Top albums 2016 – 2ème partie

Pour la 1ère partie du top, c’est ici que ça se passe.

10 Max Jury

71qdofews0l-_sl1200_L’album doudou de 2016. Des chansons entendues mille fois, une production chaude, une atmosphère tantôt feelgood, tantôt mélancolique, voire même feelgood PARCE QUE mélancolique : c’est plus un album, c’est un plaid. Mais dans le genre (soul-country-pop), c’est assez irrésistible.

9 Italian Boyfriend – Facing the Waves

italian-boyfriend-facing-the-wavesJe mettais en valeur la simplicité biblique du dernier album de Teenage Fanclub mais alors que dire du premier album des Belges d’Italian Boyfriend ? Ca va encore plus loin dans le dépouillement indie-pop, la seule fantaisie consistant en une alternance garçon-fille au chant. Et pourtant, c’est sublime, d’une pureté et d’une évidence… On songe au Velvet de Loaded, au Belle and Sebastian des débuts ou à ce groupe aujourd’hui oublié, les Papas Fritas, qui avait si bien su faire revivre l’enthousiasme et l’innocence pop au milieu des années 90. C’est enfin la plus belle et la plus évidente combinaison pochette/musique de l’année.

8 The Coral – Distance Inbetween

the_coral_-_distance_inbetweenUn des groupes fétiches de Grande remise. Come back un peu inespéré et doublé d’une ré-invention assez notable du groupe, avec un son un peu plus dur, une tonalité plus sombre, sans pour autant qu’elle constitue une redite par rapport à certains albums des débuts (The Invisible Invasion notamment) : on décèle par exemple d’évidentes influences krautrock. Mais ça reste du pur The Coral, à savoir ce croisement improbable et qui pourtant semble couler de source grâce à leur talent mélodique et leur talent tout court, entre le romantisme anglais d’Echo & the Bunnymen et la coolitude californienne des Byrds.

7 Andy Shauf – The Party

a0278585314_10Modeste dans ses intentions et son exécution (ce piano et cette voix faméliques), The Party est pourtant de ses disques qui peuvent provoquer des séismes esthétiques et émotionnels. Je m’enflamme peut-être un peu et il faut de toutes façons attendre la confirmation sur 3-4 albums supplémentaires mais on tient peut être là le nouveau one-man-Beatles à la place d’Elliott Smith.

6 The Divine Comedy – Foreverland

the-divine-comedy-foreverlandA l’instar du Wilco qui le suit (ou qui le précède dans mon classement), un album modeste, « pantouflard » diront les pisse-froids, un album de vieux briscards, de vieux tout courts diront les mêmes détracteurs. J’y vois plutôt dans les 2 cas une preuve supplémentaire du talent supérieur de ses 2 têtes pensantes, Neil Hannon et Jeff Tweedy pour Wilco, qui « se contentent », peut-être oui, de mettre en avant leurs compositions, sans en faire des caisses. Mais quand on est capable d’écrire des chansons d’un tel acabit, pas besoin d’en rajouter. Je prends même le problème à l’envers : quand on voit le niveau d’excellence d’un tel album « modeste » donc, ça laisse vraiment songeur quand au niveau de la concurrence et à celui, impérial, de Neil Hannon / Jeff Tweedy. Très beau concert toulousain par ailleurs, dont je dis quelques mots ici. Et To the rescue, chanson de l’année :

5 Wilco – Schmilco

schmilcoJe parle de Wilco en général au sujet leur récent et sublime concert parisien ici. Schmilco, en plus d’être un album absolument impeccable en soi, universel et fédérateur (il pourrait aussi bien constituer une porte d’entrée à l’oeuvre du groupe, que plaire à ses fans ou à ses détracteurs), apparaît avec un peu de recul comme le parfait pendant du Star Wars sorti l’an dernier: électrique et mélodique d’un côté, acoustique et harmonique de l’autre

4 Barbagallo – Grand chien

Chaque année, un album bénéficie du bonus « sorti en fin d’exercice »: il est très frais dans la tête au moment de boucler les tops. En 2016, c’est l’album de Barbagallo qui y a droit puisqu’il est sorti début novembre. Note que ça ne signifie pas que je suis élogieux uniquement parce que c’est l’album que j’écoute le plus en ce moment : je pense que c’est un excellent album tout court et je l’aurais classé très haut même s’il était sorti en février. Dans un genre très différent (plus folk pour faire court), il est un peu comme l’album de Lafayette une synthèse de ce qui peut se faire de mieux en France à l’heure actuelle : un peu hype, un peu pop, un peu variété, à égales mesures.
Julien Barbagallo est toulousain (albigeois pour être tout à fait précis) et avant qu’il ne fasse le tour du monde en tant que batteur de Tame Impala, il faisait partie des visages croisés régulièrement dans les salles de concert de la ville, dans le public ou sur la scène (notamment avec Aquaserge). Je me souviens par exemple l’avoir vu en première partie des High Llamas, ça devait être en 2007. Il avait joué un set acoustique solo très americana sous son pseudo de l’époque (Le cube), reprenant notamment Townes Van Zandt (me souviens plus quel titre). J’avais trouvé ça chiant et poseur.
Grand chien atteste du chemin parcouru, à la fois sur le fond et sur la forme. C’est vraiment un très bel album : riche, ambitieux dans ses objectifs, humble dans sa démarche et enfin très touchant. A noter qu’il a été mixé par mon grand chouchou Rob. Et que dans la même famille toulousaine, les albums de Laure Briard (Sur la piste de danse) et de Julien Gasc (Kiss Me You Fool!) sont plus que recommandables eux aussi.

3 John Cunningham – Fell

fell-coverOne-man Beatles, deuxième. La formule est facile, peut-être même évidente mais c’est un raccourci. Dans le cas de John Cunningham, comme dans celui d’Andy Shauf, il ne s’agit en aucun cas de revivalisme ou, pire, de pastiche. Chacun d’eux possède une identité sonore et mélodique très forte qui suffit à les exonérer de tels reproches. Cunningham davantage encore bien sûr, lui qui écrit et enregistre depuis 25 ans.
Fell est un retour inespéré, miraculeux, dû au remarquable travail des gens de Microcultures, déjà responsables du retour des Apartments l’an dernier. L’album  est achetable ici. Que dire d’autre? Un retour miraculeux oui, moi (et quelques autres) qui croyais Cunningham coulant des jours paisibles dans sa maison du Lake District dans le Nord de l’Angleterre : son précédent album était sorti en 2002.
Après… on peut lire un peu partout (enfin… là où on en parle) que ce garçon figure parmi les plus grands songwriters anglais, qu’il n’a pas la notoriété qu’il mérite etc etc. C’est très vrai. Mais honnêtement, qui ça intéresse encore en 2016, à part quelques vieux cons dans mon genre ? Quand on voit dans quel univers sonore on vit et on évolue quotidiennement, la confidentialité d’une musique pourtant si accessible, authentique et honnête (comme les anglais disent de quelqu’un qu’il s’agit d’un honest man) est-elle si surprenante ? Evidemment la réponse est dans la question. On peut le déplorer avec toute la véhémence du monde et pester contre l’injustice, ça ne changera rien à l’affaire. Mieux vaut se dire qu’on a de la chance de pouvoir, en 2016, écouter les chansons d’un garçon aussi sensible et talentueux.

2 The Lemon Twigs – Do Hollywood

the-lemon-twigs-do-hollywoodCa en revanche, c’est très 2016, dans le sens ou malgré de multiples références à de glorieux aînés, on garde en bouche la sensation d’une grande modernité, et d’une oeuvre qui n’aurait pas pu voir le jour à un autre moment.
Do Hollywood est donc un énoooooooooooorme juke box rétro (Beatles, Kinks, un peu de glam, beaucoup de Todd Rundgren) transcendé par des compositions très supérieures à la moyenne et une énergie, une décomplexion à toute épreuve : les 2 membres du groupe, 2 frères, ont 17 et 19 ans et ça se sent à chaque instant. L’album est par ailleurs produit par Jonathan Rado de Foxygen, pas vraiment un vieux routard de studios lui non plus. Pas grand chose à dire de plus : ça part dans tous les sens tout en étant tenu par des chansons extra et c’est rempli de gimmicks et de hooks à craquer (et croquer).

1 Lafayette – Les dessous féminins

static1-squarespace-comJ’ai déjà abondamment parlé de Lafayette sur ce blog, je vais pas insister : Lafayette avant l’album c’est ici, l’album en lui-même, ici. C’est selon moi une synthèse parfaite à la fois de ce que j’aime et de ce que la France sait créer de mieux en terme de chansons, entre pop et variété.
Je ne vais pas répéter non plus ce que j’ai déjà dit dans mes précédents billets mais Les dessous féminins s’achève sur ce qui est sans doute ma chanson préférée de ces 5 dernières années, La glanda, dont je milite pour qu’elle devienne l’hymne officiel de la République. C’est l’année ou jamais, le nouveau président élu aura des priorités à gérer. Le bien-être de la Nation en dépend.

Vive La glanda, vive Lafayette et vive la pop française.

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