Ay, ay, ay, ay, canta y no llores

Puisque le Football est mort lundi à 19h50, vêtu d’un maillot blanc maculé de tâches triangulaires jaunasses-orangeasses-rougeasses,
Puisque désormais ça rigole plus (la compétition, la vraie, a enfin débuté),
et puisque lorsque le niveau s’élève, je préfère laisser la parole aux spécialistes (comme ceux de l’excellent Faute tactique, un exemple parmi d’autres),

je fais aujourd’hui un point commentateurs, autre marotte des footeux avec les maillots, les coupes de cheveux et, pour les plus faibles d’entre nous, les femmes de joueurs.

Grégoire Margotton – Bixente Lizarazu

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Le transfert surprise de l’Euro, puisqu’annoncé à peine un mois avant la compétition. On pensait Christian Jeanpierre en place pour un bon moment, on imaginait aussi Margotton lié « à vie » à Canal Plus (il faisait partie des rares qui n’avaient pas quitté le navire pour Bein sport) mais la direction de TF1 a dû se dire  que CJP commentant les matchs de l’EDF pour un Euro se déroulant en France, ça serait un peu too much.
Bon, je l’aime bien Margotton, c’est un mec cultivé, qui s’exprime bien et reste sobre même s’il a une tendance un peu agaçante à SEXCITERTOUTDUNCOUPCOMMEUNMALADEAVEC UNEVOIXUNPEUCHELOUQUIDESCENDDANSLESGRAVESSURLESMOMENTSCHAUDS. Puis à redescendre (et remonter jusqu’à son timbre naturel) comme si de rien n’était. Mais franchement, après CJP, c’est du velours. Il rend même presque supportable Lizarazu et sa propension très France 98 à constamment nous remémorer la grandeur de ses faits d’armes passés. Presque.

Christian Jeanpierre – Rudi Garcia

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De CJP, on a déjà tout dit. Son enthousiasme de ravi de la crèche  (« Ha ha, regardez Arsène, ce joueur a un sparadrap Mickey sur le front, c’est formidable! J’adore ces images ! »), sa passion pour les fun facts débiles (« Figurez-vous Bitch-and-thé, que Gregor Pistorniak possède une particularité des plus étonnantes : il boit l’urine du joueur qui partage sa chambre tous les soirs avant de se coucher ». Bon ok, mauvais exemple, ça serait plutôt génial d’entendre ça un jour), ses analyses proches du néant ( le désormais légendaire « corner intéressant »).
Privé du Graal du commentateur de football (les matchs de l’Equipe de France), en même temps que de son consultant habituel (Lizarazu donc mais aussi Wenger, débauché par Bein sport je crois) on lui a également attribué un nouveau partenaire : l’ancien entraîneur de Lille et de la Roma, Rudi Garcia. C’est toujours bien d’avoir un consultant entraîneur évidemment (un entraîneur qui ne soit pas Luis Fernandez je veux dire) : le mec explique les phases de jeu bien sûr mais parvient également à interpréter et/ou décrypter des situations parce qu’il connait les joueurs, leur psychologie, leurs réactions dans tel ou tel cas de figure. Là dessus, très bien le Rudi. Il me plaît. Mais bordel, qu’est-ce qu’il est bavard ! Il a des choses à dire et il les dit plutôt bien mais putain, heureusement pour nous parce qu’il s’arrête jamais le mec ! Un match, c’est aussi des temps morts, des silences, pour laisser entendre les tribunes, le jeu même, si je puis dire. Je pinaille parce que c’était une première pour lui je pense, et il est apparu très à l’aise mais ça m’a vraiment gêné. J’ai même senti CJP un peu agacé par moments, c’est un comble !

Christian Jeanpierre – Franck Leboeuf

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Grammaire/syntaxe/vocabulaire hasardeux + rien d’intéressant à dire + humour de merde + beaucoup trop à l’aise : lui, c’est Leboeuf.

Christophe Hutteau – Alain Boghossian

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Christophe Hutteau : pas vraiment d’opinion, le mec ne m’a ni choqué ni emballé. Il fait son boulot.
Étonnamment, j’ai trouvé Boghossian plutôt pas mal : à l’aise mais moins ramenard que ses collègues de France 98 (Lizarazu, Leboeuf, Desailly, Dugarry mais c’est normal: il n’était « que » remplaçant), prenant la parole à bon escient, livrant régulièrement des réflexions pertinentes. Ok, c’est pas Reynald Denoueix sur le plan de l’analyse du jeu mais ça va quoi. En revanche, cet accent tapenade-aïoli, c’est pas possible : « Soixanteu et dixième sélectiong pour JérAUme Bo-atengueu ». Le tue-le-foot absolu.

Benjamin Da Silva – Omar Da Fonseca

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Mon duo favori, et de loin. Marrant cette similarité dans leur nom; c’est un hasard bien sûr mais c’est marrant. La star, c’est évidemment Da Fonseca : c’est lui le plus bavard, lui qui fait le show et Da Silva semble parfaitement s’en accommoder. Ce dernier possède un truc rarement souligné quand on parle des commentateurs : une voix et un timbre très agréables, qu’il module parfaitement. Reposant. Mais Da Fonseca, je l’adore, vraiment. Il exemplifie à merveille ma thèse selon laquelle on s’en fout au final de la syntaxe, de la grammaire, du vocabulaire : ce qui compte, c’est d’avoir des choses intéressantes à dire. Non parce que lui, en ce qui concerne le vocabulaire, il invente carrément des mots à chaque match quand il ne trouve pas les bons (je rappelle que même s’il vit en France depuis très longtemps, il est argentin) ! Et à chaque fois, il sort des barbarismes très justes, très imagés, presque poétiques parfois, qui définissent parfaitement ce qu’on vient de voir et qu’il voulait transmettre. C’est fort ça. Et puis cet enthousiasme bien sûr, 100% sud-américain. C’est con mais il me colle le sourire à chaque fois. Son compère se marre régulièrement lui aussi, le chambre gentiment : les 2 font preuve d’une complicité qui paraît non feinte et qui fait plaisir à entendre.

et last but not least

Denis Balbir – Jean-Marc Ferreri

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Mon duo détesté, et de loin. Entre Balbir, le commentateur péremptoire qui crie « but!!! » à la moindre frappe et nous récite sa litanie de statistiques imprimées à la va-vite 1h avant la prise d’antenne, et Ferreri, le type tout aussi péremptoire qui va sans ciller sortir des conneries plus grosses que lui avec une assurance édifiante, mon cœur balance (c’est ballot: j’ai beau me creuser la tête, j’ai pas d’exemple qui me vient là. Mais il sort vraiment, tranquilou, sûr de lui, 2-3 grosses conneries facilement vérifiables par match).
En plus, mais ça ça me fait plutôt marrer, les 2 ont l’air de pas très bien s’entendre. Ça se manifeste par un non-dialogue permanent : chacun commente le match de son côté, personne ne rebondit jamais sur ce que l’autre vient de dire. A part, à de rares reprises, Ferreri, qui laisse à ce moment-là une porte ouverte, une invitation à l’approbation, à l’échange, que l’autre ignore toujours souverainement. Il me fait un peu de peine, du coup.

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