Top 10 cinéma 2018

Les daubes, ici, les semi-daubes, ici, les « ça passe », ici et les « super! » ici.

10. Les Indestructibles 2

Qu’est-ce que c’est bien fichu, bien rythmé, intelligent, drôle, mignon… Ils devraient en faire une vraie franchise et en sortir un tous les 2 ou 3 ans, comme pour Mission: Impossible, ça serait génial.

 

9. Jusqu’à la garde

Va falloir que je le revoie pour trancher car plus le temps passe et plus il perd des places: j’ai d’abord été très impressionné par l’écriture et la mise en scène, précises, intelligentes et implacables, par les acteurs, Denis Ménochet et Léa Drucker en tête évidemment, mais pas que (les enfants, les parents) et par ce dernier acte irrespirable vers lequel tout ce qui précède est tendu (au sens propre bien sûr). Mais… Ce dernier acte précisément, ou plutôt un de ses aspects, à travers quelques plans, me chiffonne: l’impression un peu gênante de n’être plus au cinéma mais devant la télé et un spot de prévention contre les violences conjugales. Il me semble que le film aurait très bien pu s’en dispenser pour faire passer le message. Je chipote peut-être, je sais pas. Faut que je le revoie…

 

8. Mission: Impossible – Fallout

“I’m really sorry. Excuse me”: Ethan Hunt va s’excuser une bonne dizaine de fois durant les 2h30 que dure Mission: Impossible – Fallout . Auprès de ses collègues et amis, auprès de son ex, de sa future, des personnes assistant aux funérailles qu’il est contraint de perturber. 5ème volet de ses aventures, déjà et c’est donc le temps des excuses, des conséquences. Du solde de tout compte ? On verra bien, tout est possible vu la manière dont le film s’achève. Mais si tel était le cas, MI – Fallout, serait encore plus jubilatoire et satisfaisant qu’il ne l’est déjà. Une véritable apothéose, qui va plus loin en termes d’action et de spectacle que tous ses prédécesseurs, tout en revenant aux fondamentaux de la franchise (le volet réalisé par De Palma) et donc de la série. Quel pied bordel !

 

7. Call me by your name

On avait loué, dans Brokeback Mountain, la nature universelle et universaliste du récit, le fait qu’il s’agissait avant tout d’une histoire d’amour et non d’une histoire d’amour homosexuelle. C’est bien pourtant parce qu’il s’agissait d’une relation homosexuelle que l’histoire des 2 amants virait au tragique… Dans Call me by your name jamais la question de l’orientation sexuelle des 2 principaux protagonistes n’est abordée ni encore moins remise en cause : ni dans le cercle des proches, ni dans « la société ». Il fait beau, tout est beau, tous sont beaux, ils parlent du Beau etc. La tragédie d’Elio et Oliver est belle et douce. Elle s’achèvera comme on imagine s’achever l’été dans la campagne lombarde, bellement et doucement. Mais ça n’en est pas moins une tragédie… Très envie de le revoir celui-là aussi, d’autant qu’il y aura une suite.

 

6. Une Affaire de famille

J’ai d’énormes lacunes en cinéma asiatique, c’était donc mon premier film de Kore-Eda. Il semble y avoir une certaine unanimité sur le fait qu’il ne s’agit pas de son meilleur film, voire qu’il est un peu paresseux : faut vite que je me fasse ses meilleurs alors (unanimité là aussi sur Still Moving) parce que j’ai trouvé ça absolument magnifique. Pas une once de gras, le placement de caméra juste, la coupure juste, tout le temps. Magnifique. Même lorsque le film change de ton dans son dernier quart, avec une mise en scène et une direction d’acteurs sensiblement différents, le mec a tout juste. Pardon pour l’analogie mais c’est la 1ère qui m’est venue à l’esprit : j’avais l’impression de voir jouer Toni Kroos, soit le mec que tu vois pas, qui dribble pas, qui tacle pas, qui finit le match sans se décoiffer mais avec la meilleure feuille de stats des 22 acteurs. Magnifique.

 

5. L’Île aux chiens

Sur le strict plan de la direction artistique, c’est le plus beau film de l’année avec Phantom Thread : évidemment, Wes Anderson a trouvé un terrain de jeu parfait au Japon, pays de la préciosité, du rite, de la tradition. Et, encore une fois, dans le prolongement du Grand Hôtel Budapest, cette méticulosité extrême se justifie pleinement car elle crée un contraste prononcé avec le fond : c’est sans doute son film le plus violent, n’hésitant pas à aborder, de manière étonnamment frontale, des thèmes très lourds. J’aime beaucoup la critique de So Film donc je m’en tiendrai là.

 

4. Mes Provinciales

Un film qui tente, et parvient, à encapsuler la tragédie essentielle de la Jeunesse, et donc, le Romantisme. Une merveille. Ici.

 

3. Mektoub my love: canto uno

Ca fait plusieurs semaines que je me creuse la tête sur ce film, et je n’arrive pas, du tout, et très sincèrement, à en dire quoi que ce soit d’intéressant (si tant est que j’ai dit des choses intéressantes jusqu’ici mais tu vois ce que je veux dire). Sinon des lieux communs: « sensoriel », « immersif », « solaire » etc, tout ce qu’on peut lire partout au sujet du film. C’est sans doute ça finalement : « sensoriel », « immersif », « solaire ». Et donc après quasiment 3h de « sensoriel », « immersif », « solaire », Kechiche trouve encore le moyen de surprendre en tissant un lien avec le cinéma de Rohmer. Mais c’est une évidence ça aussi.

 

2. Phantom Thread

Un summum d’élégance et de subversion espiègle. Ici.

 

1. Under the Silver Lake

Pour situer mon niveau d’appréciation, ça faisait des années que j’étais pas allé revoir une nouveauté en salles (Mulholland Drive, comme un fait exprès). Et c’était encore mieux la 2ème fois: étrangement, j’ai moins intellectualisé que la 1ère fois et je me suis cette fois véritablement laissé porter par l’intrigue. Je me suis vraiment régalé. 2 fois donc, et de manière différente. J’en parle plus en détail ici.

Top cinéma 2018 – OUI !

Toujours dans le désordre, des films qui m’ont plutôt enthousiasmé. Les daubes, ici, les semi-daubes, ici, les ça-passe, ici.

Hérédité

Palme Grande remise de la flippe 2018. Et comme je dis toujours, la flippe, c’est comme la rigoulade : ce qui marche sur moi marchera pas forcément sur toi, et inversement. En l’occurrence, les histoires de démon, de possession, de sorcière, de sabbat, je marche à fond. Au delà de ça, je trouve le film intéressant, quoiqu’un peu trop volontariste, dans sa volonté d’adopter une forme un peu plus auteuriste (que le tout-venant du genre horrifique). Mais putain, la dernière scène (dans la cabane en bois) m’a valu 3-4 réveils nocturnes pas hyper rassurés.

 

Astérix: Le Secret de la potion magique

J’ai presqu’envie de dire que c’est un petit miracle. Sur la forme, c’est une réussite : l’animation trouve un bel équilibre entre volumes ronds et moelleux et « simples » aplats de couleurs. Très joli. Sur le fond, en l’occurrence l’histoire, les gags, les vannes, puisque c’est là-dessus qu’on va juger un volet d’Astérix (film ou BD), c’est TRÈS réussi. Un peu comme Chabat avec son Mission Cléopâtre, Astier (et Clichy) réussi(ssen)t à respecter l’esprit de Goscinny tout en apportant sa(leur) touche personnelle. Mieux : il s’agit ici d’une histoire originale, aux allures de modèle du genre, qui coche toutes les bonnes cases.

 

Un Amour impossible

C’est un peu trop littéral, voire un peu trop téléfilmesque, et la nana qui joue Christine Angot adulte est un peu trop dans l’imitation scolaire (= on a l’impression à chaque instant qu’elle va dégoupiller, sortir de l’écran et nous coller une baffe). Mais la fidélité au texte trouve toute sa justification puisque c’est précisément de la verbalisation que viennent la « révélation » et l’analyse. Bon, et puis je ne connaissais pas le bouquin, la « révélation » donc, m’a complètement surpris et un peu retourné. Ca sent le César pour Virgine Efira, au moins la nomination.

 

Tout le monde debout

Ca fait des années que je répète que Franck Dubosc est un comédien formidable et qu’il n’a pas les rôles qu’il mérite. Preuve qu’il est pas con, il doit en avoir conscience donc il a fini par écrire et réaliser son propre film. Et c’est un bon film, à la fois drôle (parfois très) et touchant, dans lequel il fait ce qu’il sait faire le mieux : le séducteur meloneux tourné en ridicule. Futur film idéal du dimanche soir sur TF1, à voir et à revoir.

 

Pentagon Papers

Ca pantoufle sévère mais dans de la vraie bonne charentaise : contrairement à Ready Player One, Pentagon Papers appartient à la veine Fordienne de Spielberg. Limpidité de la narration + (fluidité de la mise en scène – virtuosité tape-à-l’oeil)  x ensemble cast en acier trempé + humanisme inattaquable = du velours. Côtelé.

 

Wonder Wheel

J’aime beaucoup ce que dit Jean-Michel Frodon sur le film, mais aussi sur la façon dont nous sommes désormais amenés à recevoir les films de Woody Allen. C’est ici. Ma critique à moi à la sortie du film, c’est ici.

 

Dans la brume

Belle tentative de film catastrophe à la française, avec Romain Duris dans le rôle du sauveur à la place de Tom Cruise. Ca manque cruellement de moyens et l’ingéniosité déployée pour masquer cet état de faits montre vite ses limites. Car on n’est pas dans un vrai petit film à la La Nuit a dévoré le monde, qui fait délibérément le choix du minimalisme: on est ici dans un récit populaire et fédérateur, avec des scènes au caractère spectaculaire assumé… qui font parfois un peu pschitt. Mais l’énergie et le talent du duo d’acteurs (Romain Duris donc et Olga « bonjour Madame » Kurylenko) porte le film de belle manière.

 

Death Wish

Une des bonnes surprises de cette année et le prototype du film que je reverrai avec beaucoup de plaisir quand je tomberai dessus par hasard sur W9 ou C8. Ici.

 

Overlord

Série B toujours, quoique de luxe. On prend des acteurs inconnus, ou presque, et on met tout le pognon-de-dingue dans les décors/costumes/effets spéciaux/etc. Maling. Et ça marche, comprendre, ça l’effectue niveau décors/costumes/effets spéciaux/etc. Outre le côté jouissif de l’entreprise, ce qui est appréciable dans Overlord c’est qu’on ne peut jamais remettre en cause le regard porté par les auteurs et le réalisateur sur le nazisme et ses atrocités : dangereux a priori de faire une série B, un truc « fun » a priori aussi, avec des Nazis et au sujet des expériences pratiquées par ceux-ci sur le corps humain… C’est ce qui me faisait un peu peur en tout cas en entrant dans la salle. Mais non, les Nazis sont toujours d’immondes fdp et si le film est bien fun il ne flirte jamais ni d’aucune manière que ce soit avec la légèreté sur cet aspect là.

 

Jurassic World

Bonne surprise, puisque je n’avais pas du tout aimé le précédent volet, tout en scènes d’actions sans âme et mollets disgracieux (ceux de Bryce Dallas Howard). Pas con, Juan Antonio Bayona lui a 1. demandé de mettre un fute 2. fait le forcing pour parvenir à injecter sa touche personnelle dans ce qui aurait pu rester une grosse machine digitalisée. Ce qui nous vaut un dernier acte magnifique, au cours duquel le méchant dino se mue en grand méchant loup des terreurs nocturnes, chassant ses proies enfantines jusque dans leur lit dans un vaste manoir gothique.

 

Volontaire

Qu’est-ce qui a poussé Hélène Fillières à réaliser un tel film, ayant pour cadre la Marine Nationale, et pour héroïne une jeune fille sur-diplômée qui décide du jour au lendemain, et contre l’avis de sa famille, de s’y engager ? Curieux choix… Et curieux film, qui sous un vernis téléfilmesque, aborde plusieurs sujets graves voire potentiellement explosifs (l’identité sexuelle, le déterminisme social et de genre, le patriotisme) mais le fait de manière subtile. D’aucuns diraient superficielle : peut-être mais ça me va car j’aime pas les films à message ou à thèse. Belle écriture donc pour un film froid en surface, mais seulement en surface, à l’image du personnage interprété avec la rigidité (et l’élégance) idoine par Lambert Wilson. Belle performance également de la jolie Diane Rouxel toute en insolence tranquille… et en volonté farouche.

 

La Prière

Cédric Kahn fait partie de ces cinéastes français un peu à part, affiliés à aucune chapelle en particulier (celle de Pialat s’il fallait vraiment lui en attribuer une), associés à aucun acteur ou actrice fétiche, malgré le fait qu’il réalise depuis près de 30 ans. La Prière ne déroge pas à la (sa) règle : il prend à nouveau le risque de changer de registre, en s’intéressant cette fois à une petite communauté religieuse d’anciens toxicos-délinquants-personnes en marge, décrite à travers la trajectoire de l’un d’eux. Son habituel naturalisme brutal se teinte cette fois d’une certaine sagesse, d’une sérénité nouvelle. Un beau film, tout simplement, qui évite avec élégance pathos, prosélytisme, angélisme et complaisance. Tous les écueils dans lesquels il aurait pu tomber en somme. C’est fort l’air de rien.

 

Ant Man et la Guêpe

Le film s’est fait descendre par un peu tout le monde et je ne comprends pas pourquoi: c’est la copie conforme du premier. Qu’on le trouve paresseux, à la limite… Je crois qu’il y a pas mal de snobisme geek là dedans (du snogeesme? Je tente de lancer des trucs): le 1er a été écrit et devait être réalisé par Edgar Wright, héros de la geekosphère. Wright s’est fait débarquer assez rapidement mais le film a gardé l’aura de son auteur maudit. Ici, aucune trace de Wright: le film se fait descendre. Pourtant c’est toujours aussi drôle, enlevé, joyeux. Émouvant: un Marvel qui fait primer les enjeux intimes avant la survie de l’humanité, ça fait du bien. Paul Rudd est toujours le mec le plus sympa du monde. Michael Peña l’un des plus redoutables scene stealers actuels. Walton Goggins le fdp le plus suave au Sud de Savannah. Michael Douglas = la classe hollywoodienne. Y a une blague sur Morrissey et sa fan base mexicaine. Y a Evangeline Lilly. Y a Evangeline Lilly ET Michelle Pfeiffer. Non mais oh, sans déconner, il vous faut quoi de plus ?!?!

 

Paul Sanchez est revenu !

L’un des OVNI français de l’année. C’est d’ailleurs peut-être sa limite: c’est un film prévisible dans son imprévisibilité, dans ce mélange des genres a priori impossible mais naturel et décomplexé. En ce sens, c’est un film très 2018, peut-être trop, mais il est l’oeuvre d’une précurseur en la matière, la géniale Patricia Mazuy. Cinéaste aussi singulière que rare, elle y démontre à nouveau qu’il y a elle et les autres: western, burlesque, polar, elle ne choisit pas et fait en permanence s’accoupler les 3 genres avec une audace un peu espiègle, et surtout, je me répète, très naturelle.

 

Un couteau dans le coeur

Beau film, imparfait, mais beau parce qu’imparfait, et un vrai OVNI pour le coup. Lettre d’amour aux artisans du cinéma, notamment bis et au giallo en particulier, il est troué de fulgurances romantico-gore que le bon goût qualifierait de kitsch. Même la prestation calamiteuse de la toujours calamiteuse Vanessa Paradis n’est pas parvenue à gâcher mon plaisir, ce qui n’est pas peu dire. Nicolas Maury est génial en acteur-réalisateur de pornos gay.

 

Au poste !

Sur le coup, ça m’a déçu: le « twist » de fin (faute d’un meilleur terme, et je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler) m’a paru très convenu, un peu facile en tout cas de la part de Quentin Dupieux, qui nous l’avait déjà servi (motus). Mais avec le recul… bah, c’est ce qui au cœur de son cinéma finalement donc ok, ça marche. Et puis avec le recul, c’est tout simplement un des films qui me restera cette année et je n’en retiens, sans me forcer, que les aspects positifs: les brillants dialogues et situations, la photo derrickienne, la direction artistique retro-sans forcer etc.

 

Nos Batailles

Un film assez irréprochable dans le genre (social/naturaliste/humaniste, le genre qu’on aime dézinguer quand on dit qu’on n’aime pas le cinéma français), et même assez audacieux dans sa manière d’entremêler, et de traiter avec la même justesse, le drame social et le drame familial. Tous les acteurs sont formidables, Romain Duris en tête. Ca sent la consécration aux Césars pour lui.

 

A genoux les gars

Un genre d’Esquive radical, de marivaudage extrême, dans lequel une petite beurette grande gueule et rigolote (et un peu fatigante aussi) doit trouver le moyen de se venger des 2 lascars qui les ont (très) salement manipulées elle et sa sœur. Un film éminemment 2018 donc, co-écrit par des auteurs en herbe (les 2 actrices) et interprété par des… acteurs en herbe également. Il faut donc composer avec un certain amateurisme, qui nous le rend au centuple niveau énergie et fraîcheur, pour porter un « discours » (j’utilise des guillemets car on est heureusement pas dans un film à thèse ni ouvertement militant) espiègle, intelligent et, donc, nécessaire.

 

Dogman

Un film un peu passé inaperçu j’ai l’impression, sans doute desservi par une sortie estivale. Comme dans Gomorra, c’est d’abord le décor qui saisit: incroyable de se dire que cette station balnéaire aux allures d’immense squat délabré ou de ville fantôme se trouve dans l’un des plus beaux pays du monde, et l’un des plus riches d’Europe (malgré tout). Dogman, c’est ensuite une galerie de gueules/personnages hauts en couleur avec en tête le dogman lui-même et son invraisemblable tronche d’olvidado napolitain. Moins documentaire et donc moins saisissant que Gomorra (même si tiré d’un fait divers), Dogman séduit essentiellement via ce personnage pathétique au sens propre du terme, forcément touchant. Et donc, son interprète, Marcello Fonte, est génial.

 

Mademoiselle de Joncquières

C’était marrant de voir ce film après Shéhérazade: je ne les ai pas vu directement l’un après l’autre ni le même weekend, c’eut été trop brutal, mais je les ai enchaînés en salle. Quoiqu’il en soit dans les 2, le langage tient un rôle essentiel. Il est même central dans celui de Mouret puisque c’est lui qui dicte les actions des personnages, les gestes des acteurs, leurs mouvements dans le cadre et le cadre en lui-même. C’est un film exemplaire à ce niveau-là, et un délice de tous les instants, porté par un duo d’acteurs magnifique. Il frise le top 10 de très près celui-là.

 

En liberté !

Ici

 

Guy

Si on m’avait dit que ma comédie française préférée et même l’un des meilleurs films de l’année, en tout cas l’un des plus touchants, serait signé Alex Lutz… Palme Grande remise 2018 de la chiale.

Top cinéma 2018 – Non

Suite du top ciné avec des films dont certains auraient pu, voire dû, figurer dans le flop. Consultable ici.

The Passenger

Prototype du film-du-dimanche-soir-sur-TF1. C’est nul sur tous les plans (scénario, action, dialogues) mais on passerait presqu’un bon moment pour peu qu’on sache dès le départ où on a mis les pieds. Ou LE pied, de préférence le gauche. C’est presque un nanar en fait. De là à le mettre dans la catégorie des « oui », faut quand même pas déconner non plus.

J’espère qu’ils lui ont filé un peu plus que ça car il paie de sa personne.

 

Le Grand jeu

Sur le coup, nul mais plaisant (j’en parle ici). Avec quelques mois de recul, simplement nul. Un peu péteux en plus alors que le film n’a rien à dire et le dit mal. C’était quand son dernier bon film à la Chastain ?

 

Predator

Celui-là j’ai vraiment hésité à le mettre dans mon flop tellement je l’ai trouvé naze. De Shane Black, scénariste bénéficiant d’une aura, voire d’un culte totalement incompréhensible voire injustifié selon moi, je n’aime vraiment que Last Action Hero au final. Et comme par hasard, il raconte que c’est son scenario qui lui a le plus échappé… Bon, tout ça pour dire que dans les années 80, passe encore, quand t’as 12 ans, pourquoi pas, mais en 2018, et passé 12 ans donc, un type qui trouve super cool, au premier degré, de montrer des mecs bien burnés qui s’appellent Nebraska enchaîner les clopes et balancer des répliques nanardesques en pensant qu’elles sont super cool: NON. C’est mal branlé en plus, comme si le film avait été remonté 15 fois pour essayer de le faire tenir debout (il me semble avoir lu que c’était le cas en fait).

Violents les gilets jaunes ricains.

 

Red Sparrow

Ici.

 

Carnage chez les Muppets

Je le sentais plutôt bien dans un registre post-neo-comédie trash (sic) mais c’est raté. C’est pas catastrophique non plus, ça se regarde (d’autant que c’est très court, 1h15) mais ça a le défaut classique de ce type de comédies : ça cherche à choquer avec de chercher à faire rire. C’est même pas vulgaire (c’est grossier en revanche, très même, c’est donc pas DU TOUT pour les enfants), c’est juste qu’on a vraiment le sentiment un peu triste que les mecs (auteurs) s’imaginent que plus de drogue, de sexe, de foutre, de tout, vont suffire à déclencher l’hilarité. C’est dommage car le pitch est plutôt pas mal (les humains et les muppets vivent ensemble, les muppets étant souvent considérés comme des citoyens de seconde catégorie) et que le film réunit 2 des meilleurs talents comiques féminins actuels, Melissa MacCarthy et Maya Rudolph. Sans surprise, leurs scènes sont les meilleures. Enfin, preuve ultime qu’on a à faire à une comédie poussive qui a conscience de l’être : on a droit en conclusion à 10 minutes de générique/making of/bêtisier. Triste.

La réponse est: oui, on lui voit la touffe.

 

Game Night

Ici.

 

Blackkklansman

On s’ennuie pas, c’est bien fichu (même si assez hénaurme passée la base de faits réels dont le film s’inspire) mais qu’est-ce que c’est lourd et didactique nom de Dieu… Est-ce qu’on voit trop le film avec notre regard d’Européen, forcément plus distanc(i)é ? Je sais pas: si on compare avec un film comme Detroit par exemple, qui lui aussi « défend » la cause noire (je synthétise volontairement), ça fait vraiment mal pour Blackkklansman. Et pour Spike Lee.

Et pour John David Washington qui souffre de la comparaison avec les autres acteurs du film.

 

Ready Player One

Hyper jouissif pendant une demie-heure puis je me suis franchement fait chier. J’en garde rien du tout et je sais pas quoi en dire de plus.

 

En eaux troubles

C’est nul mais c’est gentiment nul : c’est un nanar. Avec un scenario cousu de fil blanc : le trauma initial, le héros-spécialiste-meilleur-au-monde-vous-trouverez-pas-mieux-que-ce-sale-fils-de-pute qui lâche l’affaire et préfère aller siffler des binouzes en Thaïlande, la mission-suicide-que-lui-seul-peut-réussir-vous-trouverez-pas-mieux-que-ce-sale-fils-de-pute, des punchlines débiles (« t’es p’têtre un fils de pute mais t’es pas un trouillard »). Et des « cascades » abracadabrantesques: vous n’allez pas croire ce qui arrive à cet homme confronté à un requin (spoiler: on n’y croit pas en effet). Jason Statham joue comme un pied (qui sent mauvais en plus), la bo devient orientalisante lorsque Li Bingbing ou son père apparaissent, bref, tout va pour le mieux dans le plus manichéen des mondes. Dommage que le studio ait affadi le film après les premières projections tests, on aurait pu avoir droit à un truc beaucoup plus gore et donc jubilatoire. Ou, à l’inverse, avec un peu plus de jem’enfoutisme, à un nanar bien fendard.

« We’re gonna need a bigger chopper »

 

Veronica

J’ai pas passé un mauvais moment mais c’est trop plat, trop conventionnel. Le film ne décolle jamais du scenario qui lui-même colle au plus près au fait divers à l’origine du film. C’est louable car l’histoire est troublante mais c’est aussi sa limite. Après, le contexte, l’environnement sont bien transposés: les cinéastes espagnols (comédies, polars, drames, peu importe) ont toujours un truc pour filmer et retranscrire le quotidien de la classe moyenne ou populaire, via la direction artistique et le registre de langage.

 

Don’t worry, he won’t get far on foot

On s’est beaucoup aimés. Alors quand ça a commencé à se gâter, j’ai essayé de m’accrocher, j’ai voulu continuer à y croire. J’arrivais pas à m’y résoudre alors j’ai passé l’éponge quand la raison me commandais de la jeter (Nos Souvenirs, que je me suis forcé à sauver un tant soit peu malgré l’évidence de sa nullité). Mais là, plus d’excuses, il faut se rendre à l’évidence : RIP Gus Van Sant.

Jonah Hill est très bien en revanche, comme toujours

 

Le 15h17 pour Paris

L’un des films qui s’est fait dézinguer le plus violemment cette année, tous azimuts. Alors oui, c’est nul, évidemment mais 1. vous avez pas vu Brillantissime 2. non mais je déconne pas, vous avez pas vu Brillantissime. Je crois qu’il faut prendre ce film pour ce qu’il est : une manière pour Clint d’aller au bout du bout de la démarche empruntée ces dernières années, qui consiste à filmer des histoires vraies au plus près. Ici donc, en faisant jouer leur propre rôle aux 4 gus qui ont réussi à déjouer une tuerie dans l’Eurostar. Le reste, soit le film qu’il doit élaborer à partir de ça, il s’en cogne, et ça se voit. C’est bien là le problème évidemment, sachant, en sus, que les 4 gus en question ne sont pas des acteurs et jouent comme des patates. Bon, c’est pas grave, il a toujours fonctionné comme ça Clint : des films traités par dessus la jambe et d’autres où il se sort vraiment les doigts. Si on en juge par son intense bande-annonce, son prochain, The Mule, s’annonce grandiose.

 

Comme des rois

Ca fait du bien parfois de voir des films simples, sans prétention, humbles, intelligents etc etc. Des jolis films. Mais ça fait parfois bien chier aussi : qu’est-ce que c’est plat, lisse, sage…Envie de secouer tout ça, ces personnages, ces dialogues, envie un peu bête certes d’entendre des « putain », « merde », « enculé » pour, peut-être, hisser le film au-delà du niveau d’un téléfilm appliqué.

J’espère qu’ils leur ont filé encore moins que ça

 

Cro Man

Déception. Voire grosse déception, tant je suis fan de toutes les productions Aardman. Techniquement irréprochable évidemment, le film est moins « joli » que d’ordinaire. Bon, ça c’est normal : il se déroule comme son nom le suggère durant la Préhistoire. Exit donc la traditionnelle débauche de détails pour anglophiles dont je suis très friand. Non, c’est surtout l’intrigue et son développement, beaucoup trop convenus, qui déçoivent : une banale histoire de parias défiés par les nantis, et qui vont se révéler, se transcender etc etc. Trop facile: ces gars là sont capables de tellement mieux…

 

Les Heures sombres

Un téléfilm BBC de luxe, sans intérêt. Ou un seul: tenter de reconnaître Gary Oldman sous les kilos de maquillage avec lesquels on a plâtré son visage. Pas facile. Dans le genre, mieux vaut mater la série The Crown, aussi cossue et meringuée mais vraiment belle, elle.

Sans déconner, c’est vraiment pas facile.

 

La Forme de l’eau

Encensé de manière assez incompréhensible par la critique (et primé à Venise, on croit rêver), le film a été, par un phénomène de balancier assez naturel, ou en tout cas compréhensible lui, exagérément descendu par l’Internationale Geek. OK, c’est nul mais ça va, pas de quoi s’énerver non plus. Vous avez vu Brillantissime ?

Flop cinéma 2018

J’ai vu plus de merdes que d’habitude cette année… Mais j’ai également vu plus de films: ça sera donc un looooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooong

bilan ciné.

 

Brillantissime

Le choc de l’année quelque part. Ici.

 

Les municipaux

Moins horrible car 1. au moins les gags sont (un peu) construits et clairement identifiés 2. le film n’a pas été crowdfundé. Mais c’est triste putain… Le plus triste c’est qu’ils sont pas méchants Les Chevaliers du Fiel (puisqu’il s’agit de leur film), ils sont même plutôt bienveillants je pense mais leur film est tellement et caricaturalement anti-fonctionnaires qu’il en devient un véritable objet de propagande réactionnaire, pour ne pas dire pire. Sans compter qu’en purs termes d’humour, le film a 50 ans de retard, c’est dingue. Fernand Raynaud, ne revient pas, ils sont devenus toi !

Le 2 a déjà été tourné, avant le mouvement des gilets jaunes. C’est con, on aurait pu avoir droit à une farandole de bonnes blagues sur le sujet.

 

L’Homme qui tua Don Quichotte

Une horreur. Séance très éprouvante, je regrette encore de pas être sorti au bout de 20 minutes. Ici.

 

Le Retour du héros

Le film fonctionne, en gros, sur le principe de l’anachronisme ou du décalage langagier : les personnages s’expriment comme en 2018 alors que l’action se déroule début XIXème. J’ai trouvé ça affreusement paresseux et ringard, comme souvent avec Laurent Tirard. Et puis Mélanie Laurent. Bilan, pour la 4ème fois seulement en près de 40 ans de fréquentation des salles de cinéma, je me suis barré avant la fin (au bout de 45 minutes).

Fausse moustache et faux sourire de toutes beautés.

 

Moi, Tonya

Il y avait sans doute de quoi faire un film autour de la bêtise ordinaire, de la misère intellectuelle, des ravages de l’ambition excessive, et des tas d’autres sujets ou questions soulevées par « l’affaire Tonya Harding » mais le réal a préférer opter pour une sous-Scorseserie cynique et pseudo-cool. Dès lors, comparer ce film au cinéma des frères Coen comme j’ai pu le lire à plusieurs reprises/endroits, c’est vraiment ne rien avoir compris à ce dernier tant Moi, Tonya est dépourvu du moindre sens de l’absurde ou de la moindre empathie. Séance très éprouvante par conséquent, que j’aurais dû abréger dès le premier quart d’heure là aussi tant les premières (mauvaises) impressions n’ont fait que se confirmer.

 

Climax

« Ouais alors le pitch c’est un groupe de danseurs tu vois. Y a des ckeblas, des reubeus, des pédés, des gouines, et ils font une grosse teuf de fin d’atelier. Y a des bonnes vibes et tout mais y a quelqu’un, on sé pa cé ki, ki met du LSD dans la sangria et là mais truc de ouf quoi ça part en couille mais genre vraiment quoi. Le gros, GROS bad trip. » Gaspar, 15 ans 55 ans. AU SECOURS.

C’est plus ce que c’était les chorégraphies de Kamel Ouali

 

Beast

Elle est frustrée, bridée par une mère castratrice et un milieu conservateur. Elle tombe donc rapidement sous le charme de cet homme des bois qui vit en marge de la société et de sa petite communauté de l’île de Wight (« qu’est-ce que tu lui trouves ? » lui demande sa sœur, « il sent la bête »  qu’elle lui répond. Vraiment.). Donc ils s’aiment : sur des falaises, sous la pluie, au ralenti, avec passion. Elle pleure, elle souffre, au ralenti, toujours. Ca clashe, pas au ralenti cette fois mais le film a l’air de défiler au ralenti lui tellement il est lourd et pénible. L’homme des bois,, évidemment très séduisant, vit en marge : parce qu’il est indomptâble mais surtout parce qu’il est soupçonné d’avoir violé et tué plusieurs adolescentes. Alors, c’est lui le coupable ? C’est pas lui ? Quand le film finit par trancher, on se dit c’est le truc le plus moralement et cinématographiquement douteux qu’on ait vu depuis un bail.

 

3 Billboards

« Ils sont cons ces ricains » épisode 45879. Non mais sans déconner, c’est ça le film audacieux-politiquement-incorrect-coup-de-poing de l’année ? Pfffff… C’est d’une laideur en plus. Aucun intérêt.

Rien compris en plus: c’est « les gilets jaunes », pas « les bleus de travail ».

Taxi 5

Ici.

 

Sale Temps à l’hôtel El Royale

Vu pour des raisons essentiellement extra-cinématographiques voire exclusivement liées au p’tit cul de Dakota Johnson. 2h20 quand même cette plaisanterie: si c’est pas de l’abnégation… Bon, autant je m’attendais pas à un chef d’oeuvre autant on a affaire à une vraie grosse bouse: une espèce de Tarantinade d’une ringardise absolue qu’on croirait issue du pire des années 90. Violence gratuite censément cool,  personnages marionnettes, vacuité absolue du propos (d’ailleurs je le cherche encore), rien ne manque. Le pire : de longs, interminables tunnels de dialogues d’une platitude hallucinante. On fustige souvent, et à raison, la paresse doublée de cynisme des argentiers du cinéma français qui dépensent un pognon-de-dingue dans des projets inutiles uniquement montés autour d’une ou plusieurs stars bankables mais ce film se pose là dans le genre.

Second Petit chou 2018

 

How to talk to girls at parties

J’en ai parlé brièvement dans un de mes comptes-rendus pour la coupe du monde de foot. C’est dire si ça m’a passionné. Ici.

 

En guerre

Le film qui m’a le plus énervé cette année. D’abord simplement nul (« Les Dardenne pour les nuls » pour être plus précis, comme dans le précédent La loi du marché) puis franchement scandaleux dans son épilogue. J’en dis pas plus pour pas spoiler mais je trouve ce film dégueulasse en vérité.

« Le cinéma français, c’est moi !!! »

 

24h Limit

Peut-on faire confiance à un réalisateur dont le nom ne comporte aucune voyelle ? Manifestement non puisque 24h Limit, réalisé par le dénommé Brian Smrz (j’ai décidé de le prononcer « Schmurtz »), un ancien cascadeur (déjà…), part d’énormes clichés pour dérouler une intrigue cousue de fil blanc qui s’achève très exactement comme on l’avait deviné 10 mns après le début du film. Costaud. A un moment, juste avant LE moment de vérité, le bad guy avance vers le bar pour se servir un verre, genre goûtons-une-dernière-fois-à-la-liqueur-des-Dieux-avant-que-la-foudre-ne-s’abatte-sur-nous. Un bar luxueux, qu’on imagine bien fourni. Il scanne du regard les nombreuses bouteilles à sa disposition (gin, whisky, cognac, y a vraiment de tout) marque un temps d’hésitation et finit par saisir… une bouteille de Johnny Walker. Ca résume parfaitement la cheaperie de ce film.

 

Place Publique

Comédie de vieux, par des vieux, pour des vieux. Tristesse absolue. A côté, Le Sens de la fête, dont il se rapproche énormément, c’est chef d’oeuvre.

Bah oui, désolé, c’est une merde.

 

La Belle et la belle

Une certaine tendance du cinéma français ces dernières années : la comédie d’auteur. Pour le meilleur (Victoria par exemple, même si c’est paaaaaaaaaas non pluuuuuuuuuuuus) et plus souvent pour le pire, comme avec ce film horripilant, ni fait, ni fait à faire, qui n’a même pas le plus élémentaire souci de cohérence, puisque on s’en fout de la cohérence n’est-ce pas lorsqu’on des choses plus importantes à dire sur la Vie, l’Amour blablabla. Tu parles… Ni drôle ni touchant ni pertinent, La Belle et la belle est un pauvre téléfilm cheap et nul qui ne dit pas son nom.

 

Fleuve Noir

Je me suis un peu laissé prendre par l’intrigue dans un premier temps : un adolescent qui disparaît, une enquête, un flic à la dérive. Du classique, allons y. Rapidement, 2 gros problèmes: la complaisance, qui confine à la fascination, avec laquelle Erik Zoncka déroule et filme une trame, des personnages, qu’on découvre peu à peu glauquissimes, jusqu’à un final plus que douteux. Beurk. 2ème problème: Vincent Cassel, absolument grotesque en flic aux penchants auto-destructeur (nouveau: l’alcoolique aux abdos de capoieriste). A ce niveau là, c’est pas « en faire de caisses » ou « surjouer », faut trouver autre chose. En vérité, le film serait pas aussi pénible sur la longueur, il mériterait presque un visionnage pour la pire performance d’acteur que j’ai vue depuis très longtemps: un genre de catastrophe industrielle, une sortie de piste hallucinante. Un modèle du genre.

Belle technique de camouflage en revanche

 

Sans un bruit

Le film court interminable de l’année: ça dure 1h20 seulement mais qu’est ce que je me suis fait chier nom de Dieu ! Surtout, la confirmation qu’un bon pitch est le meilleur ennemi d’un bon film. « Dans un monde décimé par des créatures meurtrières venues d’on ne sait où, la survie passe par le silence complet, les créatures, aveugles, étant attirées par le bruit ». Plutôt cool hein ? Ouais, sauf que concrètement, ça signifie pas de dialogues, ok, normal, mais aussi des personnages qui prennent 45 minutes pour dresser la table ou enlever leur pull. Puisqu’il faut pas faire le MOINDRE bruit on t’a dit nom de Dieu. Super. Sans oublier l’idée la plus conne de l’année, haut la main, (enfin, après la décision de généraliser l’utilisation de l’arbitrage video dans le foot je veux dire) : c’est la fin du monde, la population est décimée, chacun se débrouille comme il peut dans son coin, SANS UN BRUIT, mais notre couple de héros décide de faire un gosse. Tkl.

C’est ça, ta gueule.

Are you my main man ?*

Une belle année chez les acteurs aussi, dominée par les 2 premières entrées.

 

Daniel Day-Lewis dans Phantom Thread

Super film + performance top notch + beau mec + élégance naturelle + garde robe idéale = le champion 2018.

 

Armie Hammer dans Call me by your name

La définition même de l’Apollon. Avec en sus un côté aristocrate américain : de fait, il est l’arrière petit fils d’un industriel et magnat du pétrole, leur noblesse à eux. En vérité, j’étais à ça de le mettre dans mon top bonnasses tellement je le trouve beau.

 

Roma Zver dans Leto

Charismatique sur scène, touchant en dehors, lorsqu’il est peu à peu relégué sur la touche : beau personnage avant tout.

 

Andrew Garfield dans Under the Silver Lake

Dans mon flop mecs l’an dernier, dans le top cette année: la routourne a tourné. C’est évidemment en grande partie dû à mon appréciation du film mais force est de constater que passée la surprise de voir ce grand garçon sage et poli enfiler un slim, des Converse et des pupilles dilatées, il est parfait dans ce rôle.

 

Jake Gyllenhaal dans Wildlife et Les Frères Soeurs

Toujours apprécié ce mec qui semble avoir voulu fuir une carrière toute tracée de jeune premier, sans pour autant jouer aux pseudo-rebelles. Il est très bien dans ses 2 films de l »année. Et il est évidemment, et comme tout le monde, better with beard.

 

Tom Cruise dans Mission: Impossible – Fallout

Le Cristiano Ronaldo du cinéma : quand on pense qu’il est fini/trop vieux, il nous sort une performance stratosphérique qui calme tout le monde et qui prouve pour la énième fois qu’il y a lui, et les autres. Ceci étant, et pour la 1ère fois, les rides commencent à se voir.

 

Romain Duris dans Dans la brume / Fleuve noir / Nos batailles

A force de dire que je l’aime pas mais de trouver chacune de ses prestations épatantes, maintenant j’assume: j’aime Romain Duris et je vais voir chacun de ses films les yeux fermés. Il est super dans Nos Batailles et Dans la brume, il est le seul point positif de l’horrible Fleuve Noir.

 

Javier Bardem dans Everybody Knows

Un peu à contre-emploi, enfin, dans un rôle posé d’homme sensible rattrapé par le destin. Et puis il m’est sympathique. Et puis il est habilité à faire des bisous à l’une des plus belles femmes du monde, on lui doit le respect.

 

Bradley Cooper dans A Star is Born

Un poil too much sa panoplie de country-rocker alcoolo mais c’est le film, lui-même too much, qui veut ça. Il faut reconnaître qu’il a de l’allure et, surtout, qu’il est très crédible sur scène, avec ou sans guitare. Une surprise en fait : ok, il est plutôt beau mec mais je l’aurais plutôt rangé dans la catégorie des fadasses.

 

Pio Marmaï dans En liberté !

Un gars sûr de mon top acteurs.

 

Philippe Katerine dans Le Grand bain, Le Monde est à toi et Le Poulain

Héros granderemisque absolu, il a encore franchi un palier dans la notoriété grâce au carton du Grand bain. Un rôle taillé sur mesure, un poil too much, certes, mais dans lequel il se glisse avec une facilité déconcertante. Mais enfin, j’en reviens toujours à ça car j’en reviens pas : pour les gens qui l’ont connu à ses tout débuts, avec sa petite guitare et ses petites mélodies bossa, quelle trajectoire, c’est fou…

 

Bill Heck dans The Ballad of Buster Scruggs

L’archétype du cow-boy hollywoodien, à la fois eastwoodien dans toute sa stature physique et fordien dans toute sa grandeur d’âme. Servi par un magnifique rôle évidemment, dans le plus beau segment du chouette vrai-faux nouveau film des Coen bros.

 

Gaspard Ulliel dans Eva, Un peuple et son roi, Les Confins du monde

Je trouve qu’il fait des choix intéressants et qu’en vieillissant, son visage et son jeu deviennent plus intéressants eux aussi. Il est à la fois physique et cérébral, c’est bieng.

 

Paul Rudd dans Ant Man et la Guêpe

L’Homme le Plus Sympa du Monde (c’est officiel) fait encore craquer tout le monde dans ce chouette film. Lui, le jour où on apprendra qu’il va chasser l’éléphant en Afrique ou qu’il a pour habitude de demander une baguette bien cuite à son boulanger, on saura que tout est foutu.

 

*

Coucou. Tu veux voir ma bite ?*

Une année ESSEPTIONNELLE, n’ayons pas peur des mots : j’ai carrément un top 20 cette fois-ci. Difficile, TRES difficile à arrêter : j’ai dû laisser pas mal de beau monde sur la touche (Zita Hanrot dans Paul Sanchez est revenu!, par exemple, ou encore pour ne parler que des actrices françaises, la jolie Diane Rouxel dans Mes Provinciales et Volontaire).

Allez, c’est parti. Sans classement bien sûr car y a pas de hiérarchie dans mon big cœur, bébé.

Irina Starshenbaum dans Leto

Coeur avec les doigts, avec la bite, avec le coeur pour la sublime Irina que je découvrais évidemment. La photo ci-dessus ne lui rend pas totalement justice en voici 2 autres:

Genre de Mary Elizabeth Winstead slave, je la préfère nettement dans le film qu’IRL (j’ai creusé, normal) où elle est beaucoup plus juvénile. Pas de classement dans ce top mais c’est à elle que j’ai pensé en premier.

 

Dakota Johnson dans Suspiria

Grosse révélation. Du coup j’étais à ça de me taper 50 shades of grey, faut le savoir, mais je me respecte un minimum. J’ai quand même vu l’immmmmooooonde Sale temps à l’hôtel El Royale: prestation très décevante si on prend en compte les critères en vigueur pour figurer dans ce top (des critères artistico-cinématographiques MAIS PAS QUE). Elle doit donc sa présence au remake de Suspiria, qui a été diversement accueilli, certains criant même au nanar. Ca s’entend mais ils sont passés à côté du vrai scandale du film : on voit jamais ses nichons.

 

Rebecca Ferguson dans Mission: Impossible – Fallout

Une valeur sûre. Elle est belle, elle est classe, elle joue bien : elle a tout bon. Attention donc, elle est à ça de devenir chiante.

 

Vanessa Kirby dans The Crown et Mission: Impossible – Fallout

Elle est un peu coquine dans Mission: Impossible – Fallout. Elle est un peu coquine dans The Crown (dans le rôle de Margaret, la soeur quasiment punk d’Elizabeth). J’aime à croire qu’elle est un peu coquine tout court.

 

Claire Foy dans The Crown / Paranoïa / First Man

Mais surtout dans The Crown. Pas très punk, tout en brushing sage, 3 rangs et petits cardigans en cachemire. Les Vrais savent. Encore une fois, pas de classement mais elle est élue à l’unanimité et au premier tour Petit chou 2018 de Grande remise.

 

Cécile de France dans Mademoiselle de Joncquières

Je l’ai toujours bien aimée (à tous les niveaux), je l’apprécie encore plus avec l’âge (le sien, et le mien). Et puis encore un film magnifique à son actif, elle fait souvent les bons choix.

 

Vera Farmiga dans The Passenger

Beauté un peu atypique, voire chelou. Super actrice aussi je trouve, qui n’a pas la carrière ni la notoriété qu’elle mérite. Pour cause de beauté un peu atypique, voire chelou, je suppose.

 

Michelle Pfeiffer dans Ant Man et la Guêpe

Aussi belle à 20, 30, 40, 50 ou 60 ans: championne du monde donc. Pas trouvé de photo d’elle seule dans le film mais c’est pas grave, ça permet de voir le tout aussi beau et classe Michael Douglas.

 

Evangeline Lilly dans Ant Man et la Guêpe

AESD pour Kate Austen de Lost.

 

Isabelle Huppert dans Isabelle Huppert

AESD pour Isa malgré une chétivité de plus en plus prononcée.

 

Kate Winslet dans Wonder Wheel

Jurisprudence Cate Blanchett: elle m’indifférait voire m’agaçait, à tous les niveaux, et puis avec l’âge (le sien et le mien là encore), grâce à un ou plusieurs rôles marquants (dans son cas la mini-série Mildred Pierce de Todd Haynes ou celui-ci), j’ai fini par succomber, à tous les niveaux.

 

Jennifer Lawrence dans Red Sparrow

Érotisée à l’extrême et de manière totalement ridicule par son homonyme de réalisateur (Francis Lawrence, aucun lien). Mais je la trouve jolie, que veux tu…

 

Olga Kurylenko dans Dans la brume et L’Empereur de Paris

Beauté slave dans toute sa splendeur. Rien à dire de plus, c’est une évidence pour moi. En revanche j’ai l’impression qu’elle a du mal côté fringues (cf ci-dessus ou lors de la dernière cérémonie des Césars). Olga, si tu me lis, n’hésite pas à me contacter : je peux te venir en aide.

 

Laura Harrier dans Blackkklansman

L’un des rares points positifs de l’une des baudruches de l’année.

 

Florence Loiret-Caille dans Le Bureau des légendes

Ou comment un rôle, une interprétation, une oeuvre peuvent radicalement changer notre perception d’un acteur/d’une actrice. Florence Loiret Caille, elle me laissait jusqu’ici plutôt indifférent, voire elle m’agaçait un peu (je me souviens d’elle notamment dans J’attends quelqu’un de Jérôme Bonnell). Mais ça c’était avant Le Bureau des légendes: je suis tombé complètement amoureux de Marie-Jeanne, de son côté pète-sec, de son humanité difficilement contenue, de son intelligence, de sa relation avec Sisteron, de ses tailleurs-pantalon informes. Et de sa petite bouche de travers.

 

Virginie Efira dans Un Amour impossible

Autre valeur sûre de mon top kiki, à l’instar de Rebecca Ferguson. Un grand oui pour sa frange au début du film.

 

Barbara Lennie dans Everybody Knows

Pas trouvé de photo satisfaisante d’elle dans le film. Elle ne m’avait pas du tout marqué dans La Niña de fuego dans lequel elle tenait un rôle plus important, mais faut dire que le film m’avait passablement agacé. J’ai aimé Everybody Knows en revanche, j’ai aimé le beau personnage qu’elle y interprète et j’ai aimé la façon dont elle l’interprète.

 

Elastigirl dans Les Indestructibles 2

Il y a une scène géniale dans le 1er Wayne’s World, au cours de laquelle Garth demande à Wayne, en le confessant de manière détournée, s’il a jamais été troublé par Bugs Bunny lorsqu’il était déguisé en lapine. Donc bon, ça va hein.

 

Rosamund Pike dans Hostiles

Pâleur et blondeur English rose + gros seins. Je suis vulgaire ? Je viens de toper un personnage de dessin animé, j’en ai plus rien à foutre de rien.

 

Lady Gaga dans A Star Is Born

Pfiou, ça va loin là… Signe probable que je suis au bout du rouleau (de Sopalin).

 

*En référence à ce chef d’oeuvre du reportage télé:

L’Homme… l’Homme… l’Homme est laid !*

Comme pour les filles, un classement assez light finalement, au contraire de celui de mes coups de cœur acteurs/actrices. J’avais décidément beaucoup d’amour à donner en 2018.

Jesse Plemons dans Game Night

Pardon mais à un moment il faut dire les choses : il est terriblement moche. La vraie mocheté hein, la Eddy-de-Pretto‘s touch, pas la mocheté il-a-une-gueule-ce-type qui fait que le type en question possède un certain charme, vieillit bien etc. Non non, lui il est simplement moche. C’est même de pire en pire. Ca promet.

 

François Damiens dans Le Monde est à toi

Restons dans le délit de sale gueule pur et dur et la méchanceté gratuite avec un acteur dont l’apparence me révulse littéralement. Si on ajoute le fait que je le trouve très surestimé et rarement drôle… Ceci étant il est pas mal dans le film de Romain Gavras. Pas vu son film à lui (Mon ket), sa présence ici est donc plutôt structurelle.

 

Simon Pegg dans Mission: Impossible – Fallout

J’ai lu un portrait dans The Guardian pour la sortie du film dans lequel il expliquait que c’est lors du tournage du précédent volet qu’il s’était rendu compte qu’il avait un vrai problème d’alcoolisme, qui l’a décidé à se rendre en désintox. Et là ça a fait flass dans mon cerveau: il a une tête d’alcoolique. Même quand il est sobre (puisqu’il l’est désormais depuis 3 ans apparemment). Ca craint.

 

Jason Statham dans En eaux troubles

Une tronche, et des qualités d’interprète, à jouer ad vitam aeternam une petite frappe de l’East End ou un boxeur fatigué du Derbyshire, dont il est originaire. Qu’est ce qu’il est mauvais bon sang…

 

Franck Gastambide dans Taxi 5 (à gauche)

Alors déjà, il a une tronche, et une dégaine d’acteur porno. Déjà. Ensuite, son film est nullach et désagréable, avec ce sentiment hanounien qu’il prend son public pour des abrutis tout juste bons à ingurgiter des gros, des nains, du vomi et de la merde (au sens propre). Enfin, il porte le même nom qu’un ancien merdeux de mon lycée, un vrai petit con qui se la racontait. Je peux pas m’empêcher de penser qu’ils sont de la même famille même si c’est relativement peu probable.

 

Malik Bentalha dans Taxi 5 aussi (à droite)

Doublette infernale donc pour l’un des films les plus horribles de l’année. Bentalha fait en outre partie de la liste de pauvres types révélée par la chaîne YouTube CopyComic Video, soit ces comiques français qui piquent leurs vannes, ou des passages entiers de leurs spectacles, aux comiques américains. Mieux: lui, il a également plagié des comiques français (Jean-Luc Lemoine, Kheiron). Costaud le type. Pour terminer en beauté ce magnifique strike de la médiocrité, un extrait de sa page Wikipedia: « Alors qu’il se promène à Montmartre, il rencontre par hasard Gad Elmaleh et lui confie faire ce métier grâce à lui ainsi qu’à Jamel. Gad, touché, demande à Malik s’il vit à Montmartre, ce dernier lui répond : « Non, mais ça fait classe de se promener ici ! ». Amusé, Elmaleh lui propose de faire le lendemain la première partie de son spectacle au Palais des sports. » N’en jetez plus.

 

Vincent Cassel dans Fleuve Noir

Performance scandaleuse, pas moins. Totalement ridicule. Il est très bien dans Le monde est à toi en revanche mais il n’a pas beaucoup de mérite, tout le monde s’en sort bien quand il s’agit de jouer les débiles. A l’exception de Tugg Speedman évidemment.

 

Didier Deschamps

Champion du monde toutes catégories de l’année. Il s’est enfin fait refaire les dents en fin d’année: c’est une déception, je ne le cacherai pas.

 

*Le titre fait référence à

Pas trouvé le moment précis où il prononce la phrase en question.

Alors le cageot il dit merci et il ferme sa boîte à caca !!!*

7ème bilan ciné pour Grande remise mais le 2ème seulement pour mes actrices/acteurs détestés/favoris de l’année. Je commence par les dames comme il se doit, et par les flops.

Un flop actrices donc, sans Marion CotillardKristen Stewart ni Charlotte Gainsbourg, mes 3 têtes de Turc favorites, est-il encore un flop actrices digne de ce nom ? La question s’est posée car j’ai presque eu du mal à l’établir. M’enfin, en creusant un peu, j’ai quand même trouvé quelques raisons de m’énerver.

 

Elle Fanning dans How to talk to girls at parties

« Oh la la qu’est-ce qu’elle est belle avec son teint diaphane et sa peau d’albâtre et gnagnagna ». Qu’est-ce qu’elle est CHIIIIIIAAAAAANTE oui ! Quand l’expression « à croquer » prend tout son sens: j’aurais envie de croquer à pleines dents dans sa putain de peau d’albâtre pour la déchiqueter et la réduire en miettes. Nicolas Winding Refn, ce visionnaire. C’est bien simple, je me suis abstenu de voir un film (Shelley) qui aurait peut-être pu me plaire uniquement en raison de sa présence dans le rôle principal.

 

Michèle Laroque dans Brillantissime

J’avais rien contre elle jusqu’ici. Elle végétait dans le marécage vaporeux de mon indifférence. Elle n’existait pas à vrai dire. Mais voilà, cette année, Michèle Laroque a réalisé un film, et non des moindres.

 

Agathe Bonitzer dans La Belle et la Belle

C’est difficile d’établir ce top sans trop user d’arguments superficiels voire mesquins voire misogynes. Je dirais donc simplement que, à tous les niveaux, c’est pas possible. A chaque fois que je la vois tenir un rôle dans un film, je me dis que son père (Pascal Bonitzer, réalisateur et scénariste) a décidément une envergure et un poids insoupçonnés dans le cinéma français: c’est pas possible autrement sans déconner…

 

Vanessa Paradis dans Un couteau dans le coeur

Une carrière cinématographique tellement en pointillé que j’avais encore pas eu l’occasion de la mentionner parmi mes têtes de turc éternelles. Mais l’immortelle héroïne d’Un amour de sorcières, Atomik Circus, Sous les jupes des filles, Une chance sur deux, Cornouaille (énorme celui-là) en fait partie: ça commence par le physique, comme Mélanie Laurent par exemple et donc ça s’explique pas de manière rationnelle. En tout cas, c’est pas sa présence dans un des films que je retiendrai cette année qui y changera quoique ce soit : elle y joue tellement mal, as usual, qu’elle me l’a presque gâché par moments.

 

Margot Robbie dans Moi, Tonya

Beauté parfaite de type aryen que je ne goûte guère. Et puis c’est pas de sa faute mais le syndrome Monster  toujours en vigueur  à Hollywood, je supporte pas : on demande à une actrice belle, ou supposée belle, d’exagérément s’enlaidir. Ou quand être moche devient une performance. Et puis elle a été choisie pour interpréter Sharon Tate dans le film consacré à l’année 69 par Tarantino et ça c’est une aberration, c’est proprement scandaleux.

Et bien sûr, l’actrice belle-enlaidie sera toujours plus belle que le vrai personnage vraiment moche.

 

Isabelle Adjani dans Le monde est à toi

A 63 ans, sa peau est plus lisse que celle de ton enfant/petit neveu/petite nièce. Conséquence logique, son visage semble comme paralysé : seuls les yeux, enfin, les globes oculaires, et la mâchoire inférieure paraissent souples, ou en tout cas mobiles. Fascinant, quelque part. Après, et malgré un jeu totalement anachronique, c’est une bonne idée de l’avoir castée dans ce rôle et dans ce film, je dis pas.

 

Oulaya Amamra dans Le monde est à toi

Là on est clairement sur du sale, et je suis pas sûr que ça soit uniquement dû au rôle qui, à sa décharge, est particulièrement ingrat.

 

Sara Giraudeau dans Le Bureau des légendes

Petite exception de ce top: je n’ai rien contre Sara Giraudeau elle-même, c’est son personnage de Marina Loiseau qui m’horripile. Sans déconner, je sais pas mais avec toutes les bricoles qui lui sont arrivées, je comprends pas qu’elle fasse encore partie du BDL. Trop de sentimentalisme dans ce service nom de Dieu, il a raison JJA. Sans compter que vu que tous les services du monde savent tout sur tout le monde, elle devrait être un peu grillée non ? Encore une fois, elle y est pour rien, c’est de la faute des auteurs de la série mais vraiment je comprends pas… Ce service/cette série ne s’est pas séparé des bonnes personnes, voilà c’que j’dis moi.

 

Anna Kendrick dans L’Ombre d’Emily

Quand je la regarde, je la vois pas elle, Anna Kendrick, actrice sympatoche, membre depuis plusieurs années de la catégorie girl-next-door, je vois une petite rate. Avec un petit nez de petite rate et des petites dents de petite rate. Belle lucidité de sa part néanmoins puisque dans ce film, elle interprète une nana complexée et admirative de Blake Lively.

 

et pour terminer, 2 valeurs sûres de ma hate list:

Golshifteh Farahani dans La Nuit a dévoré le monde

Rien que ce regard là, c’est pas possible nom de Dieu… Heureusement qu’elle ne fait qu’une apparition sinon elle me gâchait le film.

 

Mélanie Laurent dans Mélanie Laurent

Sérieusement, j’ai besoin de me justifier ?

 

*Citation tirée du livre V de Kaamelott (Perceval à la femme de Karadoc)

Top albums 2018 – Top 10

Pour la 1ère partie du classement, c’est ici que ça se passe.

10 The Last Detail

C’est une relative déception car je tiens Medhi Zannad pour l’un des (rares) véritables génies pop actuels. Sa précédente manifestation sous son propre nom, avec le trop bref EP L’Architecte de Saint-Gaudens ridiculisait toute tentative de pop au sens classique du terme, et pas seulement en France, en à peine 14 minutes. Donc d’une, je suis déçu qu’il n’ait toujours pas livré de véritable suite à Fugue, son dernier album (7 ans déjà) et de deux… bah je suis tout simplement un peu déçu par cet album en lui-même. Je chipote car c’est remarquable, on est en présence d’un talent de mélodiste et d’arrangeur hors-norme (je pèse mes mots) qui en outre, s’ouvre, probablement grâce à sa comparse américaine Erin Moran, à un registre un peu différent de ce à quoi il nous a habitués jusqu’ici (le songwriting à la Carole King pour faire court). Ma déception est à l’aune de ce dont il est capable.

 

9 L’Éclair – Polymood

Encore un disque de 2ème génération: là où Air s’inspirait de Jean-Claude Vannier, Michel Colombier etc etc, les Suisses de L’Éclair s’inspirent… de Air. Polymood est donc un album elec(re)tro-futuriste très élégant comme il pouvait en sortir pas mal consécutivement au succès du Moon Safari du duo versaillais. Avec ceci de particulier qu’il intègre avec une grande aisance et beaucoup de fluidité, quelques influences jazz et afrobeat. Ca groove vintage donc et ça groove très bien. C’est même assez addictif en vérité : c’est l’un des albums que j’ai le plus écouté cette année.

 

8 Jacco Gardner – Somnium

Il est peut-être là l’homme de l’année finalement, le mien en tout cas. Jacco Gardner a en effet fricoté avec des membres du collectif L’Eclair présent ci-dessus, mais aussi avec ceux d’Altin Gün présents un peu plus bas, dont il a produit le 1er album. Et il sort donc un excellent 3ème album, à la fois très différent et dans la lignée des 2 précédents. Entièrement instrumental, Somnium a également été enregistré seul, sur des claviers analogiques principalement. Ca c’est pour le « différent ». Pour le « dans la lignée », il suffit de s’y plonger pour reconnaître sa patte et son amour d’un psychédélisme doux et doucement inquiet: sur le précédent, Hypnophobia, il évoquait sa peur du sommeil, sur celui-ci il retranscrit en musique ses rêves et ses cauchemars. Belle évolution dans la continuité donc, en même temps qu’un super teaser pour la suite de sa carrière.

 

7 MGMT – Little Dark Age

Bon… J’ai été le 1er, et je suis encore le 1er à m’enflammer sur MGMT, leur talent, leur audace, leur insolente facilité mais là, la question se pose il me semble: où va le groupe? Va-t-il continuer longtemps à sortir des albums « du milieu »? Des albums qui vendent mais pas plus que ça, qui excitent la critique/le public mais pas plus que ça. A jouer dans une certaine indifférence dans les gros festivals du monde entier (on peut dire que live, ils sont assez décevants)? J’ai l’impression qu’ils ronronnent un peu et qu’ils évoluent dans un entre-deux mollasson, ni tout à fait successful ni tout à fait rayé de la carte.
Après évidemment, et en dehors de ces considérations qui n’intéressent peut-être que moi, Little Dark Age est régulièrement brillant(issime), notamment dans sa 1ère moitié qui ridiculise toutes les tentatives de revival 80s qu’on subit depuis maintenant trop longtemps.

 

6 Altin Gün – On

Révélation de l’année pour moi (avec Fitness Forever, je ne le répéterai jamais assez), et pour beaucoup. Un groupe néerlando-turc (je crois), produit par Jacco Gardner et qui reprend, essentiellement, des morceaux issus du courant Turkish psych i.e. le rock turc psychédélique de la fin des années 60-début années 70. Ce courant a bénéficié d’une petite hype ces dernières années, avec quelques rééditions terribles qui l’ont mis en lumière alors qu’il est longtemps resté obscur (pour le public occidental en tout cas). Altin Gün a donc débarqué à point nommé pour profiter de ce petit engouement : rien de cynique dans leur démarche pourtant, simplement la volonté de partager cette musique et ce groove si particuliers à un public occidental plus disposé qu’auparavant à la recevoir. Avec tout ça, j’ai oublié de dire l’essentiel: c’est une tuerie, à la fois planante et dansante, avec un groove, je me répète, vraiment unique et surprenant pour nos oreilles rassasiées voire blasées.

 

5 Gruff Rhys – Babelsberg

Retour en très grande forme pour l’un des héros granderemisesques. Plus que ça: c’est sans doute son meilleur album solo. Une fresque pop orchestrale aux allures définitives, avec des chansons plus belles, amples et accrocheuses les unes que les autres, sur lesquelles il pose sa belle voix grave et douce à la fois. En revanche, je persiste à pense que le mec pâtit de pochettes et d’un sens visuel, en général, catastrophiques. J’exagère un peu: sur ce plan là, Babelsberg n’est pas du niveau des pires horreurs utilisées par les Super Furry Animals mais merde, c’est super moche non ? Il est plutôt beau mec Gruff, il a une bonne tête en tout cas, pourquoi ne pas avoir simplement utilisé le visuel de sa tournée? Comprends pas.

 

4 Fred Pallem & le Sacre du Tympan – L’Odyssée

Comme je le disais dans mon billet au sujet de leur passage à Toulouse au début de l’été, Fred Pallem & le Sacre Tympan développent un genre de musique totale, à la croisée du rock, du jazz, de la pop, de la soul, du funk et de la musique de film dont il serait par conséquent réducteur et non avenu de la taxer de rétro : L’Odyssée a des allures de classique immédiat, à la croisée du rock, du jazz, de la pop etc etc. Un régal de chaque instant et un album qui s’adresse aussi bien aux esthètes les plus exigeants qu’aux mélomanes occasionnels. Apparemment l’album se vend bien, ça fait très plaisir.

 

3 Jeff Tweedy – Warm

Encore un héros de Grande remise. Aussi étrange que ça puisse être,Warm est le premier véritable album solo de Jeff Tweedy, leader-chanteur de Wilco. « Véritable » car il a sorti un premier album solo l’an dernier, Together at last, mais il consistait en des versions acoustiques de titres de Wilco ou Loose Fur(son side-project avec Jim O’Rourke et Glenn Kotche). Warm ne contient que des nouvelles compositions. Bon, ceci étant dit, inutile d’essayer de la faire à l’envers: ça sonne comme un album de Wilco, dans la lignée du dernier, Schmilco, pour être précis. Pas un problème évidemment quand on écrit des chansons d’un tel niveau et qu’on les interprète avec une telle sensibilité et un tel savoir-faire. La différence, car il y en a une bien sûr, c’est que, très logiquement, celles-ci sont plus intimes, plus confessionnelles, et, sur la forme, un poil plus dénudées (logiquement là encore) que celles écrites pour Wilco.
Après, que dire? Jeff Tweedy est sans doute le songwriter qui me touche le plus à l’heure actuelle. Il est revenu de l’enfer (de ses migraines, de sa dépression chronique et des addictions qui y étaient liées), chose qui lui est d’ailleurs reprochée de manière plus ou moins déguisée (les fans qui préféraient le Wilco des années de douleur), et qu’il évoque dans un des titres de l’album (le magnifique Having been is no way to be). Depuis sa « guérison » pourtant (si tant est qu’on puisse guérir tout à fait de tels maux), il écrit des chansons qui parlent à l’auditeur comme peu d’autres. Des chansons pleines d’empathie, de bienveillance, d’honnêteté, sans pour autant verser dans la complaisance ni le sentimentalisme qui disent, soit par les mots, soit par une mélodie, sans aucune putasserie et souvent de manière détournée: « oui, c’est la merde, c’est vrai, mais tu verras, si ça ne s’arrange pas toujours, on finit quand même par s’y faire et par trouver du réconfort ». Ne serait-ce que dans ces chansons-là. « I see dead trees/But the roots have leaves » (dans Having been is no way to be encore).

 

2 Arctic Monkeys – Tranquility Base Hotel and Casino

Qu’il est loin le temps des bombinettes indie-pop, des penny loafers cheap et des survêts Tacchini… Autant, jusqu’ici, on pouvait encore raccrocher les wagons avec leur inusable 1er album, autant on a ici à faire au virage à 180° de l’année, que dis-je, de la décennie, facile. Impossible à voir venir… Facile, aussi, la manière dont le groupe l’opère ce virage psyche-lounge-pop, troquant ses guitares tranchantes, ou plus lourdes comme sur le précédent AM, pour le piano, les basses sinueuses au mediator, une batterie très sobre et tout un decorum rétro-futuriste qu’ils semblent maîtriser sur le bout des doigts et qui ne pouvait que ravir un rétro-fétichiste tel que moi. Avec un Alex Turner qui chante mieux que jamais des paroles elles aussi très différentes de celles qu’il écrivait jusqu’ici, plus elliptiques et cryptiques. Sublime.

 

1 The Lemon Twigs – Go to School

En vérité, je sais pas vraiment si c’est mon album préféré cette année. En tout cas c’est pas mon album préféré des Lemon Twigs puisque je suis davantage convaincu par le précédent, Do Hollywood. Je trouve celui-ci un poil trop long et je suis pas très fan des passages les plus musical (mais ça c’est très perso). Je pinaille évidemment car c’est aussi ces passages-là qui permettent à cet album de sortir du lot et que l’ensemble est bluffant, aussi bien en termes de composition que d’exécution et d’interprétation. Quand on parle de rock, ou de pop, il y a les Lemon Twigs et les autres à l’heure actuelle selon moi.
Ce qui m’a vraiment poussé à mettre cet album en tête de mon bilan annuel, c’est une petite video de 10 minutes à peine, 3 chansons, qui pour moi synthétisent à merveille qui ils sont, ce qu’ils font, et ce qu’est la Pop.

J’ai visionné/écouté cette vidéo un nombre incalculable de fois, je la connais par cœur. Y a tout : la pureté maccartneyesque de Brian D’Addario, la morgue lennonienne de son frère Michael, sa dégaine incroyable et surtout, leur grâce à tous les 2 lorsqu’ils jouent et chantent ensemble. Ca durera ce que ça durera, on verra bien comment ils vont évoluer mais ces 10 petites minutes sont les plus belles minutes de musique que j’ai entendues cette année.

Top albums 2018 – 1ère partie

Pour commencer, je vais en remettre une couche sur ma grande découverte de l’année, celle des merveilleux popeux italiens de Fitness Forever: c’est leurs 3 albums que j’ai le plus écouté cette année. Énorme révélation. J’ai toujours pas compris quand le dernier, Tonight, était sorti exactement, il semblerait que ce soit fin 2017 mais si par hasard je me trompais, il faut considérer que c’est lui que je place tout en haut cette année.

Ceci étant clarifié, sur le banc des remplaçants cette année :

Stephen Malkmus & the JicksSparkle Hard

L’homme le plus cool du monde sort un album aussi cool que son précédent et que son prochain. Avec une pochette très cool elle aussi (c’est Cadaqués sur la Costa Brava).

 

BarbagalloDanse dans les ailleurs

Dans la lignée de son précédent, Grand chien, un genre de post-chanson française qui emprunterait aussi bien à la pop, qu’au folk et à la chanson donc.

 

Father John MistyGod’s Favorite Customer

On va finir par y arriver… A aimer sans réticence un album de Father John Misty je veux dire. Quand il s’oublie un peu, et qu’il oublie de faire le mariole, le mec a quand même un sacré talent.

 

Ty SegallFreedom’s Goblin / Fudge Sandwich

6 albums pour Ty Segall cette année : la routine. Freedom’s Goblin est la concrétisation de son travail depuis 2 ans avec son groupe de scène, le Freedom Band : un genre de rock américain total, qui irait des Stooges au Grateful Dead en passant par Neil Young. Parfois pénible, parfois génial.

Le second, Fudge Sandwich lui, est un album de reprises : court, nerveux, sélection impeccable (Lennon, Sparks, Neil Young, Funkadelic), pochette minimalisto-crade réminiscente de ses premiers enregistrements auquel il renvoie incontestablement, rien à dire, c’est du très bon Ty Segall.

 

20 Kurt Vile – Bottle It In

Retour en forme de notre slacker favori avec un album plus kurtvilien que nature (le mec est devenu un genre à lui tout seul en fait) : des quasi-pop songs ou en tout cas des chansons relativement courtes et accrocheuses alternent avec de longues ruminations acoustiques enfumées. Du Kurt Vile classique donc mais radical, dans un sens comme dans l’autre : les chansons accrocheuses le sont vraiment, les morceaux plus longs/lents sont vraiment très longs/lents aussi (3 titres de 10 minutes quand même). A noter une super reprise de John Prine.

 

19 Flavien Berger – Contre temps

Un peu long peut-être là aussi (pour moi en tout cas) mais c’est bien de s’autoriser ça alors qu’aujourd’hui on donne plutôt dans le 30-35 minutes. Il a des choses à dire/faire ce garçon, c’est évident, et il les dit/fait bien. J’aime particulièrement les titres les plus alanguis (Intersaison, Pamplemousse), sur lesquels il se fait presque crooner electro improbable.

 

18 Foxwarren

C’est le projet « groupe » du talentueux Andy Shauf (à gauche sur la pochette) dont l’album The Party a été justement salué il y a 2 ans. C’est un peu plus musclé, un peu plus « groupe » que ce qu’il fait en solo. Normal. C’est très bien mais je trouve ça un peu trop linéaire, un peu trop sur le même mode hyper-mélancolique, voire morose, et ça finit par me plomber. On compare souvent, et à juste titre, Andy Shauf à Elliott Smith, mais ce dernier savait régulièrement faire entrer la lumière et varier les tempos. Shauf est à la limite de la complaisance selon moi. Ou alors il va vraiment pas bien ce garçon et il faut lui offrir un chien, un abonnement à la salle de sport, l’intégrale Will Ferrell, je sais pas, il faut faire quelque chose.

 

17 Tahiti 80 – The Sunshine Beat, vol. 1

Porté par d’excellents singles, et notamment un irrésistible Sound Museum, un album simple, frais, pop comme sa pochette et son titre l’indiquent. L’air de rien, ça fait 20 ans que ces types sont là et bien là. Encore une fois, ce titre là, quelle merveille nom de Dieu !

 

16 The Coral – Move Through the Dawn

Sans doute l’album le plus accessible et le plus upbeat des 6 de Hoylake. Sans doute le plus faible également : le groupe a quand même perdu en finesse avec le départ de Bill Ryder-Jones, il faut bien l’avouer… Mais il a désormais trouvé un second souffle et une seconde jeunesse semble-t-il, dans un style toujours aussi rétro mais plus psyché, un peu plus heavy également. Ils paraissent revigorés, plein d’énergie. Bilan, y a quand même 3-4 grosses tueries sur cet album.

 

15 Ty Segall and White Fence – Joy

Il y a 6 ans, Ty Segall et Tim Presley aka White Fence, une autre figure de la scène garage-psyché californienne, signaient Hair, une véritable tuerie garage-psyché californienne. Joy, est plus tordu, moins immédiat mais il y a dans ses 15 titres en 30 petites minutes plus d’idées et de fulgurances que dans les discographies complètes de bien des groupes. Sur la pochette, Ty et Tim posent avec leur animal domestique respectif et ça c’est trop mims.

 

14 Richard Swift – The Hex

Pas son meilleur mais cet album posthume est surtout l’occasion d’évoquer un auteur-compositeur-interprète et, de plus en plus, producteur ces dernières années, que j’affectionnais particulièrement et qui nous a quitté début juillet dans une relative indifférence. D’autant qu’il est difficile de juger un album posthume : jusqu’à quel point était-il achevé ? L’artiste concerné aurait-il réellement souhaité qu’il soit publié ? etc. En l’état, The Hex n’est donc sans doute pas le meilleur album de Richard Swift mais il offre un bel aperçu de son immense talent, et de ce qu’il aurait été capable de nous offrir si son alcoolisme et le système de santé américain l’y avaient autorisé (les soins qu’il nécessitait avaient un tel coût qu’il n’a pas pu être soigné comme il aurait dû l’être malgré la campagne de crowdfunding initiée par ses proches; une situation aussi absurde que révoltante malheureusement de plus en plus banale aux Etats-Unis…).

Richard Swift était un multi-instrumentiste accompli mais surtout un mélodiste et un songwriter hors-pair. Volontiers nostalgique et maître dans cet art très anglo-saxon de la self-deprecation (l’autodépréciation). Il était très influencé par les ritournelles du music-hall et par les grands songwriters des années 60 : on a souvent évoqué le souvenir de l’immense Harry Nilsson a son sujet et on avait pas tort. Après 2 albums (entre autres) de pure pop dans ce registre là (The Novelist/Walking Without Effort et Dressed Up for the Letdown), sa musique s’est teintée de soul et s’est faite à la fois plus sensuelle et plus retorse. The Hex dévoile tout cela et ouvre même de nouvelles pistes avec un instrumental très cinématographique sans doute influencé par les maîtres français de la composition de musiques de films. Ce devait être l’album de son retour au premier plan après plusieurs années passées en tant que musicien de tournée (les Shins, les Black Keys) ou producteur (le premier et génial album de Foxygen par exemple, c’est lui). Quel gâchis…

 

13 Parcels

Voici un disque, et plus généralement une musique, que je qualifierais de « 2ème génération »: c’est à peu de choses près la même chose que le suivant (ci-dessous), à savoir du soft/yacht rock über Californien, à la grande différence près que les Parcels ne s’abreuvent pas à la source (Steely Dan, Hall & Oates etc) mais à la réinterprétation qu’ont pu en faire Daft Punk sur Random Access Memory ou Metronomy à ses débuts. Ceci étant, c’est vraiment super efficace et très bien fichu. Il y a en outre une unité, une continuité qui fait de cet album une sorte de voyage (bon, la pochette est suffisamment explicite) et le hisse au-delà de la simple collection de tubes funkysant. Et puis les mecs parviennent à nous faire oublier leurs tronches de hipsters ultimate infinity, et ça c’est costaud.

12 Young Gun Silver Fox – AM Waves

Activiste pop bien connu de ceux qui savent (il est par exemple présent sur la compilation des 20 ans de Tricatel), Shawn Lee a toujours 15 projets en parallèle, dans des styles souvent très différents. Sur ce projet, il s’est allié au jeune Andy Platts (le young gun donc, alors que lui et ses longs cheveux blancs sont le silver fox) pour un album 100% Calif’, 100% yacht rock, 100% plaisir : un « simple » exercice de style diront certains, qui souffle sur les cendres de Steely Dan, Hall & Oates, Robin Dupree etc mais qui 1. le fait de manière bluffante et surtout 2. comme toujours en pareil cas, les chansons, les chansons, LES CHANSONS, qui exonèrent l’entreprise de toute accusation de plagiat, pastiche etc. Grösse, ÉNORME régalade.

 

11 Spiritualized – And Nothing Hurt

Au bout du compte, la grande prouesse de Jason Pierce, de même que sa signature, aura été de créer une musique à la fois minimaliste et maximaliste : minimaliste dans ses inspirations, ses mots, ses thématiques, maximaliste dans sa forme (le plus souvent). Tout ça pour dire que And nothing hurt est une énième variation space-gospel sur la rédemption, l’addiction (aux substances, à l’amour), la foi (au sens large), la Vie, la Mort. Qu’est-ce qui fait de cet album sans doute son meilleur depuis 15 ans: difficile à dire car c’est, je me répète, le même que les précédents…