Un bouquin acheté et lu dans le mois suivant : c’est suffisamment rare en ce qui me concerne pour être souligné.
Si je l’ai acheté, c’est évidemment parce que je me considère dans la cible. Et si tu es en train de lire ce billet c’est probablement que tu l’es toi aussi. Plus ou moins mais ne nous voilons pas la face.
La République Bobo se démarque des ouvrages de style ou d’analyse sociologique par son engagement : il s’agit ici de réhabiliter les bobos ou tout du moins de mettre un terme au « bobo-bashing » (je reprends les termes des auteurs, Laure Watrin et Thomas Legrand) en expliquant comment ce socio-type relativement vague et indéfini n’est pas la lie de la république mais plutôt une catégorie dont l’engagement, même tout relatif, participe de la cohésion nationale et d’une idée moderne du « vivre ensemble » (soit la définition même de la république).
Tu te fais un petit peu chier? C’est normal : La République Bobo est un petit peu chiant. Si l’entreprise est louable, les témoignages intéressants, les théories/analyses pertinentes, il a le cul entre 2 chaises : pas assez savant, pointu ni lettré pour faire figure de véritable jalon sociologique, pas assez léger pour divertir. Les tentatives d’humour créent au mieux de l’indifférence, au pire, de l’embarras. Davantage de recul, de piquant, d’auto-dérision (les auteurs se comptent eux-mêmes sans complexes dans la catégorie qu’ils essaient de cerner) eut été salutaire. Mais c’est peut-être mon problème à moi et je demandais à ce livre quelque chose qui ne faisait tout simplement par partie des objectifs de ces auteurs.
En l’état, La République Bobo est donc un ouvrage pas inintéressant mais pas passionnant non plus. Je vais d’ailleurs le vendre. Merci de t’adresser à mon secrétariat pour davantage d’informations.