Il y a 7 joueurs nommés Kim dans la sélection sud-coréenne: imagine le calvaire de Thierry Roland s’il avait dû commenter le match. Que j’ai pas vu, et je le vis bien même si apparemment c’était pas mal.
Y avait ça aussi
Je me faisais une réflexion: la sélection suédoise, c’est vraiment le Stade Rennais de la coupe du monde. Ils sont tout le temps là mais tu t’en fous un peu car tu sais qu’ils vont jamais rien faire d’extraordinaire. S’ils réussissent leur CDM, ils vont en 8ème, s’ils font vraiment un truc de dingo, en quarts. S’ils la ratent, ils passent pas le 1er tour mais sans avoir pris de valise. De même, une saison réussie pour le Stade Rennais, c’est une héroïque 6ème place. Lors d’une saison ratée, ils finissent 9ème. Palpitantes ces 2 équipes.
Groupe G
Belgique 3-0 Panama
Pas vu non plus. Je pense que je l’aurais regardé si j’avais pas été au bureau mais j’en ai un tout petit peu ras le cul des belges et de leurs pseudos cadors aux promesses non tenues. Vu ma science du pronostic, à tous les coups ils vont faire un truc cette année…
Tunisie 1-2 Angleterre
C’était mon 1er match de la journée du coup. Ce sevrage, après les 7 rencontres vues ce weekend, j’étais comme un dingue.
Les britons étaient vraiment à ça de se les bouffer après le vendengeage d’occasions assez incroyable de la 1ère mi-temps et une impuissance (presque) résignée en seconde. Mais le prince Harry était au bon endroit au bon moment (à 2 reprises qui plus est).
Le vrai match avait lieu sur le banc de touche, entre les 2 sélectionneurs
Et là en revanche, c’est une victoire sans appel de l’Angleterre.
Après, faudra m’expliquer comment une sélection dont le joker offensif est un type qui s’appelle Loftus-Cheek (je parle même pas du fait qu’il joue à Crystal Palace) et dont le gardien (Pickford) a davantage une tronche à se mettre bien dès 10h du matin sur une plage de Marbella peut aller au bout.
Bien sûr, la Corée du Nord, la Syrie… voire la Russie probablement par bien des aspects mais je considère la Serbie comme l’un des pays les plus glauques du monde. Ce nom m’évoque immanquablement et uniquement le conflit des années 90, Slobodan Milosevic, Srebrenica (bon, c’est en Bosnie), BHL, Bono, Kusturica et autres immondices. Si vous êtes supporter de cette équipe, merci de vous livrer aux autorités dans les plus brefs délais.
Groupe F
Allemagne 0-1 Mexique
Cette ambiance de dingo dans les tribunes! J’adore les matches du Mexique en CDM. Pour ça, mais aussi pour les matches eux-mêmes, toujours emballants et emballés par une équipe généreuse à qui il ne manque pas grand chose à chaque édition (cf le papier de So Foot sur « la malédiction du 5ème match » soit les quarts de finale que la Tri ne parvient jamais à atteindre). Une confrontation contre la Mannschaft, c’est en plus la promesse d’une opposition de style très excitante là aussi. Déjà pendant les hymnes, c’est spectaculaire: les wurst ont tous l’air de cadres chez Mercedes tandis que les mexicains ont l’air de sortir du casting des Olvidados. Sur le terrain, les Allemands semblent faire 2,20m et 110 kgs chacun, les Mexicains ont l’air d’enfants en face.
La charnière Hummels–Boateng n’était pas au mieux.
Super mach en tout cas, je me suis régalé. Pas trop inquiet pour l’Allemagne: ils ont quand même bien pressé, sacrément arrosé, frappé le poteau, trouvé un bon Ochoa en face. Evidemment, l’objectif maintenant, ça sera d’éviter le Brésil en 8èmes de finale. Mais les brésiliens auront aussi pour objectif d’éviter les allemands… Ca sent les petits arrangements lors du dernier match de poule. A suivre donc.
Sinon:
Groupe E
Brésil 1-1 Suisse
C’est toujours un sentiment particulier le 1er mach du Brésil en coupe du monde. Une petite émotion, un petit frisson de plaisir… Ce maillot jaune sur la pelouse verte, ça donne leurs couleurs après tout donc rien de plus normal si ce pays a été, est et sera toujours le plus beau pays de football et si il a par conséquent une place particulière dans le cœur des amateurs de football.
En tout cas, c’est pas Grégoire Margotton qui me contredira, lui qui avait le bout rouge dès le coup d’envoi, s’extasiant devant le moindre une-deux ou contrôle réussi. Insupportabe.
Sinon, le challenge CDM (coupe de merde) de la CDM a un nouveau leader:
Quand tu réalises que t’es allé trop loin
J’ai bien aimé cette image aussi:
Et surtout la réaction d’Alisson c’est-ma-copine-à-moi qui s’est pas embarrassé de fioritures pour s’en débarrasser. Pour celles et ceux qui n’ont pas vu le match, il l’a simplement éclatée d’un coup de tatane:
Samedi gris, travaux pénibles dans l’immeuble dès 8h du matin. Mais samedi de 1er tour de coupe du monde de foot: 4 matchs. Le bonheur, le vrai.
Groupe C
France 2-1 Australie
Il faut se rendre à l’évidence : sur les (nombreuses) images des (nombreux) hommages à la victoire de l’équipe de France en 1998, Didier Deschamps possède une dentition tout ce qu’il y a de plus normale. Alors qu’est ce qui s’est passé ? Sérieusement, je pose la question : comment est-il humainement possible, en l’espace de 20 ans, de se retrouver avec des chicots d’héroïnomane (ou cocaïnomane, désolé, je maîtrise mal le dossier) en phase terminale ? Petit conseil à ma starlette : la dentisterie et l’odontologie russes ont longtemps été considérées parmi les meilleures au monde, profite du voyage DD. Steup’. Fais le pour nous, pense à ce match calé à 12h alors que les braves gens sont à table ou émergent à peine d’une grasse mat’.
On l’a vue et revue mais je ne me lasse pas de cette géniale fusion avec Joachim Low
Je vais pas débriefer la pitoyable prestation de l’EDF: la chatte à DD, l’inexpérience/égoïsme des prétendus cadors offensifs, la Schweinsteiger stupide d’Umtiti, le chantier permanent etc etc., tout ça a été dit, redit, martelé un peu partout dès le coup de sifflet final.
Juste 2 remarques:
– l’excellent Guillaume Dufy arborait un beau t-shirt Alex Cameron pour le débrief du match sur L’Equipe 21. Classe.
– match nul entre Benjamin Pavard et Robbie Kruse au challenge « têtes de victimes »
Pérou 0-1 Danemark
C’est pas bien difficile au milieu des immondices vues jusqu’ici mais le maillot du Pérou est le plus beau pour l’instant.
Celui de l’Argentine contre l’Islande par exemple, quelle horreur. OK, c’était le maillot away mais quand même: on aurait dit un vulgaire maillot d’entraînement. Une tendance d’ailleurs: les maillots-t-shirts qui ressemblent plus à des t-shirts qu’à des maillots. Comme au tennis, où plus personne ou presque ne porte de polo. Sur ce, je reprends un Chamonix.
Groupe D
Argentine 1-1 Islande
« Calmez-vous Omar ». Benjamin Da Silva se marre à moitié, il sait que c’est peine perdue : Omar Da Fonseca pète un câble devant l’inefficacité de ses favoris au commentaire du match sur Bein Sports . Dans les dernières minutes, il se lâche complètement lorsque Otamendi (?) tergiverse avant de tenter une frappe molle: « Mais vas-y, vas-y, frappe, FRAAAAAPPE! Plutôt que le côté timide, rétention du geste, lâche, vas-y, il faut toujours viser la lune » etc etc. En 1ère mi-temps il aura également sorti un joli « l’action est l’intention d’atteindre l’espoir ». Je me répète mais j’adore ce mec.
Sampaoli (le sélectionneur argentin) en revanche, je l’aimais bien, je le classais dans la catégorie des entraîneurs aussi intéressants que passionnés mais là, avec son crâne rasé, sa chemise blanche ouverte, son jean et sa veste au col relevé, je ne vois plus que la vulgarité du type accusé de viol par une employée de la fédération argentine…
Croatie 2-0 Nigéria
Il y a 2 ans à l’Euro, c’est le croate Perisic qui avait sans mal remporté la palme de la coupe de cheveux la plus dégueulasse
C’est la carte de la Croatie
Son compatriote Vida relève aujourd’hui le défi dans un tout autre style:
Au centre
Calvitie plus que naissante, catogan, tempes complètement rasées: n’importe quoi.
Look toujours, juste pour le plaisir, avec Rakitic en 2018
Panique. Sueurs froides. Drame : j’ai perdu mes identifiants Mycanal (qui permettent de regarder Bein sur PC). Perdu ? Problème de connexion indépendant de ma volonté ? Complot catalano-portugais ? A l’heure actuelle, je n’exclue aucune éventualité, j’ai mis mes plus fins limiers sur le coup. Toujours est-il qu’il m’a fallu 25 minutes pour me connecter. 25 minutes en moins pour profiter de la passion d’Omar Da Fonseca, 25 minutes en moins pour insulter Luis Suarez. J’adore ce mec, vraiment. Da Fonseca hein, pas Suarez. Lui je lui pisse à la raie. Et sur les incisives.
Aussi incroyable que ça puisse paraître, ça fait pas but.
A part ça, l’Uruguay a poussé, l’Uruguay a galéré mais l’Uruguay a gagné, à la hargne, comme souvent. Ils seront dans le dernier carré je te dis…
Groupe B
Maroc 0-1 Iran
Tu sais que t’es passé en mode CDM total quand t’es chaud bouillant pour le coup d’envoi d’un Maroc–Iran. Affiche alléchante, sérieux! 2 équipes techniques, avec une majorité de tripoteurs (miam miam Belhanda, j’adore ce jouôr), qui ont bien conscience que c’est LE match à gagner puisqu’après elles doivent encore se cogner le Portugal et l’Espagne. Je regrette de n’avoir pu suivre la 1ère mi-temps qu’en pointillé du coup car apparemment, y avait du rythme, des occases, de la tension. C’était moins bon en 2ème mi-temps (y avait surtout de l’excès d’engagement et beaucoup de fautes) mais c’était un mach de coupe du monde comme on les aime. Hold up quand même.
Ronaldo 3-3 Espagne
Y a encore 3 jours, j’étais là, tranquille, peinard, prêt à balancer des vannes sur les portugais (il faut savoir que les portugais sont aux espagnols ce que ces derniers sont aux français/anglais/allemands*) et surtout sur CR7, dont j’espérais secrètement, j’avoue, que Ramos le calme d’entrée de jeu (de manière licite évidemment, mais j’ai toujours pas digéré son caprice de mal aimé au terme de la finale de la Ligue des Champions). Mais voilà, CR7 putain… ‘Culé va.
On a beau dire, un mur tient toujours mieux quand il est construit par un guesh.
Enfin, je suis rassuré par mes favoris, qui sont revenus 2 fois au score et ont eu quelques séquences de jeu collectif orgasmiques. Match d’un énorme niveau quoiqu’il en soit, digne d’une demie ou d’une finale, à la fois sur le plan technique et sur le plan de l’intensité, avec en sus du suspense, des coups de théâtre et des rebondissements propres à réjouir le spectateur occasionnel. J’aurais pas été supporter de l’une des 2 équipes, je me serais régalé.
*Je plaisante bien sûr, je n’ai pas cet horrible sentiment de supériorité… D’ailleurs un de mes meilleurs amis est carreleur.
Ouaiiiiiiiiiis c’est partchi, dragostea din tei comme on dit à Vladivostok.
Cérémonie d’ouverture nawak et moche qu’on ne regarde que d’un oeil, comme il se doit.
De toute beauté.
Ceci dit,j’avoue une tendresse même pas coupable pour ce bon vieux lad de Robbie Robin Williams, dont on a pu réaliser à quel point il ressemblait de plus en plus à Morrissey en vieillissant. Et qu’il vieillissait sans doute mieux… Tant qu’il parle pas politique en tout cas.
Bon, Russie–Arabie Saoudite. Pour les non-footeux: pas un sommet tendu à l’ONU mais bien un match de foot, le tout premier même, de cette Coupe du Monde.
Depuis que le match d’ouverture de la coupe du monde ne concerne plus le vainqueur sortant mais le pays organisateur, on peut démarrer la compétition avec des affiches bien moisies, sur le papier puis sur le terrain. Celle-ci n’a pas vraiment dérogé à la règle: 5 buts ok, un mach plutôt alerte, ok, mais l’impression de voir évoluer la D2 de la coupe du monde. Quel niveau de merde… Ca va donner en 2026 avec 48 équipes.
Et quelle tristesse que cette équipe russe quand même: l’éternel Akinfeev, 56 ans, 954 sélections est la star de l’équipe. Super. Et puis quand tu dois rappeler un mec de 39 ans (TRENTE. NEUF.ANS), Ignashevich, pour tenir ta défense… Bon courage contre l’Uruguay, voire l’Egyptetovarishchi.
2 fun facts:
– Margotton lance une brève coupure pub entre les hymnes et le coup d’envoi: un long spot pour Bein Sports (sur TF1 donc) qui rappelle qu’elle est la seule chaîne à diffuser tous les matches.
– Et bien sûr, malgré les 5 buts dont 2 très beaux de Cheryshev, LE geste de ce match d’ouverture:
Comme il y a 4 ans pour la Coupe du Monde brasilou et comme il y a 2 ans pour l’Euro Cochonou (fouillez dans la section « Football » du blog pour retrouver tous les billets en question si ça vous intéresse), Grande remise passe en mode футбол comme on dit du côté d’Irkoutsk.
Petite parenthèse: mon coup de gueule d’il y a 4 ans est évidemment et malheureusement toujours d’actualité puisque cette fois-ci, une majorité de matches ne sera visible que sur Bein. Bon, perso je m’en fous, je peux tout voir si je veux, mais merde.
Un autre truc qui va bien me gonfler je sens: l’assistance vidéo va être utilisée pour la 1ère fois lors d’une compétition d’une telle importance. Contrairement à Michel, sauf dans le seul cas très précis du franchissement ou non d’une ligne par le ballon, je suis contre, irrémédiablement. J’insiste pas, c’est un débat qui me gonfle profondément car je sais que j’ai raison (et le pire c’est que je le pense).
Si on ajoute la bonne ambiance venue des tribunes que les joueurs noirs sont malheureusement en droit de craindre, les hooligans russes qui foutent la trouille à la planète entière (même si les autorités russes ont apparemment pas fait les choses à moitié pour prévenir tout incident) et l’atmosphère poutino-poutinesque globale, j’aborde sans doute pas cette coupe de monde de manière aussi insouciante et enthousiaste qu’il y a 4 ans (même si tout n’était pas rose au Brésil, évidemment).
Sans parler, sur un pur plan footballistique, de la telenovela concoctée ces 2 derniers jours par la Roja qui m’a fait passer à ça d’un AVC… Je préfère pas en parler, je dois me reconstruire.
Blague à part, passée la véritable stupéfaction de voir se produire de tels événements dans une sélection majeure, candidate sérieuse à la victoire finale, la situation a quelque chose d’excitant, par son caractère totalement surprenant et inédit justement. Les joueurs ne vont-ils faire qu’un, una piña comme on dit en espagnol, soudés autour de leur nouveau leader Fernand Fer ou vont-ils être complètement plombés par la situation ? Asensio et Isco vont-ils définitivement exploser à la face de la planète ou Piqué et Ramos vont-ils se foutre sur la gueule en mondovision ? A l’heure actuelle, tout est possible.
Tout ça pour dire que malgré tous ces bémols, je serai probablement autant à fond qu’à chaque édition dès le coup d’envoi de cet improbable Russie–Arabie Saoudite en ouverture.
Franchement, j’aime bien. A part les lunettes: n’importe quoi.
Quoiqu’il en soit, je vais tâcher de débriefer tous les matches du 1er tour que je verrai (je dis bien « tâcher » car c’est du boulot l’air de rien). AllaGrande remise comme il se doit, c’est à dire n’importe comment.
Dans l’immédiat, histoire de varier les plaisirs (puisque je ne suis pas coutumier du fait) et de bien me ridiculiser (puisque c’est un exercice dans lequel je n’excelle que très modérément), mes pronostics (pas de tous les machs non plus, faut pas déconner; juste les qualifiés dans chaque groupe puis dans chaque mach à élimination directe, jusqu’au vainqueur):
Groupe A: 1. Uruguay 2. Egypte
Groupe B: 1. Espagne 2. Portugal
Groupe C: 1. Danemark 2. France
Groupe D: 1. Argentine 2. Croatie
Groupe E: 1. Brésil 2. Suisse
Groupe F: 1. Allemagne 2. Mexique
Groupe G: 1. Belgique 2. Angleterre
Groupe H: 1. Colombie 2. Sénégal
Huitièmes de finale
Uruguay – Portugal > URU
Argentine – France > ARG
Espagne – Égypte > ESP
Danemark – Croatie > CRO
Brésil – Mexique > BRÉ
Belgique – Sénégal > SEN
Allemagne – Suisse > ALL
Colombie – Angleterre > COL
Quarts de finale
Uruguay – Croatie > URU
Brésil – Sénégal > BRE
Allemagne – Colombie > ALL
Espagne – Argentine > ESP
Demies finale
Brésil – Uruguay BRE
Allemagne – Espagne ALL
Finale
Brésil – Allemagne > BRASIIIIIIIIOOOOOUUUUUUUUL
Bon, je suis parti du principe que l’Espagne allait mettre de côté le psychodrame et réussir son tournoi, je peux pas me résoudre à la sortir au 1er tour comme il est pourtant envisageable…
Sinon :
– la Belgique déçoit une nouvelle fois, à tel point qu’on peut même plus parler de déception
– le Sénégal équipe « surprise » du tournoi sort avec les honneurs en quarts
– la France éliminée en 8èmes par l’Argentine (pris en flag de fêtage du but victorieux de Messi en tribunes, Trezeguet se voit retirer la nationalité française, Zidane est intronisé sélectionneur au coup de sifflet final, Deschamps file illico chez le dentiste)
– l’Angleterre fait de la merde, as usual (grosse teuf après leur qualif à la dernière seconde pour les 8èmes, de nombreux joueurs abusent de white powder frelatée; le Sun titre « Bad co-Kane« )
Puis du logique, du costaud parce que ça va un moment votre Coupe du Monde à 56 avec Panama, le Vatican et insérer-ici-le-nom-d-un-pays-de-crève-la-dalle-du-foot-qui-a-sacrifié-son-PIB-pour-soudoyer-les-membres-de-la-FIFA-et-je-dis-crève-la-dalle-du-foot-pour-pas-dire-crève-la-dalle-tout-court-on-s’est-compris.
Les esthètes auront également noté un sympathique remake Ramos–Salah en 8èmes (Salah tente une semelle vengeresse sur le tibia de Ramos: le Pharaon se fracture la cheville et prend un carton rouge alors qu’il est évacué sur une civière) ainsi que la confrontation consécutive de l’Allemagne avec 2 de ses pays alliés historiquement, la Suisse et la Colombie (ON S’EST COMPRIS).
Et grand vainqueur donc, le Brésil pour (un peu) laver l’affront d’il y a 4 ans. « Un peu » parce que comme le dit Marcio Santos dans l’excellent numéro de So Foot consacré à l’événement, pour laver l’affront, il faudrait que le Brésil batte l’Allemagne 7-1 en coupe du monde et sur le sol allemand, c’est pas demain la veille a priori. Mais gagner une 6ème coupe du monde en les terrassant en finale serait un bon début.
Allez, que le moins cramé le meilleur gagne, belle Coupe du Monde à toutes et à tous.
Il m’a fallu un petit peu plus de 30 ans mais le weekend dernier, je suis enfin allé voir un match de mi Madrid au Santiago Bernabeu. Le Real et moi, j’en ai parlé dans cet article.
Ce qui m’a frappé en sortant du métro, c’est que le stade est tellement intégré au paysage urbain qu’on ne le remarque pas vraiment. Ma première impression a été celle d’un immense immeuble entouré d’autres immenses immeubles, pas celle d’un stade. Ou alors il faut débarquer d’un autre endroit pour en saisir pleinement la nature de stade. Ou encore j’étais trop excité/ému pour avoir la vue claire, c’est possible aussi.
Parce que bon, après tout ce temps, tous ces matches, toute cette souffrance consentie, si ce n’est chérie, toutes ses joies aussi, quand même (j’ai vécu 6 victoires en Ligue des Champions bordel !) se retrouver enfin là devant… Grosse émotion.
Alors il faut être honnête, tout n’est pas rose (ou plutôt blanc) :
– quand on arrive bien à l’avance comme tout bon novice qui se respecte (j’étais excité), on réalise pleinement que Santiago Bernabeu/le Real Madrid aujourd’hui, c’est un peu (beaucoup) Disneyland, avec les hordes de fans/touristes étrangers venus instagramer leur Real Madrid experience et laisser leur pognon dans tous les goodies possibles et imaginables (et on t’en vend des merdes je te prie de croire). Bravo Florentino, t’as fait du bon boulot.
Bon, c’est le lot de tous les plus grands clubs j’imagine, et le mes que un club, malgré la mesqueunclubitude dont il se vante tant, n’y échappe pas lui non plus. Mais le Real Madrid, institution universaliste s’il en est, doit, j’imagine, exploser tous les records à ce niveau-là. Ainsi, beaucoup de Russes et de Chinois notamment, sans trop de surprise, traînent autour du stade mais aussi beaucoup de Sud-Américains. Pas mal de Britanniques floqués « Bale« aussi (il joue pas puisqu’il est évidemment encore blessé). Les maillots des Espagnols quant à eux portent majoritairement les noms de Ramos, d’Isco et d’Asensio, la nouvelle idole (blessé lui aussi).
– Il faut dire en outre que c’est compliqué de choper une place. Il faut passer par un prestataire intermédiaire qui ne l’obtient (la place) qu’au dernier moment: je l’ai eue la veille au soir seulement et il n’est pas rare de la recevoir en mains propres le jour même du match.
En fait ces places là (celles que les pékins comme toi ou moi peuvent parfois acheter) sont celles d’abonnés qui ne se rendront pas au stade. D’où mon ciblage d’une affiche moins intéressante (Malaga, 19ème avant la rencontre): pour un match contre l’Atletico, le Barca ou le Bayern, il doit falloir passer par le roi d’Espagne si on est pas abonné.
– Conséquence logique et directe du point ci-dessus: ça coûte une blinde. Pour un Toulouse–Guingamp, c’est limite si on te paie pas. Là non, clairement. Bim.
– Ramos est blessé (Lucas Hernandez lui a pété le nez lors du derby contre l’Atletico le weekend précédent).
– Modric sur le banc. Ca ça me fait vraiment chier, davantage que les absences de Ramos ou Asensio car c’est mon joueur préféré dans l’effectif de ces dernières années.
MAIS MAIS MAIS
Le Real ça n’est pas QUE Disneyland évidemment. C’est un club plus que centenaire dont la légende n’est plus à écrire depuis plus d’un demi-siècle et dont bon nombre de traditions ont été maintenues malgré tout.
Et c’est mon club, tout simplement.
Du coup, je laisse tout ça facilement de côté lorsque je pénètre enfin dans l’enceinte (je suis arrivé une bonne demie-heure avant l’ouverture des portes. J’étais excité) :
– Le stade est magnifique, à la fois gigantesque et étrangement accessible. C’est aussi dû au fait que je suis placé pas loin d’un poteau de corner, donc relativement près de la pelouse. Mais curieusement, j’ai eu du mal à concevoir qu’il pouvait accueillir plus de 80 000 personnes, ce qui est pourtant le cas. Pour situer, Santiago Bernabeu peut donc accueillir la population de Béziers, Antibes, La Rochelle ou Pau. Avec un peu de marge. C’est pas le plus grand stade du monde évidemment (le Camp Nou a une capacité supérieure pour ne citer que lui) mais c’est con, je l’avais jamais envisagé de cette manière. Sans doute parce que je n’y avais jamais mis les pieds.
– Il est entièrement blanc et bleu, soit les couleurs du club: les aberrations chromatiques des tenues away et third de ces dernières années ne l’ont pas encore contaminé, ça fait plaisir. Tout comme on ne parle plus de naming pour l’instant, même si je ne me fais pas d’illusion.
– Les joueurs sont venus s’échauffer de mon côté. Non seulement sur « mon » but mais près du poteau de corner devant lequel j’étais installé ! Ca c’était vraiment super cool car bien sûr inattendu, n’ayant pas pu choisir l’endroit où je serais assis exactement:
Sans surprise, Marcelo a été le seul joueur, avec Isco, à saluer les supporters présents lors de l’échauffementLes 10 joueurs de champ du jour, de gauche à droite (Kiko Casilla était gardien ce jour-là, Keylor Navas revenant à peine de blessure): Benzema, Isco, Marcelo, Ronaldo, Casemiro, Varane, Carvajal, Lucas Vazquez, Kroos, Vallejo. En survet noir au milieu des joueurs, David Bettoni, fidèle bras droit de Zidane.
– Le stade est à moitié vide 5 mns avant le coup d’envoi, puis tout à coup presque plein (75 000 spectateurs pour recevoir l’avant-dernier au classement quand même!)
Tout le monde n’est pas encore installé lorsque les 2 équipes entrent sur le terrain
– Un stade qui siffle pas mal CR7 à l’annonce de la composition des équipes. Petit plaisir perso. Benzema a droit à quelques sifflets également, Zidane à des applaudissements nourris. Belle ovation enfin pour Michel, ancienne gloire de la casa blanca (et accessoirement mon idole footballistique éternelle), c’était prévisible: il fait partie de ces anciens joueurs dont la fidélité au Real n’a jamais été démentie.
– Un stade de 80 000 personnes qui ronronne gentiment la plupart du temps et rugit tout à coup pour un enchaînement de Marcelo, un crochet d’Isco ou un tacle de Carvajal. C’est la réputation de Santiago Bernabeu et ce à quoi je m’attendais (un public de gâtés pourris qui ne s’enflamme pas à le demande mais choisit ses moments), je n’ai pas été déçu: rarement « vu » autant de monde rassemblé dans un si petit espace faire si peu de bruit. Mais quand ça se réveille, c’est impressionnant. J’ose pas imaginer ce que c’est lors des grosses affiches européennes contre la Juve ou le Bayern.
– Et pour cause: les spectateurs occasionnels tels que moi sont malgré tout minoritaires. Le club compte près de 80 000 abonnés dont plein de vieux socios qui débarquent avec leur coussin et leur paquet de pipas, qui discutent de tout et de rien, débrifent la semaine (l’actualité du club mais aussi la leur) donnent l’impression de se foutre de ce qui se passe sur le terrain mais n’en loupent pas une et réagissent au quart de tour dès qu’il se passe quelque chose de notable (surtout côté arbitral évidemment).
– Toni Kroos, numéro 3 de mon top 3 joueurs préférés de l’effectif 2017 (1. Modric 2. Marcelo 3. Kroos) est venu taper un corner de mon côté. Du coup j’ai dérogé à ma règle de ne pas prendre de photo pendant le mach
– Le Real a été nul et le match moyen mais y a eu du suspense et j’ai vu 5 buts. Ca s’annonçait facile après l’ouverture du score rapide de Benzema mais Malaga est revenu 2 fois au score et aurait même pu espérer mieux. La libération est survenue de « mon » côté sur un penalty raté par CR7 qu’il a lui même repris après que Roberto, le gardien de Malaga l’a repoussé dans ses pieds. J’ai donc vu CR7 rater un péno ET marquer un but, double plaisir.
– Et pour couronner le tout, Modric est entré en jeu en milieu de 2ème mi-temps: j’ai pu assister à 2-3 accélérations-orientations bien senties, tout comme à un enchaînement de Marcelo (auteur d’un très mauvais match par ailleurs), des interventions bien tranchantes de Varane et Carvajal (le premier a joué en patron en l’absence de Ramos, il m’a fait forte impression), un petit festival technique de Benzema et quelques autres sucreries.
C’était génial quoi même si c’est passé super vite… Mais je reviendrai, c’était trop bon!
J’ai essayé de rester sobre dans ce compte-rendu, tout comme j’ai tâché de pas trop montrer mon émotion/excitation au milieu des socios m’entourant et qui en ont vu d’autres mais ce fut un très, très grand moment et une intense émotion.
Pour son numéro 150, So Foot a décidé de sortir un thématique dont il a le secret (après le spécial « n°10 » pour les 10 ans du magazine par exemple), en posant la même question à 150 joueurs, artistes, écrivains, personnalités diverses (la liste, non exhaustive, est sur la couve ci-dessus): « pourquoi aimez-vous le football? » Quelques surprises parmi les témoignages: qui aurait cru que Tonie Marshall ou Anna Karina (Anna Karina!) se retrouveraient un jour, et de manière tout à fait légitime, dans So Foot ?
Les réponses vont de la punchline à la réflexion plus ou moins élaborée/étendue en passant par la mini-interview ou la tribune libre (pour Katerine ou François Bégaudeau par exemple).
On réalise assez vite qu’on pourrait les classer en 3-4 grandes catégories:
Il y a les un-peu-bateau-mais-en-même-temps-c-est-vrai qui expliquent que le foot c’est un condensé d’émotions multiples, un raccourci de la vie en 90 minutes, blablabla. On connait bien cet argument: « aucune oeuvre de fiction n’est capable de recréer le scenario ou l’ascenseur émotionnel du match de foot le plus dingue! » dixit n’importe quel réalisateur/écrivain un peu concon type Lelouch ou Besson. A la fois, c’est pas faux.
Il y a ceux, touchants, qui expliquent qu’ils aiment le foot parce que ça leur a sauvé la vie ou offert une existence, ni plus ni moins.
Il y a les consensuels comme Platoche (« le foot c’est un jeu simple où les hommes sont égaux » blablabla).
Et il y a les réponses qui paraissent simplistes mais tapent dans le mille: « Pour continuer à aimer le football, il suffit de le regarder » (Clarence Seedorf) ou « Ce que j’aime dans le foot, c’est le foot justement » (Raul).
J’aime particulièrement ces 2 là, pas seulement parce que l’une d’elles est prononcée par un de mes joueurs préférés de tout l’étang mais parce qu’elles sont chaque jour plus juste: ce qui nous lave des affaires, de la corruption, des sponsors omniprésents, du marketing roi, des sommes délirantes, des enjeux-qui-tuent-le-jeu, c’est précisément le jeu. C’est d’ailleurs peu ou prou ce que dit l’édito.
En un mot, ce numéro se lit tout seul.
Et surtout, lire ce numéro, c’est en arriver, inévitablement, à se poser la même question: mais bordel, pourquoi j’aime autant le foot finalement ?
Une question à laquelle nombre de personnalités interrogées se disent incapables de répondre tant ça remonte à loin et la passion est désormais ancrée en eux.
Ca remonte tellement loin dit Guy Roux (et je sais plus qui, Menotti peut-être? Tu vérifieras) que si on aime le foot, c’est parce que le ballon, une sphère, renvoie au soleil, à la lune, à la Terre, au 1er habitat de l’être humain, le ventre de la mère et que notre 1er geste, dans ce ventre justement, fut de donner des coups de pied.
C’est peut-être un peu con, ou très, je sais pas, mais j’aime bien. Cette « explication » renvoie de manière plus générale à l’enfance, un thème souvent évoqué et que j’aurais tendance moi aussi à convoquer tant je suis intimement persuadé que c’est là que ça se joue. Quand j’ai découvert le foot et que je me suis mis à sérieusement m’y intéresser et à y jouer, tout d’un coup il n’y avait plus que ça et rien d’autre. Continuer à aimer le foot, près de 40 ans après, c’est évidemment un moyen de se reconnecter à cet état d’esprit là, fait d’abandon total et d’émotions pures et brutes qu’on a probablement du mal à trouver par ailleurs. Tu vas me répondre qu’il y a l’amour, évidemment… Mais c’est précisément de ça dont on est en train de parler non?
Alors pourquoi on aime le foot, oui, c’est une bonne question et c’est pas évident d’y répondre… C’es d’autant moins évident selon moi que lorsqu’on aime passionnément le foot, on finit tôt ou tard par devenir supporter. Dès lors, on aime passionnément son équipe et on peut être amené à perdre de vue ce qui est à l’origine de tout le bordel. Déjà que c’est pas toujours évident de savoir pourquoi on est devenu supporter de telle équipe plutôt que de telle autre…
Je sais pas ce que j’ai en ce moment, je ne lis QUE des bouquins de foot.
J’avoue, j’ai souvent pas une grosse disponibilité intellectuelle en fin de journée donc ça fait très bien l’affaire évidemment mais y a pas que ça : je me suis rendu compte qu’il y avait une vraie littérature du foot, avec des ouvrages vraiment intéressants et stimulants, écrits par de vrais auteurs (i.e. pas des journalistes sportifs un peu « limités » pour parler cruellement).
Cantona, le rebelle qui voulut être roi entre ô combien dans cette catégorie. Il est d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’une biographie et que les biographies de sportifs en général, et de footballeurs en particulier, sont d’un conformisme et d’une platitude désespérantes.
Un mot sur l’auteur tout d’abord : Philippe Auclair est aujourd’hui bien connu des amateurs de foot en tant que correspondant Premier League pour France Football et RMC Info.
Mais pour quelques personnes dont je fais partie, Philippe Auclair est et sera toujours Louis Philippe, songwriter dandy et délicat, membre régulier de l’écurie Tricatel et auteur de quelques albums remarquables (notamment Delta Kiss).
Même si sa carrière musicale a été mise entre parenthèses au profit de sa carrière de journaliste, elle est évidemment d’une grande importance puisqu’il apporte la même délicatesse, sensibilité et intelligence à ses analyses qu’à ses compositions.
Autre détail d’importance : Philippe Auclair vit en Angleterre depuis près de 30 ans (il me semble). Son ouvrage a donc été rédigé en anglais, pour le public britannique et il fait preuve de la rigueur et de la sobriété dont les journalistes anglo-saxons sont coutumiers : il digresse peu, ne se regarde pas écrire, a effectué un travail de fourmi (pour revoir les matches, éplucher la presse), apporte une grande importance à la vérification des faits. Pas de rumeurs ici, pas de ragots, de détails croustillants (même si 2 gros « scoops », j’y reviendrai), tout a été vérifié, revérifié, confirmé par les principaux acteurs et témoins. Un travail et une rigueur d’autant plus remarquables que si les exploits de Cantona sont encore relativement frais dans la mémoire de pas mal de personnes, ils appartiennent à une époque pré-Youtube et pré-Internet en général qui rend ce travail de recherche, consultation, vérification véritablement fastidieux. On ne juge pas la qualité d’un ouvrage à la seule quantité d’heures que son auteur a passé dessus mais quand cette quantité atteint de telles proportions, c’est à souligner je pense.
Il s’attache ainsi uniquement à la carrière de footballeur de Cantona, laissant de côté sa vie privée (même si elle est évidemment parfois évoquée puisqu’elle éclaire ou explique aussi certains choix de carrière). C’est par exemple l’occasion de revenir sur des épisodes qu’on connait finalement peu puisqu’à l’époque, il fallait donc se contenter de quelques images 1 ou 2 fois par semaine dans Téléfoot et/ou l’Equipe du Dimanche. Son passage à Bordeaux par exemple, je l’avais complètement zappé. Ou son départ houleux de Leeds pour Manchester United. Auclair s’attache également à décrire avec beaucoup de précision quelques prestations voire des actions bien précises : encore une fois, difficile de trouver toutes les images, il fait donc autant appel à sa mémoire qu’à un véritable travail de fourmi pour retrouver les archives de l’époque.
Et 2 scoops donc, ou en tout cas, 2 épisodes clés de la carrière de Canto, auxquels il apporte un éclairage nouveau.
Tout d’abord sa non-sélection pour l’Euro 1996.
Cet épisode est hyper important car il marque sa rupture définitive et irrévocable avec une équipe de France à laquelle il a été jusque là d’une loyauté sans failles (coucou Henri Michel), au moment où celle-ci s’apprête à vivre ses plus belles heures en compagnie d’une nouvelle génération (celle qui remportera la coupe du monde 2 ans plus tard). Il est acquis pour tout le monde que c’est Aimé Jacquet, saint Aimé priez pour nous, qui, sévère mais juste, inflexible, a décidé de se passer de Cantona (et Ginola), alors au meilleur de sa (leur) forme, pour laisser la place au duo émergeant Zidane–Djorkaeff. Or la vérité est sensiblement différente : en février (1996 donc, quelques moins avant l’Euro qui se tiendra en Angleterre), Jacquet se rend à Manchester pour tenter de convaincre Cantona de revenir en équipe de France. Et celui-ci refuse. Auclair raconte que ni lui ni Jacquet ne reviendront jamais sur cet épisode qui fait un peu figure de trou noir : Cantona a refusé de manière instinctive, sans donner d’explications et Jacquet, qui accuse le coup sur le moment, n’est pas allé plus avant et n’évoquera plus jamais ce moment lui non plus. C’est Henri Emile, intendant historique de l’EDF, et figure bien connue des amateurs de football, présent lui aussi ce jour-là, qui raconte cet épisode hyper cantonesque, qui ajoute à la mythologie du personnage.
Second épisode donc, lié à son high kick sur un spectateur de Crystal Palace. Là aussi, j’avais un peu oublié la gravité de la situation puisque s’il a évidemment écopé d’une lourde sanction sportive, Cantona aurait également pu subir une (très) lourde sanction juridique (le spectateur en question avait porté plainte).
La veille du verdict de la cour à Londres, Guy Roux, qui était resté proche de Cantona et de sa famille, reçoit un coup de fil de la mère du joueur, très inquiète. « Et vous vous rendez compte, c’est très grave, il s’en remettra jamais, c’est peut-être la fin de sa carrière » etc etc. Guy Roux est évidemment sensible à sa détresse et se souvient alors d’un contact à l’Elysée (une des proches collaboratrices de Mitterand), avec qui il avait sympathisé et qui lui avait promis lors d’une réception quelconque de lui filer un coup de main en cas de coup dur. Il passe donc un coup de fil à ce contact, bien conscient que la personne en question a sans doute d’autres chats à fouetter mais arguant du fait que les relations franco-britanniques pâtiraient d’un verdict trop sévère blablabla.
Lendemain, verdict donc, Canto échappe au pire… Guy Roux le raconte lui-même très honnêtement à Philippe Auclair : il ne dit pas que c’est son coup de fil qui a « sauvé » Cantona car il n’a jamais eu la preuve que l’Elysée avait joué un rôle dans cette histoire, autrement dit et pour dire les choses, que Mitterand avait appelé la reine d’Angleterre, John Major (alors Premier Ministre) ou James Bond… mais il n’a jamais eu la preuve qu’il n’avait joué aucun rôle non plus !
Troublant donc, et là aussi, une preuve supplémentaire que Cantona était un joueur à part, bigger than football pourrait-on dire.
Super bouquin en tout cas, et super lecture, vivement conseillée aux amateurs de football, qu’il apprécient le joueur ou non.
On va pas se mentir : c’était décevant, surtout après une coupe du monde 2014 spectaculaire. Un haut du tableau vraiment haut (Allemagne, Italie, Espagne, France), un bas du tableau vraiment bas (Hongrie, Pays de Galles, Portugal, Belgique), avec les différences de niveau technique, tactique et d’intensité qui vont avec. On l’a dit et répété, avant et pendant la compétition : passer de 16 à 24 équipes, c’était pas une bonne idée sur un plan purement footballistique… Bien sûr, c’est super pour le Pays de Galles, pour l’Irlande, l’Islande, pour leurs supporters qui se sont souvent déplacé en masse et ont mis de superbes ambiances dans les stades et dans les villes, j’dis pas, c’est bien pour eux mais bon…
Et puis faut pas rêver : les « grands » joueurs sont arrivés rincés. Je me souviens d’un temps ou la période de préparation durait 1 mois. On le sait, le football de clubs a tué le football de sélections depuis longtemps mais malgré ça, on continue d’avoir avec ces dernières le même niveau d’exigence. Or cette année, la finale de la Ligue des Champions avait lieu 10 jours avant le début de la compétition…
Avant la grande finale, coup de projecteur comme on dit chez les professionnels de la profession, sur quelques-uns des entrainôrs les plus marquants de la compétition (pour Grande remise). En commençant par les 2 principaux concernés :
Fernando Santos
Si on considère que le Portugal est ce pays essentiellement peuplé de petits hommes poilus au regard triste, Fernando Santos est l’homme de la situation : cet homme transpire le travail, l’humilité, le profil bas, les économies pour la villa de fin de vie à Paredes de Coura. Touchant.
Pourtougaoul
Didier Deschamps
Stress? Excès d’Haribos? D’acide? Il faudrait quand même un jour résoudre le mystère de ces dents de plus en plus rachitiques chaque année…
Hardcore
Joachim Löw
Evidemment LA star des bancs de touche de cet Euro avec Antonio Conte. Je ne reviendrai pas sur ses perversions olfactives, on en a désormais soupé. Je noterai simplement qu’après la chemise blanche et le pull col en V bleu clair, c’est le pull col en V noir qui a eu sa préférence cette année.
J’insiste pas mais cette séquence quand même…
Antonio Conte
La Squadra Azzura 2016 s’est révélée italienne jusqu’à la caricature : son sélectionneur incarnait son leader à la perfection. Gesticulant et vociférant de la 1ère à la dernière seconde, il est donc l’autre sélectionneur star de cet Euro et il a fait le bonheur de tous ceux qui sont enclins à penser que ah-la-la-ces-italiens-faut-toujours-qu-ils-en-fassent-des-tonnes. En même temps, 32ème minute du premier match : le mec se fait quasiment péter le nez sur la célébration du premier but de ses protégés. Et dire que certains doutaient de son implication quand ils ont appris qu’il rejoindrait Chelsea dès la fin de l’Euro. Costard impeccable pour lui, ça va sans dire.
Les yeux-revolvers-qui-disent-vaffanculo
Vicente Del Bosque
Toujours plus effacé et placide, sa proverbiale sérénité a fini par davantage ressembler à de la résignation qu’à de la force tranquille. Il a annoncé qu’il quittait son poste de sélectionneur. C’est sans doute la meilleure décision pour lui et pour la Roja mais il faut désormais se souvenir que Vincent Du Bois, c’est 1 Ligue des Champions, 1 Coupe du Monde, 1 Euro : respect éternel, joder.
Adios mister
Roy Hodgson
Idem: le regard perdu du lapin pris dans la lumière des phares, quasiment choqué, il a personnifié à merveille une sélection anglaise pleine de certitudes mais en réalité totalement et irrémédiablement larguée. Fin de parcours également pour cet autre grand monsieur du football mondial.
Respect là aussi
Marc Wilmots
Marrant comme chaque sélectionneur reflète parfaitement son équipe au bout du compte. Boudiné dans sa chemise blanche cintrée, Marc Wilmots est le prototype de l’ancien joueur qui s’est bien bien relâché mais ne veut pas se l’avouer. Et de la même manière, il continue à claironner qu’il n’est pour rien dans la faillite de sa sélection de prétendus cadors (voir également à ce sujet l’hallucinante interview post-élimination de Meunier, qui compare la sélection belge aux Galactiques du Real).
Excès de fricadelle
Adam Nawalka
Avec son visage fermé, voire polonais, ses lunettes moyennement fun et ses vêtements bien repassés, il m’a constamment fait penser à un prof de physique ou d’économie. Vraiment, j’arrivais pas à me défaire de l’image de ce type, droit dans ses bottes pendant le conseil de classe, alors que le proviseur essaie de lui faire monter la note du petit Bryan Rodriguez.