Killer Joe – critique

J’ai vu Star Trek Into Darkness mais j’ai trouvé ça tellement insignifiant et raté  (à vrai dire, je l’ai déjà complètement oublié) que je ne vais pas m’y attarder. Mon temps est précieux en ce moment: j’ai 2 épisodes de l’Amour est dans le pré à rattraper.
Je préfère donc revenir sur un des films phares de l’année dernière.

L’un de ceux que j’avais le plus envie de voir parmi ceux ratés en salle. Et puis avec le temps et les critiques lues, mon envie s’est un peu émoussée.

Le premier mouvement confirme le déclin de ma libido. Pour moi ce sont les acteurs qui pêchent ou plutôt leur travail d’acteurs. On est ici censé se vautrer dans la white-trashitude la plus sordide, dans la fange des bas-fonds de l’Amérique des laissés pour compte et je ne vois que des acteurs prenant un malin plaisir à jouer une partition qu’ils savent trop bien sulfureuse. Tu pourras me rétorquer que cela participe du dispositif théâtral mis en place par Friedkin mais il y a autre chose… En un mot : je n’y crois pas.

Et puis arrive le fameux Killer Joe, en la personne de Matthew MacConaughey. Et là j’y crois. Oh que oui. Ah le con… Suave et obséquieux tout autant que crade, dangereux, vicieux et incontrôlable : il est LA pourriture texane telle qu’on se l’imagine. Incarnation prodigieuse de l’acteur, réellement flippant et dérangeant. Et là comme par magie, c’est parti et tout fonctionne à merveille. La théâtralité de la mise en scène (il s’agit de l’adaptation d’une pièce) ne passe plus seulement par les décors ou la direction d’acteurs, elle semble contaminer la lumière, le son.

A suivre: une publicité pour KFC
A suivre: une réclame pour KFC

Dès lors, et comme on le pressentait, pas d’issue possible pour les personnages au cours d’un dernier acte véritablement hallucinant. Là encore, j’avais lu pas mal de choses le concernant et tu sais comment ça fonctionne: 90% du temps, tes attentes atteignent de telles hauteurs que tu es finalement déçu. Eh bien je peux te dire que tu ne sais pas ce qui t’attends. Fucked up shit, man. J’aime toujours beaucoup les actrices et acteurs qui assurent, de préférence sur le plateau du Grand Journal, s’être « mis en danger » avec ce rôle de « caissière délaissée », de « prof en ZEP » ou de « mère courage se battant seule contre les préjugés ». On dit quoi à ce moment là de ce que fait Gina Gershon dans cette fameuse séquence finale ? Hoooooooooooly shiiiiiiiiiiiiiiiit (« sainte merde » pour les non américanophones).

Bien sûr, on n’en garde pas grand chose. On n’atteint aucun vertige métaphysique, on ne voit pas la vie ou même le cinéma d’un œil neuf. On penche clairement du côté de l’exercice de style un peu punk. Mais quel brillant exercice de style!

Killer Joe, réalisé par William Friedkin, 78 ans.

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