Encore un énorme et incompréhensible oubli dans mon top. Je reviens donc un tout petit peu en arrière avant de repartir sur la véritable suite demain.
Katerine est un artiste avec lequel j’entretiens un lien très fort, au même titre qu’un Sébastien Tellier par exemple, mais plus encore. Sans doute pour la simple et bonne raison qu’il m’est cher depuis plus longtemps. J’en parle ici par exemple. Ce lien fort confine parfois à l’absurdité, à la stupidité pure et simple : je supporte pas qu’il soit avec Julie Depardieu par exemple. Bon…
Katerine, je l’écoute depuis ses débuts: comme Dominique A, je l’ai découvert, et avec moi les gens de ma génération, chez Bernard Lenoir sur France Inter. J’ai donc suivi, et aimé, son évolution jusqu’à aujourd’hui et son superbe dernier album, Katerine: le film. La pop « bêbête » des débuts, celle plus tricatelienne des Mauvaises fréquentations, le lâchage salutaire des Créatures, le pétage de plombs electro de Robots après tout et le succès commercial qui s’en est suivi, l’absurde enfantin et post-moderne de Philippe Katerine (absolument génial cet album, complètement sous-estimé; pour resituer, c’est celui où il apparaît avec ses parents sur la pochette): j’aime tout, tout, tout. J’ai pu avoir des petits accès de désamour parfois mais ça n’a jamais duré très longtemps. Même Magnum, je l’aime au fond, je lui trouve plein de qualités.
Le Katerine que je préfère, c’est celui de 8ème Ciel : souple, détendu, solaire, inspiré, il y est selon moi à son apogée, ayant trouvé un parfait équilibre entre son talent, immense, d’auteur-compositeur et de musicien, et ses velléités de poète un peu surréaliste, créateur d’images fortes et libres. C’est aussi l’album où transparaît le plus son amour pour Helena Noguera, avec qui il était à l’époque : c’était un beau couple à tous les niveaux et artistiquement, 8ème Ciel est un album que j’aime à croire à l’image de cette relation, que j’imagine donc apaisée, harmonieuse, hédoniste, pleine de douceur et de fantaisie. Et d’amour, donc.
J’ai également vu Katerine en concert à chacune de ses périodes, et cette tournée 8ème Ciel, en 2002 il me semble, restera pour moi la meilleure : il s’y produisait avec les Recyclers, formation moelleuse et funky des plus élégantes. Lui-même apparaissait à son meilleur, dandy cool doucement affable et spirituel, esquissant même ça et là un timide pas de danse. C’était la fin de l’été, il faisait beau et bon, il y avait du monde mais pas trop, la musique était belle, je l’écoutais avec des gens que j’aime. C’était un moment parfait et un de mes meilleurs souvenirs de concert.