#47 The Kinks – Are the Village Green Preservation Society

The Kinks - Are the Village Green Preservation Society

Les Kinks ont ceci de particulièrement génial (entre autres) qu’ils nous accompagnent à différentes étapes de notre amour de la musique, à différentes étapes de la vie tout court. C’est évidemment le cas de nombreux artistes, lorsqu’ils ont suffisamment de talent pour parvenir à se développer sur des périodes et de manières distinctes s’entend mais je trouve que c’est particulièrement vrai pour eux.

Lorsqu’on est jeune et plein de sève, il est impossible de ne pas succomber à la véritable sauvagerie de leurs premiers morceaux et notamment bien sûr de ces 2 classiques absolus du rock proto-garage que sont You Really Got Me et All Day and All of the Night.

Après on grandit, notre appréhension de la musique (et de la vie donc) s’affine. On commence à prendre du recul, on encaisse ou observe certains événements d’un œil amusé. A ce stade là, les chefs d’oeuvre d’ironie de la doublette royale Face to Face / Something Else deviennent précieux.

Enfin, on en arrive au stade où il faut lutter pour ne pas céder aux sirènes du « c’était mieux avant ». Ou alors, quand on y cède, on s’en veut, on culpabilise… Et du coup on écoute le dernier James Blake. Et on se fait chier, mais on le dit pas car on voudrait pas passer pour un vieux con.
C’est là, normalement, que l’amour et l’admiration pour Ray Davies sont à leur apogée car il a évoqué, personnifié même ce sentiment mieux que personne: c’est à ce titre que Village Green Preservation Society est un chef d’oeuvre et SON chef d’oeuvre en particulier.

On a là un type, Ray Davies donc, d’extraction populaire, qui a quitté dès qu’il en a eu la possibilité un univers étouffant de conformisme voire de passéisme et qui dans le même temps, ne peut s’empêcher de ressentir une immense affection, une immense tendresse pour ce monde auquel il a tourné le dos. Et qui le raconte de la plus merveilleuse manière qui soit, avec distance mais avec également des bouffées de sincérité (et de tendresse donc) véritablement bouleversantes. Ca, au-delà d’une quelconque identification un peu superficielle voire puérile, ça me touche plus que tout.

Pour le reste, (les Kinks en général, leur carrière, leur musique), je te renverrai aux merveilleuses pages écrites par le grand Philippe Auclair aka Louis Philippe dans le Dictionnaire du Rock de Michka Assayas : personne n’a écrit et n’écrira jamais de manière aussi brillante et sensible sur ce groupe.

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