Top cinéma 2018 – Oui

Une longue liste de films que j’ai aimés, oui, c’est pas mal mais bon, c’est pas non plus… Enfin, oui, ça va, ça passe, à des degrés divers. Là encore, dans le désordre et sans classement. A la relecture, certains auraient sans doute mérité de figurer dans la catégorie supérieure, d’autres dans la catégorie inférieure. Les daubes, ici, les semi-daubes, ici.

 

Wildlife – Une saison ardente

C’est du bon travail. Un peu scolaire à mon goût, très Sundance (sobriété de tous les instants, plans fixes savamment décadrés) mais c’est sauvé par une belle acuité et une belle sensibilité. Un gros souci néanmoins: je trouve que « ça va trop vite », comprendre que les motivations du personnage interprété par Carey Mulligan, et les actions, le comportement qui en découlent, surviennent un peu trop brutalement, sans crier gare. Ca m’a gêné, ça nuit à la vraisemblance d’une intrigue et d’une trajectoire (celle d’un couple en voie de séparation) par ailleurs bien traités.

 

Suspiria

Ca devrait être un « non » tant je m’y suis fait chier (2h30 !!!) et j’ai trouvé ça raté mais j’aime que le film fasse des choix forts et propose quelque chose de différent (de l’oeuvre originale) et radical. J’ai un peu envie de le revoir en vérité. Ici.

Ne jamais perdre une occasion de poster une photo de Dakota Johnson

 

Le Poulain

Ici.

 

The Disaster Artist

C’est sympathique. Ca donne surtout envie de voir le film en question (le film dont The Disaster Artist relate l’histoire et le tournage, The Roomqui figure dans la liste des « plus mauvais films de l’histoire du cinéma »). Il est désormais disponible sur Youtube. Pas plus, pas moins.

Les frangins Franco

 

Roulez jeunesse

Vaut davantage pour ses intentions que pour son résultat: 2/3 de comédie pure, tendance « nouvelle comédie française », portée par un Eric Judor en pleine forme et paf, on bascule sur un vrai drame social dans le dernier tiers. Pas vraiment réussi, ni dans l’aspect comique, ni dans l’aspect dramatique, mais c’est louable et ça se regarde. Pas plus, pas moins là aussi.

 

Avengers: Infinity War

Ici.

 

Bécassine !

Je suis sans doute un peu sévère car y a des gags absolument formidables ainsi que nombre de situations et dialogues savoureux : le duo Karin Viard/Denis Podalydès fonctionne à merveille et l’arrivée de Bruno (Podalydès) insuffle encore plus de drôlerie à un ensemble qui n’en manquait pas vraiment. Seulement voilà, j’ai souvent ce problème avec les films de Podalydès: quand il s’en tient à la comédie, je suis très client. En revanche quand il va sur le terrain des saltimbanques, de la poésie du spectacle vivant etc etc, j’ai du mal. J’ai néanmoins versé ma larmichette à la fin. A la réflexion, je suis un peu sévère oui, c’est quand même un joli film, une belle adaptation. Et j’insiste, c’est vraiment très drôle par moments.

Alerte poésie.

 

Budapest

Vu en avant-première dans une salle bien garnie et enthousiaste (compte-rendu ici) qui m’a sans doute un peu contaminé. Pas sûr que j’en ai une aussi bonne opinion si je le revois un jour chez moi…

 

Shéhérazade

C’est bien (ou plutôt « bieng » puisque ça se passe à Marseille) dans une veine ultra-naturaliste/caméra au poing/acteurs non-professionnels, mais c’est juste bien. Ca m’a jamais transporté ni ému ni bluffé. « C’est pas toi, c’est moi » : j’ai de plus en plus de mal avec le cinéma naturaliste, pour une raison que j’ignore. Mais dans le genre, Shéhérazade est à voir, c’est une réussite.

« Kesstchufé là, tu veux m’emboucaner ? »

 

Tully

Ca se regarde gentiment mais c’est typiquement le genre de séance qui me fait dire que parfois, je ferais mieux de (re)mater un classique chez moi. Inutile donc.

Les Confins du monde

Englué dans la jungle vietnamienne avec les membres d’une petite garnison de soldats français, le personnage interprété par Gaspard Ulliel se lance à la recherche de l’assassin de son frère et de sa belle-sœur, un général vietnamien sanguinaire à l’aura quasiment mythique (« on l’aurait vu ici il y a 2 jours », « c’est lui qui a fait ça hier », « cet enfant sait où il se trouve » etc). Énième variation basée sur le Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad donc, avec un soupçon de Moby Dick pour faire bonne mesure. Et c’est une variation réussie, qui repose sur une interprétation remarquable d’Ulliel et sur une crudité saisissante (le film est interdit aux moins de 12 ans seulement, là pour le coup, on peut pas dire que la censure ait abusé de son pouvoir). Guillaume Nicloux parvient même à faire oublier quelques facilités. UNE en vérité : le cliché du soldat ténébreux qui fait jouir la pute et en tombe amoureux, faut arrêter…

L’a pas l’air en super forme gros Gégé

 

Les Veuves

Bon petit polar à la fois maniériste et brutal dans lequel Steve MacQueen a l’intelligence de toujours laisser son intrigue au premier plan, se contentant d’ajouter des petites touches de commentaire politique ou soci(ét)al. Après, il m’en restait quasiment rien à peine sorti de la salle…

 

Paranoïa

J’aime bien Soderbergh parce qu’un peu comme Eastwood, il est capable de torcher un film en 2:2 juste parce qu’il a une lubie (ici, tourner son film entièrement avec un Iphone). Du coup c’est mineur voire un peu bâclé mais c’est pas grave, on sait que la fois d’après, ou celle encore d’après si cette fois ça lui prend de tourner un film à partir d’un scenario écrit en une demie-heure, il se sortira davantage les doigts. Ceci dit, en l’état, ça reste un thriller mineur certes, mais efficace, plaisant et prenant. C’est déjà pas mal.

Petit chou 2018 en détresse

 

L’Apparition

J’aime bien les films qui interrogent la foi ou qui se déroulent dans un milieu ecclésiastico-religieux. J’aime bien L’Apparition donc, histoire d’une enquête canonique, i.e. d’une enquête demandée par le Vatican suite aux apparitions (?) de la Vierge à une jeune fille de 18 ans. Ca traîne un peu en longueur mais le dernier acte, opaque, spirituel voire mystique, là où il s’agissait auparavant de tout confronter à la réalité, nous laisse sur une (très) bonne note. Et les étudiants rattrapés par la peau d’une conclusion brillante savent bien que c’est très positif de bien terminer sa copie.

 

Sur la plage de Chesil

Pendant 1h, une gentille caricature de téléfilm produit par la BBC avec tout ce que ça implique en termes de ripolinage (le film se situe au début des années 60) et de théâtralité (dont est issu le réalisateur, Dominic Cooke). Ils savent (bien) faire ça, les Anglais et pour peu qu’on ait rien contre ce genre de truc, ça passe tout seul. Et puis dans la dernière demi-heure, sans qu’on l’ait vraiment vu venir, ça vire au mélo parapluiedecherbourgesque. Sans la flamboyance ni la finesse mais ça m’a quand même cueilli. Ca me cueille toujours ces histoires-là.

Elle a un côté instagrameuse gracile un peu énervant mais elle a un truc quand même cette actrice (Saoirse Ronan)

 

Le monde est à toi

Je mentirais si je disais que je me suis ennuyé ou que je n’ai pas trouvé ça plutôt divertissant mais c’est pas brillant… Romain Gavras était peut-être un peu branché il y a une dizaine d’années (et encore, c’est sujet à caution) le problème c’est qu’il n’a pas vraiment évolué et que son passé de clippeur continue à le suivre (comprendre, il crée davantage des images ou des séquences isolées que du cinéma). M’enfin, on passe un bon moment tant que le film ne se prend pas au sérieux.

 

Un peuple et son roi

Un film sur lequel Positif et les Cahiers du cinéma se seraient écharpé il y a 30 ans. L’oeuvre d’un styliste baroque, assez unique dans le cinéma français (c’est donc un film Positif). Un baroque distancié qui plus est, autant amoureux du style que des mots. Bilan: je m’y suis un peu fait chier, je peux pas dire que ça m’ait plu mais au moins, c’est une vraie proposition de cinéma, audacieuse et singulière et l’air de rien, c’est un des films qui me restent de cette année de cinéma.

Featuring Denis « The Actor » Lavant dans le rôle de Marat.

 

Lady Bird

J’y suis allé un peu le couteau entre les dents (enfin, un petit couteau; le canif entre les dents disons) et de fait, le film cumule tous les mauvais points, ou en tout cas coche toutes les cases du parfait petit film indé agaçant mais il parvient malgré tout à surprendre et à toucher. Parce qu’il est sincère sans doute. Bon, après, j’en ai déjà pratiquement aucun souvenir mais c’est valable pour plusieurs autres films que j’ai aimés cette année. Y compris des films que j’ai davantage appréciés.

 

Eva

Parmi les films quasi-unanimement conspués cette année, pour ma plus grande incompréhension… Il y a ceux qui ont trouvé ça nul et il y a ceux qui ont trouvé ça nul comparé à l’original de Losey. Bon, déjà Losey, je trouve ça assez surestimé et puis j’ai été surpris que tant de gens l’aient vu son film. A croire que c’est un classique absolu… Bref, en soi (puisque je l’ai pas vu l’original moi), je trouve que ce Eva tient bien la route, dans la dynamique qui se crée entre les 2 acteurs (Ulliel et Huppert) et dans le trouble que Benoît Jacquot parvient à créer autour du personnage interprété par Ulliel, vrai-faux écrivain génial par escroquerie, sinon autour de sa relation, assez convenue c’est vrai, avec une escort-girl (Huppert) dont il tombe amoureux. En résumé, et selon l’expression consacrée quand on a pas envie d’argumenter ni grand chose à dire: « j’ai passé un bon moment ».

Cette scène par exemple est très réussie.

 

A Star Is Born

Ici.

 

L’Ombre d’Emily

Quand j’ai vu la bande-annonce, j’ai pensé « c’est quoi cette merde? ». Puis j’ai vu que c’était le nouveau film de Paul Feig (Mes meilleures amies, Spy, Les Flingueuses mais aussi la série Freaks & Geeks) donc j’ai foncé, et je le regrette pas. C’est pas totalement réussi, loin s’en faut mais c’est intéressant: l’idée du film c’est de partir d’un matériau hyper cheesy (en gros, les thrillers à 2 balles diffusés l’après-midi sur TF1 ou M6) et d’en faire quelque chose d’excitant (excitant-exciting, à l’américaine, pas excitant-Sopalin), tout en le parodiant. Premier et second degré en même temps, pas facile donc, et c’est ce qui explique que L’Ombre d’Emily soit à moitié raté – la parodie fonctionne, le premier degré nettement moins. Mais il faut le prendre pour ce que c’est: une blague un peu potache, un genre de Desperate Housewives hysterico-smartass. A noter que la b.o. est exclusivement composée de chansons françaises (surtout yé-yé mais pas que): Orelsan déboule sans crier gare sur le générique de fin, ça fait son petit effet.

Qui est Emily et qui est dans son ombre d’après toi?

 

Leto

Ici.

 

Neuilly sa mère, sa mère

Le premier volet, Neuilly sa mère, avait récolté de bonnes critiques, en même temps qu’un large succès public. Mérité car le film était plutôt drôle, malin, enlevé. On retrouve exactement la même équipe pour cette suite, avec, suite et surenchère obligent, quelques guests célèbres : Maître Dupont-Moretti, Gérard Miller mais surtout Julien Dray ( !) et Arnaud Montebourg ( !!). Dans de vrais rôles hein, avec des répliques et tout. Ils ont que ça à foutre sans déconner ? Ah ben en fait oui, désolé… Bon, ça s’est pas possible. Y a aussi cette grosse tâche de Charline Vanhoenacker dans le rôle d’une juge rouge. Tout ça pour dire que le registre comique est celui de la connivence avec le public (de gauche), à base de clins d’œil à l’actualité politique française. Du genre, quand le personnage principal embrasse fougueusement une collègue noire il lui lance « tu es ma Rama Yade ». Ca non plus c’est pas possible, du coup, j’ai pas beaucoup ri. Et malgré (tout) ça, il se dégage de l’ensemble quelque chose de foncièrement sympathique : parce que c’est très énergique, bien rythmé, que les comédiens prennent du plaisir. Et que ça en fout plein la gueule à Sarkozy et Macron et que ça, ça fait toujours plaisir.

Denis Podalydès en djellaba qui hurle « on ne coupe jamais sa salade avec un couteau!! » = j’ai ri.

 

Hostiles

Ici.

 

Halloween

J’aurais aimé aimer davantage, essentiellement parce que j’ai beaucoup de sympathie, sinon plus, pour le duo David Gordon Green/Danny Mac Bride aux manettes de ce remake. Et je le sentais bien, parce que j’aime leur travail donc mais aussi parce que leur projet a été adoubé par Big John (Carpenter) en personne (qui s’est même fendu du lifting de la mythique bande originale du film). Mais voilà, force est de constater que ce qui est propre au duo (les dialogues et scènes de dialogue, ainsi que tout ce qui a trait aux lycéens) ne fonctionne pas vraiment. Le reste en revanche i.e. les scènes d’action/de meurtre constitue selon moi un bel hommage/une belle relecture du film original. Que j’ai revu du coup, comme beaucoup j’imagine, et qui est vraiment un putain de chef d’œuvre de sa mère à 100 coudées au-dessus de celui-ci, ça va sans dire.

Attention Michael, derrière toi !!!

 

La Nuit a dévoré le monde

Ici.

 

L’Empereur de Paris

C’est mollasson… Ca frise même le téléfilm patrimonial de luxe financé par le service public. De fait, c’est une nouvelle variation autour du personnage de Vidocq, figure du patrimoine français historique et télévisuel. Mais ça se regarde car c’est assez joli, que Vincent Cassel, relativement sobre, donne le change et que j’étais sans doute bien luné.  Les 2 retraitées assises derrière moi gloussaient à chaque apparition d’un Luchini en roue libre, caricatural au possible : elles ont passé un bon moment, comme toute la salle je pense. On sent que Richet tente des trucs, qu’il veut faire un film populaire sans pour autant céder à la facilité. C’est louable on va dire. Totalement dispensable en revanche.

Les costumes masculins sont très réussis par exemple

 

Première année

Ici.

 

Everybody Knows

Le film s’est unanimement fait casser, et là encore, je comprends pas. De 2 choses l’une : soit les précédents films du réalisateur (que je n’ai pas vus) sont des chefs d’œuvre, soit les critiques ne voient que des chefs d’œuvre. Parce que bon, ok, c’est un peu lourd, un peu trop adulte, un peu trop psychologisant m’enfin, ça reste bien écrit, bien exécuté, bien dirigé. Comprends pas.

Guapos.

 

Ami-Ami

Mignonne rom-com sortie en catimini en début d’année, et retirée de l’affiche tout aussi discrètement (et rapidement). C’est très anecdotique, ça manque d’ampleur (et de moyens) mais c’est mignon. Disons que dans le registre de la rom-com française, ça se hisse sans mal au dessus des merdes habituelles. Featuring un excellent Jonathan Cohen en second rôle-scene stealer, comme d’hab.

 

The Guilty

Je trouve la toute fin un peu too much (difficile d’en dire plus sans spoiler) mais difficile également de faire la fine bouche devant un scenario aussi bien ficelé, et devant un film-concept (un mec au téléphone pendant 1h30 sans qu’on voit jamais ses interlocuteurs à l’autre bout du fil) qui parvient très vite à nous le faire oublier. Le concept. A part ça, confirmation que le danois est bien la langue la plus moche du monde après le néerlandais.

« La COGIP, bonjour »

 

Revenge

Suite à la défection de Danny Boyle pour la réalisation du 25ème Bond, le Guardian a listé ses remplaçants potentiels (Joe Wright, etc) et Coralie Fargeat en faisait partie. Faut quand même pas déconner mais ça prouve bien que son film a marqué les esprits, notamment à l’étranger (finalement ça sera Cary Fukunaga). Ici.

 

L’Amour est une fête

Ici.

 

Les Frères Sisters

On peut se dire « tout ça pour ça », toute cette violence, toute cette introspection, tout ce pataquès, pour finir chez maman et dans son lit de quand on était petit. On peut aussi trouver ça touchant, voire essentiel quelque part. Je suis dans le camp des gentils donc je l’ai choisi. Mon camp. Quoiqu’il en soit, un film direct et modeste, presque inespéré de la part de Jacques Audiard.

Les frangins Soeurs

 

Une pluie sans fin

Le prototype du BFC, le Bon Film Chiant: c’est objectivement bien mais on s’y emmerde pas mal (moi en tout cas). Et puis les similitudes sont trop nombreuses avec le génial Memories of Murder. En sa défaveur, donc.

 

First Man

2 mois après, je sais toujours pas quoi en penser en vérité. Mieux, je peux toujours pas dire si j’ai aimé ou pas… Ce qui est plutôt une bonne chose n’est-ce pas ? Sur le coup, j’ai trouvé ça solide, cohérent, maîtrisé, quoiqu’un peu trop doloriste à mon goût: Damien Chazelle a décidément une sorte de culte de l’épreuve morale, une passion pour la souffrance, qui m’agace et à laquelle je n’adhère pas, tout simplement, sur le plan moral et personnel. Et puis il y a la séquence de l’alunissage, superbe et surtout, cette toute dernière séquence entre le couple Armstrong, terrassante de tristesse, qui finit de faire de ce film un long poème noir assez impressionnant mais qui m’a pas mal déprimé. D’où ce classement modeste pour un film qui méritait sans doute mieux.

Spoiler, merde !!!

 

Le Grand bain

Ici.

 

Amanda

A chaud, il était dans la catégorie supérieure. Avec un peu de recul… C’est sans doute un très bon film d’un point de vue purement objectif mais je suis resté un peu à l’écart. Vincent Lacoste me paraît encore un peu « juste » dans l’émotion pure, j’ai l’impression qu’il a du mal (c’est con à dire mais il pleure très mal par exemple). Les dialogues manquent un peu de naturel à mon goût, de même que tout ce qui a trait à l’attentat (très très délicat évidemment, d’autres se seraient planté de manière beaucoup plus embarrassante voire révoltante). Le défilé de guests (Elli Medeiros, Luke Haines des Auteurs, Jarvis Cocker pour la chanson du générique, Marianne Basler et Greta Scacchi en mode retour de hype, et je ne parle même pas de la subtile référence pour happy few aux Go-Betweens, n’en jetez plus) frise l’étalage de bon goût un peu gratuit. Après évidemment, il y a une lumière (au sens propre et figuré) sublime, une grande subtilité, une science de la narration et du montage… La séquence de fin à Wimbledon est magnifique. Anecdotique mais je me suis fait la réflexion: le film donnerait presqu’envie aux indécrottables provinciaux de vivre à Paris. Presque.

La chiale

Flop cinéma 2018

J’ai vu plus de merdes que d’habitude cette année… Mais j’ai également vu plus de films: ça sera donc un looooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooong

bilan ciné.

 

Brillantissime

Le choc de l’année quelque part. Ici.

 

Les municipaux

Moins horrible car 1. au moins les gags sont (un peu) construits et clairement identifiés 2. le film n’a pas été crowdfundé. Mais c’est triste putain… Le plus triste c’est qu’ils sont pas méchants Les Chevaliers du Fiel (puisqu’il s’agit de leur film), ils sont même plutôt bienveillants je pense mais leur film est tellement et caricaturalement anti-fonctionnaires qu’il en devient un véritable objet de propagande réactionnaire, pour ne pas dire pire. Sans compter qu’en purs termes d’humour, le film a 50 ans de retard, c’est dingue. Fernand Raynaud, ne revient pas, ils sont devenus toi !

Le 2 a déjà été tourné, avant le mouvement des gilets jaunes. C’est con, on aurait pu avoir droit à une farandole de bonnes blagues sur le sujet.

 

L’Homme qui tua Don Quichotte

Une horreur. Séance très éprouvante, je regrette encore de pas être sorti au bout de 20 minutes. Ici.

 

Le Retour du héros

Le film fonctionne, en gros, sur le principe de l’anachronisme ou du décalage langagier : les personnages s’expriment comme en 2018 alors que l’action se déroule début XIXème. J’ai trouvé ça affreusement paresseux et ringard, comme souvent avec Laurent Tirard. Et puis Mélanie Laurent. Bilan, pour la 4ème fois seulement en près de 40 ans de fréquentation des salles de cinéma, je me suis barré avant la fin (au bout de 45 minutes).

Fausse moustache et faux sourire de toutes beautés.

 

Moi, Tonya

Il y avait sans doute de quoi faire un film autour de la bêtise ordinaire, de la misère intellectuelle, des ravages de l’ambition excessive, et des tas d’autres sujets ou questions soulevées par « l’affaire Tonya Harding » mais le réal a préférer opter pour une sous-Scorseserie cynique et pseudo-cool. Dès lors, comparer ce film au cinéma des frères Coen comme j’ai pu le lire à plusieurs reprises/endroits, c’est vraiment ne rien avoir compris à ce dernier tant Moi, Tonya est dépourvu du moindre sens de l’absurde ou de la moindre empathie. Séance très éprouvante par conséquent, que j’aurais dû abréger dès le premier quart d’heure là aussi tant les premières (mauvaises) impressions n’ont fait que se confirmer.

 

Climax

« Ouais alors le pitch c’est un groupe de danseurs tu vois. Y a des ckeblas, des reubeus, des pédés, des gouines, et ils font une grosse teuf de fin d’atelier. Y a des bonnes vibes et tout mais y a quelqu’un, on sé pa cé ki, ki met du LSD dans la sangria et là mais truc de ouf quoi ça part en couille mais genre vraiment quoi. Le gros, GROS bad trip. » Gaspar, 15 ans 55 ans. AU SECOURS.

C’est plus ce que c’était les chorégraphies de Kamel Ouali

 

Beast

Elle est frustrée, bridée par une mère castratrice et un milieu conservateur. Elle tombe donc rapidement sous le charme de cet homme des bois qui vit en marge de la société et de sa petite communauté de l’île de Wight (« qu’est-ce que tu lui trouves ? » lui demande sa sœur, « il sent la bête »  qu’elle lui répond. Vraiment.). Donc ils s’aiment : sur des falaises, sous la pluie, au ralenti, avec passion. Elle pleure, elle souffre, au ralenti, toujours. Ca clashe, pas au ralenti cette fois mais le film a l’air de défiler au ralenti lui tellement il est lourd et pénible. L’homme des bois,, évidemment très séduisant, vit en marge : parce qu’il est indomptâble mais surtout parce qu’il est soupçonné d’avoir violé et tué plusieurs adolescentes. Alors, c’est lui le coupable ? C’est pas lui ? Quand le film finit par trancher, on se dit c’est le truc le plus moralement et cinématographiquement douteux qu’on ait vu depuis un bail.

 

3 Billboards

« Ils sont cons ces ricains » épisode 45879. Non mais sans déconner, c’est ça le film audacieux-politiquement-incorrect-coup-de-poing de l’année ? Pfffff… C’est d’une laideur en plus. Aucun intérêt.

Rien compris en plus: c’est « les gilets jaunes », pas « les bleus de travail ».

Taxi 5

Ici.

 

Sale Temps à l’hôtel El Royale

Vu pour des raisons essentiellement extra-cinématographiques voire exclusivement liées au p’tit cul de Dakota Johnson. 2h20 quand même cette plaisanterie: si c’est pas de l’abnégation… Bon, autant je m’attendais pas à un chef d’oeuvre autant on a affaire à une vraie grosse bouse: une espèce de Tarantinade d’une ringardise absolue qu’on croirait issue du pire des années 90. Violence gratuite censément cool,  personnages marionnettes, vacuité absolue du propos (d’ailleurs je le cherche encore), rien ne manque. Le pire : de longs, interminables tunnels de dialogues d’une platitude hallucinante. On fustige souvent, et à raison, la paresse doublée de cynisme des argentiers du cinéma français qui dépensent un pognon-de-dingue dans des projets inutiles uniquement montés autour d’une ou plusieurs stars bankables mais ce film se pose là dans le genre.

Second Petit chou 2018

 

How to talk to girls at parties

J’en ai parlé brièvement dans un de mes comptes-rendus pour la coupe du monde de foot. C’est dire si ça m’a passionné. Ici.

 

En guerre

Le film qui m’a le plus énervé cette année. D’abord simplement nul (« Les Dardenne pour les nuls » pour être plus précis, comme dans le précédent La loi du marché) puis franchement scandaleux dans son épilogue. J’en dis pas plus pour pas spoiler mais je trouve ce film dégueulasse en vérité.

« Le cinéma français, c’est moi !!! »

 

24h Limit

Peut-on faire confiance à un réalisateur dont le nom ne comporte aucune voyelle ? Manifestement non puisque 24h Limit, réalisé par le dénommé Brian Smrz (j’ai décidé de le prononcer « Schmurtz »), un ancien cascadeur (déjà…), part d’énormes clichés pour dérouler une intrigue cousue de fil blanc qui s’achève très exactement comme on l’avait deviné 10 mns après le début du film. Costaud. A un moment, juste avant LE moment de vérité, le bad guy avance vers le bar pour se servir un verre, genre goûtons-une-dernière-fois-à-la-liqueur-des-Dieux-avant-que-la-foudre-ne-s’abatte-sur-nous. Un bar luxueux, qu’on imagine bien fourni. Il scanne du regard les nombreuses bouteilles à sa disposition (gin, whisky, cognac, y a vraiment de tout) marque un temps d’hésitation et finit par saisir… une bouteille de Johnny Walker. Ca résume parfaitement la cheaperie de ce film.

 

Place Publique

Comédie de vieux, par des vieux, pour des vieux. Tristesse absolue. A côté, Le Sens de la fête, dont il se rapproche énormément, c’est chef d’oeuvre.

Bah oui, désolé, c’est une merde.

 

La Belle et la belle

Une certaine tendance du cinéma français ces dernières années : la comédie d’auteur. Pour le meilleur (Victoria par exemple, même si c’est paaaaaaaaaas non pluuuuuuuuuuuus) et plus souvent pour le pire, comme avec ce film horripilant, ni fait, ni fait à faire, qui n’a même pas le plus élémentaire souci de cohérence, puisque on s’en fout de la cohérence n’est-ce pas lorsqu’on des choses plus importantes à dire sur la Vie, l’Amour blablabla. Tu parles… Ni drôle ni touchant ni pertinent, La Belle et la belle est un pauvre téléfilm cheap et nul qui ne dit pas son nom.

 

Fleuve Noir

Je me suis un peu laissé prendre par l’intrigue dans un premier temps : un adolescent qui disparaît, une enquête, un flic à la dérive. Du classique, allons y. Rapidement, 2 gros problèmes: la complaisance, qui confine à la fascination, avec laquelle Erik Zoncka déroule et filme une trame, des personnages, qu’on découvre peu à peu glauquissimes, jusqu’à un final plus que douteux. Beurk. 2ème problème: Vincent Cassel, absolument grotesque en flic aux penchants auto-destructeur (nouveau: l’alcoolique aux abdos de capoieriste). A ce niveau là, c’est pas « en faire de caisses » ou « surjouer », faut trouver autre chose. En vérité, le film serait pas aussi pénible sur la longueur, il mériterait presque un visionnage pour la pire performance d’acteur que j’ai vue depuis très longtemps: un genre de catastrophe industrielle, une sortie de piste hallucinante. Un modèle du genre.

Belle technique de camouflage en revanche

 

Sans un bruit

Le film court interminable de l’année: ça dure 1h20 seulement mais qu’est ce que je me suis fait chier nom de Dieu ! Surtout, la confirmation qu’un bon pitch est le meilleur ennemi d’un bon film. « Dans un monde décimé par des créatures meurtrières venues d’on ne sait où, la survie passe par le silence complet, les créatures, aveugles, étant attirées par le bruit ». Plutôt cool hein ? Ouais, sauf que concrètement, ça signifie pas de dialogues, ok, normal, mais aussi des personnages qui prennent 45 minutes pour dresser la table ou enlever leur pull. Puisqu’il faut pas faire le MOINDRE bruit on t’a dit nom de Dieu. Super. Sans oublier l’idée la plus conne de l’année, haut la main, (enfin, après la décision de généraliser l’utilisation de l’arbitrage video dans le foot je veux dire) : c’est la fin du monde, la population est décimée, chacun se débrouille comme il peut dans son coin, SANS UN BRUIT, mais notre couple de héros décide de faire un gosse. Tkl.

C’est ça, ta gueule.

L’Homme… l’Homme… l’Homme est laid !*

Comme pour les filles, un classement assez light finalement, au contraire de celui de mes coups de cœur acteurs/actrices. J’avais décidément beaucoup d’amour à donner en 2018.

Jesse Plemons dans Game Night

Pardon mais à un moment il faut dire les choses : il est terriblement moche. La vraie mocheté hein, la Eddy-de-Pretto‘s touch, pas la mocheté il-a-une-gueule-ce-type qui fait que le type en question possède un certain charme, vieillit bien etc. Non non, lui il est simplement moche. C’est même de pire en pire. Ca promet.

 

François Damiens dans Le Monde est à toi

Restons dans le délit de sale gueule pur et dur et la méchanceté gratuite avec un acteur dont l’apparence me révulse littéralement. Si on ajoute le fait que je le trouve très surestimé et rarement drôle… Ceci étant il est pas mal dans le film de Romain Gavras. Pas vu son film à lui (Mon ket), sa présence ici est donc plutôt structurelle.

 

Simon Pegg dans Mission: Impossible – Fallout

J’ai lu un portrait dans The Guardian pour la sortie du film dans lequel il expliquait que c’est lors du tournage du précédent volet qu’il s’était rendu compte qu’il avait un vrai problème d’alcoolisme, qui l’a décidé à se rendre en désintox. Et là ça a fait flass dans mon cerveau: il a une tête d’alcoolique. Même quand il est sobre (puisqu’il l’est désormais depuis 3 ans apparemment). Ca craint.

 

Jason Statham dans En eaux troubles

Une tronche, et des qualités d’interprète, à jouer ad vitam aeternam une petite frappe de l’East End ou un boxeur fatigué du Derbyshire, dont il est originaire. Qu’est ce qu’il est mauvais bon sang…

 

Franck Gastambide dans Taxi 5 (à gauche)

Alors déjà, il a une tronche, et une dégaine d’acteur porno. Déjà. Ensuite, son film est nullach et désagréable, avec ce sentiment hanounien qu’il prend son public pour des abrutis tout juste bons à ingurgiter des gros, des nains, du vomi et de la merde (au sens propre). Enfin, il porte le même nom qu’un ancien merdeux de mon lycée, un vrai petit con qui se la racontait. Je peux pas m’empêcher de penser qu’ils sont de la même famille même si c’est relativement peu probable.

 

Malik Bentalha dans Taxi 5 aussi (à droite)

Doublette infernale donc pour l’un des films les plus horribles de l’année. Bentalha fait en outre partie de la liste de pauvres types révélée par la chaîne YouTube CopyComic Video, soit ces comiques français qui piquent leurs vannes, ou des passages entiers de leurs spectacles, aux comiques américains. Mieux: lui, il a également plagié des comiques français (Jean-Luc Lemoine, Kheiron). Costaud le type. Pour terminer en beauté ce magnifique strike de la médiocrité, un extrait de sa page Wikipedia: « Alors qu’il se promène à Montmartre, il rencontre par hasard Gad Elmaleh et lui confie faire ce métier grâce à lui ainsi qu’à Jamel. Gad, touché, demande à Malik s’il vit à Montmartre, ce dernier lui répond : « Non, mais ça fait classe de se promener ici ! ». Amusé, Elmaleh lui propose de faire le lendemain la première partie de son spectacle au Palais des sports. » N’en jetez plus.

 

Vincent Cassel dans Fleuve Noir

Performance scandaleuse, pas moins. Totalement ridicule. Il est très bien dans Le monde est à toi en revanche mais il n’a pas beaucoup de mérite, tout le monde s’en sort bien quand il s’agit de jouer les débiles. A l’exception de Tugg Speedman évidemment.

 

Didier Deschamps

Champion du monde toutes catégories de l’année. Il s’est enfin fait refaire les dents en fin d’année: c’est une déception, je ne le cacherai pas.

 

*Le titre fait référence à

Pas trouvé le moment précis où il prononce la phrase en question.