Si vous aimez les jeux de pistes, les vieilles Porsche, les soeurs qui n’en sont pas, les pères pas vraiment morts, les lacs et leurs secrets: bienvenue au club. (Allocine.fr)
L’histoire c’est plus précisément celle de Léon (Laurent Lafitte) et Bruno (Vincent Macaigne) 2 frères qui ont la surprise de faire la connaissance de Chloé, celle qui prétend être leur demie-soeur (Ludivine Sagnier), aux funérailles de leur père.
Il ne t’aura pas échappé que je n’ai pas parlé cinéma depuis un moment. J’ai bien vu quelques flims mais je n’avais aucune envie d’en dire quoi que ce soit : parce qu’ils n’étaient pas très bons (Godzilla, The Homesman) ou parce qu’ils ne m’inspirent pas grand chose malgré leurs nombreuses qualités (La Chambre Bleue, Pas Son Genre).
Tristesse club est sans doute celui qui m’a le plus enthousiasmé. C’est aussi le plus granderemisesque, il fallait que j’en dise quelques mots.
L’intrigue/le décor du film puise de manière assez transparente dans 2 films qui me sont chers, 2 films qui eux aussi traitent de la quête d’un père absent ou défaillant : La Famille Tenembaum de Wes Anderson d’un côté, Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau de l’autre.
Dans les 2, un père flamboyant, plein de panache, coureur de jupons, magouilleur, menteur, absent, défaillant donc. Le film de Wes Anderson semble être l’influence la plus évidente: Tristesse Club parle ainsi d’une fratrie aux liens distendus par la faute d’un géniteur avec lequel il va falloir renouer d’une manière ou d’une autre. Par ailleurs, Laurent Lafitte interprète un ex-champion de tennis à la carrière stoppée en plein vol, exactement comme Ritchie Tenembaum.
L’influence de Tout feu tout flamme semble peut-être un peu moins évidente mais Vincent Mariette, le réalisateur, situe le coeur de son intrigue (et la grande majorité de ses scènes) dans un hôtel abandonné en bord de lac, comme dans le final du film de Rappeneau.
Bon, c’est juste pour donner une idée et si ça se trouve ces similitudes ont été relevées par tout le monde mais je ne lis plus les critiques de films depuis un bail.
Quoi qu’il en soit Tristesse Club se démarque très bien de ces 2 films et trouve rapidement son ton : celui, en train de s’affirmer, d’une néo-comédie française ambitieuse, lettrée sans être élitiste, populaire sans pour autant faire de concessions. Normal dès lors d’y retrouver un Vincent Macaigne toujours aussi impeccable ou un Laurent Lafitte vraiment tout terrain, aussi bon dans des comédies plus grand publics (le mignon De l’autre côté du périph’) qu’ici donc. L’alchimie entre les 2 acteurs, indispensable puisqu’ils interprètent 2 frères aux relations qu’on devine très vite compliquées, saute aux yeux. Ludivine Sagnier, un peu en retrait, est très bien elle aussi.
Le film n’est pas exempt de quelques petites longueurs ou maladresses (notamment l’histoire de la machine fabriquée par le père, dont on sent bien que Mariette hésite à en faire quelque chose de symbolique mais sans trop l’appuyer par peur d’être trop lourd, et qui donc au final n’en fait rien) mais l’ensemble est très drôle, touchant et malin (les potentielles et évidentes péripéties de l’intrigue rapidement désamorcées).
Encore une bonne comédie française donc et ça fait bien plaisir ma foi.