Fratelli d’Italia, l’Itaaaaaaaaaliaaaaaaaaaa s’è deeeeeeeeeesta

Suite du débrief de l’Euro 2016 sur Grande remise au premier poteau. Toutes les équipes ont joué une fois.

Groupe D

Espagne 1-0 République Tchèque

Pas sûr que j’écrive beaucoup sur les matchs de l’Espagne, ce sont des matchs qui ont pour vertu essentielle d’anesthésier mon second degré et mon sens de l’humour. Voici donc, pour meubler, le maillot away de la Roja, une immondice probablement gerbée par un styliste cubiste de Desigual.

Non mais sans déconner.
Non mais sans déconner.

Groupe E

République d’Irlande 1-1 Suède

Dans les tribunes, le match qui sera cité en exemple à l’heure du bilan, l’anti Angleterre-Russie : d’un côté de beaux blonds propres et polis (les mecs semblent rangés en tribune, comme sur une étagère Billy), de l’autre de vilains roux à l’alcool joyeux, qui ont bien compris qu’il fallait faire le spectacle pour tenter de masquer l’inanité de leur équipe de foot. J’exagère un peu bien sûr, ils étaient pas si nuls que ça mais quand ton joker offensif se nomme Robbie Williams Keane, 76 ans, 482 sélections…

Belgique 0-2 Italie

Le défi du lundi c’était quand même d’arriver à caser l’épisode de Game of Thrones de la semaine au milieu de 3 matches. Comme dirait le héros de About a Boy de Nick Hornby, avec tout ça, je sais pas comment font les gens pour travailler (j’avais posé mon lundi, merci le Front Populaire).
Le fait du match, c’est le sort subi par la plus belle coupe afro du football international.

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Ouais, t’as fait une connerie là mon vieux.

Bon allez j’arrête de faire le malin: c’était LE match-frisson de ce début de compétition avec, comme d’habitude lorsqu’elle a une sélection faiblarde sur le papier, une Squadra Azzura incroyable d’unité, de volonté, d’abnégation et, au final, de qualité. Un exemple pour toutes les sélections mais particulièrement pour son adversaire du jour bien sûr, aux grandes individualités incapables ou presque d’une expression collective satisfaisante.
Enfin, dans ce Belgique-Italie en particulier, la preuve ultime que l’axiome  football offensif = de gauche / football défensif = de droite, ne tient pas une seule seconde. Le football de gauche, c’est définitivement le football défensif, qui fait appel aux vertus de sacrifice, de solidarité, d’organisation, de planification même. Le catenaccio sera le genre humain.

Groupe F

Autriche 0-2 Hongrie

Une affiche qui sentait bon la Mitteleuropa, Stefan Zweig, les monocles, le Vieux Monde et les valeurs surannées (oui, Sissi aussi). Un truc pour les dandys et les esthètes. Bon, on a pas atteint un tel degré de raffinement mais c’était une chouette confrontation. Et puis c’est très con mais j’adore, vraiment, quand un joueur va fêter son but avec les supporters. C’est une scène à laquelle on assiste de moins en moins, ça m’a fait très plaisir de la revoir.
Enfin, ce match m’intéressait pour le gardien hongrois, connu pour évoluer en bas de survêtement informe, ainsi que pour son grand âge pour un footballeur de haut niveau, 40 ans. Il y a dans le superbe bouquin que l’excellent Thibaud Leplat a consacré à Guardiola (Guardiola, éloge du style , après celui consacré à Mourinho), quelques lignes absolument magnifiques, sur ce point de bascule, crucial, bien connu de tous les amateurs de football qui se respectent, un instant tu et profondément intime, à partir duquel l’amateur de football donc, va nourrir une petite douleur sourde et diffuse, foncièrement mélancolique. Ce moment c’est celui qui voit ses joueurs favoris devenir irrémédiablement plus jeunes que lui. Avec ce moment s’envole un peu plus chaque année cette part d’identification bêta, de fantasme débile, mais essentiel encore, qui lui faisait pensait au fond que « ça serait encore possible de jouer finalement ». Thibaud Leplat non seulement met le doigt sur une caractéristique essentielle du fan de foot, sur un moment qui est celui d’une rupture définitive avec l’enfance, mais le fait de manière extrêmement fine et délicate.
Et donc voilà, cet Autriche-Hongrie m’a rappelé que j’avais 43 ans, que mes joueurs favoris étaient beaucoup plus jeunes que moi depuis bien longtemps mais que lui, Gabor Kiraly, avait « seulement » 40 ans.

Et en plus il est chauve.
Et en plus il est chauve.

Portugal 1-1 Islande

Une affiche qui sentait pas bon le poiscaille : bacalhau vs atlantshafsporskur. La morue quoi.
Une image, géniale, au cours de ce match : après le but de Nani, tous les joueurs portugais se retrouvent autour de lui pour le congratuler et célébrer l’ouverture du score. Joao Mario s’approche de la mêlée et, ne pouvant atteindre le principal intéressé, tend sa main vers Cristiano Ronaldo, en mode high five, tout en marquant un léger temps d’hésitation, jusqu’à ce que Son Altesse Sérénissime le tolère d’un hochement de tête, lui signifiant par là même son consentement: « mouais ok, vas y, tape m’en 5 toi aussi ». Génial.

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