Top 10 cinéma 2018

Les daubes, ici, les semi-daubes, ici, les « ça passe », ici et les « super! » ici.

10. Les Indestructibles 2

Qu’est-ce que c’est bien fichu, bien rythmé, intelligent, drôle, mignon… Ils devraient en faire une vraie franchise et en sortir un tous les 2 ou 3 ans, comme pour Mission: Impossible, ça serait génial.

 

9. Jusqu’à la garde

Va falloir que je le revoie pour trancher car plus le temps passe et plus il perd des places: j’ai d’abord été très impressionné par l’écriture et la mise en scène, précises, intelligentes et implacables, par les acteurs, Denis Ménochet et Léa Drucker en tête évidemment, mais pas que (les enfants, les parents) et par ce dernier acte irrespirable vers lequel tout ce qui précède est tendu (au sens propre bien sûr). Mais… Ce dernier acte précisément, ou plutôt un de ses aspects, à travers quelques plans, me chiffonne: l’impression un peu gênante de n’être plus au cinéma mais devant la télé et un spot de prévention contre les violences conjugales. Il me semble que le film aurait très bien pu s’en dispenser pour faire passer le message. Je chipote peut-être, je sais pas. Faut que je le revoie…

 

8. Mission: Impossible – Fallout

“I’m really sorry. Excuse me”: Ethan Hunt va s’excuser une bonne dizaine de fois durant les 2h30 que dure Mission: Impossible – Fallout . Auprès de ses collègues et amis, auprès de son ex, de sa future, des personnes assistant aux funérailles qu’il est contraint de perturber. 5ème volet de ses aventures, déjà et c’est donc le temps des excuses, des conséquences. Du solde de tout compte ? On verra bien, tout est possible vu la manière dont le film s’achève. Mais si tel était le cas, MI – Fallout, serait encore plus jubilatoire et satisfaisant qu’il ne l’est déjà. Une véritable apothéose, qui va plus loin en termes d’action et de spectacle que tous ses prédécesseurs, tout en revenant aux fondamentaux de la franchise (le volet réalisé par De Palma) et donc de la série. Quel pied bordel !

 

7. Call me by your name

On avait loué, dans Brokeback Mountain, la nature universelle et universaliste du récit, le fait qu’il s’agissait avant tout d’une histoire d’amour et non d’une histoire d’amour homosexuelle. C’est bien pourtant parce qu’il s’agissait d’une relation homosexuelle que l’histoire des 2 amants virait au tragique… Dans Call me by your name jamais la question de l’orientation sexuelle des 2 principaux protagonistes n’est abordée ni encore moins remise en cause : ni dans le cercle des proches, ni dans « la société ». Il fait beau, tout est beau, tous sont beaux, ils parlent du Beau etc. La tragédie d’Elio et Oliver est belle et douce. Elle s’achèvera comme on imagine s’achever l’été dans la campagne lombarde, bellement et doucement. Mais ça n’en est pas moins une tragédie… Très envie de le revoir celui-là aussi, d’autant qu’il y aura une suite.

 

6. Une Affaire de famille

J’ai d’énormes lacunes en cinéma asiatique, c’était donc mon premier film de Kore-Eda. Il semble y avoir une certaine unanimité sur le fait qu’il ne s’agit pas de son meilleur film, voire qu’il est un peu paresseux : faut vite que je me fasse ses meilleurs alors (unanimité là aussi sur Still Moving) parce que j’ai trouvé ça absolument magnifique. Pas une once de gras, le placement de caméra juste, la coupure juste, tout le temps. Magnifique. Même lorsque le film change de ton dans son dernier quart, avec une mise en scène et une direction d’acteurs sensiblement différents, le mec a tout juste. Pardon pour l’analogie mais c’est la 1ère qui m’est venue à l’esprit : j’avais l’impression de voir jouer Toni Kroos, soit le mec que tu vois pas, qui dribble pas, qui tacle pas, qui finit le match sans se décoiffer mais avec la meilleure feuille de stats des 22 acteurs. Magnifique.

 

5. L’Île aux chiens

Sur le strict plan de la direction artistique, c’est le plus beau film de l’année avec Phantom Thread : évidemment, Wes Anderson a trouvé un terrain de jeu parfait au Japon, pays de la préciosité, du rite, de la tradition. Et, encore une fois, dans le prolongement du Grand Hôtel Budapest, cette méticulosité extrême se justifie pleinement car elle crée un contraste prononcé avec le fond : c’est sans doute son film le plus violent, n’hésitant pas à aborder, de manière étonnamment frontale, des thèmes très lourds. J’aime beaucoup la critique de So Film donc je m’en tiendrai là.

 

4. Mes Provinciales

Un film qui tente, et parvient, à encapsuler la tragédie essentielle de la Jeunesse, et donc, le Romantisme. Une merveille. Ici.

 

3. Mektoub my love: canto uno

Ca fait plusieurs semaines que je me creuse la tête sur ce film, et je n’arrive pas, du tout, et très sincèrement, à en dire quoi que ce soit d’intéressant (si tant est que j’ai dit des choses intéressantes jusqu’ici mais tu vois ce que je veux dire). Sinon des lieux communs: « sensoriel », « immersif », « solaire » etc, tout ce qu’on peut lire partout au sujet du film. C’est sans doute ça finalement : « sensoriel », « immersif », « solaire ». Et donc après quasiment 3h de « sensoriel », « immersif », « solaire », Kechiche trouve encore le moyen de surprendre en tissant un lien avec le cinéma de Rohmer. Mais c’est une évidence ça aussi.

 

2. Phantom Thread

Un summum d’élégance et de subversion espiègle. Ici.

 

1. Under the Silver Lake

Pour situer mon niveau d’appréciation, ça faisait des années que j’étais pas allé revoir une nouveauté en salles (Mulholland Drive, comme un fait exprès). Et c’était encore mieux la 2ème fois: étrangement, j’ai moins intellectualisé que la 1ère fois et je me suis cette fois véritablement laissé porter par l’intrigue. Je me suis vraiment régalé. 2 fois donc, et de manière différente. J’en parle plus en détail ici.

Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E – critique

Au début des années 60, en pleine guerre froide, Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E. retrace l’histoire de l’agent de la CIA Solo et de l’agent du KGB Kuryakin. Contraints de laisser de côté leur antagonisme ancestral, les deux hommes s’engagent dans une mission conjointe : mettre hors d’état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à ébranler le fragile équilibre mondial, en favorisant la prolifération des armes et de la technologie nucléaires. Pour l’heure, Solo et Kuryakin n’ont qu’une piste : le contact de la fille d’un scientifique allemand porté disparu, le seul à même d’infiltrer l’organisation criminelle. Ils se lancent dans une course contre la montre pour retrouver sa trace et empêcher un cataclysme planétaire. (Allociné)

Quand t’as réalisé 9 longs métrages mais que t’es tout aussi, voire davantage connu pour ton mariage que pour ta filmographie, il faut dire les choses telles qu’elles sont : ça pue. Et quand de surcroît il s’agit d’un ex-mariage, puisqu’il s’est achevé il y a plus de 10 ans, ça pue encore plus fort.

Et pourtant, Dieu sait par quel miracle, Guy Ritchie, l’ex de Madonna puisque c’est de lui dont il s’agit, continue à régulièrement réaliser des films… Il se fait pas trop chier ceci dit : après 2 épisodes de Sherlock Holmes (lamentables ai-je ouï dire), et avant un Roi Arthur qui avait l’air de bien refouler de la côte de maille, il s’était attaqué à l’adaptation de la série The Man From UNCLE, en français Des agents très spéciaux, avec Robert Vaughn (le brun et américain Napoleon Solo) et David Mac Callum (le blond et russe Illy Kuryakin).

Cette adaptation au au moins le mérite de rapidement situer le niveau: bas. Très bas même. C’est fou comme ce mec, Guy Ritchie donc, est mauvais quand même. Il le porte sur lui d’ailleurs le pauvre : l’air un peu bonnasse du type qui s’excuse de ce qui lui arrive et de pas pouvoir faire mieux, jamais.

guy ritchie et madonna
« Je comprends pas ce que je fais là »

On sent bien qu’il tente des trucs (des répliques, des petits effets de style assez clippesques mais bon pourquoi pas, faut bien l’illustrer ce scenario sans originalité) mais rien ne prend. RIEN. Scènes d’action, scènes de dialogue, tout tombe irrémédiablement à plat. Par moments je me posais même la question : « mais attends, c’est censé être une réplique drôle ça ou c’est juste une réplique noyée au milieu des autres ? ». Grosse gêne. Et la scène de la torture mon Dieu mais quelle bêtise : torture du héros par un ancien nazi, ouh, c’est mal c’est horrible. Dans la foulée, inversion des rôles et torture du nazi par le héros: c’est fun. C’est cool. C’est la rigolade. Mais quel abruti.

Ce qui sauve (un peu) Agents très spéciaux, c’est son matériau de base : une adaptation de Des Agents très spéciaux, c’est, si on est pas trop con ni styliste chez Desigual, la garantie d’acteurs, de décors et de costumes, glamour et stylés. L’action se déroulant dans les années 60, décennie particulièrement fertile à ce niveau là, le film est très plaisant visuellement. C’est joli quoi. Comme un joli livre d’images qu’on prendrait plaisir à feuilleter d’un œil un peu distrait. Et puis le casting est bien, avec des acteurs jolis eux aussi, et qu’on ne s’est pas encore lassé de voir à l’écran : de gauche à droite sur la photo ci-dessous, Alicia Vikander, Armie Hammer, Henry Cavill.

AGENTS-UNE
C’est joli.

« C’est tout ? » C’est tout. Mais c’est dimanche soir. C’est la rentrée. La fin de l’été. C’est déjà pas mal finalement.