Le haut du panier donc, nous y voilà.
Dix albums pas forcément meilleurs que ceux qui les précédent mais ce sont ceux que j’ai le plus écouté cette année, et du coup j’en ai déduit que ce sont ceux que je préfère.
En toute simplicité.
#10 Jonathan Wilson – Fanfare
C’est compliqué… C’est compliqué parce que « objectivement », c’est un album très impressionnant. Mais je reste un peu sur ma faim. Je m’explique : sur Gentle Spirit, son précédent, on entendait une voix à la fois familière (le folk rock californien du début des années 70) et singulière (influences de Pink Floyd, très inattendues dans ce contexte). Sur Fanfare, Jonathan Wilson s’est fait plaisir et a sans doute enregistré l’album dont il rêvait depuis longtemps : invités prestigieux, arrangements opulents. Il se révèle à bientôt 40 ans donc on ne lui en veut pas trop d’avoir cédé à ce genre de tentation. D’autant que son talent est intact. Mais je le préfère quand il ne fait « que » du Jonathan Wilson, quand il poursuit la voie qu’il s’est tracé tout seul, un peu trop rarement ici donc, et pas de la resucée (un coup Dennis Wilson, un coup CSNY etc.), aussi bluffante soit-elle. Ceci dit, encore une fois, c’est régulièrement grandiose et certains passages m’emportent complètement : un genre de fantasme musical devenu réalité.
#9 Sébastien Tellier – Confection
Je suis un grand défenseur de My God Is Blue, dont le seul défaut était finalement de davantage relever de la performance globale et pas seulement musicale. Un disque et un geste incompris. Je regrette donc un peu que Tellier ait en quelque sorte remis les pendules à l’heure à peine un an après avec cet album qui ressemble à du Tellier et qui a rassuré celles et ceux qu’il avait perdus en route. Mais évidemment si on juge cet album hors contexte, uniquement pour ce qu’il est, on tient une pure merveille de pop orchestrale vintage, élégante et mélancolique. Une bande-originale imaginaire qui ferait se croiser le Polnareff de la Folie des grandeurs et François de Roubaix.
#8 Kelley Stoltz – Double exposure
Ca fait plus de 10 ans que ce mec sort des disques de pure pop impeccables, voire parfois géniaux (Circular Sounds) ça fait plus de 10 ans que je le dis, maintenant c’est foutu, c’est trop tard pour lui malgré la reconnaissance que les groupe garage de San Francisco (notamment les Thee Oh Sees) essaient de lui conférer. Il souffre du syndrome Super Furry Animals : albums essentiels mais allure quelconque et pochettes à chier. Moi-même j’ai plus envie de batailler. Triste.
#7 Unknown Mortal Orchestra – II
En studio, le groupe bénéficie d’une production très langoureuse (notamment dans le traitement de la voix) qui sied à merveille à son psychédélisme sexy. Ruban Neilson, guitariste de l’année. J’adore la pochette par ailleurs, peut-être même mon top 1 pochettes 2013.
#6 Kurt Vile – Wakin on a pretty daze
J’en ai parlé très récemment, j’insiste pas.
#5 MGMT
Finalement, la « grande tendance de ses dernières années » comme on dit à l’heure des bilans dans les Inrocks et Hot Video, c’est le psychédélisme. Tame Impala l’an dernier, les Flaming Lips tout le temps depuis 15 ans, Kurt Vile ou Unknown Mortal Orchestra dans des styles bien différents cette année… Sous toutes ses formes, le psychédélisme irrigue la musique de jeunes. MGMT fait partie des champions incontestables et incontestés de sa forme la plus littérale et frontale. L’a un peu chuté quand même cet album, je le voyais plus haut à sa sortie…
#4 She & Him – Volume 3
Pochette un peu décevante, il faut dire ce qui est…
Là, ça va mieux.
Plus sérieusement, sur le créneau rétro pop, difficile de faire mieux à l’heure actuelle. Sérieux ! Qui d’autre hein? Qui?!?! Non mais sans déconner, I mean it.
Oh et puis merde : c’est MON top, avec MES goûts à MOI et MES disques préférés de l’année, je fais ce que veux.
#3 Foxygen – We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
Le disque le plus granderemisesque de 2013, après le number 1 bien sûr. Un feu de paille sans doute (le groupe existe-t-il encore seulement ? D’ailleurs je crois qu’ils vendent déjà des t-shirts « Foxygen is dead » ces petits branleurs) mais c’est pas grave : la (sunshine)pop 60s canonique et savamment débraillée, classieuse mais toujours canaille, c’est ici qu’on la trouvait cette année. San Francisco, chanson la plus charmante de l’année. No Destruction, meilleure chanson des Stones depuis 40 ans. Marrant ce clip d’ailleurs, avec des images d’archives des membres du groupe quand ils étaient petits. Il y a 5 ans donc.
#2 Daft Punk – Random Access Memories
L’équivalent discographique d’un Superman ou Transformers réalisé par Stanley Kubrick ou David Lynch. Soit un disque immensément spectaculaire mais jamais putassier, grand public mais toujours exigeant. Un DPP (Disque Pop Parfait) qui écrase la concurrence de manière évidente. Tout est parfait dans Random Access Memory : la pochette, les clips, la communication. Depuis quand la planète entière ne s’était pas excitée comme ça pour un disque? Pour une chanson ? Car au final, ce disque replace la musique et la musique seule comme élèment essentiel, au coeur de tout le bordel. Derrière là débauche de moyens, derrière le savoir-faire, derrière le défilé de guests tous plus classe les uns que les autres, c’est très humble et émouvant je trouve. Ah ils sont forts les cons…
Mais ce top est évidemment un top très subjectif et le disque le plus Grande remise de 2013, c’est de loin
#1 Chateau Marmont – The Maze
Encore une magnifique pochette. Cette année était décidément de fort belle facture de ce côté là. Oui, de fort belle facture.
Chateau Marmont, grosse affaire voyons ! Ah ils m’auront fait poireauter les salauds : ça n’est pas seulement l’un des albums que j’attendais le plus cette année, c’est l’un des albums que j’attendais le plus ces dernières années. Je commençais à désespérer. Leurs premiers morceaux ont en effet été publiés en 2009 et le groupe a été fondé en 2005 !
Ils ont pas chomé entre temps (le curieux album d’Alizée notamment, réalisé en partenariat avec Rob, un de leurs modèles) mais cette attente leur a indéniablement porté préjudice : ils passent désormais pour de vulgaires suiveurs (Air, Phoenix) alors qu’ils sont évidemment bien plus que ça.
Mais bordel ça valait le coup d’attendre en tout cas. The Maze est un disque monstrueux, hors-normes, un véritable dédale en effet qui fait se croiser brillamment et harmonieusement prog-rock, retro-futurisme 70s, soft rock, variété française (subliiiiiiiiime Affaire Classée aux accents Pull Marine, chantée par la non moins sublime Alka Balbir dont j’ai appris il y a peu qu’elle était avec Gaspar de Justice ah putain ils ont tout pour eux ces branleurs), electro pop, pop tout court. Ca démarre fort, ça faiblit jamais et ça finit encore plus fort, dans les étoiles, ou dans le cortex, on sait plus très bien : la marque des grands. Et puis les mecs ont de bonnes têtes de barbus à la coule, ils ont l’air chouettes, ils sont passionnants en interview. Et ils sont tarbais à la base nom de Dieu. TARBAIS.
Maintenant ce qui serait bien ça serait de :
1 reprogrammer le concert toulousain
2 ne pas attendre 12 ans avant de sortir un deuxième album
3 ne pas à nouveau le sortir quasiment en même temps que le Phoenix et le Daft Punk…
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