Jogo bonito – suite

Je vais être honnête :  je pensais en rester là avec le foot et la coupe du monde mais depuis que j’ai posté ce billet il y a 10 jours, le nombre de visiteurs de Grande remise est monté en flèche. Étonnamment, la coupe du monde de football au Brésil semble générer davantage de requêtes que Tristesse club ou le premier album de Jason Falkner. Par ailleurs, quelqu’un est arrivé sur ce blog en tapant « Antoine Griezmann hipster » dans Google et ça évidemment, ça me ravit. Et ça m’encourage à récidiver. J’veux du click.

Alors un court bilan de la 2ème phase avant les demies-finales de mardi et mercredi : comme convenu, et comme toujours, après le feu d’artifice du 1er tour, les matches sont peu à peu devenus plus tendus, plus fermés, enjeu oblige. Les 8èmes de finale ont néanmoins encore réservé de grands moments, les quarts un peu moins.

Surtout, après avoir mis la main sur le 1er tour, les nations sud-américaines sont un peu rentrées dans le rang : on ne retrouve finalement dans le dernier carré « que » les attendues Brésil et Argentine. Le tirage au sort initial ne m’a jamais semblé avoir eu une telle influence sur le résultat final : le Mexique, le Chili, l’Uruguay dans une moindre mesure et la Colombie (qui a quand même atteint les quarts, c’est très bien) auraient tous les 4 mérité de poursuivre l’aventure un tour supplémentaire. J’y ajouterai l’Algérie, auteur d’un match fantastique contre l’Allemagne et les Etats-Unis, sortis du groupe de la mort avec brio, qui tombent sur l’un des gros outsiders de la compétition, la Belgique.

En corollaire, on se rend également compte que comme toujours là encore, la condition et la préparation physiques jouent un rôle prépondérant :  les « petites » équipes (les mêmes que ci-dessus) n’ont pas le « coffre » nécessaire à des prétendants aux quarts ou demies-finales. C’est cruel mais prévisible.

« Tout est bien qui finit bien » doit on se dire à la FIFA : Brésil-Allemagne, Argentine-Pays-Bas, soit quatre anciens finalistes/vainqueurs, 2 anciennes finales même (2002 pour la première, 1978 pour la seconde), c’est parfait. Pour eux. Moi ça m’emmerde un peu, j’y aurais bien vu la Colombie à la place d’un Brésil chiant comme la mort (heureusement que ce taré de David Luiz est là pour faire le pestacle) et une Belgique complètement anesthésiée par une Argentine plus italienne que jamais (« bordel, vous la jouez cette touche oui ?!?! » Sans déconner ils m’ont rendu malades à jouer la montre au bout du 1er quart d’heure).

L’évocation de ce dernier mach me donne logiquement l’occasion de relever que le contraste entre les matches de 18h, soit 13h heure locale, et ceux de 21h ou 22h, s’est montré beaucoup trop important au fur et à mesure que la compétition avançait : d’un côté des joueurs aux semelles de plomb, sans vivacité, sans souffle (France-Allemagne, Belgique-Argentine), de l’autre des rencontres tout simplement « normales » à ce niveau, intenses, engagées, sans temps morts (Brésil-Colombie, Pays-Bas-Costa Rica). On sait bien que le football est davantage suivi en Europe et que c’est la raison de la programmation des matches à cet horaire aberrant (c’était déjà le cas en 1994 pour la coupe du monde organisée par les Etats-Unis) mais je suis sûr que les amateurs de football seraient prêts à veiller pendant un mois au profit d’un spectacle de meilleure qualité. Même si cette année, franchement, on a pas à se plaindre à ce niveau là.

2 petites choses que tu n’auras peut-être pas relevées pour terminer sur une note cocasse et décalée, avec le sourire.

Quand James Rodriguez a tiré son péno face au Brésil :
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HOLY SHIIIIIIIIIIIIIIIIT
Et il est resté sur son bras un moment, même après qu’il a marqué !

rodriguezbug
Et enfin, grand moment de solitude pour Cillessen, le gardien néerlandais, évidemment éclipsé par son remplaçant Tim Krul et le génial coup de poker de Louis Van Gaal avant la séance de tirs aux buts face au Costa Rica. Wow. Pov’ gars.

#29 Jason Falkner – Presents Author Unknown

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Beaucoup de « D » au bout du compte dans mon top mais pas de Dylan :toocoolforschool: Je citerai encore une fois Nick Hornby dans son recueil 31 songs cette fois :

« Je possède bien évidemment Blonde on Blonde et Highway 61 Revisited. Ainsi que Bringing It All Back Home et Blood on the Tracks. Tout amateur de musique a ces 4 albums dans sa discothèque. Et je m’intéresse également assez à Dylan pour avoir acheté les volumes 1 à 3 des Bootlegs series et cet album live dont on sait aujourd’hui qu’il n’a pas été enregistré au Royal Albert Hall »

Il continue comme ça pendant un gros paragraphe en citant une dizaine d’albums de Dylan qui font également partie de sa discothèque.

« Certaines personnes – ma mère par exemple, qui n’a pas plus de vingt CD en tout et pour tout – en concluraient que je suis un fan de Dylan. Or, des fans de Dylan, j’en connais, et ils ne reconnaitraient pas l’un de leurs en moi. […] Je ne connais aucun texte de ses chansons en entier – juste un ou deux vers par-ci, par-là. Je ne considère pas que Dylan soit plus important ni plus talentueux qu’Elvis Presley, Marvin Gaye, Bob Marley ou plusieurs autres artistes majeurs […] Simplement, j’aime bien quelques mélodies, ce qui, ai-je été amené à croire, ne suffit absolument pas. » (31 songs, pp 53,54,55)

Ca ne lui suffit pas non plus pour intégrer mon top et crois moi qu’il doit bien avoir les boules à l’heure qu’il est mais tant pis pour lui, c’est la vie, eh oh c’est bon, il va s’en remettre quand même.

Donc le disque suivant dans mon top est ce sublime exemple de power pop anglophile qui n’aura malheureusement pas vraiment de suite digne de ce nom. Jason Falkner est un musicien supérieurement doué dont on s’est très rapidement arraché les services (Air, Beck, McCartney, Glenn Campbell pour ne citer que les plus illustres), au détriment sans doute de sa propre carrière d’auteur-compositeur. C’est dommage car ce 1er album tutoie la perfection : il fait partie de ceux auxquels je pense immédiatement lorsque je cherche un album qui équilibre à parts égales pop, rock et folk.