Les Vaccines, un groupe anglais comme le NME nous en encense 23 chaque semaine : c’est la raison pour laquelle je n’avais jusqu’à il y a quelques jours jeté aucune oreille sur leur musique.
La première écoute confirme en quelque sorte mon a priori négatif : c’est du pur indie-rock briton comme on en fait depuis Jesus & Mary Chain, en passant par les Smiths, Supergrass, les Libertines. Sauf que voilà… Je ne cite pas ces noms là par hasard : on va quand même attendre un peu avant de dire que le nom des Vaccines peut être accolé à cette belle liste mais ils en sont en tout cas pour l’instant les dignes héritiers.
Les Vaccines c’est l’air de rien le groupe indé qui peut changer ta vie à l’adolescence. Celui qui te fait découvrir ce qu’est le rock indé ; qui te fait ouvrir les yeux sur l’Angleterre, les modes, les chapelles; qui te rend un peu péteux, voire prétentieux; qui te fait changer d’amis, tomber amoureux de filles un peu différentes, pas du tout les mêmes qui te plaisaient jusque-là; qui peut te faire prendre une guitare, une caméra ou un stylo. Qui te fait grandir en somme, en ayant 17 ans pour toujours. Dans mon cas c’était les Smiths, pour d’autres ça aura été Blur ou Pulp, pour les plus jeunes Franz Ferdinand ou encore les Libertines ou The Pains of Being Pure at Heart (US mais c’est du rock anglais).
Rien de très original donc, de l’indie-pop comme on en faisait en 1985 et comme on continuera à n’en pas douter à en faire en 2065 : mélodique, tranchante, énergique, dansante même. Car la particularité des Vaccines (il en faut bien une, sinon quel intérêt?) est de chercher son inspiration du côté du rock’n’roll, le vrai, celui qui sent bon le lait-fraise, la gomina et les guitares qui font twang. Évidemment, ils en livrent une version complètement filtrée et très 2012 mais ils seraient en quelque sort l’équivalent des américains de Girls ou des Drums, autres groupes très marqués par la musique des 50s. La leur est délibérément joyeuse et entraînante, ce qui n’empêche évidemment pas des instants plus mélancoliques, grâce notamment à des paroles assez futées. Chose de plus en plus rare, le deuxième album est meilleur que le premier.
Les Vaccines donc, que je classerai dans la même catégorie que Best Coast.
Le prochain article de Grande remise sera mon top album 2012. Je sais, c’est cruel de teaser ainsi, j’espère que tu réussiras quand même à dormir un peu d’ici là.
Merci de m’avoir fait (re)découvrir ce groupe, que je ne connaissais que vaguement…!