J’ai honte. J’ai rapidement quitté la salle (au bout de 30 minutes quand même…) mais j’ai honte.
Qu’est-ce qui m’a pris bon sang ? Il faisait beau en plus, j’aurais pu faire 1000 choses plus intéressantes comme, je sais pas, aller manger une glace, m’aérer, aller manger une glace, attaquer l’un des 12 bouquins empilés près de mon lit et qui attendent d’être ouverts depuis plusieurs années pour certains, aller manger une glace ou même boire un litre de Destop. Ou aller manger une glace. Mais non, je me suis dit que ça serait une bonne idée d’aller voir ce truc. Sans doute parce que j’avais été agréablement surpris par le ton et l’énergie des Kaïra, parce que j’avais lu 2-3 avis positifs qui m’ont laissé croire que, peut-être, éventuellement, je pourrais, qui sait, passer un moment pas trop dégueulasse. Tu parles…
Déjà faut partir du principe que dépoussiérage de la franchise, mon cul oui : Taxi, que ça soit réalisé par Besson, Gastambide ou Tarkovski, c’est fondamentalement un truc pour fans de voiture qui font tut-tut, vroum-vroum et qui se rentrent dedans sur fond de musique débile. Déjà.
Après… bah après, c’est tout simplement le truc le plus bête, laid et vulgaire que j’ai vu depuis très, très longtemps. Mal écrit, mal joué, mal branlé. Jamais drôle. Insupportable. Après, si du vomi sur une voiture, du vomi DANS une voiture (variante !), de la merde de chien balancée sur des élus ça te fait rire (tout ça brut bien sûr, sans prendre la peine de construire un gag ou une situation, pourquoi se faire chier?), fonce. Et qu’on me sorte pas l’argument du politiquement incorrect : les nains, les gros(ses), très bien, pourquoi pas, mais Gastambide est juste un bourrin qui flatte les plus bas instincts de son public et citer les Farrelly dans ce billet, même pour le remettre à sa place, serait lui faire trop d’honneur. En même temps, un type qui a une tronche d’acteur porno, on aurait dû se méfier.
30 minutes m’ont donc suffi mais c’était déjà 30 minutes de trop évidemment.
En sortant j’ai fait pénitence : 4 Godard, 3 Straub, 8 Dreyer. Mais j’ai toujours honte : je vais me retirer quelques jours dans un monastère tibétain pour faire le point avec moi-même et me reconstruire.