Holy Motors – critique

Ayé, on est en Décembre, les bilans de fin d’année commencent donc à émerger et côté cinéma, c’est comme prévu Holy Motors qui va faire l’unanimité.
Mon Dieu…
Ca me fournit en tout cas une occasion de revenir sur la grosse (mauvaise) blague de l’année.

Pourtant j’y croyais un peu parce qu’enfin, les critiques débordaient d’enthousiasme, pour ne pas dire plus. Ah on allait voir ce qu’on allait voir nom d’une pipe ! Le Cinéma mon vieux, LE CINEMA, rien de moins. Un nouveau Mulholland Drive, tcharrément mec.

Bon.

Au moment où le film démarre, stakes is high comme je dis quand je suis à L.A.

Eh bah putain…

OK, OK, j’avoue, j’y croyais certes mais j’avais des a priori: je suspectais la supercherie… Pourtant j’aurais adoré adorer hein, je demandais même que ça. Je voulais avoir tort tu vois (oui, je sais faire preuve d’humilité et reconnaître mes torts… J’y suis pour rien, je suis né comme ça !). Mais alors je ne m’attendais pas DU TOUT à ça. On pourrait presque dire que mes a priori en ont pris un sale coup…

Je ne sais pas ce que j’ai le plus détesté dans Holy Motors ; les points principaux, en vrac :

– prétention globale, érigée en étendard dans le prologue « Moi, Leos Carax, je SUIS le Cinéma ; JE suis le Cinéma ; Je suis LE Cinéma ; Je suis le CINEMA; JE SUIS LE CINEMA»
– incroyable superficialité du propos ; le segment M. Merde par exemple : une mannequin burqatisée ? vraiment ? c’est ça la super dénonce ? VRAIMENT ? Le grand patron buté sur la terrasse du Fouquet’s, sérieusement ? 5 ans après l’élection de Sarkozy, on en est encore là ? On peut lire un peu partout que Leos Carax est un cinéaste adolescent : cinéaste de la passion, de la déraison, du sentiment fugace et enivrant etc. Moi je veux bien mais ce qu’Holy Motors démontre surtout c’est que Carax a la vision (politique) du monde et de la société d’un adolescent. Et ça c’est carrément craignos.
– totale CREVARDISE de l’ensemble nom de Dieu mais c’est pas possible ça ! Déjà Les Amants du Pont-Neuf mais là ça explose tout : édifiante scène du motion capture, hallucinant entracte où je n’aurais pas été surpris de voir débouler Tryo, la Tordue ou les Têtes Raides, voire les punks à chiens squattant le bar en bas de chez moi.
– paresse totale en lieu et place de la prétendue invention formelle; faudra m’expliquer en quoi les citations de Tarantino ou Honoré (je prends ici et à dessein l’exemple d’un cinéaste que je conchie) sont assimilées à des « emprunts » voire à du « pompage éhonté » alors que lorsque Carax colle le masque des Yeux Sans Visage à Edith Scob on assiste à un « hommage bouleversant »… Tout ça est d’un tel conformisme…

J’ai un défaut : je suis perfectionniste. J’ai donc pensé un instant : « non mais en fait, t’as rien compris au film, t’es passé à côté, renseigne toi un peu mon grand, et tu SAURAS ». Atterré, au bout du compte, de lire autant de dithyrambes, chez de belles plumes et des gens respectables, brassant des idées et interprétations pas super super élevées hein, voire primaires (désolé, mon ego sortira encore intact de cet épisode : j’avais bien tout compris, pas de problème).

Un film, enfin, que je qualifierai pour rester poli, de manifeste parfait pour le festival des arts de rue d’Aurillac. Une œuvre totale en tout cas, ça, y a pas tromperie sur la marchandise.

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