Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui. (Allociné)
Pas grand chose à en dire sinon que les critiques (que je n’ai pas lues mais je me fie à ce qui s’en dégage) ont absolument raison : tchurie. De la 1ère à la dernière seconde (mais vraiment) Logan a tout bon et rend enfin justice à l’un des X-Men les plus emblématiques et sans doute les plus appréciés des lecteurs.
Artisan humble mais rarement génial (jamais si tu veux mon avis), James Mangold (dont je retiendrai surtout Copland, super polar avec un Stallone épuisé; il a également signé le biopic de Johnny Cash, Walk the Line) trouve ici l’angle parfait pour traiter à la fois l’image et la nature profonde de son personnage, ainsi que sa trajectoire à la fois « générale » et au sein du film lui-même. J’ai pas envie d’en dire plus, il faut découvrir Logan en en sachant le minimum pour ressentir au mieux son caractère viscéral.
C’est ce qui m’a le plus plu dans ce film : on peut évidemment y voir une métaphore de la fin d’un monde ou une allégorie de ce qui attend les Etats-Unis à court terme blablabla mais bordel, on s’en fout! Logan tabasse, méchamment, violemment, ne s’embarrasse pas de circonvolutions inutiles (y compris dans ses passages les plus émouvants) et c’est ça qui est bon putain. Même s’ils sont évidemment (très) présents, les effets spéciaux paraissent presque… inexistant en réalité, tant le film prend le contre-pied des films Marvel habituels : Logan ressemble mille fois plus à un western qu’aux X-Men de Bryan Singer (que j’aime bien, voire beaucoup en ce qui concerne le 1, c’est pas le problème).
C’est sans doute parce que j’ai vu les films récemment et qu’ils sont encore frais dans ma tête mais ça m’a fait penser à John Wick en fait : des coups qui font mal et surtout, qu’on voit à l’écran, sans qu’ils soient découpés en 15000 plans tremblotants. Désolé de la légèreté de l’analyse mais putain, ça fait du bien ! 2 films qui traitent la violence graphique, le filmage et le découpage des scènes d’action un peu de la même manière, j’espère que c’est une tendance.
A noter enfin que si sa présence physique, son charisme et sa cinégénie n’ont jamais été remises en question, Hugh Jackman se hisse au niveau des enjeux et délivre une prestation absolument impeccable.
Première salve de mon top cinéma 2014 : les films que je n’ai pas aimés, sans ordre particulier.
Les Francis
Pourquoi je me suis lancé là dedans ? Mystère… C’est, selon une une expression que j’affectionne particulièrement, « ni fait, ni à faire ». C’est simplement très mauvais, jamais drôle, monté et réalisé avec les pieds etc. Ca a dû coûter une blinde en plus (pas mal de décors naturels différents, superbes évidemment puisque l’action se déroule en Corse, seconds rôles « prestigieux » de Claudia Cardinale et Jacques Dutronc). Je ne sais plus qui disait qu’il y avait des films longs courts et des films courts longs : Les Francis est un film très court interminable.
Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?
Eeeeeeeeeeevidemment que c’est nul et que je le savais. Mais j’aime bien me rendre compte par moi-même de la nature exacte de ces « phénomènes de société » (ceci étant, j’ai toujours pas vu Intouchables ni Avatar). Là j’ai pas été déçu : mal branlé, mal dialogué, bourré de clichés alors qu’il est supposé les combattre, le film a au moins le mérite de démontrer une nouvelle fois (malgré lui bien sûr) que les 3 religions monothéistes sont aussi rétrogrades et misogynes l’une que l’autre. Juifs, chrétiens et musulmans sont d’accord sur un point : une femme ça ferme sa gueule, ça reste en cuisine et ça sourit tendrement devant la puérilité de ces gros bêtas de maris. Un film à montrer à tous ceux pour qui les scores stratosphériques du FN sont un sujet de questionnement. Sur un simple plan cinématographique, c’est le plus mauvais truc que j’ai vu depuis des années. Pire que Les Francis, ce qui n’est pas peu dire. PIRE QU’HOLY MOTORS. Capisce?
J’ai chopé cette photo réunissant tous les protagonistes dans une église catholique donc, sur le site du Figaro. C’est génial.
Belle comme la femme d’un autre
Presqu’aussi puant idéologiquement parlant. Ca démarre comme une comédie du remariage à la Framçaise, pantouflarde mais parfois drôle/mignonne. Et puis le film déroule peu à peu son propos et il est gerbant. Le mec, évidemment vieillissant (Olivier Marchal, toujours sur les bons coups lorsqu’il s’agit de jouer les gros beaufs) veut donner une bonne leçon à sa future femme jalouse et évidemment vieillissante qui au départ voulait tester sa fidélité (Zabou Breitman, toujours très bien) en se tapant une jeune bombasse (Audrey Fleurot, ni bien ni mal : sans intérêt). Il se la tape, il lui donne donc une bonne leçon à cette conne un peu trop jalouse et pas assez sûre d’elle (et trop vieille), et finit avec la bombasse. Tout ça est probablement supposé se voir exonéré d’une quelconque misogynie par le simple fait d’être mis en scène par une femme. Dégueulasse.
Joe
J’en démords pas : ce film est complètement con. Vite, Pineapple Express 2 !
Godzilla
Les 2 seuls « vrais » acteurs du film sont dégagés passée la 1ère demie-heure. C’est con parce que du coup on se retrouve avec 2 endives adolescentes qui ont bien du mal à nous faire croire qu’ils sont déjà parents. Bilan : les scènes avec que des monstres = pas mal; les scènes avec des humains dedans = très embarrassantes.
C’est quand même très très con d’avoir construit le film autour du plus mauvais acteur des 2
La vie rêvée de Walter Mitty
Il y a 10 ans, Ben Stiller aurait fait de ce film une parodie. Tristesse.
X men : days of future past
L’exemple parfait de la fausse bonne idée. Le 1er X-Men (réalisé par Bryan Singer) était super et il a cartonné. Le X-Men Origins sorti il y a 2-3 ans (réalisé par Matthew Vaughn) était super et il a cartonné. « Hey, on va mélanger les 2, on va faire bosser ensemble Singer et Vaughn et on va faire un film super qui va cartonner ! » Sauf qu’évidemment, ça n’est pas aussi simple que ça : intrigue trop tarabiscotée et surtout beaucoup trop de personnages et de stars. On imagine sans mal les avocats et agents sur le plateau et dans la salle de projection test, chronomètre en main, en train de vérifier que Jennifer Lawrence n’est pas lésée dans son temps d’apparition à l’écran par rapport à Hugh Jackman, ce dernier par rapport à Michael Fassbender, ce dernier par rapport à Omar Sy. Ah non merde ça marche pas là. Quoi qu’il en soit, même si c’est pas désagréable, c’est ni fait ni à faire là encore.
Starring James Mesut Ozil Mc Avoy
L’amour est un crime parfait
Très enthousiaste à la sortie, beaucoup moins maintenant. J’ai voulu le revoir et je l’ai donc revu mais le problème c’est qu’au milieu, j’ai lu le roman de Philippe Djian… Et s’il n’est pas exempt de défauts, il a néanmoins révélé que les Larrieu s’étaient pas vraiment foulés sur le coup voire même qu’ils avaient sabré/édulcoré pas mal de choses intéressantes. Second visionnage très décevant donc puisque je passe de jaiaimé à jaipaaimé.
Her
Le film figurait dans une liste des « 20 films sur la solitude à voir » au milieu de titres de très bonne tenue. Comprends pas : c’est quand même super léger théoriquement parlant. Après… c’est pas déplaisant non et c’est bien réalisé. Juste joliment chiant et joliment inconséquent. J’en parle davantage ici. En relisant je me rends compte que j’avais nettement plus aimé que je le pensais mais avec le recul il ne m’en reste que les pantalons taille haute de Roaquine.
Deux jours une nuit
Bon c’est très bien en fait, y a pas de problèmes. Enfin, si, justement. UN problème. Je peux pas. C’est plus fort que moi, je peux pas. J’y arrive pas. Elle me gâche tout. Je prie pour qu’elle joue jamais dans un film de Wes Anderson.
Ca devait bien finir par arriver : elle regrette amèrement d’avoir appelé son fils Marcel.
Interstellar
Pas inintéressant mais beaucoup trop long et une résolution grotesque qui ruine ce que je me forçais déjà à sauver. Hey les mecs, sérieusement, revoyez 2001 avant de vous palucher sur ce prétendu nouveau Kubrick ! Non mais sans déconner…
The Homesman
J’ai pas trouvé ça mauvais à proprement parler mais le film a toujours le cul entre 2 chaises : entre ses 2 personnages principaux, entre Eastwood et Peckinpah, entre sécheresse et profonde humanité mais sans jamais choisir son camp ni, à l’inverse, embrasser tout ça dans un même élan romanesque. Faute de talent sans doute. Tommy Lee Jones est pas un mauvais gars mais bon… Ca fait quand même plaisir de revoir Hilary Swank, j’ai l’impression qu’elle avait complètement disparu.
Avec une actrice qui a débuté dans Beverly Hills et le papa de Betty Draper
Aimer boire chanter
Un « bon » film là aussi mais malgré tout le respect, l’admiration et l’affection que je peux avoir pour Alain Resnais, c’est vraiment l’exemple type de film de vieux monsieur… Clins d’oeil appuyés, mise en abyme pataude, rien ne manque. J’ai eu du mal à aller jusqu’au bout.
Nos pires voisins
Tu commences à connaître la maison, tu te doutes donc que c’est un film que j’attendais particulièrement. Je suis très déçu : quelques bons passages, quelques bons gags mais trop peu. Manquent également l’habituel vernis humaniste, le regard empathique. La « morale » de l’histoire est quand même d’une platitude assez désespérante et surtout inhabituelle chez des gars qui justement nous ont habitué à beaucoup de finesse et de justesse dans la peinture du couple et des rapports humains en général. J’espère qu’ils (les rejetons de la « famille » Apatow) ne sont pas en train de se reposer sur leurs lauriers parce que là c’est vraiment l’impression que ça donne.
Je vais beaucoup moins au cinéma depuis un peu plus d’un an. Or c’est un cercle vertueux : plus on voit de films, plus on a envie (besoin même) d’en voir. Ma motivation s’est donc étiolée et je passe sans doute à côté de belles œuvres. C’est comme ça. Il m’arrive pourtant encore de sortir très enthousiaste d’une salle de ciné après avoir vécu ce que j’appelle une Séance Parfaite.
Des exemples en vrac et au débotté : Starship Troopers, Machete, X-Men Origins. J’ai bien sûr préféré beaucoup, beaucoup d’autres films à ces trois-là mais ils ne rentraient pas forcément dans la catégorie que j’essaie de définir aujourd’hui. Mulholland Drive, The Royal Tenembaums, Parle avec elle, Steak : de grands moments, bien sûr, mais avant tout des grands films, voire des chefs d’œuvre.
La Séance Parfaite, c’est pas forcément un bon film (un bon film objectif s’entend). Faut que ça soit un peu déviant quelque part (Starship Troopers), ou un peu sale (Machete) voire un peu honteux (X-Men Origins). Attention, ça peut pas être un nanard pur non plus car le plaisir coupable ne peut pas avoir le dessus : la Séance Parfaite est affaire d’équilibre avant tout. Un film d’action en revanche, ça oui : polar, SF, western, on s’en fout mais faut que ça s’excite un minimum. Du coup, ça passe tout seul : ça peut durer 3h40, tu vois pas le temps filer. D’ailleurs tu regardes pas une seule fois ta montre. En revanche tu souris. Beaucoup. Connement. Tu souris quasiment tout du long. Pas parce que c’est drôle non : parce que t’es bien. D’ailleurs c’est le premier truc que tu te dis quand le film s’’achève : « putain c’était bien…». Avec des points de suspension, un peu vague… Parce que t’es encore un peu dedans : c’était pas un chef d’œuvre, ça n’a pas changé ta vie, juste, pendant 2h, t’étais complètement dedans ; t’étais bien.
C’est ce que j’ai vécu durant ma séance de Skyfall : « le meilleur Bond », « enfin un vrai film, un vrai réalisateur pour la saga ». M’en fous. Je suis pas particulièrement fan de Bond. Encore moins de Sam Mendes. J’aime bien Daniel Craig en revanche et j’avais bien aimé Casino Royale mais j’avais trouvé Quantum of Solace aussi imbitable que son titre donc bon… Là je le sentais bien quand même. Et j’avais raison de bien le sentir parce que tout s’est parfaitement enchaîné : super scène d’action à Istanbul en ouverture ; puis le gros de l’intrigue qui se déroule dans la grisaille londonienne: glamour Vieille Europe, chic pluvieux et surrané, parfait ; comme les costards : ceux de Craig bien sûr mais aussi ceux de Ralph Fiennes dans un style plus cosy (il porte le veston à merveille); le méchant complètement baisé interprété par une guest qui cabotine juste ce qu’il faut ; le propos gentiment réac, « les héros sont fatigués mais attention faut pas se débarrasser des anciens comme ça »… Sourire tout du long. GROS sourire (bouche ouverte quoi) lors de la scène attendue mais super jouissive de l’apparition de l’Aston Martin. Et puis la cerise sur le gâteau, via la révélation for fans only à l’amorce de la dernière séquence : James est écossais. Ce qui me vaudra un plan sur le plus bel endroit de la Terre qu’il m’ait été donné de voir jusqu’ici, la vallée de Glencoe.
Les pauses pipi de James sont plus belles que les tiennes.
Je m’arrête là : Skyfall, un assez bon film, le meilleur Bond peut-être, un peu longuet sans doute, un peu misogyne et un peu réac bien sûr mais surtout, surtout, une Séance Parfaite.