Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre – et la moindre chance d’être sauvés. Mais c’est peut-être en s’enfonçant plus loin encore dans l’immensité terrifiante de l’espace qu’ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre… (Allocine.fr)
Il y a 2 films dans Gravity : un space survival et un « voyage intérieur ».
Le premier est excellent. Pas non plus de quoi se taper le cul par terre mais c’est très bon. Les critiques ont raison d’évoquer des prouesses techniques et un rendu visuel, sensoriel, inédits ou presque : on n’a effectivement peut-être jamais vu ça. Une caméra légère et caressante (oui : en apesanteur) qui donne l’impression que le film a été réellement tourné dans l’espace puisqu’elle ne connait aucune entrave, aucune limite. A ce titre, la première moitié de Gravity est une franche réussite.
D’autant qu’elle se double d’un pur film d’action extrêmement prenant : une grosse couille survient sans crier gare alors que les 2 héros, interprétés par Clooney et Bullock, effectuent une réparation à l’extérieur de leur navette, et ça craint du boudin. In space. Et l’espace, c’est beau, certes, mais c’est aussi extrêmement flippant. Ca, Cuaron l’a bien saisi et il le retranscrit à merveille. On peut simplement regretter qu’un film qui souhaite évoquer à la fois frontalement et métaphoriquement la peur du silence n’aille pas jusqu’au bout de sa démarche: trop de musique, encore trop hollywoodien tout ça alors que le silence total aurait été encore plus réaliste, immersif et flippant.
Mais en l’état, et malgré des dialogues assez médiocres, c’est très bien encore une fois.
Le problème c’est que Cuaron n’est pas homme à se contenter de réaliser un simple « film d’action », aussi virtuose soit-il. Non, lui ce qu’il veut c’est embrasser la condition humaine, le pourquoi de son existence, le ying, le yang, le cosmos, le miracle de la vie, le miracle de l’amour, les mystères de l’amour, l’amour du miracle, le miracle du mystère. Et c’est là que Gravity ne fonctionne pas. Car son « message », son ambition, se matérialisent à l’écran avec une lourdeur pachydermique (vous reprendrez bien un peu de cordons ombilicaux dans le cadre ?). Tu me diras qu’il va jusqu’au bout de sa démonstration m’enfin… C’est lourd putain… Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler.
Ca m’agace parce que ça ternit un film qui aurait effectivement pu faire date (le nouveau 2001 ? Non mais sérieusement, ils l’ont vu 2001 les gens qui disent ça ?). Sans compter que ça dénote un certain mépris pour un cinéma plus viscéral et prosaïque mais pas moins intéressant et ça ça m’énerve. Le mec a un gros melon, c’est patent. C’était déjà le cas dans Les Fils de l’homme son précédent film : mise en scène irréprochable, sous texte pataud (d’autant plus que le sous texte n’était pas vraiment « sous » puisque tout était bien surligné comme ici) aux prétentions bigger-than-ses-capacités-intellectuelles.
Un petit mot sur la 3D puisque c’était seulement la 2ème fois que je m’y confrontais : ça fait toujours mal au crâne et c’est toujours aussi inutile. Attention, un boulon qui vient vers toi ! La 1ère fois c’est rigolo, la 5ème c’est lourd. Même quand c’est un stylo et pas un boulon. En plus on perd les couleurs et y a toujours une espèce de sensation de flou assez frustrante. Voire agaçante.
Dommage donc même si je dirais que c’est à voir.