Si Beale Street pouvait parler – critique

Harlem, dans les années 70. Tish et Fonny s’aiment depuis toujours et envisagent de se marier. Alors qu’ils s’apprêtent à avoir un enfant, le jeune homme, victime d’une erreur judiciaire, est arrêté et incarcéré. Avec l’aide de sa famille, Tish s’engage dans un combat acharné pour prouver l’innocence de Fonny et le faire libérer… (Allociné)

Je sais pas trop quoi dire…

C’est terrible quelque part car Si Beale Street pouvait parler dit, lui, des choses fortes, importantes, essentielles même et qui malheureusement sont toujours autant d’actualité 50 ans après le mouvement des droits civiques. Ces choses, elles sont en outre appuyées par une belle histoire d’amour, racontée et filmée avec un certain lyrisme. A tel point que l’un (le drame social) + l’autre (l’histoire d’amour) + la mise en scène: il n’est pas interdit de penser « Douglas Sirk« . Mais j’ai pas grand chose à dire, car je suis resté un peu côté de tout ça.

C’était déjà le cas pour Moonlight, le précédent film de Barry Jenkins: je l’avais trouvé plutôt bien mais pas aussi bien que la majorité des critiques. Un peu scolaire, un peu le-cinéma-d’auteur-pour-les-nuls… Dans Beale Street… Jenkins fait encore montre d’une belle sensibilité, c’est évident. Un peu too much à mon goût mais c’est beau, oui. Voilà, pas plus, pas moins.

OK : le type est quand même doué dans la description de l’histoire d’amour, de la naissance de l’idylle, de son éclosion, de son épanouissement, autant d’étapes vécues par le jeune couple de personnages principaux. Ils sont extrêmement beaux et « cinégéniques » tous les 2, ça aide bien sûr mais ça n’est pas que ça : le jeu sur les couleurs, le découpage, le score, très réussi, de Nicholas Britell, font que ces sentiments et moments, intimes et impalpables par définition, Barry Jenkins parvient à les retranscrire. C’était déjà le cas dans Moonlight, c’est ce qui m’avait le plus séduit et convaincu.

Sur le volet « social »… Difficile de rester insensible évidemment : Fonny, le garçon, n’est pas simplement « victime d’une erreur judiciaire » comme le dit le pitch. Il est accusé à tort d’un viol qu’il n’a pas commis, parce que piégé par un flic pourri, parce qu’il est noir. Ca fait quand même une petite différence… Intéressant à ce titre, que le film suive de près Green Book dans le calendrier des sorties ciné (en France en tout cas): les 2 traitent peu ou prou du même sujet (je synthétise grossièrement: le racisme endémique de la société américaine) mais le font de manière diamétralement différente. Peter Farrelly est blanc, Barry Jenkins est noir donc bon, évidemment… Mais c’est fort bien sûr. Je n’en dirai pas davantage car je ne me sens pas légitime pour aborder le sujet plus avant.

J’ai vraiment pas grand chose à dire donc, de façon générale, en définitive, et très globalement: si vous aviez aimé Moonlight, le 1er film de Barry Jenkins, il y a de fortes chances pour que vous aimiez également Si Beale Street pouvait parler, son nouveau. Et si comme moi vous aviez trouvé Moonlight plutôt moyen… vous pourriez quand même être agréablement surpris.

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