toujours très régulièrement des fulgurances géniales, et le tout dernier épisode (qui pourrait être le series finale, le show n’ayant pour l’instant pas été officiellement renouvelée), mettant en scène un gamin neo-gay et Michael J Fox (ou plutôt la maladie de Parkinson de Michael J. Fox) est lui, intégralement, génial. Curb à son meilleur : inattendu, culotté et super drôle.
Bilan plus que positif donc sur l’intégrale. C’est un must see pour tout amateur de comédies qui se respecte.
Larry David le dit dans les bonus du DVD : on lui demande constamment s’il est dans la vraie vie comme dans la série et lui répond que dans la série, il est celui qu’il rêverait d’être. Comme je le disais dans mon précèdent papier, le Larry fictionnel est un super-héros du quotidien et de la vie en société. Il est le « social assassin » qu’on rêve tous d’être à un moment ou à un autre. Tout le contraire de Louis CK soit dit en passant, dont le show est sans doute celui qui se rapproche le plus de Curb : lui est un véritable inadapté social et il se met en scène dans sa version la plus looseuse, la plus cauchemardesque. Personne n’a envie d’être Louie tel qu’il se représente. Si c’est ton cas, c’est pas une bonne nouvelle pour toi mon vieux.
Je sais plus pourquoi je parle de ça… Ah oui : ce que je voulais dire, c’est que j’ai une admiration sans borne pour les gens qui me font rire. Will Ferrell, Ricky Gervais, Ben Stiller, Kristen Wiig, Andy Samberg même, il me tue ce mec, pour n’en citer que quelques uns… Ils sont de véritables héros pour moi. Pareil dans la vraie vie d’ailleurs, avec les personnes de mon entourage: j’admire les gens drôles.
Et il y a donc désormais un nouveau pensionnaire dans mon panthéon personnel : entre ici, Larry David.