Je vois/revois pas mal de films en ce moment, films dont je parlerai en temps voulu mais j’ai évidemment choisi de m’attarder en premier lieu sur le plus pourri d’entre eux, La chute de Londres:
Les plus grands leaders du monde occidental sont attendus à Londres aux funérailles du Premier ministre britannique, mort dans des circonstances plus que douteuses. Mais ce qui avait commencé comme l’évènement le plus sécurisé de la planète tourne rapidement au désastre. Cible d’un complot terroriste, la capitale anglaise est mise à feu et à sang et la plupart des chefs d’état faits prisonniers. Seuls ont pu s’échapper le président américain et l’agent secret Mike Banning, qui vont devoir à la fois combattre pour survivre et mettre fin aux agissements des terroristes. (Allociné)
Bon, sans surprise, c’est à chier, hyper bourrin, hyper dispendieux tout en restant cheap, bourré de punchlines paresseuses et même pas drôles (genre quand Butler arrive finalement à sauver le président se dernier lui lance: « Bon sang, j’ai cru que vous arriveriez jamais – Désolé, j’avais quelques courses à faire sur le chemin »).
Mais c’est pas inintéressant pour plusieurs raisons, la première étant précisément la relation entre le super garde du corps/chef de la sécurité interprété par Gerard Butler donc, et le président des Etats-Unis/du monde libre/de-tout-ce-qui-mérite-qu-on-se-batte-encore-sur-cette-putain-de-planète, interprété par Aaron Eckhart. Des mecs, des vrais. Burinés, musclés, qui aiment bien se raconter leurs histoires de famille avec une pudeur virile et se mesurer la longueur de la bite se tirer la bourre lors de leur jogging matinal et quotidien. Qui aimeraient bien se tirer tout court, il faut le dire ! A tel point que lorsque c’est le président qui cette fois porte secours in extremis à son ange gardien, en déboulant tel un diable sortirait de sa boîte, on a droit à un échange assez savoureux:
– It took you very long to come out of the closet
– That’s not funny
Ben si mon vieux, justement, c’est très drôle parce que dans le genre sous-texte homo-érotique à la Top Gun, votre duo se pose un peu là.
Autre passage assez drôle : lorsqu’il débarque en mode Rambo dans la planque des terroristes, Butler dézingue tous les bad guys sans distinction et avec une précision chirurgicale, SAUF l’un d’eux, amputé des 2 jambes et en chaise roulante : il canarde à tout va mais le mec est simplement touché à l’épaule. On rigole pas avec le politiquement correct aux States, et on ne TUE PAS un handicapé (il mourra quand même un peu plus tard lorsque le bunker sautera) même quand des terroristes pour le moins compétents font vivre à Londres ses heures les plus sombres depuis le blitz.
C’est des détails mais ça fait passer le temps.
Mis à part ça, La chute de Londresest intéressant car contrairement à la plupart des films du même genre, et malgré un aspect vraiment primaire, voire rudimentaire, il cherche (?) à éviter le manichéisme des gentils occidentaux vs les méchants islamistes: le type à la tête des terroristes cherche en fait à venger la mort des membres de sa famille lors de la sournoise attaque d’un drone américain pendant le mariage de sa fille et à plusieurs reprises, la responsabilité des USA quant aux évènements survenus lors des dernières années est mise en avant sans qu’elle soit réellement contredite ou remise en cause. J’irais évidemment pas jusqu’à dire que le film est subversif dans son propos mais c’est pour le moins curieux… C’est pas ID4 quoi. Ca ne rend pas La chute de Londres recommandable pour autant ceci dit mais enfin, tu vois l’idée.
Je continue mon récap cinéma 2015 avec les oui-mais-non, des films non dénués de qualité mais qui ne m’auront fait ni chaud ni froid, au mieux. Sans ordre particulier là aussi.
Pour les daubasses de l’année, c’est ici que ça se passe.
Star Wars : le réveil de la force
Star Wars m’a toujours été plutôt sympathique, sans que je sois un énorme fan non plus. J’attendais donc ce nouveau volet avec une impatience toute relative. Disons que j’attendais autant le nouveau film de JJ Abrams que le nouveau Star Wars. Disons que j’ai pas fait des pieds et des mains pour y aller le jour de la sortie. Disons que j’ai vite déchanté : mais nom de Dieu de bordel de merde, c’est vraiment un film de bébés ! Ces dialogues… Ces raccourcis… Ces gros sabots…
A vouloir contenter à la fois les fans qui ont découvert et aimé l’univers en 1977, ceux qui ont découvert et aimé la trilogie suivante, ceux qui étaient trop jeunes pour l’une et l’autre des 2 trilogies et découvrent donc Star Wars via ce volet et ceux qui vont au cinéma une fois tous les 10 ans, à vouloir contenter absolument tout le monde en somme, on nivelle tout par le bas et on aboutit à un film de bébés.
Alors oui, ça s’agite, ça pète et ça court de partout, non-stop, mais pour quoi ? J’ai trouvé ça vraiment naze. Et les 3-4 geekeries qu’on est en droit d’attribuer à Abrams au milieu de ce produit sans aucune personnalité m’ont paru tomber comme un cheveu sur la soupe. Pas sûr que j’aille voir les épisodes suivants.
Snow Therapy
Un film pas à la hauteur de son génial pitch : croyant au déferlement d’une avalanche alors qu’ils sont attablés à la terrasse d’un restaurant de station de ski alpine, un père de famille coolos et moderne abandonne lâchement sa femme et ses 2 enfants, soucieux avant tout de sauver ses propres fesses. La crise s’installe alors inéluctablement dans le couple : tandis que sa femme lui en veut à mort et n’arrive pas à digérer l’incident, lui nie n’avoir pensé qu’à sa gueule.
Il y a du Haneke dans cette dissection chirurgicale du moment T où tout bascule pour ce couple qu’on imagine modèle, ou plutôt dans la dissection des conséquences de ce moment T. A savoir qu’il y a une volonté de regarder les choses en face, sans détour mais également, et c’est là que le bât blesse pour moi, une certaine complaisance à le faire. Ce qui implique donc une certaine cruauté, une forme de manipulation du spectateur aussi (la scène de l’accident de ski dans le brouillard). Cruauté ou hyper-réalisme? Manipulation ou suspense? On peut en débattre j’imagine et j’ai la sensation d’être minoritaire car le film a bénéficié d’un excellent accueil critique et public. Mais ça m’a ennuyé, dans les 2 sens du terme : ennui à proprement parler et embarras.
Grosse déception : d’une laideur graphique et surtout chromatique totalement rédhibitoire en ce qui me concerne (Pixar a débauché des graphistes chez Desigual ou quoi?), le film m’a également paru extrêmement simpliste, prévisible, balisé. Oui, ok, le postulat est intéressant mais qu’est-ce qu’on en fait? Il aurait me semble-t-il été bien plus intéressant et pertinent de rester avec la gamine et sa famille et non dans la tête de la gamine.
Après, c’est pas directement lié au film mais Vice Versa m’apparaît aussi comme un exemple type et assez peu sympathique de ces films au sujet desquels la critique, « unanime » selon l’expression consacrée, use d’injonctions quasi dictatoriales: « à voir absolument », « une réussite incontestable » etc etc. Qui se double en prime d’une campagne marketing bien culpabilisatrice après quelques semaines d’exploitation: « Déjà 3 millions de spectateurs. Et vous? ». Oh la la merde merde merde, moi je l’ai pas vu/j’ai pas aimé, je me sens mal mais mal :((((
Putain de fassistes.
L’homme irrationnel
Alors oui, c’est plutôt pas mal mais c’est quand même extrêmement prévisible (pour du Woody Allen) et surtout, je peux pas m’empêcher de penser qu’il y avait matière à un film véritablement dramatique d’un tout autre calibre. On parle quand même là d’un personnage principal (Roaquine Fénix, très bien comme d’hab) dont les outils intellectuels lui permettent de justifier, quasiment par A+B, le bien fondé d’un assassinat. Et qui le vit tellement bien qu’en réalité, grâce au dit assassinat, il revit le mec ! C’eut put être vertigineux, dérangeant, subversif. Au lieu de ça, Allen traite son histoire de manière quasiment primesautière en utilisant tout du long le tube jazzy-coolThe In-Crowd. Je regarde peut-être le film pour ce que je voudrais qu’il soit et pas pour ce qu’il est mais je ne peux pas m’empêcher de voir là une forme de démission de sa part, de choix de la solution de facilité. Après, ça se regarde bien, je dis pas. Manquerait plus que ça.
Pas une seule vanne sur les yeux d’Emma Stone t’as vu.
Trois souvenirs de ma jeunesse
J’ai tellement pas aimé que je n’ai aucune envie de m’attarder dessus. Pour être honnête, je l’ai déjà rayé de ma mémoire. Simplement dire que je n’ai jamais été « pris », que j’ai trouvé ça extrêmement redondant, poseur et désagréable. Je n’ai aimé que le début avec la confusion sur l’identité d’Amalric et le récit du voyage en URSS. Pourtant j’aime tous les films de Desplechin et j’étais plein d’espoir pour celui-ci. Mais en ce qui me concerne, ça ne l’effectue pas du tout ici, tout simplement.
Partisan
Un pitch intéressant là encore, pour un résultat décevant : un mec, genre clodo (Vincent Cassel, qui en vieillissant ressemble de plus en plus à mon patron et c’est vraiment très gênant) se place à la tête d’une espèce de communauté qu’il a retirée du monde et qui abrite uniquement des femmes et leurs enfants. Ces derniers ne connaissent du monde que ce que Cassel veut bien leur en montrer/dire. Et bien sûr, un beau jour, l’un d’eux en voit trop, et commence à remettre en cause l’autorité du gourou.
La plus grande qualité de Partisan, c’est qu’il entretient super bien le mystère : où est-ce que ça se passe? Pourquoi cette désolation? Une guerre? La crise? Qui est Vincent Cassel? Comment « recrute »-t-il ces femmes (et pourquoi uniquement des femmes)? Etc etc. On n’en saura rien, et c’est très bien comme ça. Le problème c’est qu’une fois ce cadre posé, et l’intrigue amorcée (en gros : la rébellion d’un membre de la communauté contre son leader), le réalisateur ne sait pas trop quoi en faire. Il aligne alors les scènes attendues et aboutit à un film sans relief et d’une grande platitude, à un énorme « tout ça pour ça ». Dommage.
Non et puis merde quoi, j’avais l’impression d’être au bureau.
La niña de fuego
D’une maîtrise formelle assez remarquable, La niña de fuego m’a également paru d’un cynisme au moins équivalent. C’est noir, très noir même mais d’une gratuité dingue. On songe d’abord aux Coen pour cette spirale d’événements qui ne font qu’empirer une situation initiale déjà pas glop mais ici, rien de chaleureux, d’empathique ou encore, et pour prendre un autre exemple, aucune vertige métaphysique comme chez Kubrick par exemple. Juste le plaisir de la cruauté envers ses personnages, son public. La séance la plus énervante et désagréable de l’année, haut la main.
Les deux amis
Un peu sévère peut-être parce que c’est mignon quand même. Le thème de la bromance, qui est sans doute LE thème de prédilection de la comédie américaine de ces 10-15 dernières années, a été peu traité par le cinéma français, et encore moins sous l’angle choisi par Louis Garrel. C’est donc original mais également assez juste et sensible. J’ai simplement trouvé ça un peu trop affecté, un peu trop film-de-Louis-Garrel : on imagine sans mal que c’est typiquement le genre de film que les détracteurs du cinéma français se plaisent à conchier et pour être honnête, on voit assez bien pourquoi. 2 choses ne fonctionnent pas du tout selon moi et ont fait basculer le film dans cette catégorie ci : 1. le tournant du match est géré de manière totalement irréaliste (difficile d’en dire plus sans spoiler mais disons qu’aucun des protagonistes n’agit de manière plausible). C’est d’autant plus râlant qu’encore une fois, sur bien des aspects, le film est très juste 2. on est content pour Louis Garrel que tel Richard Anthony, il soit aussi amoureux de sa femme mais un sentiment, aussi sincère et puissant soit-il, n’a jamais fait un film, encore moins un bon film.
Inherent Vice
Je le sentais hyper bien car 1. contre tout attente, j’ai beaucoup aimé le précédent film de Paul Thomas Anderson, The Master 2. J’aime beaucoup le roman de Thomas Pynchon 3. J’aime beaucoup Joaquin Phoenix, comme tout le monde 4. J’adore les films qui se passent à cette période là, à cet endroit là (Californie, fin des années 60) . Et c’est une déception car c’est raté. Enfin, « c’est raté »… Peut-être pas car finalement tout est cohérent : c’est fidèle au bouquin, c’est enfumé et nébuleux au possible (c’est un genre de remake arty de The Big Lebowski, auquel il se réfère assez explicitement parfois), très bien reconstitué, filmé, interprété, monté etc etc. Mais ça laisse très indifférent : le rire ou l’émotion affleurent ici ou là mais c’est trop peu. Et on finit donc par se faire chier et trouver ça vain. Dommage. Pas impossible que je le revois assez vite ceci dit car il continue de pas mal m’intriguer malgré tout.
Voilà, CA c’est des rouflaquettes de champion.
La loi du marché
Comme Star Wars, j’aurais peut-être dû le mettre dans la catégorie précédente en fait car je trouve que rien, absolument rien ne fonctionne. On dirait « les Dardenne pour les nuls ». Ou plutôt « les Dardenne par un nul ». Tout y est : le contexte professionnel, le contexte social, le contexte privé, le personnage principal, digne, forcément digne, la caméra à l’épaule, qui suit le personnage principal digne de dos, forcément de dos, la fin abrupte etc etc. Mais ici, tout sonne faux, fabriqué, sans âme, sans émotion. Qu’est-ce qui cloche alors? Tout en vérité : les dialogues sont un peu trop appuyés, les situations un peu trop « exagérées », les scènes un peu trop longues etc etc. Mais ce « peu », dont on se dit parfois qu’il tient à rien et dont on a même parfois du mal à mettre le doigt dessus mais qui tient aussi à la moustache de Vincent Lindon, c’est évidemment le lieu ou la situation, le dialogue, le cut qui fait toute la différence entre la grâce des frères Dardenne et la lourdeur de Stéphane Brizé.
Un Français
Le American History X français est certes plus subtil que son « alter ego » américain (en même temps c’est pas dur) mais il n’en est pas réussi pour autant. La volonté du réalisateur d’éviter tout manichéisme, toute condamnation facile et à l’inverse toute ambiguïté, débouche sur un film étrangement atone. A trop vouloir jouer la carte de la distanciation, Diastème laisse le spectateur de côté. Et puis ça manque… de talent j’ai envie de dire, notamment côté acteurs, pas du tout subtils eux pour le coup.
Réalité
Je fais pas de classement jusqu’au top 10 mais je mets celui-ci juste avant la catégorie suivante (les « mauvais » films que j’ai quand même apprécié) car il est vraiment à la limite. Pendant une bonne moitié, je me suis dit que Dupieux parvenait comme dans Steak à créer cette passerelle géniale entre la Californie et la France, en catapultant cette fois Alain Chabat et Jonathan Lambert à Hollywood (ainsi qu’Elodie Bouchez dans une moindre mesure). Mais au fur et à mesure de son avancée, le film s’apparente davantage à une succession de saynètes sans grand intérêt ni cohérence : le non sens, le surréalisme requièrent une certaine rigueur que le film perd peu à peu. Ca n’empêche pas les fulgurances car Dupieux a un vrai sens visuel et un cerveau intéressant mais ce qui s’annonçait comme son film à la fois le plus radical et le plus abouti déçoit au bout du compte.
Putain, le mec qui lit là, c’est Daft Punk!!! C’est un Daft Punk!!!
Ces 6 derniers mois voire cette année, j’ai posté beaucoup moins assidûment sur Grande remise. Because life.
Du coup je me rattrape un peu en m’étalant sur certains films au sujet desquels j’avais prévu de poster un billet au moment où je les ai vus mais je ne l’ai finalement pas fait car pas eu le temps ni/ou la motivation de finir. Et je fais très court sur d’autres parce que je vais pas poster mon top en Mars non plus.
Je ferai juste un top 10, le reste entrera dans diverses catégories.
Je commence par les films que non-mais-sans-déconner-c’est-pas-possible. Y en a pas beaucoup finalement.
Spectre
Il aura donc fallu attendre 2015 et près de 40 ans de fréquentation des salles obscures pour que je ne reste pas jusqu’au bout d’une séance. J’étais particulièrement claqué ce soir là mais le film était particulièrement naze. Et pourtant j’avais adoré Skyfall. Comme je culpabilisais un peu, je me suis quand même tapé l’heure et des brouettes qu’il me restait à voir quelques jours plus tard chez moi : je suis bien content d’avoir dérogé à une règle vieille de 40 ans et de m’être barré avant la fin.
Boomerang
Quand j’étais jeune, il y avait ce qu’on appelait les « sagas de l’été », sur TF1 la plupart du temps (celles de France 2 étaient moins putassières donc évidemment moins jouissives et moins successful), avec:
– des vieilles gloires de l’époque, souvent des femmes (je vois Mireille Darc, je vois Nicole Calfan)
– voire carrément des ancêtres, dans le rôle de l’ancêtre de la famille (je crois me souvenir de Jacques Dufilho par exemple)
– des familles donc, forcément, souvent 2, super liées par le passé mais super ennemies désormais, souvent à cause d’une histoire de cul mal digérée ou d’un lopin de terre abusivement labouré et cultivé (on déconne pas avec ça en Vendée/Dordogne/Provence), le lopin de terre abusivement labouré étant parfois la métaphore, voire le prolongement d’un cul abusivement besogné.
– des régions télégéniques (Vendée/Dordogne/Provence donc, plutôt que Limousin/Lozère/Picardie)
– des autochtones tellement authentiques, tellement plein de bon sens. Et tellement englués en bas de l’échelle sociale, car c’est ainsi qu’il doit en être.
– un ou des secrets bien enfouis qui ne demande(nt) qu’à resurgir pour déclencher la tempête du tourbillon des sentiments de la vie bouleversée par la passion. Des sentiments.
Image chopée sur le site de Challenges. Y a pas de hasard. Jamais.
Boomerang, c’est un peu une saga de l’été condensée en un peu moins de 2h.
On retrouve donc ici, en vrac dans les indispensables ingrédients: l’île de Noirmoutier, un couple d’habitants de l’île (des domestiques donc), Bulle Ogier (Bulle Ogier nom de Dieu… ça fait mal de la voir là), un accident de voiture, un secret enfoui crès crès profond, un drame familial. Et Mélanie Laurent, un drame tout court.
Qu’est-ce que c’est mauvais nom de Dieu… Bourgeois, prévisible, clicheteux, conformiste, y compris dans son « plaidoyer » pour la tolérance. Ca aimerait bien faire revivre Rebecca (retour sur les lieux du drame avec la maison familiale en centre névralgique du trauma du protagoniste principal, en l’occurrence Laurent Laffitte qui, parenthèse dans la parenthèse, serait bien inspiré de commencer à mieux choisir ses rôles) mais on est définitivement du côté des Coeurs brûlés. Mais enfin, ça se regarde et c’est mauvais-rigolo, pas mauvais-énervant : c’est donc davantage un nanard qu’un navet.
Un moment d’égarement
Là on penche nettement davantage du côté du navet car c’est un film extrêmement désagréable. Boomerang on s’en moque davantage qu’on s’en agace. On ne s’y ennuie pas et s’il pêche par excès de conformisme, se complaisant dans son univers « passion Burberry« , il délivre un « message » difficilement critiquable. Un moment d’égarement est, comme on a pu le lire ici ou là, un manifeste pour la neo-beaufitude, étalage de pognon décomplexé (à l’écran et pour ses personnages), relents misogynes, conservateurs, hypocrisie à tous les étages. Je m’attarderai pas davantage, ça n’en vaut pas la peine. Je me demande quand même comment Jean-François Richet, cinéaste dont les qualités cinématographiques ne sont même pas l’objet du débat, mais cinéaste volontiers taxé de gauchisant, a pu pondre un film aussi ouvertement « sarkozien ». A noter que l’adaptation est co-signée Lisa Azuelos, immortelle poétesse bling-pouffe de LOL et autres Comme t’y es belle et que ça, c’est nettement plus logique. Quelques lignes sur le film original, nettement plus intéressant, ici.
Le film de Berri était 100 fois moins faux-cul et n’avait pas peur de montrer une belle moustache.
Papa ou Maman
Putain c’est horrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiible ça aussi en fait.
C’est écrit par les mêmes tâches qui nous ont pondu l’immonde Prénom et ça se voit tout de suite. Même cynisme insupportable, même fausse méchanceté qui tire sur les ambulances, même manque de discernement dans le registre humoristique : le simple fait de taper sur les vieux/les enfants est censé déclencher le rire. Et non les mecs, c’est pas aussi simple que ça et le problème n’est pas de savoir si on peut rire de tout ni même avec n’importe qui. On peut retourner cette question dans tous les sens, à toutes les époques, au sujet de tous les événements, y compris les plus tragiques, la réponse a toujours été « oui, on peut rire de tout, à condition d’être drôle ». Aussi incroyable que ça puisse paraître, ce qui déclenche le rire, c’est un bon gag/une bonne réplique avant une prétendue provocation. Tout ça avant, bien entendu, le final bien réac et bien dans les clous comme il faut. Papa ou Maman est en fait l’équivalent cinématographique de ces fils à papa qui font une crise de punkitude/hippietude pendant quelques mois avant d’intégrer sagement une école de commerce/médecine hors de prix.
Seul sur Mars
Gros potentiel nanardesque : un bon exemple de film à regarder/commenter à plusieurs. Le pitch : Matt Damon se retrouve laissé pour mort sur Mars. Ses collègues de mission ont du dégager et revenir sur Terre dans la précipitation d’une tempête d’une rare violence. Laissant Damon derrière eux donc. Mais c’est cool, no soucy, il en a vu d’autre le mec (c’est Jason Bourne et il sait résoudre des équations mathématiques insolubles): il va simplement nous concocter 2-3 tutos pour nous expliquer comme s’en sortir si on se retrouvait un jour dans la même situation. Tranquilou bilou. Non mais sans déconner…
Donc ça c’est ce qui se passe côté Mars. Sur Terre, un Ridley Scott décidément toujours aussi inspiré (sérieux, c’est à se demander s’il est pour quelque chose dans Alien finalement, c’est son unique vrai bon film!) aligne cliché sur cliché, scène vue mille fois sur séquence ultra-prévisible, du directeur de la NASA qui ne pense qu’à sauver ses miches au super geek, un Noir évidemment (et probablement atteint du syndrome d’Asperger) par qui la lumière viendra. Evidemment. Et ça dure quasiment 2h30 cette plaisanterie !
« Et ça tu vois, ça passe crème avec un p’tit café. Crème. Lol«
Vive les Vacances
Je suis le spectateur idéal pour ce type de films mais celui-ci est vraiment pas terrible. Évidemment, j’ai souri, voire ri à quelques reprises mais il faut être honnête: c’est l’équivalent US d’une comédie avec Kad Merad.
Birdman
Un grand NON pour ce film qui m’a horripilé de la première à la dernière seconde. Zéro au 4 à la suite donc. J’en parle davantage ici.
Belles familles
J’ai beaucoup de tendresse et de respect pour Jean-Paul Rappeneau et la majorité de ses films mais là, malgré un savoir-faire évident (rythme, montage notamment), c’est vraiment pas possible: ça pue trop la naphtaline. Un film de vieux monsieur typique. Libidineux en plus.
Karin Viard, vue quelques jours avant dans Lolo, fait 15 ans de plus ici que dans le film de Delpy. Et j’ai passé les 3/4 du film à me demander si Gilles Lellouche avait des implants. Je pense que oui.
Bis
Chaque année, je me tape une comédie française dont je sais à l’avance qu’elle va être bien dégueulasse. Comme ça, un soir de paresse intellectuelle souvent, et parce que j’ai envie de constater l’étendue des dégâts d’un genre qui me tient à cœur (la comédie française donc). Bis, réalisé par Dominique Faruggia, starring Kad Merad et Franck Dubosc semblait parfait pour ça. Et j’ai été servi : c’est dégueulasse. Dégueulasse et déprimant. Pas grand chose à dire de plus.
Jurassic World
On parle souvent au sujet des blockbusters, de films formatés à l’extrême, tant est si bien qu’on jurerait leur scenario craché en quelques secondes par un logiciel maléfique dans lequel on se serait contenté de saisir quelques mots-clés : « action », « enfants mignons », « blanc méchant », « noir gentil », « bonnasse », « bonnard », « first, they meet and then they fight, then they meet again and at the end, they fuck » etc etc. J’ai rarement eu autant ce sentiment que devant ce film. OK, le combat final entre les 2 gros dinos est assez cool mais c’est un film qui manque tellement de personnalité, de caractère, d’aspérités, de singularité… Même le nom du réalisateur (Colin Trevorrow) semble virtuel et avoir été généré par une machine.
Tu m’étonnes qu’il détourne le regard: elle a des mollets immmmmondes. Désolé, fallait que ça sorte.
Je continue mon petit récap de quelques « vieux » films (ie non 2015) vus ou revus ces derniers mois.
Papa Was Not a Rolling Stone
Bon ben c’est pas fameux… Une chronique de la vie en cité dans les années 80, mélange improbable de Tout ce qui brille (duo de filles et désirs d’évasion), Stars 80 (nostalgie des tubes français des années 80, notamment Goldman) et humour early-Jamel Debbouze (j’en peux plus de ce comique langagier nom de Dieu). Starring Aure Atika, Marc Lavoine et Sylvie Testud. Cameo de Monsieur Kamel Ouali. Faut-il que je développe davantage ? J’ai fait la vaisselle pendant la dernière demie-heure.
Mes meilleurs copains
Photo chopée sur le site de la revue Challenges, c’est génial.
Revu ce désormais classique de la comédie française. « Désormais » car il me semble que le film n’avait pas très bien marché à sa sortie et qu’il a conquis son public sur le tard, à la faveur des diffusions télé. Il s’agit de la dernière vraie réussite du duo Poiré–Clavier : après ça ils feront L’Opération Corned-Beefet les Visiteurs et ça sera plus jamais pareil. Mes meilleurs copainsfait figure de solde de tout compte : il se base notoirement sur les souvenirs et la propre expérience de Jean-Marie Poiré en tant que musicien au début des années 70. Nostalgique et vachard à la fois, lucide donc et en tout cas jamais passéiste, il constitue à ce titre un exemple assez unique en France, ce pays où plus qu’ailleurs semble-t-il, « c’était mieux avant ».
Il constitue aussi, pour la troupe du Splendid, une tentative de renouvellement dont on peut regretter qu’elle n’ait pas été prolongée : exit Lhermitte et (quasiment) Marie-Anne Chazel, place à des nouveaux (Gérard Lanvin, Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri).
C’est enfin une des comédies françaises que je connais le mieux, avec des répliques qui peuvent sortir n’importe quand, n’importe comment : « Libérez Billy the Kid », « Quoi, tu dînes pas avec Nanette?? Putain, ça craint! », « J’vais m’faire un grand jus avec ces super fruits », « Mais pas du tout enfin, le type est roux! ». Inépuisable.
Wet Hot American Summer
J’ai voulu voir le film original avant d’enchaîner avec la série Netflix sortie cet été (dont je parlerai sans doute pas donc juste dire qu’elle est super).
Complètement inconnu en France, il a acquis aux Etats-Unis et au fil des années une telle aura que certains le considèrent comme précurseur des comédies sorties ces 10 dernières années. Il a en tout cas mis le pied à l’étrier ou sous les feux des projecteurs un grand nombre d’actrices et acteurs devenus célèbres ces dernières années : Christopher Meloni, Paul Rudd, Amy Poehler, Bradley Cooper, Elizabeth Banks pour n’en citer que quelques uns. David Wain, son réalisateur, a quant à lui signé les très plaisants Les grands frèreset Peace, Love et plus si affinités.
On voit bien ce qui a tant pu séduire le public américain et certains critiques : totalement en roue libre (à la fois délibérément et faute d’un budget décent), Wet Hot American Summer fait le lien entre l’humour absurde des comédies ZAZ (les Y a-t-il..?) et l’école Apatow qui allait s’affirmer au milieu de la décennie (trash + grande humanité, pour faire court). Un registre humoristique à la fois absurde, burlesque, complètement navrant et très fin à la fois, (très fin parce que complètement navrant), d’une grande tendresse pour tous ses personnages. Très plaisant donc même s’il serait très exagéré de classer le film dans les indispensables du genre.
22 Jump Street
J’ai déjà eu envie de revoir ce fleuron de ce que j’ai envie de considérer comme de la post-neo-comédie (ça devient compliqué là) tellement ça va vite, loin et fort. Vraiment génial.
Le Loup de Wall Street
Je vais pas m’appesantir, tout a été dit. Grand film, grand Scorsese, qui prend tout le monde à contre-pied en ne complétant pas le dyptique Les Affranchis / Casino par un 3ème film sur la mafia à proprement parler mais de manière détournée, en désignant sans ambiguïté les vrais gangsters et salopards de l’Amérique et du monde moderne. A la fois extrêmement drôle et effrayant (ce dernier plan, écho à celui de l’arrivée des clients à la fin de Casino), il est évidemment et malheureusement plus que jamais d’actualité. A montrer dans toutes les écoles de commerce à tous les petits cons apprentis gros enculays.
À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir… (Allocine.com)
Eh bah putain…
Je pourrais m’arrêter là en fait puisque ça s’applique à pratiquement tout ce qui m’est passé par la tête à l’issue du film : « eh bah putain, tout ça pour ça »; « eh bah putain, 4 Oscars pour ce truc?! »; « eh bah putain, quel personnage antipathique ce Iñarritu« ; « eh bah putain, elle a vraiment des yeux flippants en fait Emma Stone« . Etc.
Plus sérieusement (enfin…), je m’attendais pas à un film aussi cynique et désagréable.
Où Iñarritu veut-il en venir au fond ? Je pose légitimement et le plus sincèrement du monde la question puisque au vu de son dernier film, rien ni personne ne trouve grâce à ses yeux, et je ne sais réellement pas ce qu’il a voulu dire à part : les films de super-héros ? Tout justes bons à engraisser les nababs hollywoodiens et abrutir les masses. Les acteurs hollywoodiens ? Des pantins incultes dopés à l’admiration des foules (débiles les foules, bien entendu) et en quête de reconnaissance artistique. Les comédiens de théâtre alors peut-être ? Des divas hystériques et puériles en manque d’amour elles aussi. Les critiques? Des artistes frustrés, que dis-je, des êtres humains de la pire lâcheté qui préfèrent se réfugier derrière leur calepin plutôt que d’avoir le courage de monter sur une scène ou évoluer devant une caméra.
Je rappelle pour mémoire que le réalisateur mexicain est l’auteur d’œuvres aussi impérissables que le pontifiant 21 grammes ou la saga mondialo-fromagère Ba(by)bel. Ici, il se surpasse vraiment : cynique, aigri, condescendant, donneur de leçons (sa petite morale à 2 balles sur notre dépendance aux réseaux sociaux, mon Dieu…), Iñarritu nous fait la totale et j’ai peine à me souvenir de la dernière fois où j’ai assisté à un tel déversement de bile et d’ondes négatives. Pendant 2h, on se demande qui il va bien « sauver » de sa caméra vengeresse, ou au moins qui il va consentir, dans sa grande miséricorde, à pourvoir d’un semblant d’humanité.
On y croit, où on veut y croire, avec le personnage d’Edward Norton qui apporte un peu de légèreté, de verve, et oui, d’humanité. Mais ça ne dure pas et le réalisateur expédie son personnage avec un je m’en foutisme (au mieux) et un mépris (au pire) assez hallucinants.
« J’ai bien vu que t’avais essayé de me niquer pendant le 4 à la suite, me refait plus jamais ça »
Merci quand même Edward, tu m’as fait regarder l’écran avec davantage d’intensité à chacune de tes apparitions.
En parlant de ça : première mention « petit chou Grande remise » de 2015 pour Naomi Watts ❤ Fallait que ça soit dit.
« C’est tout ? » C’est tout : je ne me fais évidemment plus d’illusions sur l’Académie des Oscars (ou des Césars) depuis bien longtemps et de toutes façons, la « concurrence » était tout aussi insignifiante. Mais couronner un film et un réalisateur qui portent un regard aussi méprisant sur le métier d’acteurs et l’industrie du spectacle, c’est vraiment n’importe quoi. Ca a du le faire jubiler en plus à ce con: « ha ha ils sont trop nazes, ils voient pas que je me fous de leur gueule ». La boucle est bouclée, tout va pour le mieux.
A la faveur d’une BVGDM (Bonne Vieille Grippe De Merde), je me suis enquillé plusieurs films dispensables dans la semaine. « Dispensables » ou que je n’étais pas spécialement impatient de voir parce que tu comprends, quand on a la grippe ie qu’on est à l’article de la mort, on est pas dans les meilleures dispositions pour découvrir Citizen Kane ou Pierrot le Fou.
Je vais le faire en 2 fois parce que j’ai été malade toute une semaine, j’ai donc vu plein de flims.
Kick Ass 2
J’avais bien aimé le 1er, sans doute dans un excès d’indulgence. J’en ai un vague souvenir de croisement entre le teen et le vigilante movie, avec suffisamment de recul et d’ambiguïté à la fois pour rendre le truc intéressant. Un film d’action smartass et bien rythmé quoi.
Cette suite est totalement merdique, vulgaire, sale et irresponsable. A oublier, et c’est d’ailleurs déjà fait.
Jim Carrey et son pseudo-accent italo-américain font peine à voir/entendre
Prisoners
Ca c’est nettement plus intéressant. Parce que c’est bien foutu, déjà. Ca se suit sans sourciller, la mécanique du thriller tourne de manière harmonieuse même si le film est beaucoup trop long. C’est intéressant aussi de constater comment le réalisateur, Denis Villeneuve, sous couvert d’une intrigue à suspense et à rebondissement donc, fait potentiellement passer des idées douteuses sur la justice et l’auto-justice. « Potentiellement » car on ne sait pas bien si c’est de l’irresponsabilité là encore, de la maladresse où s’il s’agit d’une démarche consciente. Bon, on n’est pas chez Eastwood ou Friedkin non plus hein, ça reste du cinéma hollywoodien calibré pour créer de l’émotion instinctive. Mais c’est pas mal, ça se regarde quoi. Jackman est bien, Gyllenhaal toujours un peu trop juvénile pour le rôle.
Ca se voit pas là mais Gyllenhaal a la coupe de Diego Simeone
Le Prénom
J’avais pas encore vu ce petit phénomène de société car je savais pertinemment à quoi m’attendre et je n’ai pas été déçu : du théâtre filmé où chaque acteur a droit à son moment de bravoure, où chacun attend patiemment que l’autre ait fini de dire sa réplique avant de balancer la sienne. Ca m’a beaucoup fait penser, en beaucoup moins sympathique et beaucoup moins drôle, au mineur mais un peu culte Cuisines et dépendances (l’une des premières créations de Bacri–Jaoui dans les années 90). Sauf que si ce dernier est évidemment de gauche, jetant un regard tendre sur tous ses protagonistes, même les plus pathétiques, Le Prénom penche clairement à droite. Quel mépris pour les personnages (notamment le couple d’intellectuels de gauche), quel cynisme : le seul moment un peu touchant (la révélation et le récit de l’histoire d’amour cachée) se voit immédiatement flingué, ridiculisé de manière extrêmement violente (y compris diégétiquement bien sûr, pour ceux qui ont vu le film).
Ce passage est d’ailleurs intéressant (je vais spoiler mais tout le monde l’a vu ce film de toutes façons n’est-ce pas?): lorsque Guillaume de Tonquedec raconte son secret, ménage le suspense et qu’on commence donc à imaginer qu’il se tape la femme de Bruel, des inserts, très brefs, images mentales des autres convives autant que les nôtres, les montrent dans des ébats sauvages et enflammés. Et lorsqu’on apprend que c’est en fait avec Françoise Fabian qu’il vit une histoire secrète, pas d’inserts évidemment, c’eut été jugé trop choquant, déplacé : je suis SÛR que des cinéastes moins frileux, moins tiédasses ne se seraient pas privés d’un tel effet comique et donc de filmer ces quelques plans un peu crades (j’ai pensé très fort aux Farrelly à ce moment là). Pour moi tout le film tient dans ce renoncement : un ton qui se voudrait incisif, sans concession mais qui n’est que conformiste. Au final, un film assez méprisable donc.
Gone Girl
David Fincher est, avec Christopher Nolan, le cinéaste dont j’ai décidé de ne plus aller voir les films en salle. J’ai craqué pour Nolan : me suis bien fait avoir encore une fois, je serai fort désormais.
Semi-craquage pour Fincher puisque j’ai vu le film chez moi. Et, là aussi, je le regrette amèrement. Je comprends pas. Je. Comprends. Pas. Qu’est-ce que que c’est que ce thriller misogyne de merde? Pardon, pas seulement misogyne : misanthrope aussi. Tant qu’à faire. Complètement con… Je parlais, au sujet d’Effets secondaires de Steven Soderbergh, de version de luxe des téléfilms de la série Hollywood Night. C’est, encore, exactement ça, encore plus même : ça chichite, ça transpire la thune, les « production values » comme disent les professionnels de la profession mais au service de quoi ? De rien. RIEN. Il veut dire quoi Fincher dans ce film? Je n’y ai vu qu’une longue pub ringarde (et misogyne/misanthrope donc). Et on compare ce mec à Kubrick ? Ca m’a mis en colère, tu l’auras compris. C’est toujours aussi moche en plus, avec ces filtres verdâtres de merde, cette fascination complaisante pour une sexualité d’un autre âge : faut il rappeler que ce mec a réalisé ces clips là (entre autres)? Soyons sérieux…
Première salve de mon top cinéma 2014 : les films que je n’ai pas aimés, sans ordre particulier.
Les Francis
Pourquoi je me suis lancé là dedans ? Mystère… C’est, selon une une expression que j’affectionne particulièrement, « ni fait, ni à faire ». C’est simplement très mauvais, jamais drôle, monté et réalisé avec les pieds etc. Ca a dû coûter une blinde en plus (pas mal de décors naturels différents, superbes évidemment puisque l’action se déroule en Corse, seconds rôles « prestigieux » de Claudia Cardinale et Jacques Dutronc). Je ne sais plus qui disait qu’il y avait des films longs courts et des films courts longs : Les Francis est un film très court interminable.
Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?
Eeeeeeeeeeevidemment que c’est nul et que je le savais. Mais j’aime bien me rendre compte par moi-même de la nature exacte de ces « phénomènes de société » (ceci étant, j’ai toujours pas vu Intouchables ni Avatar). Là j’ai pas été déçu : mal branlé, mal dialogué, bourré de clichés alors qu’il est supposé les combattre, le film a au moins le mérite de démontrer une nouvelle fois (malgré lui bien sûr) que les 3 religions monothéistes sont aussi rétrogrades et misogynes l’une que l’autre. Juifs, chrétiens et musulmans sont d’accord sur un point : une femme ça ferme sa gueule, ça reste en cuisine et ça sourit tendrement devant la puérilité de ces gros bêtas de maris. Un film à montrer à tous ceux pour qui les scores stratosphériques du FN sont un sujet de questionnement. Sur un simple plan cinématographique, c’est le plus mauvais truc que j’ai vu depuis des années. Pire que Les Francis, ce qui n’est pas peu dire. PIRE QU’HOLY MOTORS. Capisce?
J’ai chopé cette photo réunissant tous les protagonistes dans une église catholique donc, sur le site du Figaro. C’est génial.
Belle comme la femme d’un autre
Presqu’aussi puant idéologiquement parlant. Ca démarre comme une comédie du remariage à la Framçaise, pantouflarde mais parfois drôle/mignonne. Et puis le film déroule peu à peu son propos et il est gerbant. Le mec, évidemment vieillissant (Olivier Marchal, toujours sur les bons coups lorsqu’il s’agit de jouer les gros beaufs) veut donner une bonne leçon à sa future femme jalouse et évidemment vieillissante qui au départ voulait tester sa fidélité (Zabou Breitman, toujours très bien) en se tapant une jeune bombasse (Audrey Fleurot, ni bien ni mal : sans intérêt). Il se la tape, il lui donne donc une bonne leçon à cette conne un peu trop jalouse et pas assez sûre d’elle (et trop vieille), et finit avec la bombasse. Tout ça est probablement supposé se voir exonéré d’une quelconque misogynie par le simple fait d’être mis en scène par une femme. Dégueulasse.
Joe
J’en démords pas : ce film est complètement con. Vite, Pineapple Express 2 !
Godzilla
Les 2 seuls « vrais » acteurs du film sont dégagés passée la 1ère demie-heure. C’est con parce que du coup on se retrouve avec 2 endives adolescentes qui ont bien du mal à nous faire croire qu’ils sont déjà parents. Bilan : les scènes avec que des monstres = pas mal; les scènes avec des humains dedans = très embarrassantes.
C’est quand même très très con d’avoir construit le film autour du plus mauvais acteur des 2
La vie rêvée de Walter Mitty
Il y a 10 ans, Ben Stiller aurait fait de ce film une parodie. Tristesse.
X men : days of future past
L’exemple parfait de la fausse bonne idée. Le 1er X-Men (réalisé par Bryan Singer) était super et il a cartonné. Le X-Men Origins sorti il y a 2-3 ans (réalisé par Matthew Vaughn) était super et il a cartonné. « Hey, on va mélanger les 2, on va faire bosser ensemble Singer et Vaughn et on va faire un film super qui va cartonner ! » Sauf qu’évidemment, ça n’est pas aussi simple que ça : intrigue trop tarabiscotée et surtout beaucoup trop de personnages et de stars. On imagine sans mal les avocats et agents sur le plateau et dans la salle de projection test, chronomètre en main, en train de vérifier que Jennifer Lawrence n’est pas lésée dans son temps d’apparition à l’écran par rapport à Hugh Jackman, ce dernier par rapport à Michael Fassbender, ce dernier par rapport à Omar Sy. Ah non merde ça marche pas là. Quoi qu’il en soit, même si c’est pas désagréable, c’est ni fait ni à faire là encore.
Starring James Mesut Ozil Mc Avoy
L’amour est un crime parfait
Très enthousiaste à la sortie, beaucoup moins maintenant. J’ai voulu le revoir et je l’ai donc revu mais le problème c’est qu’au milieu, j’ai lu le roman de Philippe Djian… Et s’il n’est pas exempt de défauts, il a néanmoins révélé que les Larrieu s’étaient pas vraiment foulés sur le coup voire même qu’ils avaient sabré/édulcoré pas mal de choses intéressantes. Second visionnage très décevant donc puisque je passe de jaiaimé à jaipaaimé.
Her
Le film figurait dans une liste des « 20 films sur la solitude à voir » au milieu de titres de très bonne tenue. Comprends pas : c’est quand même super léger théoriquement parlant. Après… c’est pas déplaisant non et c’est bien réalisé. Juste joliment chiant et joliment inconséquent. J’en parle davantage ici. En relisant je me rends compte que j’avais nettement plus aimé que je le pensais mais avec le recul il ne m’en reste que les pantalons taille haute de Roaquine.
Deux jours une nuit
Bon c’est très bien en fait, y a pas de problèmes. Enfin, si, justement. UN problème. Je peux pas. C’est plus fort que moi, je peux pas. J’y arrive pas. Elle me gâche tout. Je prie pour qu’elle joue jamais dans un film de Wes Anderson.
Ca devait bien finir par arriver : elle regrette amèrement d’avoir appelé son fils Marcel.
Interstellar
Pas inintéressant mais beaucoup trop long et une résolution grotesque qui ruine ce que je me forçais déjà à sauver. Hey les mecs, sérieusement, revoyez 2001 avant de vous palucher sur ce prétendu nouveau Kubrick ! Non mais sans déconner…
The Homesman
J’ai pas trouvé ça mauvais à proprement parler mais le film a toujours le cul entre 2 chaises : entre ses 2 personnages principaux, entre Eastwood et Peckinpah, entre sécheresse et profonde humanité mais sans jamais choisir son camp ni, à l’inverse, embrasser tout ça dans un même élan romanesque. Faute de talent sans doute. Tommy Lee Jones est pas un mauvais gars mais bon… Ca fait quand même plaisir de revoir Hilary Swank, j’ai l’impression qu’elle avait complètement disparu.
Avec une actrice qui a débuté dans Beverly Hills et le papa de Betty Draper
Aimer boire chanter
Un « bon » film là aussi mais malgré tout le respect, l’admiration et l’affection que je peux avoir pour Alain Resnais, c’est vraiment l’exemple type de film de vieux monsieur… Clins d’oeil appuyés, mise en abyme pataude, rien ne manque. J’ai eu du mal à aller jusqu’au bout.
Nos pires voisins
Tu commences à connaître la maison, tu te doutes donc que c’est un film que j’attendais particulièrement. Je suis très déçu : quelques bons passages, quelques bons gags mais trop peu. Manquent également l’habituel vernis humaniste, le regard empathique. La « morale » de l’histoire est quand même d’une platitude assez désespérante et surtout inhabituelle chez des gars qui justement nous ont habitué à beaucoup de finesse et de justesse dans la peinture du couple et des rapports humains en général. J’espère qu’ils (les rejetons de la « famille » Apatow) ne sont pas en train de se reposer sur leurs lauriers parce que là c’est vraiment l’impression que ça donne.
Babyshambles, c’est le groupe de Pete Doherty.
Oui, je sais, je sais… « Keuwaaaaa? » « Mais… non, ça ne se peut… » « Je n’ose l’imaginer » « Je savais bien qu’il commettrait une erreur un jour ».
Ce jour n’est pas encore arrivé : non, je ne suis pas fan de ce groupe, encore moins de Pete Doherty. Mais voilà, mon filleul m’a offert la place pour le concert toulousain du groupe. J’ai trouvé ça adorable, ça me faisait très plaisir de l’accompagner lui et sa copine (c’est elle qui aime le plus le groupe, lui était surtout curieux).
Les jours précédents, j’essaie de ne pas trop nourrir mes a priori. J’essaie même d’écouter attentivement les 2 albums du groupe : je jette l’éponge au bout de 4 ou 5 morceaux (les « tubes » en gros). Ca n’est tout simplement pas (ou plus) pour moi et je n’arrive pas à dépasser le « personnage » Doherty. C’est comme ça.
Arrivée au Bikini et surprise, beaucoup de vieux. Je veux dire, des vrais vieux. Plus vieux que moi quoi, entre 45 et 55 ans. On se demande tous les 3 s’ils accompagnent leurs enfants mais non, la suite montre qu’ils sont là parce qu’ils aiment le groupe. Beaucoup de jeunes trentenaires aussi. Et bien sûr beaucoup d’adolescent(e)s dont les plus hardcore arborent le même chapeau que leur idole.
Première partie assurée par les Florentines dont je n’ai toujours pas compris s’ils étaient français ou anglais (la flemme de vérifier) : la première fois qu’il s’adresse au public, le chanteur semble avoir un léger accent britannique, les fois suivantes, plus du tout. Curieux. Une demie-heure de pop punky 100% britonne, un peu Clash, un peu Franz Ferdinand. Bouaif. Un dernier morceau qui décolle un peu (y compris de ces influences trop évidentes) mais pour le reste… Bon, je suis sévère, c’était pas désagréable non plus.
Une heure passe avant que Doherty et ses 4 acolytes prennent la scène dans une chaude ambiance. L’ex de Kate Moss saccage les accords des Copains d’abord en guise d’introduction puis le choc : c’est génial. Merde alors… Le morceau d’ouverture s’intitule Nothing Comes to Nothing et je le trouve absolument génial, je peux pas dire autre chose. C’est une compo pop classique mais sans affectation inutile, très efficace et le groupe l’interprète avec beaucoup de classe. Et Doherty chante bien. Ah ben merde alors… Bon, après, l’arrivée d’un groupe sur scène, en particulier au Bikini, salle que j’adore et dans laquelle je prends toujours beaucoup de plaisir à me rendre, est toujours un moment d’émotion pour moi. Je ne fais pas suffisamment de concert chaque année (4-5 en moyenne je pense) pour être blasé.
Je me sens un peu con mais heureusement pour mon indéfectible confiance en mes a priori et pour ma mauvaise foi, tout rentre dans l’ordre dès le 2ème morceau. C’est moins précis, Doherty commence à faire son cinéma etc. Et ça continue à décliner comme ça au fur et à mesure. Ah quand même, j’me disais aussi ! Mais ce 1er morceau, qu’est ce qu’il s’est passé alors ? Il était encore sobre ?
Non parce que si j’ai d’abord eu l’impression qu’il jouait au mec bourré, les demis enfilés cul sec entre les morceaux laissent peu de place au doute : Doherty est bien le pochetron annoncé et c’est pas joli à voir. Ni à entendre: il gueule comme un putois dans le micro entre les morceaux (ça c’est pire pour les oreilles que le plus fort des concerts de Mogwai), le balance par terre, nous gratifie d’apartés incompréhensibles, rate un accord sur 2 : quel couillon. A ce moment-là je me souviens avec regret qu’il ne va pas sur ces 21 ans mais sur ses 35.
Le groupe: une section rythmique très compétente qui fait ce qu’elle peut pour sauver les meubles, un guitariste aussi pathétiquement imbibé que son leader (le mec à la gueule de déterré sur la photo) et un clavier totalement transparent. « Bordélique » s’inscrit en lettres de néon dans tous les esprits. « Shambolic » comme disent les britons (j’imagine le titre du compte-rendu du NME : « Babyshambolics! ») mais c’est encore trop flatteur car en l’occurrence, c’est carrément merdique. Le groupe ne nous épargne pas 2 morceaux reggaeisants absolument nullissimes. L’embarras me gagne.
Sur le dernier titre, un adolescent intrépide à grosse mèche réussit à grimper sur la scène pour embrasser son idole, Morrissey-style. Il y parvient mais se fait agripper par un mec de la sécurité. Doherty lui tend quand même le micro, l’ado chante alors impeccablement et malgré la confusion le refrain du titre en cours avant d’être poliment évacué : assurément le meilleur moment du show.
Les Babyshambles quittent la scène au bout d’une heure. Ils reviendront pas moins de 10 minutes plus tard, montre en main. Non mais sans déconner… Et le public, résigné, trop conscient qu’ils peuvent tout aussi bien ne jamais revenir, ne les réclame même pas. Mais ils reviennent pour deux titres (dont LE tube, Fuck Forever, correct je dois l’avouer) et c’est fini.
Dialogue d’un couple de trentenaires entendu au vol en sortant :
– Putain le guitariste il était bien rock’n’roll lui aussi !
– Ouais putain grave.
Misère…
Au final j’ai passé une très bonne soirée mais c’était pas grâce à cette grosse tâche de Doherty.
Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l’action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu’il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais. (Allocine.fr)
Bon, je serai bref : Ben Stiller a jumpé le shark. Ca fait mal mais faut être honnête. C’est pas son Tchao Pantin non plus car le film n’est pas un drame : il reste sur le terrain de la fantaisie sentimentale mais il nous assène durant 2 heures une leçon de vie qu’il aurait parodiée il n’y a pas si longtemps.
Ben Stiller est donc plus grand que Kristen Wiig. OK.
Et encore, ça n’est pas tant le « message » délivré qui est gênant, plutôt la manière dont il est délivré. Long, sans aucun rythme, balourd, cliché, pompeux, Walter Mitty échoue dans à peu près tout ce qu’il tente – les scènes de comédie, les scènes sentimentales, les scènes fantasmées. Au début, on se force un peu à sourire, c’est Ben Stiller, merde… On se force à trouver ça mignon, c’est Kristen Wiig, merde… Mais on comprend assez vite que ça ne va pas l’effectuer. Et ça fait de la peine parce que c’est Ben Stiller/Kristen Wiig, merde…
Pire : ça agace. Ca monte crescendo, lentement mais sûrement, et ça trouve son apothéose dans la conclusion hautement prévisible mais pas moins édifiante pour autant du pseudo Mac Guffin (la découverte de la photo manquante) : Walter Mitty est d’une prétention assez détestable. Sans doute l’aurait-il moins été si Ben Stiller ne s’était pas attribué le rôle principal. En l’état c’est donc nul ET agaçant.
Mauvaise pioche donc pour mon premier film de 2014. Je compte sur les Larrieu bros pour rectifier le tir, malgré Maïwenn et Sara Forestier (L’Amour est un crime parfait). Il va falloir qu’ils fassent trrrrrrèèèès fort mais ils en sont capables.
J’ai vu encore moins de films en salles cette année qu’en 2012. Peut-être je vais arrêter le cinéma. On sait pas.
Voici en tout cas la 1ère moitié de mon top : les films que je n’ai pas aimés /que j’ai trouvés mauvais. Y en a nettement moins que dans la seconde à venir demain, ce qui prouve bien que je ne suis pas un mauvais bougre et que je dis « oui » à la vie.
Avec des liens vers les critiques de films publiées pendant l’année, quelques lignes sur les autres. Il est peut-être encore temps de poser une RTT si tu veux tout lire.
# 47 Tip Top
Plus qu’un mauvais film, un film profondément agaçant. Il avait pourtant tout pour me plaire (humour pas drôle/à froid, comique de situation, aplats de couleurs et ambiance blafarde à la Kaurismaki, mélange des genres). Problème : tout sent la pose, le volontarisme forcené. Et ça n’est pas le casting de stars venues s’encanailler (Kiberlain, Huppert) et de guests forcément inattendues (Sami Nacery chez Bozon ! Ouais mais c’est trop cool tu vois !) qui arrangent l’affaire. L’exact opposé de La fille du 14 juillet, au hasard, qui lui respire vraiment la liberté et le geste gratuit.
En fait, il est assez surestimé François Damiens.
# 46 Albator
Ca ne m’a jamais intéressé et j’ai trouvé ça visuellement moche et cacophonique. J’ai même eu un gros trou d’un bon quart d’heure au milieu, sans même avoir dormi. Costaud dans le genre.
J’ai de la sympathie pour JJ Abrams (j’adore Lost, j’ai beaucoup aimé Super 8, j’avais bien aimé le 1er volet) mais là c’est le prototype du blockbuster qui révulse les lecteurs de Télérama : une débauche indécente de moyens, un étalage hallucinant de pognon, au service de rien.
# 43 Machete Kills
Dans le premier volet, Rodriguez réalisait un vrai film de série Z, jubilatoire, violent, drôle, politique même, sous la grosse farce. Avec en argument Sopalin une starlette déchue et trash, Lindsay Lohan. Ici, il bénéficie d’un budget nettement plus conséquent et le montre à chaque plan. Résultat : moins de punchlines débiles, plus d’effets spéciaux inutiles. Avec cette fois Amber Heard, starlette montante et aseptisée. CQFD.
# 42 Quai d’Orsay
La bd a une telle réputation que je me suis laissé tenter. Au final, un film de vieux, pour les vieux : des gags d’un autre temps et d’un autre monde, un rythme arthritique, un propos dépassé. Les gens dans la salle, âgés en grande majorité, avaient l’air satisfaits. CQFD.
# 41 Happiness Therapy
Je sauverai la dernière séquence et la mignoncité de Jennifer Lawrence (davantage IRL que grimée façon middle class biatch) mais qu’est ce que c’est lourdingue nom de Dieu… La bipolarité pour les nuls. C’est toujours l’horreur absolue lorsqu’Hollywood essaie de digérer le cinéma d’auteur (ici Cassavetes, oui oui, sans charres) pour le recracher, pardon, le gerber, via un casting oscarisable et un scénario bien balisé. Et, ça va sans dire, une belle morale en guise de cerise sur le gâteau: c’est OK d’être fragile voire déséquilibré et tout et tout du moment que les billets verts sont au rendez-vous. God Bless America.
Cette photo n’a absolument pas été choisie au hasard.
Certes, j’ai vu peu de films et peut-être pas les meilleurs mais ça n’aurait pas changé la donne : je suis pas loin de trouver ça à chier. Un peu pub Shalimar, un peu saga télévisée type L’Amour en héritage (l’émotion en moins) et un peu trop Marion Cotillard. Non mais sans déconner… C’est pas possible cette fille. No can do. No es posible. Er det ikke muligt*. Je ne comprends pas. I don’t understand. Etc.
« T’es une belle personne, t’es vraiment une belle personne Ludo ». Marion Cotillard in Les petits mouchoirs. Never forget.
La version longue, moins tête à claques mais également moins intrigante, d’un épisode de Girls.
# 35 Passion
J’ai lu des choses passionnantes sur ce film mais je crois sincèrement qu’elles ne relèvent que de l’auto-persuasion. Alors oui, évidemment ce dernier quart d’heure remet un peu les pendules à l’heure avec du vrai, du grand cinéma. Mais jusque là, pfiou… Pas compliqué : jusqu’à ce qu’il décide de reprendre un peu les choses en main et dévier du scenario originel, Passion suit à la trace le Crime d’amour d’Alain Corneau (dont il est le remake). Et c’est d’une fadeur assez décourageante. Brian, je t’aime d’amour, bon nombre de tes films figurent dans mon panthéon personnel mais il faut bien s’y résoudre : désormais tu bandes mou.
# 34 Les stagiaires
Je pensais aimer, j’aurais aimé aimer, d’autant que le film m’a été puissamment vendu à plusieurs reprises mais non. Je ne dis pas que je n’ai pas trouvé ça parfois mignon (notamment dans le rapport entretenu par 2 générations contraintes de se comprendre pour réussir). Je ne dis pas que je n’ai pas aimé les constantes références de Vince Vaughn à Flashdance. Je ne dis pas qu’Owen Wilson n’a pas des cheveux super soyeux. Je ne dis pas que je ne suis pas amoureux de Rose Byrne. Mais je ne n’ai pas ri ou même souri à une seule reprise (bon, si, ok, durant la scène de Will Ferrell évidemment) ce qui est quand même un petit peu problématique. Shawn Levy, réalisateur notamment des 2 fadasses volets de La nuit au musée, est décidément un cinéaste horriblement… fadasse. Pas étonnant finalement de le voir diriger ce long et parfois édifiant spot de pub pour Google.
Lol ?
# 33 La vie d’Adèle
Trop de morve (manifestement une tendance Actor’s Studio en 2013, cf The Immigrant), de bolognese, d’huîtres, de préjugés débiles sur l’art et son univers. Je m’attendais à un tremblement de terre, j’ai eu droit à un pétard mouillé. Après, évidemment, c’est bien fichu, je dis pas.
Grosse, très grosse, énorme déception puisque je suis un incommensurable fan de Judd Apatow. 2 gros problèmes ici selon moi: les dialogues manquent terriblement de ce mordant auquel le maître nous avait habitué. Encéphalogramme plat. Et surtout, terrible problème de réalisme/vraisemblance, appelle ça comme tu veux. C’est pourtant l’un des points forts d’Apatow. Ici, on marche sur la tête : la famille est endettée mais vit dans une maison-château avec immense jardin et piscine (il est quand même question de la vendre, ouf…), se vautre dans les I-pads, I-phones et autres gadgets technologiques, roule dans un énorme 4×4, organise une fête d’anniversaire à 50 000$, se tape un weekend dans un resort hyper luxueux (et commande TOUT ce qu’il y a de disponible sur la carte en room service, véridique !). Ca peut paraitre superficiel de s’arrêter à ce type de détails mais ils sont ici trop nombreux pour qu’ils soient laissés de côté. Après, évidemment, de belles scènes, très étirées comme toujours chez Apatow, de beaux seconds rôles (les 2 pères) et une scène de comédie géniale (celle ou Melissa McCarthy pète les plombs) mais c’est trop peu.
Judd Apatow, Paul Rudd, un t-shirt Ween : c’était pourtant gagné d’avance