#92 Teenage Fanclub – Songs From Northern Britain

C’est Grand Prix, leur précèdent album, qui est généralement cité comme LE chef d’oeuvre de Teenage Fanclub mais, même si à ce niveau d’excellence et d’appréciation ça veut pas dire grand-chose, je lui préfère celui-ci. Start Again, c’est comme The Concept : à la fois une ouverture parfaite et une de mes chansons préférés tous artistes et périodes confondues. Quant à I don’t want control of you je la tiens, très objectivement (je le pense), pour une des plus parfaites pop-songs jamais écrites.

Tout ça pour dire : Grand Prix, oui, bien sûr mais Grand Prix c’est un peu l’album de la « révolution » (on baisse le volume, on monte les harmonies vocales). L’album de la perfection, c’est celui-ci selon moi.

#71 The Raspberries – Collectors Series

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Sorte de pendant américain de Badfinger, les Raspberries avaient une même passion pour les Beatles mais un penchant peut-être plus prononcé pour le rock’n’roll des origines et les guitares saignantes. Mais ici aussi, en termes d’harmonies et de mélodies, c’est du très, très haut niveau. Et c’est un euphémisme.
J’aurais pu choisir n’importe lequel de leurs 4 albums en vérité, ou même les 4 mais cette compilation en fournit un excellent résumé. Et c’est grâce à elle que j’ai découvert ce merveilleux groupe.

Enfin, si tu crois n’avoir jamais entendu parler de ce groupe, tu connais son leader/chanteur, Eric Carmen (le 1er en partant de la gauche) : il est l’auteur et interprète de l’immortelle scie All by myself. Que je ne déteste pas pour être tout à fait honnête.

#50 Linus of Hollywood – Your Favorite Record

Linus of Hollywood - Your Favorite Record
Sous ce pseudonyme emprunté à un personnage de Peanuts se cache Kevin Dotson, un multi-instrumentiste californien de 43 ans. « Californien » est ici le mot-clé tant sa musique, une pop hypra-mélodique et gorgée d’harmonies vocales, évoque à chaque seconde la terre de Brian Wilson, Jellyfish (le groupe et le son dont il se rapproche sans doute le plus) et autres acrobates de la mélodie ensoleillée. Par conséquent, le genre de type qui fait venir 3 pelés dans des bars miteux en Europe mais remplit des salles respectables au Japon. Je crois d’ailleurs qu’il n’a pu enregistrer son dernier album, l’excellent Something Good, que via une opération de crowdfunding. C’est dire si tout le monde s’en cogne.

C’est vraiment dommage car si Linus of Hollywood n’invente absolument rien, Kevin Dotson agrippe le genre avec un tel amour, un tel enthousiasme, une telle croyance en ce qu’il fait (et un tel talent évidemment, sinon…) que ça relève de l’évidence pure et simple. Et puis c’est peut-être con mais sa musique est fondamentalement premier degré, positive, euphorisante. Ca fait du bien parfois… Pour moi ça a vraiment relevé de l’évidence: j’ai écouté cet album une fois, je l’ai eu dans la tête pour de bon.
Il en va de même pour les suivants (peut-être un poil plus musclés) : j’ai choisi celui-ci simplement parce qu’il s’agit du premier et que je lui dois ma découverte de cet artiste aussi doué qu’attachant. Et parce qu’il comporte une super reprise de ce super morceau de Margo Guryan.

#29 Jason Falkner – Presents Author Unknown

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Beaucoup de « D » au bout du compte dans mon top mais pas de Dylan :toocoolforschool: Je citerai encore une fois Nick Hornby dans son recueil 31 songs cette fois :

« Je possède bien évidemment Blonde on Blonde et Highway 61 Revisited. Ainsi que Bringing It All Back Home et Blood on the Tracks. Tout amateur de musique a ces 4 albums dans sa discothèque. Et je m’intéresse également assez à Dylan pour avoir acheté les volumes 1 à 3 des Bootlegs series et cet album live dont on sait aujourd’hui qu’il n’a pas été enregistré au Royal Albert Hall »

Il continue comme ça pendant un gros paragraphe en citant une dizaine d’albums de Dylan qui font également partie de sa discothèque.

« Certaines personnes – ma mère par exemple, qui n’a pas plus de vingt CD en tout et pour tout – en concluraient que je suis un fan de Dylan. Or, des fans de Dylan, j’en connais, et ils ne reconnaitraient pas l’un de leurs en moi. […] Je ne connais aucun texte de ses chansons en entier – juste un ou deux vers par-ci, par-là. Je ne considère pas que Dylan soit plus important ni plus talentueux qu’Elvis Presley, Marvin Gaye, Bob Marley ou plusieurs autres artistes majeurs […] Simplement, j’aime bien quelques mélodies, ce qui, ai-je été amené à croire, ne suffit absolument pas. » (31 songs, pp 53,54,55)

Ca ne lui suffit pas non plus pour intégrer mon top et crois moi qu’il doit bien avoir les boules à l’heure qu’il est mais tant pis pour lui, c’est la vie, eh oh c’est bon, il va s’en remettre quand même.

Donc le disque suivant dans mon top est ce sublime exemple de power pop anglophile qui n’aura malheureusement pas vraiment de suite digne de ce nom. Jason Falkner est un musicien supérieurement doué dont on s’est très rapidement arraché les services (Air, Beck, McCartney, Glenn Campbell pour ne citer que les plus illustres), au détriment sans doute de sa propre carrière d’auteur-compositeur. C’est dommage car ce 1er album tutoie la perfection : il fait partie de ceux auxquels je pense immédiatement lorsque je cherche un album qui équilibre à parts égales pop, rock et folk.

King Tuff – Connexion café, Toulouse

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Une quarantaine de personnes seulement pour assister à ce concert dans un bar habituellement dévolu à de l’electro merdique.
Après une première partie locale que je suis bien content d’avoir évité (je suis arrivé sur leur dernier morceau) le King Tuff trio installe son matos tranquilou dans la bonne humeur et en se faisant des hugs tro kawaii.
Ils  annoncent arriver du Primavera et racontent y avoir passé un bon moment. Ils prolongent le plaisir en sirotant du vin rouge sur scène.

Set très court de 45 minutes mais il en fallait pas plus : passé cette durée, ça peut lasser. Là c’était parfait : une douzaine de bombinettes power-pop enchaînées à tombeau ouvert et interprétées de manière un poil hasardeuse (le nombre de breaks ratés par le batteur: lolilol).
King Tuff (aussi incroyable que ça puisse paraître, c’est un pseudonyme: il s’appelle Kyle Thomas) apparait fidèle à ses chansons: débonnaire, souriant, sans doute un peu pété en permanence. C’est un mec qui introduit une chanson par « you guys make the best wine this song is called I’ll still be a freak when I’m dead » et qui colle parfaitement à la chanson et à cette image de slacker éternel : look de roadie-redneck avec blouson sans manches bourré de badges et clouté « King Tuff » dans le dos. Et une casquette de trucker, forcèment. Très bon look du bassiste moustachu également dans un registre surfer calif’ sur le retour davantage porté sur la bibine que les rouleaux.

Sur Keep on Movin, merveilleux tube évidemment ignoré, King Tuff chante « I let my guitar drool/ That’s how I stay so cool ». Bref, on sent bien le mec qui a davantage potassé les oeuvres complètes de Joey Ramone que celles de Fitzgerald ou Faulkner. Et c’est ça qui est bon ! Thomas possède un vrai talent pour la catch phrase un peu débile mais réjouissante, de préférence parée d’un enrobage hyper mélodique et accrocheur. Car sous ses allures de branleur, le gars écrit des compos inattaquables, toutes des classiques et tubes en puissance. Il faut vraiment écouter son album sorti l’an dernier, c’est une source ininterrompue de joie et de plaisir.

Pas grand chose à dire de plus: c’était court, intense, jouissif et un peu couillon comme un bon single punk-pop. Une chouette soirée « sixteen again » en somme.

Et là, le coup de théâtre, le twist de la mort, digne d’une apparition d’Ole-Gunnar Solskjaer dans les arrêts de jeu: je vois en sortant de la salle que Melody’s Echo Chamber joue au même endroit le lendemain. Non mais c’te folie! Dingue! 3 concerts en 4 jours! Wouuuuuuuuuuuuuuuuh! Spring break forever bitches!

Donc, demain, compte-rendu du concert toulousain de Melody’s Echo Chamber.

Melody's Echo Chamber

#1 18 Wheeler – Twin Action

Eh ben ouais, ça m’a pris comme ça ce matin pendant que je faisais semblant d’écouter, hochements de tête concernés à l’appui, mon voisin de bureau m’exposer en détail ses plans pour les vacances d’été.
Mes 100 albums préférés. PREFERES j’ai dit. Pas les meilleurs, pas des indiscutables absolus de l’Histoire du rock. Ou pas que en tout cas.
Pas la peine donc de hurler d’effroi, de m’insulter ou de saisir le tribunal international de La Haye à la lecture de certaines entrées : tu y trouveras, c’est certain, des disques totalement anecdotiques voire que tu jugeras mauvais. Voire que moi-même je juge mauvais, c’est dire. Mais je les aime tous d’amour parce qu’ils ont compté à un moment important, parce que j’y suis attaché et/ou parce qu’ils ont eu une résonance et/ou un pouvoir d’attraction très important à un moment ou un autre de ma vie. Et qu’ils l’ont toujours. Et puis de toutes façons, t’auras beau râler tout ce que tu peux, sur Grande remise comme dirait Nikos, c’est moi le taulier.

Et je commence justement par:

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Voilà très précisément un disque anecdotique.

Il est pourtant à mon sens le disque pop parfait (entre Teenage Fanclub et Velvet Crush pour le situer dans son époque).
Tu trouveras en effet derrière cette immonde pochette digne du plus pompier des groupes de metal : refrains canoniques et ensoleillés, choeurs gouleyants, riffs tranchants, solos (j’aime pas « soli ») mélodiques et limpides,  soit la power pop dans toute sa splendide innocence. Y a même le petit passage beachboysien de bon aloi et le mid-tempo countrysant avec pedal-steel réglementaire. Un genre de best of du genre qui n’aura malheureusement pas de suite (pas de suite digne d’intérêt s’entend). Pas grave, le mal est fait en ce qui me concerne : j’écoute toujours très régulièrement ce disque avec autant de plaisir que lors de sa découverte.