Quelques mots sur le concert « surprise » de mes Super Furry Animals chéris-adorés dans la capitale du patchouli à la violette. « Surprise » car je l’ai appris très tard et j’aurais pu facilement le manquer : ils étaient en effet à l’affiche du festival Rio Loco, noyés dans une programmation toujours aussi gargantuesque et fort peu granderemisesque.
Non parce que le festival Rio Loco… Comment dire? Comment dire sans me faire tomber dessus par le tribunal international de Genève s’entend… Tu es inscrit en fac de psycho, tu joues du djembé, tu portes un sarouel et tu milites pour une approche minimaliste de l’hygiène corporelle ? Tu vas à Rio Loco les yeux fermés, quelle que soit la programmation. Tu m’as compris.
Imagine donc ma surprise de voir les Gallois à l’affiche de cette édition 2016. Mais voilà, cette dernière était consacrée aux « Mondes celtes ».
Coïncidence heureuse, la sélection du Pays de Galles affrontait la Russie 2 jours après le concert, ce qui promettait donc une horde de supporters enthousiastes dans le public.
Les fans de foot gallois avaient bien devancé l’appel du match, mais au delà de mes prévisions : hallucinante ambiance digne d’un match dans le public avec évidemment plein de maillots, de drapeaux ornés du dragon rouge, et des chants ininterrompus, qui se sont prolongés longtemps après que le groupe avait quitté la scène. Complètement dingue et du jamais vu à un concert de rock en ce qui me concerne.
Evidemment, dans une telle atmosphère, le show en devenait presque anecdotique. Pas grave parce que
1. je les ai vus l’an dernier à Londres dans des conditions optimales pour leur reformation et c’était un des meilleurs concerts de ma vie (compte-rendu hagiographique ici)
2. l’ambiance était vraiment géniale
3. ils ont quand même vachement bien assuré
C’était pourtant un concert de reprise, et la technique était pas toujours de leur côté: ça nous a valu un Bad Behaviour un peu bancal et un Golden Retriever tronqué. La setlist était joliment remaniée par rapport à l’an dernier: nettement plus électrique, avec davantage d’uptempos, forcément plus adaptés à la configuration « festival-plein air ». Idem pour les arrangements, parfois très différents de ce à quoi j’avais eu droit l’an dernier, avec notamment un Zoom! absolument terrible et un Mountain People toujours aussi émouvant. Paradoxalement, alors qu’ils étaient au programme d’un festival de musiques celtiques (pour faire court), ils n’ont donc joué qu’une seule chanson issue de Mwng, leur album en langue galloise (Dawc Hi, pas ma préférée) et à dominante acoustique.
C’était vraiment super de les revoir, sur une grande scène cette fois, ils y sont parfaitement à l’aise. Ils ont quand même 20 ans de carrière, ça va, ils déroulent les mecs… Et puis de toutes façons, livrer une performance irréprochable n’était pas la priorité pour le groupe je pense : ils jouaient quasiment à domicile et les « bonsoir Toulouse » et autres « merci beaucoup » prononcés avec un accent impeccable par Gruff, paraissaient presque incongrus : il aurait paru plus logique de s’adresser au public en gallois. L’essentiel n’était pas dans la prestation (même si elle était vraiment chouette encore une fois) : ils étaient visiblement surpris de cet accueil incroyable, de la présence d’autant de compatriotes; leur étonnement, leur joie et leurs sourires faisaient vraiment plaisir à voir.
Et vu le contexte, ils ont joué Bing Bong, bien sûr, l’hymne officieux du Pays de Galles pour cet Euro! (l’officiel a été composé par les pénibles Manic Street Preachers et sans l’avoir écouté, je pense que ça doit moins rigoler)

En conclusion, l’inévitable The Man Don’t Give a Fuck (qui, je le rappelle là aussi, est génialement basé sur le génial Showbiz Kids des géniaux Steely Dan). Avé les fourrures bien sûr, et les postures de guitar-heroes. Là, dans le public, disons qu’il fallait aimer les jets de bière…
Mais c’était vraiment super, à tous points de vue. SFA OK !