Top albums 2014 – 2ème partie

Comme l’an dernier, un neumbeur ouane indiscutable, le reste très difficile à départager. Pour les places de 20 à 11, c’est ici que ça se passe.

10 – The Pearlfishers – Open Up Your Coloring Book

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Malgré la « révolution numérique » comme on dit dans les hebdomadaires sérieux, il y a encore, en 2014, des artistes/groupes importants qui semblent encore marginaux, au sens où très peu de gens connaissent leur existence. Les écossais Pearlfishers en font partie, j’y reviendrai dans mon top 100. Leur dernier album ne déroge pas à leur règle : sensible, précieux, sophistiqué, il milite pour une pop de (très) grande classe qui verraient se rejoindre, comme dans un rêve, Burt Bacharach, Todd Rundgren, les Beach Boys et Belle and Sebastian. Cet album se heurte à la même limite que tous leurs précédents (un déficit de charisme chez son leader à la voix trop limitée) mais d’un simple point de vue compositions/arrangements, c’est peut-être le plus beau disque de l’année.

9 – Timber Timbre – Hot Dreams

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L’exception americana qui confirme la règle. Un album d’une volupté phénoménale qui évoque souvent les atmosphères à la fois sensuelles et oniriques de David Lynch. « I wanna wake from hot dreams of you », punchline lovah lovah de l’année.

8 – Tahiti 80 – Ballroom

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J’ai une relation compliquée avec Tahiti 80… Théoriquement, c’est un groupe que j’aime de façon inconditionnelle : une éthique pop à faire passer Phoenix pour Motorhead, des mecs coolos au goût exquis (voir les mixtapes géniales qu’ils postent très régulièrement et gratuitement donc sur Facebook), de belles pochettes, des connections irréprochables (Mehdi Zannad, Richard Swift). Concrètement, je suis souvent un peu déçu par leurs albums, que je trouve toujours trop tarabiscotés alors que le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il va à l’essentiel (comme sur Activity Center, leur chef d’oeuvre selon moi). Ici, j’ai l’impression qu’ils sont enfin parvenus à un équilibre parfait entre leur ça « ligne claire » et leur surmoi expérimental. Et c’est super !

7 – Temples – Sun Structures

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Je les ai longtemps taxés de « Tame Impala du pauvre » et c’est assez injuste. D’abord parce que leur musique n’a pas grand chose à voir avec celle des australiens finalement (même s’ils affectionnent tous 2 le psychédélisme late 60s), ensuite parce qu’elle possède beaucoup de qualités. Principalement, celle qui me bluffera toujours chez tous les branlotins britanniques du même ordre qu’on se ravise in extremis de baffer : on peut convoquer toutes les références qu’on veut, on peut louer la production à la fois rétro et jamais passéiste, Sun Structures c’est avant tout des refrains hyper accrocheurs et des tunes comme disent les anglo-saxons qui rentrent illico dans la tête pour ne plus en sortir. Cet incroyable talent mélodique chez les britanniques à peine sortis de l’adolescence me bluffera toujours.

6 – Jim Noir – Finnish Line

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J’ai tenté d’expliquer récemment toute l’affection, l’amour même que je pouvais porter à ce mec et à son dernier album. Tellement traditionnel selon ses critères qu’il en deviendrait presque expérimental.

5 – Liam Hayes – Korp Sole Roller

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J’en reparlerai dans mon top 100 là aussi mais Liam Hayes… Gros, très gros dossier. Dans l’immédiat et pour faire court, après avoir incarné l’un des seuls vrais mythes pop de ces 20 dernières années (sous son pseudonyme Plush), il avance désormais sous son propre nom et s’est un peu ouvert au monde : Roman Coppola a fait appel à lui pour composer la bande originale de son dernier film et dans la foulée de cette exposition sans doute inattendue pour lui (et du succès, même tout relatif, qu’elle a engendrée) il a donc sorti un nouvel album cette année… avant d’en sortir un autre dès janvier 2015 ! Bon, après, pour situer rapidement : c’est de la pop de très, très haute volée, mélodique à souhait, élégante et immédiate à la fois, teintée de soul, qui évolue à la marge mais s’adresse à tout un chacun. Un mec né à la mauvais époque : aujourd’hui plaisir d’esthète pour 3 pelés alors qu’il aurait pu être superstar dans les années 70.

4 – Forever Pavot – Rhapsode

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Rhapsode c’est un peu le disque que j’attendais depuis des années sans jamais le voir venir. Un albeum qui ravive le souvenir des grands compositeurs français des années 70 (Goraguer, Vannier, De Roubaix) sans jamais sentir la naphtaline. Un disque aussi prog que pop, aussi précis qu’accessible, aussi aimable que dérangeant (je pense souvent à Quentin Dupieux en l’écoutant). Coup de maître !

3 – Allah Las – Worship the Sun

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J’écrivais à propos de Tahiti 80 que c’était un groupe que j’adorais théoriquement mais pas toujours sur disque et bien ici on a affaire à un groupe 100% Grande remise. C’en est presque caricatural… Ces mecs ont TOUT juste :  les tronches, les fringues, les pochettes, les titres de chansons et, cerise sur le gâteau, les chansons elles-mêmes. Allah-Las, c’est le groupe dont j’ai toujours rêvé, qui synthétise tout ce que j’aime esthétiquement et musicalement. Ceci étant, j’aime un tout petit peu moins cet album que leur premier car s’il est tout aussi « californien », il me semble moins influencé par la mer que par l’intérieur des terres (ambiances un peu plus « désertiques »). Il sent moins les embruns, un peu plus la poussière quoi. Autre bémol : si sur le 1er album ils parvenaient à une synthèse miraculeuse de surf/pop/garage qui n’appartient qu’à eux, ils évoquent ici d’autres groupes qu’eux mêmes (les Sadies, les Beachwood Sparks). Bon je chipote, ils sont numéro 3 sur une grosse cinquantaine de disques écoutés cette année, c’est dire si je les aime.

1 – Ty Segall – Manipulator / Sébastien Tellier – L’Aventura

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Impossibles à départager vraiment… J’ai autant écouté l’un que l’autre, préféré alternativement l’un à l’autre, vu chacun d’eux en concert cette année (2 fois Ty Segall). Ce sont les 2 disques de l’année pour moi, loin devant tous les autres.
Pas grand chose en commun évidemment, tout semble même les opposer mais ensemble, ils synthétisent tout ce que j’aime et attends de la Pop : immédiate et mélodique chez l’un (Ty Segall, comme chez les Allah-Las ou Thee Oh Sees pour résumer), sophistiquée et aventureuse chez l’autre (Tellier, comme Forever Pavot par exemple). Ils fonctionnent en outre comme 2 genres de best of de leur auteur : Manipulator, usine à tubes pop, garage, glam, folk, introduction parfaite pour qui ne connaitrait rien de l’univers du californien; L’Aventura, synthèse impeccable de tous les précédents albums du divin barbu, qui emprunte à chacun d’eux sans exception et par lequel il serait tout à fait judicieux de le découvrir.

A bientôt pour le top ciné.

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