Malgré ma passion pour le foot, ce n’est que très récemment que je me suis mis à lire des ouvrages qui lui sont consacrés. Voici quelques notes sur quelques uns d’entre eux, pas les plus intéressants. D’autres suivront assez rapidement, sur des bouquins plus stimulants.
Michel Platini – Parlons Football – entretiens avec Gérard Ernault
Emprunté, je te le jure, juste avant que ça chie dans la colle pour « oui Michel! oui Michel! ». Mais c’est marrant de l’avoir lu précisément en plein (énième) scandale de la FIFA parce que ce bouquin n’est pas du tout l’occasion pour Michou d’évoquer sa carrière. Ou presque pas. Il s’agit plutôt de broder autour de ce que représente pour lui le football, le jeu de football au sens théorique s’entend, ses règles, les questions de l’arbitrage, de la video, du fair-play financier, des instances internationales etc. C’est ni plus ni moins qu’un programme de campagne donc. Oups.
– Et dans cette ostentation, ce tralala, cet argent, cette indécence à la louche, croyez-vous qu’il peut vivre! C’en est au point que croisant le carnaval du football – sauf celui d’un été brésilien -, de plus en plus de passants cherchent à changer de trottoir.
-Le coup du mépris, je veux bien que vous me le fassiez pour le compte de la France des mauvais jours et des mauvais coucheurs. Mais ailleurs, détrompez-vous, le football n’est pas tant regardé de travers. Même s’il ne se présente pas, en toutes circonstances, sous les allures d’un enfant du Bon Dieu.
Comment qu’il cause bien mon Michel… On croirait pas comme ça hein?
Bon, tu l’auras compris: c’est insupportable. 400 pages comme ça. Quatre. Cents. Putain. De pages. Gérard Ernault a sans doute été un excellent directeur de la rédaction de L’Equipe et de France Football, à une époque où ces 2 titres signifiaient encore quelque chose (il est par ailleurs un excellent géniteur puisque celui de Christophe Ernault aka Alister ak Mr Schnock) mais nom de Dieu, qu’est-ce qu’il écrit mal… Je veux bien qu’il cherche à échapper au conformisme et aux balises des interviews habituelles, qu’il essaie d’élever le débat et son interlocuteur par la même occasion, qu’il artificialise sciemment et exagérément leurs échanges mais c’est tout simplement insupportable. Et pourtant, Dieu sait si Mich-Mich peut-être passionnant en interview.
Tous les chemins mènent à Rome – autobiographie, avec Denis Chaumier
Il s’agit donc de l’autobiographie de Rudi Garcia, actuel coach de la Roma. Chopée un peu par hasard, parce qu’elle était disponible à la médiathèque, parce que j’aime bien ce mec, franc et passionné, et que ça m’a fait plaisir qu’il soit nommé à la tête de l’un des clubs les plus classes du monde (top 5 des clubs les plus classes du monde: 1. Milan AC 2. AS Roma 3. Ajax Amsterdam 4 Liverpool FC 5. Girondins de Bordeaux; le Real est évidemment hors catégorie; le Barca inéligible dans ce top).
Comme son titre l’indique, le bouquin s’attache plus particulièrement à relater comment Rudi Garcia, joueur moyen (mais néanmoins professionnel en 1ère division, à Lille ou Caen notamment) dont la carrière a été stoppée net à 28 ans seulement en raison d’une blessure, a pu se retrouver, à sa propre surprise quand même, à la tête d’un des plus grands clubs de l’un des plus grands championnats du monde (l’AS Rome donc). Il a bossé le Rudi, il a la gnaque, il a de la qualité, c’est un bon entraînôr, il est là, tac tac, il propose, il est là, c’est un bon entraînôr.
Bon, tout ça pour dire que c’est pas désagréable à lire mais c’est pas non plus passionnant : le mec n’est ni un génie tactique à la Sacchi, ni un théoricien-intellectuel du football à la Valdano, ni un leader d’exception à la Mourinho ou Ferguson. Niveau palmarès, il a « seulement » fait le doublé coupe-championnat avec Lille. Il est encore très jeune dans le métier, la nécessité de ce bouquin n’apparaît pas des plus évidentes. Mais ça se lit gentiment.
Ah si, un truc quand même: il raconte qu’il s’est fait enfler par Bernard Tapie, qui lui a proposé d’être coach de l’OM lors de son retour sur la Canebière au début des années 2000, et puis finalement non, sans plus d’explications: Garcia apprend sur l’autoroute qui le mène à Marseille pour signer son contrat que ça ne se fera pas. Ah ben dis donc ça alors, se faire trimballer comme ça par un type comme Bernard Tapie, c’est quand même étonnant.
La bande à Deschamps – Damien Degorre et Raphaël Raymond
Ca c’est génial. Un bouquin, donc, sur une équipe qui n’a non seulement rien gagné mais dont les principaux faits d’armes se résument à une qualification à l’arrachée pour une coupe du monde et à un quart de finale au cours de cette même coupe du monde. Ouaaaaaaaaaaiiiiiiiis… « Naissance d’une équipe », ok, mais là c’est carrément un embryon. Et puis surtout ils auront pas l’air cons les mecs si l’EDF ne vas pas au minimum en demie-finale du prochain Euro…
On se demande donc très vite non pas pourquoi j’ai emprunté cette bouse, parce que j’ai très honnêtement pas la réponse, mais comment l’idée d’un tel bouquin peut germer dans la tête de ses auteurs. Et on comprend très vite après s’être posé la question de quoi il s’agit, devant l’absence de point de vue, de style, de fond, d’infos croustillantes à défaut (bah oui, c’est pour ça qu’on lit des bouquins de foot non? Pour les secrets de vestiaire ou pour une analyse théorique et intellectuelle, l’un ou l’autre) : La bande à Deschamps est simplement un outil de propagande de la FFF, pour la FFF (Noël Le Graët y apparaît comme celui qui a remis de l’ordre dans la maison après la calamiteuse parenthèse Escalettes), pour son sélectionneur si humble et si fan de Michel Sardou ainsi que pour ces Bleus enfin aimables, enfin disciplinés, enfin polis, enfin sans casques sur les oreilles, enfin qui descendent du bus. A une sextape près, ça a failli marcher. Bon, je l’ai lu en diagonale en 2 soirées parce que faut quand même pas déconner.