Somewhere m’avait laissé sur l’impression d’un parfait film-chewing gum : il aurait pu durer 10 minutes ou 3 heures, il aurait distillé le même confortable ennui.
Je pensais au lu de certaines critiques que The Bling Ring aurait secoué un peu tout ça mais il ‘en est rien. C’est même pire puisque malgré sa relative courte durée (1h25), il parait interminable.
Bien sûr, c’est joli. Très joli même. La photo est sublime. Les ados sont beaux. La précision du brand dropping force le respect. Ce qui nous vaut de bien belles vignettes de Californian chic et de totale coolitude West Coast. Les intérieurs sont toujours très bien filmés, sortes de cocons hors du monde dans lesquels il fait bon se mouvoir. A ce titre, belle scène de cambriolage filmée de l’extérieur, en plan large, avec cette villa ultra-moderne comme posée artificiellement dans le paysage, flottant au-dessus de Los Angeles, protégeant de manière presque mystique les ados qui la pillent.
Pas de quoi se lever la nuit mais c’est joli, pas de problème.

Des intentions de Sofia Coppola en revanche, on ne saura rien : son moralisme bon teint est constamment contrebalancé par une fascination évidente pour ces ados dont on sent, dont on sait, qu’elle les connait si bien qu’elle-même en faisait peut-être partie. Mais là où dans Spring Breakers (dont le film pourrait se rapprocher) Harmony Korine n’apporte aucun jugement évident, on alterne ici constamment entre condamnation (la bêtise de ces petits cons ne semble avoir aucune limite) et fascination donc. Le point de vue n’est plus celui d’une sorte d’entomologiste de la jeunesse dorée 2013 mais celui, tiédasse, de quelqu’un qui ne sait pas se positionner ou qui n’ose pas le faire.
Agaçant donc. Comme Emma Watson : à l’instar de Vanessa Hudgens dans Spring Breakers, elle en fait des caisses pour essayer de faire oublier qu’on se souviendra toujours d’elle pour ça. En même temps, je la comprends.
Bon en tout cas c’est pas bien folichon tout ça. 2 ratages d’affilée pour celle qui fait mieux que Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon puisqu’elle est à la fois fille de, soeur de, cousine de (double cousine de même) et femme de, ça veut dire plus de droit à l’erreur.