Le Grand Jeu – critique

La prodigieuse histoire vraie d’une jeune femme surdouée devenue la reine d’un gigantesque empire du jeu clandestin à Hollywood ! En 2004, la jeune Molly Bloom débarque à Los Angeles. Simple assistante, elle épaule son patron qui réunit toutes les semaines des joueurs de poker autour de parties clandestines. Virée sans ménagement, elle décide de monter son propre cercle : la mise d’entrée sera de 250 000 $ ! Très vite, les stars hollywoodiennes, les millionnaires et les grands sportifs accourent. Le succès est immédiat et vertigineux. Acculée par les agents du FBI décidés à la faire tomber, menacée par la mafia russe décidée à faire main basse sur son activité, et harcelée par des célébrités inquiètes qu’elle ne les trahisse, Molly Bloom se retrouve prise entre tous les feux… (Allocine)

Je vais spoiler le billet d’entrée: c’est nul et très dispensable même si plutôt agréable.

Le Grand Jeu est signé Aaron Sorkin, « éminent » scénariste notamment de The Social Network et créateur de The West Wing (qui me gonflent tous les 2 prodigieusement, d’où les guillemets à éminent).
Le truc c’est qu’il anime également des masterclass/séminaires d’écriture de scenario:

Un scenario clé en mains.

Et le truc, bis, c’est que son film ressemble très exactement à l’idée qu’on se fait du travail issu d’un atelier d’écriture: tout est extrêmement bien pensé, agencé, rythmé, enchaîné. Programmatique. Chiant. Tu SAIS que ce conflit-originel-évoqué-au-début va refaire surface dans le dernier quart et qu’il faudra le résoudre; tu SAIS aussi que, le film débutant par un gros flash back, on va y revenir en conclusion afin de boucler la boucle etc etc.
Le film se déroulant dans le milieu du jeu (poker pour être plus précis), il nous gave également d’infos ultra précises, de jargon, de détails pour initiés censés en mettre plein la vue au néophyte et prouver qu’il a bossé, qu’il s’est documenté, qu’il a fait des recherches. Si ça se trouve il est même allé en immersion dans des soirées poker le mec, attention, il se donne tout entier à son art.

Tout ces procédés narratifs, toutes ces recettes j’allais dire, Aaron Sorkin les maîtrise sur le bout des doigts. C’est ce qu’il doit enseigner à ses étudiants.

Tout ça pour dire que Le Grand Jeu est extrêmement professionnel, carré, irréprochable en un sens, mais surtout prévisible, froid, désincarné. Chiant, encore. On ne s’ennuie pas vraiment, c’est même relativement haletant si tant est qu’on est un minimum dedans mais rien ne dépasse, jamais, ni en bien, ni en mal. Je n’y ai pas vu l’once d’une idée originale, d’une voix personnelle (alors que le film est basé sur une histoire vraie, un comble).

Le fond ? Rien que de très classique là encore, de très hollywoodien en tout cas avec ce sentiment de fascination/répulsion pour l’argent facile qu’exhalait également The Big Short récemment. L’argent facile, c’est mal, mais on montre sans trop de distance tout ce qu’il permet de se payer. Super. En tout cas j’attends encore le 1er bon film de 2018.

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