Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir – outre sa farine quotidienne – le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie… (Allociné)
La 1ère phrase du pitch est absolument effrayante… Le film lui-même peut l’être également j’imagine.
Gemma Bovery est le prototype du FDV ou Film De Vieux. Cultureux, avec au casting des acteurs bien embourgeoisés (qui mieux que Luchini dans cette catégorie?) et une fraîcheur censée tenir éveillé (ici la sublime Gemma Arterton mais elle a du taf la pauvre), le FDV se déroule généralement dans un cadre provincial, sur un rythme arthritique pour surtout perdre personne en route (« qu’est-ce qu’il a dit? j’ai pas entendu »).

Il se laisse suivre comme un téléfilm du samedi soir sur France 3 : dans une bienveillante mollesse donc.
Ah la campagne normande… Ce vert, partout, tout le temps, cette herbe grasse, ces vieilles fermes aux façades à colombages, ce bon pain… TRES IMPORTANT la bouffe dans les FDV bien sûr, puisque la bouffe est essentielle pour les vieux : l’opportunité de moments de convivialité, de souvenirs « Nos régions ont du talent » (« tu te souviens ce petit resto sur la route d’Avranches ? ») de discussions et de réparties amusées : « It’s strong » dit Gemma Arterton en goûtant le breuvage offert par Luchini; « It’s calva… » répond ce dernier, provoquant le sourire malicieux de milliers d’enseignants lecteurs de Télérama à la retraite. On est bien
Gemma Bovery, je l’ai vu chez moi alors que j’étais englué à mon canapé par une bonne grosse grippe. J’ai appuyé sur « pause » pour une bonne petite sieste d’1h au miyeu, impeccable. Pour situer le niveau d’intérêt du truc.
Mais quand j’y repense, c’est ça: un film à voir l’après-midi, sur la digestion (ou sur une poussée de fièvre donc). Le soir c’est chaud, puisqu’on commence très vite à somnoler devant mais comme il est déjà tard avec leurs connerie de film qui démarre à 21h, on va se pieuter et du coup on voit jamais la fin. Or, c’est pas un film dont on crève d’envie de savoir comment il se termine (de manière particulièrement grotesque pour info).
Tout ça pour dire que même de la part d’Anne Fontaine, on était en droit d’attendre un truc un peu plus alerte de la part.