Mon rêve 10

Aujourd’hui, du rififi dans la work place.

J’ai déjà évoqué (enfin, il me semble) ma passion pour tout le lexique et la « novlangue » liée aux entreprises 2.0, tout ce vocabulaire marketing-franglais-nawak de merde. J’en ai appris une bonne récemment: dans une société toulousaine, les chargés de relation commerciale (déjà une périphrase inutile pour désigner des commerciaux) sont nommés, tiens toi bien, « customer lover ». Ca m’a complètement déprimé et probablement inspiré ce qui suit.

Je suis donc au bureau quoique pas au même endroit dans lequel je me rends chaque jour mais c’est bien mon lieu de travail. Il s’agit ici d’une grande salle avec une grande table entourée de chaises, genre salle du conseil d’administration d’une grande entreprise. Bon.

J’ai préparé une liste de points pour la refonte du site internet d’un client, je m’apprête à la leur adresser (c’est mon boulot dans la vraie vie réelle). Là dessus, mon patron débarque et me lance sans trop de ménagement « assieds toi, on va la regarder ensemble ». Bon.

Je m’installe donc à côté de lui, pose mon document sur la grande table et là y a un grand type qui débarque sans crier gare, la bonne cinquantaine, des lunettes, un costard un peu ringard. J’ai immédiatement pensé à Robert Bourgi, le mec qui a offert des costumes à François Fillon.

Le patron me le présente sans trop de détails comme « M. X (me souviens plus de son nom), c’est un consultant synergie qu’on a pris pour checker nos backlogs et optimiser les points d’achoppement ». J’ai envie de lever les yeux au ciel mais je réponds simplement « ok » tout en me disant « c’est curieux ce mec un peu vieux, c’est pas un connard en Stan Smith mais bon, ok ».

Il porte peut-être pas des Stan Smith mais c’est quand même un connard: il s’installe de manière à m’éjecter de la table avec l’air affairé et pénétré de ceux qui ont l’intime conviction d’avoir plus d’importance que toi. Je me lève (et je le bouscule pas) et je me tiens debout derrière eux pendant qu’ils jettent un œil à mon document. Je vois que le type met des petites marques de validation ou des points d’interrogation pendant que mon patron acquiesce sans rien dire.

Puis une phrase semble lui poser problème. Il s’attarde dessus avec son stylo, fronce les sourcils. Il finit par noter une remarque qu’il souligne vigoureusement à deux reprises: « il faudré esspliqué ça 1 peu mieux ». Là je me dis « putain mais sans déconner c’est qui ce mec qu’on a dû payer une blinde pour écrire de la merde?!?! ». Sauf que je l’ai pas pensé, je l’ai dit à haute voix: mon patron et lui lèvent les yeux vers moi et me fusillent du regard. En fait, toute la salle se fige (elle est pleine et assez bruyante, des collègues, des personnes non identifiées) et me fusille du regard. Je me retrouve évidemment bien con et un peu désemparé lorsqu’une collègue, bien identifiée elle, me lance en rigolant « mais qu’est ce que t’es con. Oh la la t’es con… T’es vraiment trop con. Con con con ».

Je me marre et je me réveille. D’ailleurs je continue à me marrer une fois réveillé.

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