Corporate – critique

Emilie Tesson-Hansen est une jeune et brillante responsable des Ressources Humaines, une « killeuse ». Suite à un drame dans son entreprise, une enquête est ouverte. Elle se retrouve en première ligne. Elle doit faire face à la pression de l’inspectrice du travail, mais aussi à sa hiérarchie qui menace de se retourner contre elle. Emilie est bien décidée à sauver sa peau. Jusqu’où restera-t-elle corporate ? (Allociné)

Je n’ai pas vraiment aimé, ni détesté d’ailleurs, et j’ai trouvé ça plutôt raté dans l’ensemble. Mais Corporate me paraît intéressant pour ce qu’il révèle d’un certain cinéma français actuel : ce cinéma « du milieu », qui ne produit pas des films à gros budget (comprendre : pas d’acteur bankable au casting) mais pas non plus de véritables films à petit budget. Il ne caresse pas dans le sens du poil comme le premier, et n’a pas la potentielle radicalité du second. C’est cette position le cul entre 2 budgets qui  génère ses 2 plus gros problèmes selon moi.

Tout d’abord, le scenario : comme dans Pris de court et La mécanique de l’ombre, mais de manière nettement plus flagrante et préjudiciable, ça manque… de travail j’ai envie de dire. C’est cousu de fil blanc, sans déconner… J’ai craint ce dénouement, ultra-prévisible, vu et revu, tout en espérant y échapper, mais non malheureusement. Quelle paresse… Difficile d’en dire davantage sans spoiler mais en gros, « Le cinéma français et le manque de considération pour le scenario », épisode 3256.

Le second gros problème est directement lié au budget : un manque de vraisemblance, d’ « épaisseur » j’ai envie de dire. On a donc pour contexte une (très) grande entreprise, type Orange ou EDF (ou Engie, peu importe). L’action se déroule au siège de la boîte, 900 employés nous dit-on. Des locaux qu’on imagine gigantesques sinon pharaoniques, et beaucoup (beaucoup) d’employés de partout donc. Sauf que non : à l’écran, les 2-3 mêmes décors (le bureau de Céline Sallette, celui de Lambert Wilson, la salle de réunion) et les mêmes 10-15 acteurs/figurants. On le sait, ces derniers coûtent cher. Tourner dans Paris côute cher également, et c’est vite compliqué. Et c’est bien là le problème car du coup, on a l’impression d’évoluer dans une grosse start up alors qu’on est quand même censés toucher du doigt les rouages de la très grande entreprise, comme il en existe à tout casser une dizaine en France. Ca dessert clairement le film selon moi, ça nuit à sa vraisemblance, à son incarnation presque. Ca se regarde mais on a l’impression de voir un téléfilm en salles quoi…

Et c’est dommage car Corporate dit évidemment des choses essentielles et effrayantes. Des choses qu’on ne découvre malheureusement pas mais qu’il est bon de rappeler et que le cinéma aborde frontalement pour la 1ère fois autant que je sache. On pense aux films d’Yves Boisset pour cette volonté, sinon cette manière, de prendre à bras-le-corps et dénoncer les dérives de la société contemporaine et on a sans doute pas complètement tort.

Bon, après, je ne peux pas ne pas parler du 3ème gros défaut du film pour moi, mais pour moi seul peut-être : Céline Sallette. Y a pas, je peux pas cette fille. Et là, son physique de travelleuse et ses yeux qui disent « fais tourner » pour un rôle de DRH dans une très grande entreprise… Encore une fois, c’est très personnel mais j’ai eu beaucoup de mal.

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