Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t-elle par découvrir l’identité de son tueur ? (Allociné)
Mais mais mais… c’est vachement bien ça !
J’ai pas trop le temps mais je tiens à bafouiller quelques mots pour parler de ce film à côté duquel il est facile de passer en raison d’un titre aberrant (c’est vrai que Happy Birthdead c’est vachement plus compréhensible et vendeur que le titre original, Happy Death Day…), et d’un positionnement slasher/teen movie prompt à n’attirer que les ados tout en faisant fuir les cinéphiles.
Et de fait, ils sont bien là les teens quand je rentre dans la salle: ça sent cette inimitable odeur qui n’appartient qu’à eux, mélange d’hormones, de fluides corporels et de Mac Do. Plus le pop corn qu’ils s’envoient à une vitesse et dans des quantités hallucinantes. Bilan, je suis le plus âgé de la salle, de loin.
Si Happy Birthdead se révèle davantage qu’un teen movie, il en remplit néanmoins le cahier des charges: le campus, les sorority houses, les grosses soirées, les bimbos, les biatchs, les nerds, y a tout ce qu’il faut, pas de problème. Mais ça va au-delà. Et cet au-delà, c’est bien sûr le pitch qui lui permet d’y accéder.
« Se lever. Vivre sa journée. Se faire tuer. Recommencer. » dit l’affiche. Ca te rappelle Edge of Tomorrow qui lui même te rappelait Un jour sans fin? C’est normal car c’est exactement ça, avec un soupçon de Destination finale pour l’inventivité/l’inéluctabilité des conclusions intermédiaires et successives.
De rigolo/fun, Happy Birthdead passe très vite à malin/stimulant, d’autant qu’il ne cherche jamais à louvoyer et à finasser par rapport à son modèle, bien au contraire. Tree, l’héroïne du film, passera ainsi par exactement les mêmes étapes que Phil Connors (Bill Murray dans Un jour sans fin): l’incrédulité puis la sidération, la panique, l’exaltation, l’euphorie pour enfin accéder à la sagesse. Et elle le fera de la même manière, en apprenant à s’oublier pour s’ouvrir aux autres.
De la même manière, son actrice principale (Jessica Rothe, que je découvrais), est à la fois la quintessence de l’héroïne de teen movie et son dépassement: parfaite fusion Britney Spears / Blake Lively / Eliza Dushku (ça a dû Sopaliner sévère dans les chambrées après le film), elle révèle au fur et à mesure que le film avance et se densifie, une palette nettement plus intéressante que ce à quoi les premières minutes nous ont préparé, avec notamment un sens de la dérision des plus réjouissants.
Bilan, encore: un vrai bon moment, une Séance Parfaite en vérité, pour un film nettement plus intéressant qu’il ‘y paraît et qui parlera tout autant aux geeks fans de slashers, qu’aux cinéphiles amateurs de théories sur le film d’horreur ou aux ados en quête de comédie romantique.
A voir sans restriction donc.