La session de rattrapage 2

Millenium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes

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Alors oui, évidemment, c’est très bien réalisé, c’est fluide, c’est prenant bla bla bla. Mais enfin… Il est quand même sacrément largué plastiquement/esthétiquement Fincher non ? A part Zodiac qui l’oblige par la force des choses à se débarrasser de ses tics habituels, tous ses films se déroulant à notre époque sont d’une laideur… Et vas-y que je te colle des filtres jaunasses (ou verdâtres) partout, que j’appelle Trent Reznor à la rescousse pour glauquifier encore tout ça… Pfffff c’est cliché bon sang… Et puis ce penchant pour le cyber-punk… Oui, c’est bon, t’énerve pas, je sais qu’on dit plus « cyber-punk » depuis la fin des années 90 mais justement, il est bien là le problème : Fincher est resté scotché à l’esthétique 90s. Ca me sort du film moi. Enfin, j’imagine que je réagis à ça comme le ferait un fan de Ministry devant Moonrise Kingdom. Un dernier truc : c’est quoi cette connerie d’anglais à l’accent suédois qu’adoptent les acteurs ? Ils peuvent pas parler anglais normalement ? Ou alors à ce moment-là, pourquoi ne pas prendre des acteurs suédois ? Ca évidemment…

Bon, la scène « clé » dans la maison du tueur est magistrale évidemment et la fin est chouette, je dis pas, et du coup j’ai quand même salement envie de voir la suite. Comme quoi, malgré les 2h30 de tension, investigations, poursuites etc précédant, c’est le volet romance qui l’emporte. En vrai, c’est un petit chaton cette Lisbeth.

Young Adult

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Parfois je me demande si les gens regardent vraiment les films. Ou s’ils sont pas un peu cons (NB : j’ai ma petite idée).

Là par exemple: je crois que j’ai lu UNE critique (sur une grosse quinzaine) qui a selon moi mis le doigt sur ce qu’était réellement ce film. Toutes les autres, qui avaient presque réussi à me dissuader de le voir, parlent soient d’une comédie gentiment vitriolée (non mais je rêve, genre un truc pour lectrice de Fémina qui voudrait s’encanailler avec un peu de mauvais esprit) soit d’un objet détestable de coolitude condescendante (NON MAIS JE RÊVE). Heureusement, j’ai été bien conseillé et j’ai fini par le voir (merci, bro).

Ne pas se fier donc aux avis communément répandus : ça n’est pas dans la veine de Juno ou de In the air, films de petit malin avec sourire en coin. La bo est super cool (un film qui débute par une de mes chansons préférées de tous les temps et qui lui donne une importance capitale dans l’intrigue ne peut pas être mauvais) mais tout le reste : not so cool. Descente aux enfers. Voie sans issue. La vraie, celle qui prend les oripeaux du film grand public et qui te salope bien tout ça de l’intérieur. Qui te renvoie à tes propres référents et leur file une bonne grosse baffe dans la gueule.

J’arrête là, je vais pas en faire des caisses : c’est pas un chef d’œuvre, c’est pas un must absolu. Y a des défauts, quelques raccourcis ou facilités, ça parlera pas à tout le monde, et je suis clairement dans la cible donc pas super objectif, je suis d’accord.
En revanche, c’est réellement le film le plus noir que j’ai vu depuis longtemps. Vachement plus sombre que le Fincher justement, et de loin. Du cynisme au sens où on ne l’entend plus, du désespoir même. Et à ce titre il mérite le coup d’œil.

Effets secondaires – critique

tout est sur l'affiche en fait
tout est dans l’affiche en fait

Il y a une vingtaine d’année, le samedi, les 2èmes parties de soirée de TF1 étaient dévolues au désormais mythiques (?) téléfilms de la série Hollywood Night : des pseudo-polars pseudo-érotiques et pas pseudo-nanardesques du tout puisque c’était des vrais gros navets irregardables à jeun.

Leur version prude était quant à elle diffusée le jeudi soir, en 2ème ou 3ème partie de soirée : des thrillers ou polars pseudo-hitchcockiens, avec maris adultères, femmes manipulatrices (ou l’inverse), baby-sitters instables et meurtrières etc. Avec au générique de préférence d’anciennes gloires des meilleures séries de l’époque (entrez ici Shannen Doherty, Rob Estes et Lorenzo Lamas). Petite parenthèse pour finir cette longue introduction mais tu vas voir je sais très bien où je vais en te remémorant tout ça : au même moment, M6 était nettement plus pointu avec ses Jeudis de l’angoisse qui diffusaient régulièrement des De Palma, Argento ou Cronenberg (pas mal de bouses aussi, c’est vrai). Suivi de Rock Express ou Metal Express avec Laurence Romance. Puis les clips. Ah, veiller jusqu’à 4h du mat pour avoir l’extrême privilège de s’enquiller un clip de Blur, de Pulp, de Lush et de Beck… Là oui, je m’’égare.

Eh bien Effets secondaires c’est un peu l’ancien téléfilm ricain du jeudi soir sur TF1 mais version gros budget hollywoodien, c’est à dire avec acteurs prestigieux/glamours, réalisation classieuse, sous-texte pseudo-engagé : ici une grOOOOsse machination machiavélique à base de biatchs sans scrupules, une grOOOOsse histoire d’injustice avec innocent accusé à tort comme les ricains les aiment, un mic-mac industrialo-financier très 2013.

Je caricature. Un peu… Si peu… Ca aurait pu être un thriller prenant et édifiant mais le scénario ne sait pas s’arrêter : un vrai mille-feuille au final qui devient un peu trop rocambolesque pour rester convaincant jusqu’au bout. C’est dommage. Mais on passe quand même un bon moment car le côté Bosch de Soderbergh (« du travail de pro ») n’est plus à démontrer. A part ça, Jude Law est très bien mais perd de plus en plus ses cheveux, Rooney Mara a des jambes immondes et Catherine Zeta-Jones est officiellement devenue une MILF.

Voilà, j’ai fait le tour je crois.