KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie? (Allocine)
Je n’ai pas grand chose à dire sur ce petit bonbon assez mineur mais je tiens quand même à le dire car il ne t’aura pas échappé que 1. j’aime bien parler pour ne rien dire 2. j’ai lu des choses qui m’ont parues totalement à côté de la plaque et d’une grande mauvaise foi. Grande remise, le blog qui remet les pendules à l’heure (du thé).
Drôle, violent et cool, Kingsman, c’est un peu le fantasme de cinéma d’un adolescent de 15 ans en 2015. Enfin, j’en sais rien évidemment puisque majeur depuis quelques années maintenant, j’ai quelque peu perdu contact avec « les jeunes ». Mais j’imagine.
En tout cas, voici ce que ses détracteurs reprochent à Matthew Vaughn, son réalisateur : « sous Tarantino« , « misogyne », « irresponsable », « superficiel », soit autant de qualificatifs qu’ils substituent à ceux, plus flatteurs, qu’un ado utiliserait. C’est selon moi très injuste.
« Sous Tarantino » d’abord : mais c’est quoi au juste le style Tarantino ? Celui de Jackie Brown ? Celui de Kill Bill ? De Django Unchained ? J’ai l’impression qu’on en est resté à l’acception post Pulp Fiction du terme. Il y a plus de 20 ans donc… En tout cas Kingsman n’a rien à voir avec la mayonnaise, même Bénédicta comme dirait Seth Gueko.
« Misogyne » : oui, OK, le film se conclue sur une blague un peu grasse mais oh, ça va, pas de quoi alerter les Femen non plus. Et ce qui se noue précédemment, on en parle ? Le héros, jeune homme issu des quartiers défavorisés de Londres et accueilli avec animosité par les autres élèves de l’académie Kingsman issus eux, des classes très favorisés, ne trouve en effet appui et réconfort qu’auprès d’une fille (avec qui il n’aura pour autant pas d’histoire d’amour, c’est malin comme tout car c’eut été trop facile). Une fille qui, sans trop dévoiler de détails quant à l’intrigue, sera son alter ego, son égale. Bref : next.
« Irresponsable » : lors de la principale scène incriminée, Colin Firth, kingsman émérite, y dézingue une centaine de rednecks dans une église. Or, son personnage se trouve à ce moment précis sous l’emprise d’ondes meurtrières : ça a l’air couillon dit comme ça mais faut voir le film pour comprendre qu’on est pas vraiment dans une scène de violence exutoire et cool.
« Superficiel » : oui, là d’accord, évidemment. C’est pas Le Genou de Claire, Le Septième sceau ou Soy Cuba, c’est sûr. C’est « teen friendly » oui, on le comprend très vite. Et alors, du moment que c’est fait avec savoir-faire justement, et sincérité? Réalisateur du sympathique Kick-Ass (le 1er hein, le 2 est à chier) et de l’excellent 1er volet de la nouvelle franchise de prequels X-Men (tu suis?), Matthew Vaughn, jeune quarantenaire, est probablement en parfaite adéquation avec son public, où à l’idée que tout le monde s’en fait : gamer, gavé de séries, de séries B, BDs et pop culture en général.
Avec un petit atout non négligeable dans sa manche quand même par rapport à la masse de réalisateurs issus peu ou prou du même moule : Matthew Vaughn est anglais. Comprendre : élégant, ironique, pince sans rire. Élégant : voilà qui a son importance puisque bien entendu, les Kingsmen, ces disciples 2.0 de James Bond, soignent autant leur artillerie que leur apparence. Superbe défilé de montures Cutler & Gross et de costumes sur mesure des meilleurs tailleurs de Savile Row donc.
Kingsman a du style, tout simplement, et le style, c’est important sur Grande remise. Tu devrais le savoir maintenant nom d’une pipe Peterson.
Et puis l’air de rien, le film nous fait gentiment exploser les élites de la planète dans une chorégraphie aussi psychédélique que subversive qui a fini de me convaincre. Kingsman, c’est drôle, violent, cool ET pas si con que ça en a l’air. J’ai dit.