#49 Sondre Lerche – Faces Down

sondre lerche - faces down
Je me souviens avoir chroniqué ce disque, le premier album d’un jeune songwriter pop norvégien, à sa sortie. J’étais hyper enthousiaste, hyper optimiste quant au futur, forcément radieux, de la carrière de Sondre Lerche. J’ai sans doute utilisé plein d’adjectifs et d’adverbes  hyper laudateurs (pas relu mon papier depuis, je suis maso mais pas à ce point). Mais je me souviens très bien que je voyais en lui le futur de la Pop, un prodige qu’on chérirait à travers le monde durant des siècles et des siècles (merde, je recommence).

Je reviens pas du tout sur mon enthousiasme ni sur l’opinion que je formulais à l’époque mais 15 ans après, Sondre Lerche est malheureusement resté un secret bien gardé, un plaisir d’esthète(s).
Il s’en cogne je pense hein: il enregistre, il tourne, il fait même des bo à Hollywood (enfin, il en a fait une, pour le gentillet Coup de foudre à Rhode Island avec Steve Carrell et Juliette Binoche), il a épousé une mannequin (dont il a aujourd’hui divorcé) tout va bien. Mais ça m’énerve toujours un peu quand le talent n’est pas partagé, quand des merveilles absolues telles que Suffused with Love ou On and Off Again ne sont connues que par quelques maniaques des arrangements d’orfèvre et des mélodies alambiquées (ou l’inverse) dans mon genre. Évidemment, ceux qui savent savent mais le monde ne sait pas et ça me rend un peu triste pour le monde.

J’aurais pu également choisir son 2ème album, Two-Way Monologue, ou le 4ème, Heartbeat Radio, ou même le 5ème, Sondre Lerche. En revanche je n’aime pas beaucoup Phantom Punch, son 3ème album, le plus « rock » : Lerche est un précieux, un vrai dandy pop et l’entendre sortir les guitares… ça l’effectue pas, tout simplement. Et j’ai donc choisi celui-ci car c’est celui qui m’a le plus impressionné lors de la 1ère écoute: une telle science, un tel talent, une telle finesse, à seulement 19 ans (il en a aujourd’hui 34), j’en reviens toujours pas.