#23 Richard Davies – Telegraph

richard davies - telegraph
Pour situer un peu les choses, Richard Davies est une moitié de Cardinal, sa moitié lennonesque disons. Je parlerai de l’autre moitié du groupe, Eric Matthews, en temps voulu.
Ici pourtant, Davies est en mode laid-back, quelque part entre Lou Reed et Neil Young (tu commences à situer le niveau là ?). Ce qui frappe le plus c’est l’aisance, l’évidence avec laquelle ce disque s’impose dès la première écoute. La triplette d’ouverture… La triplette d’ouverture. Écoute et tu comprendras.

Du coup cet album est l’un de ceux auxquels je pense et me réfère spontanément lorsqu’on me demande de citer un album pop américain modèle. 10 chansons, 38 minutes, pas un gramme de superflu. Un disque de musique à dominante acoustique sans être folk pour autant, à la fois classieuse, douce, ouvragée mais un peu rugueuse aussi, disons campagnarde ou rustique sans être country non plus. Les pieds bien ancrés au sol dans des bottes mais la tête dans les étoiles.

J’aime bien cette pochette qui ressemble à rien aussi. Enfin, qui m’évoque une cabane rescapée de la période de la ruée vers l’or par exemple (Telegraph), ce qui finit de placer cet album, dans ma tête en tout cas, parmi la liste des classiques du rock américain (même si Davies est australien).

Je me sens confus, je m’arrête là.
Cet album est un classique instantané, c’est tout ce qu’il faut retenir de ce billet.

#18 Cardinal

Cardinal - premier album
Très fan de cette pochette et du regard caméra d’Eric Matthews.

Ce disque est lié à un réveillon de Noël. Je venais de l’acheter sur la foi de la critique des Inrocks (ie les Saintes Ecritures à l’époque) ou de l’avis de Bernard Lenoir, je sais plus. Je n’avais pas eu le temps de l’écouter avant de me rendre chez mes parents pour les traditionnelles vacances de fin d’année, je l’ai donc passé pendant la soirée. Et il était étonnamment bien passé, ça je m’en souviens bien. « Étonnamment » parce que c’était pas vraiment le genre de la maison que d’écouter de la musique pendant la soirée du réveillon, encore moins de la musique inconnue aux oreilles de tout le monde. On était de toute façon trop nombreux et bruyants pour ça. Voilà pour le contexte personnel.

Le disque a merveilleusement traversé les années : il avait dès sa sortie des allures de classique instantané, à la fois accessible parce qu’évident et un peu intimidant parce que très élégant. Il équilibrait parfaitement une certaine sècheresse rock (Richard Davies) et une préciosité pop (Eric Matthews). A l’époque, alors qu’on était encore bien envahi par le grunge, et pas encore par la britpop, c’était pas commun.

Les 2 compères se sont ensuite épanouis dans des carrières solo parfois himalayesques (oui oui, « himalayesques » ; j’y reviens plus loin), se refusant à donner une suite à leur aventure commune. Jusqu’à l’an dernier (ou l’année d’avant ? J’ai la flemme de vérifier) et un deuxième album intitulé Hymns. Décevant, forcément décevant, surtout après une si longue attente. Largement recommandable quand même. Disons que les 2 sont pour le moins compétents lorsqu’il s’agit d’écrire une chanson donc ça va, ça s’écoute.
M’enfin, si tu ne connais ni Cardinal, ni Richard Davies, ni Eric Matthews, c’est par ici qu’il faut commencer.