C’est devenu une coutume sur Grande remise : le bilan en simili-direct-live de la cérémonie des César.
En toute honnêteté, j’étais pas très chaud pour le faire cette année. Chais pas, je le sentais pas… Des nommés de bonne tenue, voire de grande qualité (Jusqu’à la garde, Mademoiselle de Joncquières, Nos batailles), un vainqueur prévisible (selon moi) pas scandaleux (Le Grand bain), je me disais que ça serait une bonne cérémonie, sans aspérités.
Et puis la soirée a commencé. Et elle a mal commencé. Puis elle s’est mal poursuivie…
Donc , comme l’an dernier, l’année précédente, celle d’avant et encore celle d’avant : n’importe quoi, n’importe comment sur la 44ème Cérémonie des César.
A mon grand regret, Manu Payet n’a pas été reconduit en tant que maître de cérémonie. Place à Kad Merad donc. J’avoue, je l’aime bien. Il a pas fait un seul bon film, il a pris un melon énorme, mais je sais pas, je l’aime bien. Et ça, avant même qu’il m’ait littéralement bluffé dans Baron Noir que j’ai dévorée il y a quelques mois. Quelle performance le mec ! Bluffant.
Et donc, cette année, pour la énième fois, la grande fête du cinéma français rend hommage à un film américain en ouverture : ce « medley Queen« de Kad Merad imitant Rami Malek imitant Freddie Mercury est tellement poussif que je finis par me demander si c’est pas volontairement cheap. Un petit côté Jean-Michel Apeuprès qui me le rendrait presque sympathique.
Présidente de la soirée, ou je sais pas comment on dit, Kristin Scott Thomas. Je trouve cette femme/actrice incroyablement chiante. Désolé, je vois pas quoi dire d’autre à son sujet.
Premier trophée traditionnellement décerné au meilleur espoir féminin. Chaque année, quand défilent les extraits de films annonçant les nommés, je me dis que les étrangers, et les gens qui conchient le cinéma français doivent jubiler devant cet étalage de cinéma français : décors réalistes, acteurs-actrices au maquillage nude qui fument, parlent, parlent et parlent encore.
Laurence Arné ne porte pas de soutien-gorge. Ca permet d’oublier 3 secondes la nullité de son sketch, encore. Après 20 minutes de cérémonie, et 3 ou 4 sketches franchement médiocres, on est en droit de flipper pour le reste de la soirée.
Running gags de Kad sur le Ministre de la Culture, Franck Riester, et sur les nombreuses récompenses déjà obtenues par Jacques Audiard. C’est pas super drôle mais ça passe et dans un quart d’heure j’y repenserai avec nostalgie à ces demies-sourires.
En parlant du ministre (Franck Riester donc), c’est la belle Cécile de France qui a cette année l’honneur (?) d’être assise à ses côtés. Elle est belle.
Meilleur espoir masculin: Bob Dylan aka Dylan Robert, pour Shéhérazade. Ma vanne est pourrie ? On doit tous subir bien pire là tout de suite.
Et comme si le supplice n’était pas assez pénible, c’est maintenant au tour de l’IGNOBLE Jérôme Commandeur d’entrer en scène.
Sketch scandaleux de nullité, et je pèse mes mots : j’ai l’impression d’être au Don Camillo devant Olivier Lejeune ou Bernard Mabille. Scandaleux.
Et encore un sketch de merde de Kad Merad (la voiture mal garée). Mais comment peut-on encore faire ce gag vu et revu en 2019 ? Les bras m’en tombent…
Ah ! Enfin du rire, du vrai, avec Laurent « Bogdanoff » Laffitte. Ah le con…
Je lis les réactions des twittos. C’est officiel : les gens sont complètement cons.
Bon, le sketch de Laffitte était finalement pas si drôle que ça et j’imagine qu’on pourrait même le taxer de misogyne mais putain, j’ai ri, vraiment, ne serait-ce qu’un peu, ENFIN.
Ca défile (Niels Arestrup = angoisse totale) et pourtant j’ai rien à dire tellement cette soirée est minable. Les Tuche maintenant, LES TUCHE. C’est fou…
Ah si, un truc quand même: Kad Merad est habillé comme une merde. 2 fois en plus (il se changera plus tard dans la soirée mais sa tenue sera tout aussi ratée et disgracieuse).
Je repense à ce demi-sourire provoqué par sa blague de tout à l’heure: « Pour remettre le César du Meilleur Espoir Féminin, j’accueille Yann Moix« . J’y repense avec nostalgie à nouveau. C’était bien quand c’était presque drôle…
J’ai toujours eu une certaine sympathie pour Elie Semoun et ce soir encore, il donne le change. Oh c’est pas grand chose encore une fois mais dans la médiocrité ambiante, j’ai l’impression de voir apparaître Will Ferrell ou Ricky Gervais.
Et les prix dans tout ça ? Y a du Shéhérazade, du Frères Sisters. Là par exemple le décorateur du film d’Audiard vient d’être primé. Pourquoi pas…
Le mec est d’ailleurs le premier à dépasser les 2 minutes 30 allouées aux discours des lauréats : il se prend donc la musique qui dit « casse-toi ». Il continue quand même : volume poussé à 11. « CA-SSE-TOI ». C’est pas très élégant et d’ailleurs le mec s’en fout, il continue : apparemment, c’est lui qui a été désigné cette année pour parler des difficultés liées aux métiers du cinéma.
Pour sa 1ère apparition publique depuis un bail, Monica Bellucci a manifestement décidé d’envoyer chier son ex, parti pour une nana de 20 ans, ainsi que tous les Yann Moix de la terre : c’est réussi.
On redescend su terre, et de la pire manière qui soit, avec Eddy de Pretto.
+
–
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« -Bonsoir Gérard (Darmon), ça va?
– Kessa peut’t’foutre? »
Second rire franc de la soirée. Il est 23h passé.
César du Meilleur Second Rôle Féminin pour Karin Viard, toujours aussi classe. Eclairage suspect néanmoins, qui blanchit exagérément son visage. J’ME COMPRENDS. Beau discours ceci dit, tonique et juste. Pas vu Les Chatouilles (ni Pupille, autre multi-nommé surprise).
On arrive au traditionnel César-d’honneur-à-l’acteur-américain-qui-pane-rien-et-qui-se-fait-chier-pendant-3-heures. Cette année c’est Robert Redford qui s’y colle.
Et allez, on se cogne ce traducteur INSUPPORTABLE, celui qui est le plus souvent mis à contribution pour traduire les propos des acteurs américains dans les émissions télés et qui en fait des caisses. Insupportable le mec, Nelson Monfort à côté, c’est le dialoguiste de Robert Bresson.
D’habitude, le discours du César-d’honneur-à-l’acteur-américain-qui-pane-rien-et-qui-se-fait-chier-pendant-3-heures apporte un supplément d’élégance à la soirée (dernièrement, je pense à Kevin Costner et Michael Douglas par exemple). Je dis pas que Robert Redford manque d’élégance, je dis qu’on se fait chier. The Old Man and the Chiantitude. Pas très loin du film d’ailleurs, (son dernier, The Old Man and the Gun, gentil mais opportunément arthritique)
Bon, on arrive au moment de la soirée que j’attendais, je le cache pas, avec le César du Meilleur Second Rôle Masculin attribué, comme on pouvait s’y attendre, à l’un des héros de Grande remise, Philippe Katerine
Je regrette un peu qu’il ait cédé à la mode de la barbe (il porte si bien la moustache) mais il est beau comme tout avec son complet en tweed, il est drôle, il est touchant. Philippe ❤
Pardon, je vais me répéter (si vous êtes des fidèles du blog) mais quand je repense à ses débuts à l’orée des années 90, à ses petites chansons bricolées, à sa timidité… HÉROS !
On est en 2019, vive la parité: pas de raison qu’Eddy de Pretto endosse seul le rôle du laideron de la soirée, voilà Rossy de Palma.
Qu’est ce qu’elle fout là d’ailleurs ? Elle remet un prix chaque année et tout le monde semble trouver ça normal.
Je parle plus des sketches mais c’est toujours à chier hein, rassurez-vous.
Hommage ému et émouvant de la belle Diane Kruger à « son ami » (dixit) Karl Lagerfeld.
En revanche de 2 choses l’une:
– soit c’est lui qui a dessiné sa robe immonde et j’en dirais pas plus par respect mais putain…
– soit c’est pas lui qui a dessiné sa robe immonde et il doit se retourner dans sa tombe.
Enfin, elle est quand même très belle.
Chaque année, je m’étonne des présences conjuguées de Pascal Elbé et Elsa Zylberstein (auxquels s’ajoute donc Rossy De Palma) parmi les remettants, malgré leur actualité cinématographique paisible. Cette année ils sont pas là mais Virginie Ledoyen les remplace haut la main.
César du Meilleur Acteur pour Alex Lutz : c’est mérité, et ça fait bien plaisir tant le film est une réussite, une réussite surprise qui plus est (les meilleures). Un peu déçu pour Denis Ménochet quand même, monstrueux, dans tous les sens du terme, dans Jusqu’à la garde : le mec porte le film, et le film remporte plusieurs récompenses prestigieuses (meilleur scenario, meilleure actrice, meilleur film), mais lui repart broucouille… Bon, Romain Duris le méritait également, voire Edouard Baer. Catégorie super relevée cette année.
Et donc César de la meilleure actrice pour Léa Drucker
J’ai toujours eu un petit faible pour elle, elle est particulièrement ravissante ce soir. Très belle robe. Une consécration qui me fait vraiment plaisir : elle est TOUJOURS bien, même quand les films sont à chier (dernièrement l’immonde Place Publique des Bacri/Jaoui) alors la voir sacrée pour ce beau rôle et cette belle interprétation dans ce beau film, je dis oui ! Beau discours en plus, généreux, émouvant.
Rho sa maman qui la filme avec son smartphone comme au spectacle de fin de d’année… ❤
Et le film (Jusqu’à la garde) remporte lui-même le César ultime, celui du meilleur film. J’avais émis quelques menues réserves à son sujet lors de mon bilan de fin d’année mais là, d’avoir revu quelques extraits, j’ai l’impression qu’un revisionnage me permettrait de les dissiper.
Et c’est fini. Enfin. C’était A CHIER. T’avais compris ? Putain… Rien à dire côté palmarès, avec 2 grands vainqueurs (Jusqu’à la garde et Shéhérazade) tout à fait respectables. Quelques beaux discours de lauréat.e.s également. Mais côté humour, animation et sketches, c’était la pire cérémonie dont je me souvienne depuis que la règle a été instaurée de confier les rênes à un.e comique.