The IT Crowd – critique

Je n’ai pas eu la main très heureuse ces derniers temps dans mes choix de séries mais voici enfin une sitcom que j’ai aimée sans retenue. Je commençais à désespérer car si j’en parle après les autres, je l’ai également visionnée en dernier. Désolé mais je vais spoiler.

Chez Reynolds Industries, les hautes tours de l’entreprise sont remplies de beaux et heureux employés qui ne tarissent pas d’histoires de succès. Sauf ceux qui travaillent dans le sous-sol : le département du support informatique. Alors que leurs collègues évoluent dans un cadre magnifique, Jen, Roy et Moss doivent se contenter d’une cave sombre et horrible, et se battre pour en faire un environnement vivable… (Allociné.fr)

the_it_crowd
Vais pas y aller par 4 chemins: oublie The Big Bang Theory, The IT Crowd est LA série geek définitive. Celle qui l’a d’ailleurs très probablement inspirée. Elle n’est évidemment pas que ça mais c’est la série que tout bon rôliste/informaticien/programmeur etc se doit d’avoir vue. Et ils l’ont vue : j’ai pu le vérifier puisque je travaille tous les jours avec un grand nombre d’entre eux. Rhaaa punaise, ça me démange de parler de mon boulot de temps en temps d’ailleurs… J’en aurais des trucs rigolos et/ou édifiants à raconter mais c’est un peu risky business pour un blogueur aussi famous international playboy que moi.

Passé un superbe générique 8-bits, le plus intéressant à la fois graphiquement et musicalement vu depuis un bon moment, pas mal de gags et ressorts comiques reposent donc sur la confrontation entre Roy et Moss, les geeks (Roy, le gentil nounours irlandais Chris O’Dowd, geek branché, tout en t-shirts à slogans sarcastiques, fan de Guided by Voices; Moss, le nerd absolu, extrêmement intelligent mais inadapté à la vie de tous les jours, vit évidemment chez sa mère, génialement incarné par un Richard Ayoade au délicieux et irréprochable phrasé suprêmement british; la série baigne d’ailleurs dans une anglicité totale, j’adore; je sais que tu te poses la question donc j’y réponds: Chris O’Dowd, c’est le flic choupinou de Mes meilleures amies et le mari-éclair de la pseudo Joanna Newsom de Girls, Richard Aoyade jouait lui dans l’excellent Voisins du 3ème type; oui cette parenthèse est horriblement longue, toutes mes excuses) ; les geeks d’un côté donc et la nouvelle recrue, Jen, de l’autre (Katherine Parkinson, très bien elle aussi, belle capacité à oublier son ego pour aller dans le ridicule et l’excès mais c’est évidemment le duo de garçons qui tient la vedette) qui n’y connait absolument rien en informatique : génial épisode ou pour une présentation au cours de laquelle elle entend bien marquer quelques points et enfin quitter ce sous-sol déprimant où on l’a confinée, elle se voit confier par les garçons une mystérieuse boîte extrêmement précieuse, rien moins qu’Internet…

L’univers geek, ok.

L’enfer de l’entreprise et de l’open space aussi. On pense inévitablement à The Office et si The IT Crowd n’a ni le réalisme glaçant, ni le mordant (ni le génie, il faut dire ce qui est) du chef d’oeuvre de Ricky Gervais, elle parvient néanmoins à évoquer et retranscrire par petites touches l’aliénation et l’absurdité fondamentales des entreprises 2.0.

Ca déjà, ça m’aurait comblé. Mais la plus grande qualité de la série réside encore ailleurs. Elle SAIT qu’elle a à faire à au public le plus scrutateur, intransigeant et difficile qui soit (celui des geeks), elle SAIT qu’elle vient après The Office. Donc elle ne cède jamais à la facilité et elle déjoue merveilleusement les attentes.

La potentielle catch phrase dont son public aurait été trop ravi de disposer (lorsqu’il répond au téléphone, face au problème d’ordinateur exposé par son interlocuteur, Roy commence invariablement par un las « Have you tried turning it off and on again? »), elle la flingue au bout de 2 épisodes. Roy finira d’ailleurs par avouer au détour d’une scène qu’il a en a vraiment marre de ce boulot où il répète toujours la même phrase. OK, on a compris, pas de catch phrase donc.

Idem pour l’inévitable intrigue sentimentale, l’ingrédient indispensable à toute bonne sitcom qui se respecte. Indispensable, mon cul oui : il ne se passera absolument rien entre Roy et Jen. RIEN. 

Flinguer un personnage essentiel ? OK, pas de problème : le patron de Reynold Industries, personnage pourtant marquant et source d’excellentes intrigues, gags et répliques, disparaît purement et simplement en début de saison 2. Son remplaçant, son fils (à droite sur la photo), le surpasse : queutard, fêtard, vulgaire, magouilleur, peut-être meurtrier et surtout totalement idiot, il a la particularité de toujours s’exprimer, y compris lorsque ce qu’il exprime est d’une totale inconséquence, avec un phrasé d’une théâtralité digne de la Royal Shakespeare Company. Irrésistible.

Le seul défaut de The IT Crowd en fait, c’est sa brièveté.  4 saisons de 6 épisodes chacune seulement, 24 épisodes donc, soit le même nombre qu’une seule saison de sitcom américaine moyenne, ça passe en un clin d’oeil et on en aurait voulu beaucoup plus. Mais c’était sans doute le prix à payer pour que la série ne devienne pas une caricature d’elle-même, prisonnière de ses gimmicks et procédés. C’est sans doute également le signe que les personnes qui étaient aux manettes avaient une idée bien précise de ce qu’elles voulaient faire, qu’elles ne voulaient céder à aucun compromis et c’est tout à leur honneur.
En tout cas c’était la grosse régalade, vraiment une super série, un super kif (j’ai même dit « kif », c’est dire) je sais que je la reverrai.

Je vais quand même commencer par regarder l’épisode « spécial » d’1h30 diffusé il y a peu et censé mettre un terme définitif à la série. J’ai hâte !

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