Révélation electro-pop-rock de ce début d’année, le californien bien coolos Gabriel Fulmivar aka Gap Dream, joue une musique assez hybride et étonnante, mélange d’immédiateté pop, d’esprit garage rock et d’expérimentations kraut. Ca peut faire peur à lire mais, et c’est là qu’il est bon le gars, c’est très évident à écouter.
Au Saint des Seins donc, salle traditionnellement pleine d’ados bouillonnants et de hipsters-branchagas fatigants, que je ne goûte que modérément. Ces derniers sont bien présents en nombre. J’adore la façon dont ils affichent avec ostentation leur indifférence à ce qui se passe sur scène. J’adore aussi cette manière de signifier ouais-chuis-venu-au-concert-mais-j’ai-tellement-de-trucs-a-faire-je-sais-pas-par-où-commencer. Alors ils s’empressent en permanence, traversent la salle dans tous les sens 10 fois pendant le show pour bien montrer à tout le monde que « ouais, ça va, c’est pas mal mais je les ai déjà vus 12 fois et ma vie est nettement plus intéressante que ce qui est en train de se passer ». Ils s’empressent avec application genre faut-que-je-parle-tout-de-suite-au-premier-ministre mais si tu les observes un minimum, ils vont soit fumer une clope à l’extérieur, soit commander un verre au bar, soit aux toilettes. J’adore.
La 1ère partie est assurée par les locaux (?) de Quetzal Snakes : pseudo cosmic rock bruitiste et approximatif. Pas de paroles, des onomatopées. Need I say more ? Je sors prendre l’air au bout de 2 morceaux.
Le Gap Dream trio se met en place assez rapidement (Fulmivar aux beats/clavier + un guitariste + un bassiste, tous 3 fort chevelus et poilus)) et se lance dans son premier morceau alors que la moitié de l’affluence est encore dehors (il fait hyper beau et doux).
Longue, très longue intro planante qui peu à peu installe une rythmique krautrock des plus efficaces (= shake yer booty). C’est comme ça pendant une heure et c’est très bon. Gap Dream est évidemment un groupe débutant mais à la personnalité et à l’identité déjà bien affirmée. Ne cédant jamais à la tentation expérimentale, il met toujours un point d’honneur à délivrer de vraies chansons avec refrains accrocheurs.
Chouette concert donc et belle découverte.